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Anasims1605
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Chapitre 14 : Premier Braquage

Le camp s'agite plus tôt que d'habitude. Le jour se lève à peine, et déjà, certains s'affairent en silence. Dutch, Hosea, John, Arthur... tous sont rassemblés près de la grande table. Je m'approche, les traits tirés mais le regard ferme. Je suis prête.

C'est aujourd'hui. Le jour J. Le train va passer.

- Voilà. Le train part d'Annesburg et traverse Cumberland Forest.
Il s'arrête brièvement à Whisper Hollow pour un changement de locomotive. C'est là qu'on monte. On attend qu'il redémarre... et c'est là qu'on frappe.
Après ça, il passera par un pont. C'est notre point d'arrêt.

Hosea (les mains croisées derrière le dos) :
- Il faut être rapides. La gare est surveillée, mais pendant le changement, la sécurité se relâche.
C'est notre seule fenêtre.

Arthur, bras croisés, me jette un regard bref, sans rien dire, puis reporte son attention sur la carte.

Arthur (voix sombre) :
- Et s'il y a un imprévu... on saute tous du pont. Faut être prêts à tout.

Dutch (sourire en coin) :
- C'est pour ça que je veux des gens fiables.
Eryn, tu pars avec John et moi en tête du groupe.
Arthur, tu restes en couverture à l'arrière avec Charles.

J'acquiesce sans hésiter.

John (me lançant un regard franc) :
- On monte à cheval jusqu'à la colline Est.
On planque les chevaux là-bas, et on grimpe jusqu'au train en silence.

Hosea (en me tendant une petite sacoche) :
- Prends ça. Dynamite, mèches, pince, clé à molette.
T'as déjà manipulé de l'explosif ?

Eryn (hochant la tête) :
- Mon père m'a appris. Je sais faire.

Arthur réagit à peine, mais je sens son regard sur moi, silencieux, presque inquiet.

Charles arrive avec deux chevaux sellés et prêts.
Il s'approche de moi, il me tend un bandeau noir.

Charles :
- Mets ça. Autant ne pas être reconnue.

Je le remercie d'un simple signe de tête. Pas besoin de mots.

Sadie s'approche à son tour, l'air frustré de ne pas faire partie du groupe.

Sadie (à mi-voix, pour moi seule) :

- Ramène-toi vivante.

Je souris, touchée malgré moi.

Dutch (d'un ton sec) :
- On part dans deux heures. Reposez-vous, équipez vous, chargez vos armes.

Tout le monde se disperse. Je m'éloigne en direction de ma tente, le cœur battant. Pas de peur. De rage. De détermination. Cette mission, c'est la mienne aussi. Pas seulement pour l'or, ni même pour la confiance de Dutch...

... mais pour mon père.

Le soleil se lève à peine, teintant l'horizon d'un rouge pâle. Le groupe se tient en silence, dissimulé dans les broussailles de la colline Est. Le souffle des chevaux forme des nuées brèves dans l'air frais du matin. Dutch lève la main, tous les regards convergent vers lui.

Dutch (calme, bas) :
- C'est l'heure.

Nous descendons de cheval sans un mot et les attachons à l'abri, sous les arbres. Le sol est encore humide ; nos bottes s'enfoncent dans la terre molle tandis que nous descendons vers les rails.

En contrebas, Whisper Hollow.
Ma ville. Celle où je pensais ne jamais remettre les pieds.

John (à voix basse) :
- Le train arrive.

On entend d'abord le bruit lointain des roues. Puis la fumée. Puis le monstre d'acier lui-même, crissant, sifflant, grinçant, comme un serpent géant traînant des chaînes.
Le train ralentit... puis s'arrête.

Dutch :
- En place.

On se glisse à bord.
John grimpe sur le toit, rapide et silencieux.
Dutch et moi entrons discrètement à l'arrière du wagon de service. Les gardes sont concentrés sur le changement de locomotive, discutant avec le conducteur.
On attend, cachés dans l'ombre.

Le train repart, lentement.
C'est notre moment.

À l'intérieur, la lumière est faible. L'odeur du charbon, de l'huile... et du papier flotte dans l'air.
Des caisses. Des coffres. Un emblème.
Je le reconnais.

Eryn (chuchotant) :
- C'est là.

Dutch hoche la tête. Il pose la dynamite sur la serrure du coffre, me laisse gérer la mèche. Je l'allume.
BOUM.

Le coffre vole en éclats.

John (de l'extérieur) :
- On a des gardes qui arrivent !

Le silence se brise. Des coups de feu éclatent. Je sors mon arme, tire deux balles vers l'extérieur. Arthur, depuis la colline, couvre notre fuite avec Charles sur leurs chevaux. Les tirs fusent. Je vois John repousser un garde au sol à coups de crosse.

Dutch (criant) :
- On arrive au pont ! John, arrête le train !

Je ramasse ce que je peux : des liasses, des obligations.
Le train freine brutalement.
Je perds l'équilibre, me rattrape de justesse.
Arthur crie depuis la colline

Arthur :
- MAINTENANT !

On saute du train en vitesse.
Les chevaux sont là, amenés par Charles, fidèles au poste.

Je grimpe sur ma jument, le cœur battant, la gorge sèche.
On file à travers la forêt, sous les tirs qui s'éloignent.

Dutch (riant presque, en fuyant avec nous) :
- Voilà ce que j'appelle un réveil !

Derrière nous, le train repart lentement, son moteur relancé par John, qui descend ensuite en sautant à terre.

Nous avons ce que nous étions venus chercher. Mais surtout... j'ai fait mes preuves.

Et je l'ai fait à ma manière.

On roule encore un long moment, à travers bois et rochers, jusqu'à rejoindre une vallée encaissée, loin des voies et des regards.
Dutch donne le signal d'arrêt d'un simple geste. Chacun ralentit, descend de cheval en silence. Le groupe respire fort, les visages tendus mais victorieux.

Dutch (sourire aux lèvres, mains sur les hanches) :
- Mes amis... on l'a fait.

Il se tourne vers moi, me désignant de la tête.

Dutch :
- Et tout ça, c'est grâce à elle.

Les regards se braquent sur moi. Je reste droite, les bras croisés, le cœur battant encore de l'adrénaline du coup.
John hoche la tête, approbateur. Charles me tapote l'épaule en passant. Même Arthur me lance un bref regard... sans sourire, mais respectueux. C'est suffisant.

Dutch sort une enveloppe du sac, l'ouvre, et en sort les obligations.

Dutch :
- Des promesses d'argent... mais aussi la preuve que le monde civilisé repose sur du papier et du mensonge.

Hosea (le rejoignant à cheval) :
- Et sur des trains... que nous venons de voler.

Les deux hommes rient légèrement. Puis Hosea redevient sérieux.

Hosea :
- Va falloir vendre tout ça.

On décide de se séparer. Charles et John partent dans une direction avec la moitié du butin.
Dutch, Hosea et moi, dans une autre.
Arthur reste en arrière pour effacer les traces avec Charles une fois revenu.

Sur la route, personne ne parle. Le soleil monte lentement, dorant la poussière dans l'air. Je garde les yeux sur l'horizon. Un silence apaisant, presque lourd de sens.

Dutch (me fixant droit dans les yeux) :
- Tu as gagné ta place, Eryn. Et tu sais quoi ? Tu l'as gagnée sans supplier, ni demander. Tu l'as prise. Comme un vrai membre de cette bande.

Ses mots pèsent lourd. Mais cette fois, ils sonnent juste.
Pas comme une manipulation. Comme une vérité.

Eryn :
- C'est pas fini. Colm voulait cette lettre, ce butin... il reviendra.

Hosea (soupirant) :
- Il revient toujours. Mais nous aussi.

On reprend la route vers le camp.

Quand j'arrive, le soleil commence à décliner. Sadie m'attend près de ma tente. Elle me voit descendre de cheval, son regard cherche des blessures.
Mais je tiens debout.

Elle s'approche, me donne une petite tape sur le torse.

Sadie (voix douce, presque boudeuse) :
- T'as réussi. J'suis fière de toi.

Je souris légèrement, fatiguée, mais vivante.

Eryn :
- Et j'suis pas morte, t'as vu ?

Sadie :
- Dommage. J'avais prévu un super discours posthume.

On rit ensemble. Un vrai rire. Celui qui sort quand la poussière retombe et que le sang redevient chaud.

Sadie part se coucher.

Je me retrouve seule enfin l'adrealine est toujours presente, je n'ai jamais ressentis ça une sensation de se battre pour quelque chose

J'espère au fond de moi que Colm est en colère. Son braquage a échoué, on l'a devancé. Il retrouvera un train vide.

Je repère Arthur, assis sur un rocher, une cigarette entamée entre les lèvres. Son chapeau est posé à côté de lui. Je décide de faire le premier pas, cette fois c'est à moi d'y aller.

Je me dirige vers lui, prends son chapeau et m'assois là où il reposait. Je l'analyse un instant, sans dire un mot.

C'est un chapeau en feutre noir, large et cabossé, marqué par le temps et les intempéries. Sa couronne est légèrement affaissée, portant les stigmates d'une vie rude sous les ciels brûlants et les pluies battantes. Un cordon de corde tressée, usé mais solidement noué, entoure la base du chapeau. La bordure droite, légèrement incurvée vers le haut, semble pliée par des années de manipulation nerveuse, un tic de cowboy.

Arthur ne dit rien. Il continue de fumer, absorbé dans ses pensées. Le silence s'installe entre nous. Je joue avec la corde autour de son chapeau, comme si j'attendais quelque chose de sa part, un signe, un mot.

Je reste là, à jouer distraitement avec la corde de son chapeau, me concentrant sur chaque mouvement comme si cela me permettait d'éviter de regarder ses yeux, de rompre le silence qui s'est installé entre nous. Le vent souffle doucement, effleurant ma peau, mais l'atmosphère est tendue, comme si quelque chose de lourd flottait dans l'air.

Arthur finit par souffler un dernier nuage de fumée avant de jeter sa cigarette au sol et de l'écraser du bout de sa botte. Il se tourne alors lentement vers moi, ses yeux sombres fixant les miens, comme s'il attendait que je fasse le premier pas.

Arthur (calmement) :
- T'as bien agi aujourd'hui. T'as prouvé que t'avais ta place ici.

Il me scrute un instant, cherchant je ne sais trop quoi dans mes yeux, avant de détourner le regard et de reprendre son calme habituel, presque indifférent.

Je déglutis, surprise par sa sincérité. C'est rare de le voir si direct, sans l'armure de son cynisme habituel. C'est un geste qui me touche plus que je ne voudrais l'admettre.

Eryn (soupirant légèrement) :
- Merci. Mais je sais que ce n'est pas fini. On doit encore tout gérer après ce coup.

Je me redresse légèrement, observant la forêt qui nous entoure. Un léger bruit de branches qui craquent sous les pas d'un cheval, des oiseaux qui chantent au loin... La nature semble à la fois calme et menaçante. Comme si tout pouvait basculer d'un instant à l'autre.

Arthur (soupirant) :
- T'as raison. Rien est jamais simple. Mais tu sais... ça devient de plus en plus compliqué, cette histoire. Faut qu'on reste prudents.

Je le regarde à nouveau, ses mots résonnent en moi. "Reste prudente". C'est ce qu'il dit, mais c'est aussi ce qu'il vit au quotidien. Lui, qui est toujours sur la corde raide, qui connaît les failles du système et celles des hommes.

Eryn (avec un léger sourire) :
- Et toi, tu tiens encore debout malgré tout ça ?

Arthur me fixe un instant, un léger sourire en coin étirant ses lèvres, mais il reste silencieux. Il ne répond pas tout de suite, comme s'il pesait ses mots, ou peut-être qu'il n'en avait simplement pas.

Arthur (murmurant) :
- J'ai pas le choix.

Un silence s'installe à nouveau, mais cette fois-ci, il est moins lourd. Il n'y a plus de tension palpable, juste la complicité tranquille de deux âmes perdues, en quête de quelque chose.

Arthur se lève alors, prend le chapeau que j'avais dans les mains, le mettant sur sa tête d'un geste sûr.

Arthur (avec un petit sourire) :
- On va devoir continuer à avancer.

Et sans attendre de réponse, il s'éloigne, s'enfonçant dans la forêt, vers l'incertitude qui nous attend tous.

Je reste un moment là, seule sur le rocher, réfléchissant à ses mots. Puis je me relève, ajustant mon chapeau et me dirigeant à mon tour vers le camp, prête à affronter ce qui vient.

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