Les semaines passent, un calme total règne dans la ville. Mon père et Josh vont beaucoup mieux et essaient de participer en tant que shérifs. Mon père s'occupe maintenant de l'administratif, même s'il n'y a pas beaucoup de travail, mais il voulait retourner sur son cher bureau qui lui a tant manqué. Josh aide pour des petites choses ou des soucis, sans trop de bagarres. De mon côté, j'ai essayé de retrouver Charles, Javier et Arthur. Je voulais leur demander s'ils faisaient partie du gang de Dutch, mais impossible de les trouver. Je me suis fait à l'idée, ils sont partis.
Je rentre dans l'office et vois Josh et mon père en train de lire une lettre. Je lui demande ce qu'elle contient, et il me répond :
Thomas :
- Il y a un train rempli d'obligations d'un grand homme d'affaires qui va passer vers chez nous dans deux semaine. On a les nombres de passagers, ainsi qu'une carte du train et du trajet. Tu veux voir ?
Je m'approche de lui, prends les cartes, et un homme entre. Il est de taille moyenne, avec une silhouette robuste et une moustache épaisse. Son regard est perçant, caché sous un chapeau de cowboy sombre. Il porte un manteau long gris foncé, usé par le temps, ouvert pour dévoiler un gilet vert vif en velours et une chemise noire légèrement froissée, le col maintenu par un foulard noir. Ses pantalons rayés noirs et blancs sont serrés au niveau des cuisses, avec des bottes en cuir marron bien usées. La ceinture en cuir noir, ornée d'une grande boucle, porte des étuis à armes et une petite bourse en cuir. Josh fait entrer l'homme et lui demande ce qu'il veut.
Pendant ce temps, mon père et moi continuons de regarder les cartes, puis je dis à mon père :
Eryn :
- Il vaut mieux pas que tu les laisses ici. Tu devrais les cacher dans la maison, sait-on jamais.
Il acquiesce à mon idée, prend les cartes, les met dans la lettre, puis les cache dans sa veste.
L'homme qui était entré repart sans dire au revoir. On regarde Josh pour savoir ce que cette personne voulait.
Josh :
- Il voulait des renseignements sur la ville. Il vient d'arriver, il était un peu perdu.
Après sa réponse, je sors et regarde l'homme s'éloigner au loin. Mais je sens une boule dans mon ventre, comme si quelque chose de grave allait se passer.
Je me rends au bar, pensant avoir des ragots. J'ouvre la porte et je vois Arthur accoudé au bar.
Mon cœur se serre. Je suis contente de le revoir, de savoir qu'il n'est pas parti, qu'il ne m'a pas abandonnée. Je fais un pas en avant, puis je m'arrête soudainement, repensant au fait qu'ils sont poursuivis par les Pinkertons. J'ai peur qu'il ait un lien avec ce Dutch Van der Linde.
Il tourne la tête, me voit, et un sourire au coin des lèvres, il me fait signe de la main pour que je le rejoigne.
Je m'avance vers Arthur, et avant de poser mes bras sur le bar, je lance un regard furtif autour de la salle. Rien d'inhabituel, si ce n'est l'ambiance lourde, comme si tout le monde attendait quelque chose. Je pose mes bras sur le bar, et je demande un verre de whisky. Arthur, toujours avec ce sourire en coin, répond
Arthur :
- La même chose pour moi.
Pendant que le barman nous servait, aucun de nous deux ne parlait. L'atmosphère entre nous était lourde, presque palpable. Une fois les verres remplis, nos regards se croisent un instant. Nous levons les verres au niveau de nos yeux, puis, dans un même geste, nous les vidons cul sec. Le liquide brûlant descend dans ma gorge, me réchauffant instantanément, mais ne dissipant pas l'angoisse qui me serre l'estomac.
Eryn :
- J'ai des questions à te poser. Je sais pas si te les poser à toi, c'est la meilleure solution... Je ris nerveusement.
Arthur me regarde d'un air interrogateur, son regard perçant me scrute, comme s'il essayait de déchiffrer ce qui se cache derrière mon sourire forcé.
Arthur :
- Est-ce que ces questions peuvent être posées ici ?
Je tourne la tête, discrètement, pour indiquer que non. Le barman continue de s'affairer derrière le comptoir, comme si de rien n'était, mais je sais qu'on ne peut pas parler de certaines choses à voix haute ici. Je sens la tension qui se tisse entre moi et Arthur, un fil invisible qui semble se tendre à chaque seconde qui passe.
Arthur se redresse lentement, un petit sourire en coin, puis il me fait un signe de tête, me demandant de le suivre. Je n'hésite pas. Je le suis, mais chaque pas me semble plus lourd, plus difficile à franchir que le précédent. Mon esprit s'emballe, et je me demande si c'est vraiment une bonne idée. Après tout, poser ces questions, c'est risqué. Est-ce que je vais réussir à lui demander la vérité sur lui, sur Javier, sur Charles ? Va-t-il me mentir, ou pire, me tuer ?
Le bruit de nos pas résonne dans l'étroit couloir du bar, mais rien ne brise le silence lourd qui s'est installé autour de nous. Je suis sur le point de parler, de poser la question qui me brûle les lèvres, mais je n'y arrive pas. À chaque moment, le doute m'envahit. Je pourrais très bien ignorer ce que je ressens, mais il y a quelque chose dans l'air, quelque chose de plus grand qui me dit que je ne peux pas simplement tourner la page.
En arrivant à l'extérieur, je me rends compte que tout autour de nous est calme. Le vent frais souffle dans les arbres, mais il y a quelque chose de déstabilisant dans cette tranquillité. La ville semble en suspens, comme si elle attendait un événement majeur. Mais je n'arrive pas à me débarrasser de ce pressentiment, ce poids au fond de l'estomac. Que se passe-t-il réellement ?
Le vent fait danser les feuilles autour de nous. Les ombres des lampadaires s'allongent sur le sol. Je sens que cette conversation pourrait tout changer. Tout. Peut-être que ce soir, je vais découvrir des choses que je ne suis pas prête à savoir.
Arthur me jette un coup d'œil furtif, comme s'il savait que j'hésite, que quelque chose me tracasse. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, mais il reste silencieux. Ses yeux me scrutent, cherchant à percer ce qui m'inquiète.
Arthur :
- T'es nerveuse. T'as quelque chose à me demander, n'est-ce pas ?
Je le regarde, et dans ses yeux, je vois une lueur d'intuition, comme si tout ça ne le surprenait pas. Peut-être qu'il sait déjà ce que je veux savoir. Mais pourquoi me le dire maintenant ?
Je frissonne un instant en me disant qu'il a peut-être vu à travers moi plus que je ne l'aurais voulu. Je décide de franchir le pas, de ne plus reculer.
Eryn :
- Il y a des choses que je dois savoir. Mais... je ne sais pas si je veux vraiment les entendre.
Le vent frais se glisse sous mes vêtements, mais c'est une toute autre sensation qui me traverse : la sensation d'être sur le point de découvrir une vérité qui va tout changer. La peur m'envahit, mais il est trop tard pour faire demi-tour maintenant.
Eryn (avec difficulté, un peu nerveuse) :
- Arthur... j'ai une question à te poser, et je ne suis pas sûre de vouloir connaître la réponse.
Arthur, qui marche à côté de moi, baisse les yeux vers moi, son regard calme, presque indéchiffrable. Il ralentit légèrement, sentant l'importance de ce moment.
Arthur (d'un ton tranquille mais curieux) :
- Qu'est-ce qui te tracasse, Eryn ?
Je prends une grande inspiration, mes mains tremblant légèrement, la question prête à franchir mes lèvres. C'est la vérité que je cherche, mais je n'ai pas l'impression d'être prête à l'entendre.
Eryn (hésitante, presque à voix basse) :
Toi, Javier, Charles... Vous faites partie du gang de Dutch Van der Linde, n'est-ce pas ?
Arthur s'arrête, son regard se durcit légèrement, et un silence lourd pèse sur l'air entre nous. Je sais qu'il l'a compris, et il me regarde, un peu surpris par la question, mais pas choqué. C'est comme si, quelque part, il savait que ce moment allait arriver.
Arthur (en soupirant légèrement) :
- Oui... On fait partie du gang, Eryn. Ça fait partie de nous, tout ça.
Il marque une pause, semblant peser chaque mot avant de continuer.
Arthur (plus doucement) :
- Tu sais, ce n'est pas aussi simple que ça. On n'est pas juste des criminels. Dutch nous a donné une place dans ce monde. C'est plus que de la loyauté... C'est notre façon de vivre, on veut vivre en liberté.
Je fronce les sourcils, déconcertée. Cette réponse ne fait qu'ajouter à la confusion dans mon esprit. Ce gang, cette "famille" comme il l'appelle, est en train de devenir quelque chose que je n'avais pas prévu. Une part de moi ne veut pas y croire, une autre ne peut s'empêcher de se demander si je suis prête à accepter cette réalité.
Eryn (à voix basse, presque dans un murmure) :
- Mais... pourquoi vous m'avez pas dit ça avant ? Tu sais bien que ça changerait tout pour moi. J'ai menti pour vous face aux Pinkertons, car je pensais pas que vous feriez partie d'un gang.
Arthur se tourne un instant, son regard se durcit légèrement, comme s'il hésitait à dévoiler plus. Je sens qu'il veut me dire quelque chose, mais il ne trouve pas les mots. Il soupire finalement, comme s'il avait pris une décision.
Arthur (avec une pointe de frustration) :
- Parce qu'on te connaissait pas, les Pinkertons étaient à nos trousses. Et aussi parce qu'on aurait préféré que tu ne sois pas mêlée à tout ça. Mais tu sais, ce n'est pas aussi simple. Ce n'est pas une question de ce que je veux, ou de ce que tu veux, Eryn. C'est ce que ce gang représente pour nous. C'est notre seule chance de rester en vie.
Je détourne le regard, tentant de comprendre tout ce que cela implique. Mais dans son regard, je vois cette lueur de sincérité qui m'empêche de douter entièrement de ses paroles. Peut-être que je suis juste trop naïve pour comprendre.
Arthur (plus calmement, après une pause) :
- Je sais que tu te demandes si tu vas être en danger, ou si tu as peur des répercussions d'avoir menti aux Pinkertons. Mais tu as fait le bon choix, on n'est pas si méchants que tu le crois.
Je le regarde, perdue dans un mélange d'émotions contradictoires. Son côté protecteur, presque paternel, me rassure un instant, mais la vérité est là, brute et implacable. Et moi, je dois accepter ça, peu importe combien ça me fait mal.
Nous continuons à marcher, mes pensées tourbillonnent dans ma tête. La réalité de ce que je viens d'apprendre pèse lourdement sur moi. Je croyais connaître Arthur, mais maintenant, il m'a ouvert une porte sur un monde bien plus complexe, bien plus dangereux, que ce que j'avais imaginé. Je ressens une étrange sensation de perte, comme si tout ce que j'avais cru solide et fiable venait de se fissurer.
Eryn (tentant de briser le silence) :
- Et... comment je suis censée gérer ça, Arthur ? J'ai toujours pensé que je pouvais m'en sortir sans être impliquée dans tout ça, mais maintenant... je sais que c'est plus compliqué.
Arthur marche à mes côtés, ses yeux fixés droit devant, comme s'il méditait sur mes paroles. Il semble avoir compris que la question que je viens de poser ne s'adresse pas seulement à lui, mais aussi à tout ce qui est en train de se passer autour de nous.
Arthur (d'un ton calme) :
- T'as toujours voulu rester en dehors de tout ça, mais maintenant t'es dedans, Eryn. Tu ne peux pas revenir en arrière. Tu as choisi de nous aider, tu as choisi de prendre des risques. Et je sais que ce n'est pas facile.
Je le regarde, cherchant une lueur d'espoir dans ses yeux. Mais il n'y a pas de solution facile, aucune réponse qui puisse effacer ce qui est déjà fait. L'air devient plus froid alors que la nuit s'installe, mais la chaleur de la vérité ne suffit pas à dissiper le malaise qui me serre la poitrine.
Eryn :
- Je dois m'en vouloir qu'à moi-même, c'est moi qui vous ai mis dans ma vie pour attraper ce satané tueur. Je dois assumer les conséquences de mes choix. Je ne contacterai pas les Pinkertons, même après ces révélations, je vous l'ai promis.
Un frisson me parcourt en repensant à tout ce qui a été dit, à la vérité qui commence à émerger, et à tout ce que cela implique pour l'avenir. Mais je veux m'en tenir à ma parole.
Arthur :
- Tu sais, on va pas rester ici indéfiniment, on partira, et tu ne nous verras plus. Ce qui sera probablement mieux pour toi.
Je le regarde, et à ses paroles, un pincement au cœur me serre. Au fond de moi, j'ai adoré travailler avec eux, malgré les mensonges et les mystères qui les entourent. Les voir partir... ça me fait un mal de chien.
Arthur s'arrête devant l'office, il se retourne et, d'un geste presque mécanique, sort une cigarette de son paquet. Il l'allume d'un mouvement tranquille, la flamme éclairant brièvement son visage avant que la fumée ne s'élève dans l'air frais de la soirée. Je le regarde faire, observant la façon dont ses lèvres se serrent autour de la cigarette, la lueur des réverbères dans ses yeux.
Eryn :
- Alors, vous allez partir bientôt ?
Il hoche la tête lentement, confirmant mes paroles d'un mouvement imperceptible, avant de tourner son regard vers l'horizon, comme si ses pensées s'échappaient dans le vent.
Eryn :
- Très bien, c'est peut-être mieux comme ça.
Je me dirige vers la porte de l'office, l'atmosphère entre nous s'alourdit alors que je fais le pas de trop. Je sens l'air frais s'engouffrer sous mon manteau, et une légère brise me fait frissonner. Je m'apprête à franchir le seuil, mais soudainement, je sens une pression sur mon poignet. Une main ferme, mais douce, qui m'arrête net. Je me retourne, surprise, et vois Arthur, son regard perçant planté dans le mien, une lueur d'urgence dans ses yeux. Il me tient fermement pour m'empêcher de partir, et sa voix grave brise le silence.
Arthur :
- Est-ce que t'as vu des hommes habillés en vert ?
Je suis abasourdie par sa question. Mon cœur s'emballe, une vague d'interrogations m'envahit. Pourquoi il me demande ça, et qu'est-ce que ça peut signifier ? Je n'ai aucune idée de ce que ça sous-entend, et ça m'effraie un peu.
Eryn :
- Un homme avec un gilet vert est rentré dans l'office pour avoir des renseignements sur la ville. Pourquoi ?
Arthur me lâche la main brusquement, son regard s'assombrissant légèrement, comme s'il se battait avec ses propres pensées. Il ne répond pas, se tourne et part sans un mot. L'air se fait soudainement lourd autour de moi. Je reste un moment là, immobile, mes doigts encore marqués par son contact. Je comprends qu'il ne faut pas que je m'emmêle dans cette histoire. Peut-être que tout ça est plus vaste et plus dangereux que ce que j'imaginais. Mais je ne peux m'empêcher de me demander pourquoi il m'a posé cette question.
Je tourne la poignée de la porte et m'apprête à rentrer, mais une partie de moi reste là, bloquée dans cette scène, à chercher des réponses que je ne suis pas prête à entendre.
Je finis par rentrer dans l'office, mon père me regardant d'un air curieux, comme s'il attendait une explication.
Thomas :
- Alors, qui était ce jeune homme ? Il sourit légèrement, comme s'il cherchait à détendre l'atmosphère.
Je lève les yeux au ciel, légèrement agacée.
Eryn :
- Un ami qui m'a aidée à te sauver, tu ne te rappelles pas ?
Il se met à réfléchir un instant, puis secoue la tête, refusant de se rappeler cet événement qui l'avait profondément marqué. Je vois bien qu'il essaie d'oublier.
Je me sens mal. Peut-être que j'aurais dû éviter de poser cette question.
Eryn :
- Désolée, je n'aurais pas dû te dire ça...
Mon père se lève sans un mot et sort par l'arrière de l'office, disparaissant dans la direction de la maison. Josh observe la scène sans prononcer un mot.
Eryn :
- Ne dis rien, je sais, je n'ai pas été très maligne sur ce coup.
Il détourne le regard, préférant se concentrer sur ses tâches, sans chercher à me répondre. Je sors de l'office, mon esprit encore troublé par l'interaction. En marchant vers la maison, un sentiment étrange m'envahit, une sensation de malaise, comme si quelqu'un me suivait. Mes pas deviennent plus rapides.
Décidant de ne pas prendre de risques, je me dirige vers une petite ruelle, espérant y perdre la trace de celui qui m'observe, si quelqu'un me suit réellement. Une fois dans la ruelle, je m'arrête, me retournant brusquement. Je place ma main près de mon Volcanic, prête à dégainer en un instant.
Je scrute les ombres, mes yeux cherchant à percer l'obscurité de la ruelle, sans faire un bruit. Une vague de tension m'envahit alors que je reste parfaitement immobile, attendant, écoutant, observant tout autour de moi.
Je reste figée dans la ruelle, chaque muscle tendu, chaque sens en alerte. Le silence est lourd, presque oppressant, mais je n'entends rien d'anormal. Pas un bruit de pas, pas une respiration. L'ombre des bâtiments autour de moi semble se refermer, et l'air frais me frappe le visage comme un avertissement. La rue déserte me semble infinie, chaque coin me paraissant plus menaçant que le précédent.
Je me fais violence pour ne pas céder à la panique, me concentrant sur l'obscurité qui m'entoure. Aucun mouvement. Peut-être que j'ai imaginé tout ça. Peut-être qu'il n'y a personne.
Mais alors, un léger bruit, comme un craquement sur les pavés, attire mon attention. Je me retourne vivement, dégainant mon Volcanic en un instant. Une silhouette se profile dans l'ombre, s'approchant lentement, sans hâte. L'instinct me dit que ce n'est pas une simple coïncidence.
Eryn (à voix basse, à elle-même) :
- Qui est là ?
Je serre les dents, le canon de mon arme toujours dirigé vers la silhouette, mais je ne tire pas. Pas encore. Mon cœur bat la chamade, et je force mes yeux à s'ajuster à la faible lumière.
Au moment où je le distingue mieux, l'homme s'enfuit en courant sur la droite de la ruelle. Sans réfléchir, je me mets à courir, mon arme toujours en main, déterminée à le rattraper. Mais en un instant, il disparaît dans l'obscurité, me laissant seule dans la ruelle vide. Je m'arrête, haletante, cherchant des signes de sa présence, mais il n'y a rien. Il est parti.
Je fais demi-tour en courant, mon cœur battant à tout rompre. Je me précipite vers la maison, mes pas résonnant sur les pavés. Dès que j'arrive, je franchis la porte d'un coup sec. Mon père se lève d'un bond, l'air surpris, visiblement inquiet.
Thomas :
- Qu'est-ce qui se passe, Eryn ? Pourquoi tu es dans cet état ?
Je prends une profonde inspiration, tentant de calmer la panique qui monte en moi. Je lui explique tout, chaque détail, du moment où l'homme est apparu dans la ruelle à sa fuite soudaine. Mon père me regarde intensément, comme s'il essayait de saisir toute la situation, mais je vois une ombre d'inquiétude traverser son regard.
Mon père reste un moment silencieux, ses yeux plissés en pensant à ce que je viens de lui dire. Son regard s'assombrit légèrement, comme si un lourd poids venait d'être déposé sur ses épaules. Il se passe une main dans les cheveux, visiblement agité par l'incertitude de la situation.
Thomas :
- Tu es sûre que tu n'as pas rêvé, Eryn ? Un homme qui te suit... Pourquoi quelqu'un te suivrait-il ici ?
Je secoue la tête, un frisson parcourant ma colonne vertébrale. La sensation d'être observée, suivie, est trop réelle pour que ce soit un simple cauchemar.
Eryn :
- Non, je n'ai pas rêvé. Je l'ai vu, il était là, et il m'a suivie jusqu'à la ruelle.
Mon père me regarde, son expression se durcit. Il prend une profonde inspiration et se dirige vers la fenêtre pour jeter un coup d'œil dehors, scrutant l'obscurité comme si la réponse se trouvait quelque part dans la nuit.
Je me met à côté de lui et regarde avec lui mais personne. Il pose sa main sur mon épaule et embrasse mon front pour me rassurer pour que je me sente en sécurité. Avant qu'on monte dormir il vérifie que tout soit bien fermé et on part dormir
Je me mets à côté de mon père et nous scrutons ensemble la rue, mais il n'y a personne. Le silence est lourd, presque oppressant. L'obscurité de la nuit n'apporte aucune réponse à mes doutes.
Il pose sa main sur mon épaule, un geste familier, protecteur. Il me rapproche doucement de lui et, dans un élan de tendresse, il embrasse mon front, comme pour me rassurer, me faire sentir que je suis en sécurité ici, avec lui.
Thomas :
- Tout va bien, Eryn. N'aie pas peur, on veille sur toi.
Avant qu'on monte pour dormir, il vérifie une dernière fois que toutes les portes et fenêtres sont bien fermées, que la maison est bien protégée. Un petit rituel qu'il fait chaque soir, mais ce soir-là, je sens qu'il est plus concentré que d'habitude, peut-être à cause de la tension qui flotte dans l'air.
Une fois tout vérifié, il me prend par la main, et nous montons silencieusement dans nos chambres. J'essaie de calmer mon esprit, mais la pensée de l'homme dans la ruelle me hante encore. Malgré les efforts de mon père pour me rassurer, je sais que quelque chose de plus grand, de plus dangereux, nous guette.
Je m'allonge dans mon lit, mais le sommeil me fuit. Les événements de la journée tournent en boucle dans ma tête, et l'incertitude m'empêche de fermer les yeux. Finalement, l'épuisement finit par l'emporter, et je m'endormis, malgré la peur qui reste tapie dans mon esprit; une étrange tranquillité m'envahit, mais je sais au fond de moi que le calme avant la tempête n'est jamais qu'une illusion.