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Anasims1605
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Chapitre 7 : À genoux dans l'ombre

Le lendemain, en me réveillant, ce sentiment d'être observée persiste, me donnant des frissons qui parcourent tout mon corps. Une seule pensée me traverse l'esprit : en parler à Arthur, Charles ou Javier. Mais je ne sais pas où ils se cachent. Une idée me vient alors : puisque j'ai croisé Arthur hier au bar, peut-être qu'ils y seront. Je me lève précipitamment, m'habille en vitesse, mets mon arme à portée de main, au cas où, et me dirige d'un pas rapide vers le bar. J'ouvre la porte... mais il n'y a personne. Je recule, un malaise grandissant, ce sentiment d'insécurité qui m'envahit à nouveau. Je me retourne, traînant les pieds, et me dirige vers l'office.

Une fois à l'intérieur, je trouve mon père en train de discuter avec Josh à propos de ce qui s'est passé hier. Ils se retournent en même temps, comme s'ils attendaient une réaction de ma part.

Je referme doucement la porte derrière moi, sentant leurs regards peser sur mes épaules. Mon père fronce légèrement les sourcils, inquiet, tandis que Josh croise les bras, l'air sérieux.

Thomas :
- Tu n'as pas croisé quelqu'un en venant ici ?

Je secoue la tête, même si au fond de moi, je ne suis pas certaine. Peut-être que quelqu'un m'observait... mais peut-être que ce n'était qu'une impression.

Eryn :
- Non... personne. Mais je n'aime pas ce silence dans la ville. Y'a quelque chose qui cloche.

Josh échange un regard avec mon père, puis il s'approche de la fenêtre pour jeter un œil dehors, scrutant la rue déserte.

Josh :
- On dirait le calme avant la tempête.

Mon père s'approche de moi, posant une main rassurante sur mon épaule.

Thomas :
- On va rester vigilants. Toi, reste ici aujourd'hui, pas de vadrouille inutile. Si ces types sont encore dans les parages, je veux pas te savoir seule dehors.

Je baisse les yeux, partagée entre l'envie de me rendre utile et l'envie de rester en sécurité près d'eux.

Eryn :
- D'accord... je reste ici.

Mais au fond de moi, une petite voix murmure que je ne pourrais pas rester enfermée bien longtemps. Si quelque chose se prépare, je veux en être consciente, je veux protéger ceux que j'aime.

La journée s'écoule lentement, chaque minute alourdie par ce sentiment persistant d'être observée. Mon père et moi décidons de rentrer ensemble. Une fois à la maison, je monte directement dans ma chambre, évitant toute conversation. Cette impression oppressante que quelque chose de grave va se produire ne me quitte pas, et la sensation d'être épiée continue de m'envahir.​

Je me change rapidement, enfile mon pyjama et me glisse sous les draps, espérant que le sommeil dissipera mes inquiétudes. Mais l'angoisse reste tapie, prête à surgir au moindre bruit.​

Soudain, j'entends des pas dans l'escalier, puis un léger coup à ma porte.

Eryn d'une voix hésitante :

- Entrez

C'est mon père. Il entre doucement, un sourire rassurant sur le visage.

Thomas :
- Je ne vais pas me coucher tout de suite. Je vais veiller un peu pour que tu puisses bien te reposer. Bonne nuit.

Je le regarde, touchée par ses paroles, et lui réponds

Eryn :

- Bonne nuit, papa.

Il referme la porte derrière lui. J'éteins la lumière, espérant que l'obscurité m'apportera enfin un peu de paix. Mais alors que je ferme les yeux, une ombre furtive semble glisser derrière mes paupières, et le silence de la nuit me paraît soudainement menaçant.

D'un coup, un bruit sourd retentit, comme si quelque chose tombait. Je me réveille en sursaut et me redresse dans mon lit. D'autres bruits résonnent dans la maison. Le cœur battant, je me lève précipitamment, cherchant mon arme dans un état de panique totale. Je ne me souviens plus où je l'ai laissée.

Après quelques secondes de frénésie, je la retrouve enfin, posée à côté de ma veste. Je la saisis fermement, ouvre discrètement la porte de ma chambre... et c'est là que j'entends mon père hurler.

Sans réfléchir, je me précipite hors de ma chambre, dévalant les escaliers à toute vitesse. Mon arme levée, prête à tirer, j'avance prudemment, retenant mon souffle.

J'aperçois alors mon père, étendu au sol. Je cours vers lui, lâchant mon arme à côté de moi pour le secouer, essayant de le faire réagir. Mais il ne bouge pas.

Soudain, un autre bruit sourd éclate derrière moi. Instinctivement, je me saisis de mon arme et tente de me retourner, mais avant même d'avoir pu réagir, une force brutale me plaque violemment au sol.

Je lutte, je me débats, mais c'est inutile : je suis totalement prise au piège, incapable d'échapper à l'emprise de mon agresseur.

Mon visage heurte brutalement le sol. Mon arme glisse hors de ma portée. Je tends le bras pour essayer de l'attraper, mais une main rugueuse me saisit le poignet et le plaque violemment dans mon dos. Je serre les dents pour ne pas crier.

Une voix rauque, presque un murmure, siffle à mon oreille
???:
- Bouge pas... ou ça ira mal pour toi.

Je sens mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine, mes pensées s'embrouillent. Qui est cet homme ? Est-ce lui qui nous espionnait depuis tout ce temps ?

Derrière moi, j'entends des bruits précipités, comme d'autres pas dans la maison. Mon père est toujours au sol, inconscient ou pire... L'angoisse m'étouffe.

L'homme me tire brutalement vers lui. Je tente de lui donner un coup de pied, de me dégager, mais il est trop fort. Il me lie rapidement les poignets avec une corde grossière, comme s'il avait tout prévu à l'avance.

Je me débats, furieuse :
Eryn (à bout de souffle) :
- Espèce de lâche ! Qui t'envoie ?

Il ne répond pas. À la place, il me soulève sans ménagement et me jette sur le canapé.

Une fois sur le canapé, je relève les yeux vers l'homme. Mon cœur se serre : c'est lui, l'homme qui était venu à l'office poser des questions à Josh sur la ville.

Eryn (en criant) :
- Qu'est-ce que vous voulez ? Pourquoi nous faire ça ?!

Sans prévenir, il me frappe violemment dans le ventre.
???:
- Ferme ta gueule.

La douleur est atroce. Des larmes montent à mes yeux malgré moi, chaque respiration devient difficile.

D'un coin de l'œil, je vois un mouvement : le pied de mon père qui commence lentement à bouger. L'homme ordonne à un complice d'aller chercher une chaise. L'autre revient rapidement et ils forcent mon père à s'asseoir brutalement dessus en le tenant par le col.

???:
- Où est la lettre ?

Thomas (d'une voix douloureuse) :
- Quelle lettre ?

L'homme lui assène plusieurs coups violents au visage.
Je hurle, incapable de rester silencieuse, suppliant qu'ils arrêtent. Mais le deuxième homme me frappe à la mâchoire. Ma tête bascule en arrière sous l'impact, ma vision se trouble, tout devient flou. Je n'arrive presque plus à crier, je suis réduite à de faibles gémissements.

Tout ce que je peux faire, c'est regarder, impuissante, la scène devant moi.

L'homme s'acharne encore :
???:
- Tu as reçu une lettre à propos d'un train. On la veut. Où est-elle ?

Mon père, le visage ensanglanté, parvient à murmurer :
Thomas (d'une voix tremblante) :
- Elle est... cachée dans la bibliothèque... dans un livre...

À peine les mots quittent la bouche de mon père que l'un des hommes lâche un ricanement sourd.
Il fait signe à son complice d'aller fouiller la bibliothèque.

Moi, toujours sonnée, j'essaie de bouger discrètement. Mon bras tremble quand je tente d'atteindre mon arme tombée au sol près du canapé. Mais l'homme qui m'a frappée m'en empêche d'un coup de botte dans les côtes.
La douleur me coupe le souffle.

Je vois du coin de l'œil le deuxième homme sortir un livre de la bibliothèque, le feuilleter rapidement... puis un deuxième... jusqu'à ce qu'il tombe sur une enveloppe dissimulée entre les pages.

???:
- Je l'ai !

Il agite la lettre fièrement. L'homme qui retenait mon père esquisse un sourire mauvais, satisfait.

???: (s'adressant à mon père)
- Merci de ta coopération... Dommage pour toi que ça ne suffise pas.

Il jette mon père au sol avec une brutalité inhumaine, son corps heurtant violemment le parquet dans un bruit sourd.
Sans la moindre pitié, il commence à le tabasser, encore et encore.
Chaque coup résonne dans la pièce, comme le son d'un tambour de mort.

Je pleure sans pouvoir m'arrêter, la gorge nouée par la terreur, incapable de faire le moindre geste pour l'aider.
Le visage de mon père se déforme sous les coups : son nez éclate sous un coup de botte, sa lèvre se fend en deux, son œil se gonfle horriblement.
Du sang gicle, éclaboussant même le sol et les chaussures de ses bourreaux.
Son souffle devient sifflant, irrégulier, comme s'il cherchait désespérément à s'accrocher à la vie.

L'homme éclate d'un rire gras et dégueulasse, comme si la scène n'était pour lui qu'un simple divertissement.
À force de m'agiter sur le canapé, je tombe lourdement sur le sol, mes poignets glissant sur le bois froid et collant de sang.

Un des hommes s'approche, s'accroupit à ma hauteur, et me chuchote à l'oreille d'une voix sifflante, presque joyeuse :

???:
- Regarde bien... Regarde comment ton père crève.
Et souviens-toi de ça, gamine...
Chaque fois que tu fermeras les yeux, tu reverras cette nuit.

Je sens son souffle immonde contre ma peau, je voudrais hurler mais ma gorge est complètement serrée par la panique.
Il commence à se relever, mais brusquement il s'arrête et revient coller son visage contre le mien, son regard brûlant d'une haine malsaine.

???: (d'un ton bas, venimeux)
- Ah, j'oubliais...
Tout ça, c'est à cause de toi.
S'il meurt... c'est parce que t'es une petite traînée qui traîne avec le gang de Dutch.
On t'a vue... avec notre vieil ami Arthur.

Son rire résonne comme une lame froide plantée dans ma poitrine.
Je sens que tout s'effondre autour de moi.
Et dans cet instant glacé, je comprends que plus rien ne sera jamais comme avant.

Ils se relèvent et frappent à nouveau violemment le ventre de mon père, chaque coup résonnant comme un coup de tonnerre dans la pièce. Puis, avec un ricanement sadique, l'un des hommes sort un couteau brillant, tranchant, et le plante dans l'abdomen de mon père. Il ouvre son ventre, les entrailles de mon père se déversent sur le sol avec un bruit répugnant.

Les deux hommes quittent la maison en ricanant, laissant derrière eux un chaos indescriptible. Ils disparaissent dans la nuit, emportant avec eux une part de mon âme.
J'essaie de crier, mais aucun son ne sort. La terreur me paralyse, mes muscles sont comme pétrifiés par l'horreur. Je me tords, mes bras tremblent, mes jambes refusent de bouger. Je lutte de toutes mes forces pour me dégager des cordes qui m'enserrent. Et enfin, avec un dernier effort désespéré, je me libère.
Je rampe, traînant mon corps comme une bête blessée. Je m'approche de mon père, chaque mouvement est une épreuve. Ses gémissements s'entendent à peine, noyés par les bruits de ses entrailles qui tombent lourdement sur le sol, comme un poids énorme.
Il lutte, son corps convulse sous la douleur, son visage tordu par la souffrance. Mais malgré cela, il parvient à tourner lentement la tête vers moi. Les yeux de mon père sont inondés de larmes, ses lèvres se tordent en une grimace de douleur.
Les morceaux de son ventre pendouillent et sa peau se tend, déformée par l'agonie. Du sang, épais et noir, coule de sa bouche, teintant son visage d'une couleur macabre. Dans un dernier effort, il tend la main vers moi. Sa paume est chaude, humide, et tremble légèrement. Le contact de sa peau contre mon visage est glacé, comme un adieu définitif.
Ses lèvres bougent difficilement, un bruit d'étouffement coule de sa gorge, et dans un râle, il réussit à articuler :

Thomas (d'une voix rauque et brisée) :
- Je... J... t... aime...

Chaque mot est une torture. Un dernier souffle, une dernière déclaration avant que son corps ne se fige. Ses yeux sont pleins de terreur, de douleur, mais aussi d'amour. Une dernière lueur d'humanité dans cet océan de ténèbres.
Les larmes coulent sans s'arrêter sur mes joues, se mêlant à la sueur froide qui recouvre mon visage. C'est comme si mon cœur se brisait en mille morceaux, que tout s'effondrait autour de moi. Mais je lui réponds, la voix tremblante et pleine de désespoir :

Eryn (en sanglot, voix brisée) :
- Moi aussi, je t'aime tellement, papa...

Je pose ma main sur la sienne, qui tremble faiblement, presque sans vie, et la serre une dernière fois. Le contact de sa peau glacée est comme un adieu définitif, une déchirure. Je le sens s'éteindre lentement.
Ses yeux se figent dans un regard vide, ses lèvres se desserrent, et il tombe dans un coma silencieux. Le silence qui s'installe est assourdissant, oppressant. Son corps reste là, sans vie, une simple coquille vide de ce qu'il était. Le sang continue de s'écouler, formant une flaque noire et chaude autour de lui. Je reste là, pétrifiée par l'horreur de ce que je viens de vivre.
Un cri se forme dans ma gorge, mais il ne sort pas. Je suis seule, dans cette pièce macabre, avec le corps de mon père et un vide immense qui se creuse en moi. Tout est devenu noir autour de moi. Tout est devenu une douleur insupportable. Le monde a cessé de tourner. Et je suis là, à genoux, perdue dans la tragédie, noyée dans la souffrance.

Je reste là, les yeux fixés sur le corps de mon père, la réalité me frappant de plein fouet, chaque battement de mon cœur me semble une cloche de métal résonnant dans un vide insondable.
Leurs rires, leur cruauté, leur haine, tout ça semble tourner autour de moi comme une tornade, emportant avec elle ma dignité, ma santé mentale, et tout ce que j'avais cru connaître de la vie.
Le visage de mon père est un masque de douleur. Les larmes coulent en silence, mais il n'y a plus de place pour elles dans ce monde-là. Elles sont écrasées sous la lourdeur de ce qui se passe.
Tout autour de moi semble devenir flou, comme si le monde s'était noyé dans une brume épaisse.
Le sang de mon père s'étale lentement sur le sol, formant une mare rouge sombre, presque noire sous la faible lumière de la pièce.

Mes oreilles bourdonnent, mon cœur bat à tout rompre contre ma poitrine, mais je n'entends plus rien.
Juste ce silence écrasant... et les battements de mon propre désespoir.

Je n'ai plus de souffle. Je n'ai plus de voix. Je n'ai plus d'âme.
Je me sens comme une coquille vide, incapable de comprendre ce qui se passe. Le froid, le sang, le bruit des coups, tout ça me paralyse.
Et pourtant, je sais que je dois agir. Mais chaque mouvement m'est comme un poids, un fardeau que je n'ai plus la force de porter.

Je sens quelque chose se briser en moi.
Quelque chose de profond, d'irréversible.

Les larmes cessent de couler.
La peur s'éteint.
Il ne reste plus rien.
Juste un vide.
Froid.
Absolu.

Je serre les dents, au point que ma mâchoire me fait mal.
Ma main, encore tremblante.

Puis je me rappelle de ce qu'à dit l'homme qui a chuchoté à mon oreille, une explosion intérieure se déclenche.
La mention d'Arthur... Ce nom qui a traversé tant de fois mes pensées, que je n'avais jamais imaginé entacher ainsi ma vie. La haine se mélange à la culpabilité. Et au fond de moi, je commence à ressentir quelque chose de bien plus dangereux que la peur : la colère. Une rage froide, pure, grandissante, prête à détruire tout sur son passage.

Je me relève lentement, chaque mouvement un effort contre mes jambes tremblantes. Je fixe mon père, incapable de bouger, mais son regard brisé me crève le cœur.
Une main se pose sur mon bras, douce, mais je la repousse d'un geste sec, comme pour m'éloigner de ma propre douleur. Je me redresse. La douleur physique m'envahit, mais elle est secondaire maintenant.

Je me le jure intérieurement :
Je ne laisserai plus jamais quelqu'un que j'aime souffrir ainsi.
Je trouverai ceux qui ont fait ça.
Je les ferai tomber, un par un.
Quoi qu'il m'en coûte.

Une nouvelle Eryn naît dans ce sang et cette terreur.
Plus forte.
Plus dure.
Et surtout... sans pitié.

Je sors de la maison avec difficulté, mes jambes tremblantes ne répondent presque plus. Le sang de mon père, son cri, ses dernières paroles, tout cela tourbillonne dans ma tête, me laissant une sensation de vertige. Lorsque j'ouvre la porte, je vois Arthur et Charles. Leur regard se fige immédiatement en voyant l'état dans lequel je suis.

Arthur et Charles sont complètement choqués. Charles se précipite vers moi, son visage marqué par l'inquiétude, et il me soutient alors que je vacille. Mais tout autour de moi est flou. L'adrénaline qui m'avait poussée à me battre se retire peu à peu, laissant place à la douleur, à l'épuisement. Mes jambes ne me tiennent plus, et je m'effondre dans les bras d'Arthur.

Je suis trop épuisée pour crier, trop épuisée pour m'accrocher à la réalité. J'essaie de dire quelque chose, mais ma voix est absente, comme une fumée qui se dissipe dans l'air. Chaque respiration me semble trop lourde, chaque mouvement m'arrache un cri silencieux. Mes blessures me font mal, mais c'est l'angoisse, l'horreur, qui me déchire de l'intérieur. Le poids de la douleur physique ne fait que souligner la douleur mentale.

Je ferme les yeux un instant, et là, je revis chaque instant de la scène. Le bruit du couteau qui tranche la chair, le souffle de mon père, sa main qui s'étend vers moi. Les souvenirs sont trop vifs, trop cruels, comme des éclats de verre qui se logent dans ma peau. Je sens une rage s'emparer de moi, mais elle est vite noyée par le désespoir.

Un flashback rapide m'envahit : je revois mon père, les entrailles hors de son corps, son regard noyé dans la souffrance. Cette image s'imprime en moi, se tatoue sur mon âme, et je sens une chaleur se répandre dans ma poitrine, comme si je me noyais dans l'acide de ma propre impuissance.

Eryn (d'une voix aphonie) :

- Arthur... Charles...

J'arrive enfin à prononcer leur nom, mais c'est comme si je parlais à des fantômes. Je n'arrive pas à saisir la réalité.

- Pourquoi ? Pourquoi nous ?

Je lutte contre l'envie de m'effondrer, mais la douleur mentale est bien plus forte que tout ce que je ressens physiquement. C'est comme si mon corps s'était détaché de moi, comme si j'étais devenue spectatrice de ma propre souffrance. La douleur est un poison qui envahit chaque parcelle de mon être.

Arthur me regarde, son visage plein de culpabilité et de désespoir.

Arthur (d'une voix monotone) :

- On n'a pas pu arriver plus tôt.

Ses mots sont doux, mais ils n'effacent rien. La colère monte en moi, mais il n'y a plus d'énergie, plus de force pour la manifester. Une partie de moi, celle qui luttait encore, s'éteint définitivement dans un dernier souffle. Le vide m'envahit.

Eryn (d'une voix aphonie) :

- Je... je suis désolée.

C'est tout ce que je parviens à dire, et ces mots sonnent faux, comme si je ne pouvais même pas être honnête avec moi-même. Tout ce que j'ai connu se brise autour de moi. L'image de mon père qui me tend la main, la chaleur de sa paume contre mon visage, tout cela s'effondre.

Une partie de moi se dit que c'est une chance, que je peux encore respirer, mais cette pensée s'effondre vite sous le poids de ce qui reste : mon père, le corps brisé, et moi, complètement seule dans ce cauchemar éveillé.

Je suis encore là, mais quelque chose de fondamental a changé en moi. Une partie de mon innocence est morte, et avec elle, toute ma vision du monde. Je suis entourée de corps, de violence, et de dévastation, et je suis forcée de l'accepter. Mais il y a aussi quelque chose de plus. Un désir de vengeance. Quelque chose de plus noir, de plus menaçant, commence à naître dans mon âme.

Et c'est cette obscurité, cette colère, cette douleur qui me guide quand je perds connaissance.

Alors que l'obscurité m'envahit, je comprends que plus rien ne sera jamais comme avant. Une part de moi est morte ce soir, mais une autre, bien plus sombre, est née.  

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