Le vent s'était levé, soulevant la poussière sur la route principale. Je marche rapidement, le cœur serré, une étrange sensation d'urgence me poussant à presser le pas.
Quand j'arrive devant l'office du shérif, la porte est entrouverte.
Eryn (pensée) :
- Mon père ne laisserait jamais l'office ouvert comme ça...
Je dégaine lentement mon revolver et pousse la porte du bout des doigts.
À l'intérieur, tout est sans dessus dessous. Des papiers jonchent le sol, les chaises sont renversées, et sur le bureau de mon père... une troisième lettre.
Je m'approche lentement, en retenant mon souffle.
Sur l'enveloppe, un seul mot griffonné en lettres rouges :
« Bientôt »
Mes doigts tremblent quand je l'ouvre. À l'intérieur, un petit morceau de tissu, imbibé de sang séché.
Et une note, écrite d'une main nerveuse :
« Vous êtes les prochains. Observez et tremblez. »
À ce moment-là, j'entends un léger bruit derrière moi, un froissement discret, comme une ombre qui s'échappe.
Je me retourne d'un bond, revolver en main... mais la rue est vide.
Mon père et Josh sont introuvables. L'office est abandonné, et je suis seule.
Eryn (pensée, la gorge serrée) :
- C'est plus qu'un simple tueur. C'est un jeu. Et il vient de commencer.
Je me mis à perdre le contrôle de mes émotions, incapable d'accepter que j'avais peut-être perdu mon père, la seule personne qui me restait de ma famille.
Je sentis mon corps céder sous la pression, et mes larmes commencèrent à couler ; je n'arrivais plus à me contenir.
J'entendis des pas s'approcher de moi, mais il m'était impossible de bouger.
Je redressai la tête et vis les trois hommes avec qui j'avais parlé au bar.
Ils avaient les yeux écarquillés, essayant de comprendre la situation.
Charles se mit à ma hauteur, inquiet, et me demande comment j'allais et ce qu'il s'était passé.
Eryn, parlant d'une voix tremblante :
- Je... Mon père et Josh ont disparu... J'ai retrouvé l'office dans cet état, avec une nouvelle lettre. Je suis toute seule... Les Pinkertons ont disparu alors qu'ils devaient aider mon père...
Arthur répondit aussitôt, visiblement tendu :
- Les Pinkertons sont ici ?!
Je hoche la tête.
Je vois les trois hommes échanger des regards inquiets.
Javier et Arthur semblaient vouloir partir en urgence, comme si ce que je venais de dire chamboulait tous leurs plans.
Mais Charles ne voulait pas me laisser seule dans cet état.
Charles :
- On doit l'aider. On ne peut pas la laisser seule face à un tueur en série.
Javier et Arthur se regardent, hésitant.
Javier :
- On ne peut pas rester... On a d'autres urgences maintenant.
Je me redresse lentement, aidée par Charles.
Debout, je ferme les yeux un instant, reprenant mon souffle, maîtrisant mes émotions, puis je leur dis
Eryn :
- Si vous êtes plus efficaces que les Pinkertons, je vous promets de vous protéger d'eux... et de mentir si nécessaire.
Je suis prête à tout pour retrouver les personnes disparues.
Alors... voulez-vous m'aider ?
Les trois hommes se regardent longuement... puis hochent la tête.
Arthur, d'un regard noir et sérieux :
- Très bien. On veut bien t'aider.
Mais si tu nous trahis avec les Pinkertons... on décimera ton village. Et on fera pire que ce tueur.
Je hoche la tête, déterminée, et tendis ma main vers lui pour sceller notre pacte.
Arthur serra ma main, ses yeux plantés dans les miens, un regard froid qui transperçait l'âme.
Les trois hommes m'aident à ranger l'office, puis je trouve un avis de recherche.
Eryn, en chuchotant :
- Le Corbeau ?
Ils m'entendent et se retournent, s'avançant vers moi pour lire l'avis.
Javier :
- C'est un avis des Pinkertons... Cet homme est recherché par eux, on dirait.
Nous analysons l'avis de recherche et Charles donne une description de ce tueur.
Charles :
- Grand et maigre, une silhouette ombragée et sinistre. Il porte des vêtements sombres, dissimulés sous une longue cape et un manteau. Son visage est caché par une capuche et un masque, impossible à identifier. Ça va être compliqué de le reconnaître. Par contre, la prime s'élève à 2 000 DOLLARS.
On se regarde, sous le choc de la prime.
Eryn:
- D'un côté, c'est logique... cette personne est difficile à identifier et il a fait pas mal de victimes. Ça concorde.
Après avoir fini de tout nettoyer, on se pose autour du bureau de mon père et on réfléchit à une stratégie pour coincer le tueur.
Arthur :
- Je pense que la prochaine, c'est toi. Vu la lettre, on pourra t'utiliser comme appât, dit-il avec un ton moqueur.
Eryn, rétorquant d'un ton sérieux :
- D'accord, ça me va, mais je dois être sûre que vous me protégez.
Arthur me regarde, choqué par ma réponse.
J'étais fière de voir Arthur bouche bée par ma réponse, je voulais lui montrer que j'étais prête à tout et que je n'avais pas peur de ce tueur.
Charles allait ouvrir la bouche pour parler quand on entendit un bruit sourd de pas de chevaux. Je me lève, sors de l'office et vois les Pinkertons qui arrivent. Je me retourne en vitesse et ferme la porte. Je les regarde et dis précipitamment :
Eryn :
- Partez maintenant, les Pinkertons arrivent. Passez par derrière et longez les murs.
Les trois hommes se lèvent en vitesse, prennent leurs armes et leurs chapeaux, puis partent en vitesse par la porte de derrière, pendant que je me concentre pour éviter de faire une erreur.
J'entends la porte frapper. Je prends une grande respiration et ouvre la porte.
Eryn :
- Bonsoir, Agent Milton, vous tombez un peu mal.
Agent Milton :
- Pourquoi ? Que se passe-t-il ? Dit-il en regardant par-dessus mon épaule pour voir si j'étais seule.
Je le fais entrer avec deux agents qui étaient derrière lui, puis je raconte la disparition de mon père et de Josh, sans mentionner leurs noms ni la participation de mes nouveaux alliés.
Agent Milton :
- C'est problématique tout ça, mais je ne vais pas pouvoir vous aider.
J'étais perturbée par sa réponse, ne comprenant pas.
Agent Milton :
- Ton père et moi avons eu une promesse, c'est vrai, mais étant plus présent et peut-être mort, je ne vois plus l'intérêt de vous aider. J'ai d'autres personnes plus importantes à attraper.
Je sens une bouffée de chaleur de colère me monter sur tout le corps, prête à exploser, mais je me retiens. Rester calme est la meilleure chose à faire face à lui.
Eryn (d'un ton ferme) :
- Donc je n'aurai aucune aide de votre part ? Je ne vois plus l'intérêt que vous restiez dans ma ville. Je vous prie de bien vouloir partir d'ici et de ne pas revenir de sitôt.
Agent Milton :
- Ne le prenez pas aussi mal, Mme Caldwell.
Je réponds directement.
Eryn :
- Ce n'est pas "Mme", je suis shérif, et dû à l'absence de mon père, vous devez utiliser ce titre.
L'Agent Milton esquisse un sourire au coin. Il se lève et se dirige vers la sortie.
Agent Milton :
- Bon, Shérif Caldwell, c'était un plaisir de vous parler. Mais si vous trouvez le gang que je recherche, contactez-moi.
Eryn, sérieuse :
- Désolée, mais je me suis renseignée. Aucun gang n'a été vu, ni même un campement. Ils sont peut-être déjà partis ailleurs.
Je prie pour que ma réponse l'ait convaincu. Il hoche la tête, monte sur son cheval, me fait un salut de la main, puis part en dehors de la ville avec ses agents.
Je me sens soulagée. Un bruit de craquement se fait entendre contre le mur derrière moi. Je me retourne, main près de mon arme, prête à dégainer, pensant que c'était le tueur.
Une ombre avance. Je recule et vois Arthur qui sort de sa cachette, la tête baissée, avec son chapeau qui cache ses yeux entrain de fumer une cigarette. Il relève la tête et me regarde avec un sourire en coin. Je mets ma main sur le cœur, soulagée que ce soit Arthur.
Arthur :
- Je voulais m'assurer que tu tiennes parole, et tu l'as fait. Content qu'on puisse travailler ensemble, même si je ne voulais pas. Tu as de la chance que Charles ait un bon cœur et soit serviable.
Je le fixe d'un air saoulé par sa réponse, au cœur de pierre, et je réponds
Eryn :
- J'ai qu'une parole, mais j'espère ne pas avoir fait d'erreur en vous aidant. Vous êtes seul ?
Arthur :
- Non, les deux autres attendent plus loin. Bon, on s'y met à cette traque. Plus vite on commence, plus vite c'est fini, non ?
À cet instant précis, une partie de moi savait qu'il n'y avait plus de retour en arrière possible. La traque était lancée, et ma vie allait prendre un nouveau tour de tourment, marqué par cette alliance.