Le jour que j'attendais tant arriva enfin.
Je me préparais dans ma chambre, tranquillement. Mais j'étais assez stressé. Et inquiet. Inquiet parce que je ne savais toujours pas si elle viendrait.
Depuis notre énième dispute sur le terrain de Quidditch, elle ne m'avait plus adressée la parole. Et Zabini m'évitait. Apparemment, selon Pansy, je le dégoûtais. Selon lui je n'avais pas le droit de penser qu'il tentait de se mettre avec Lewis.
Mais c'était plus fort que moi. Jaloux et possessif, oui, c'est ce que je devenais. J'apprend petit à petit des mots nouveaux et leur signification.
Mais je ne voulais pas que notre amitié s'arrête à cause d'une fille. Il y a eu bien pire entre nous. Et on a toujours réussi à se pardonner. Le fera-t-il encore une fois ? Comprendra-t-il mes propos ?
- Bon, j'y vais, me dis-je en me regardant dans la glace, finissant de nouer ma cravate verte et grise.
Je soufflais un bon coup et balançais mon poids d'une jambe à l'autre.
Je serrais ma cravate, pris le bout de papier indiquant le point de rendez-vous, pris ma baguette, et sortis.
Je marchais vers le sentier amenant tout droit à Pré-au-Lard. Je vis Zabini, seul. Comme si il m'attendait.
- T'attends quelqu'un ? Demandais-je un peu fort.
- Ca ne te regarde pas.
Il m'ignorait.
Je m'approchais de lui.
- Sérieux, mec, on peut pas arrêter nos gamineries ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles.
- Tu sais très bien au contraire.
Il souffla.
- Ce que tu as dit et fait était de trop, Malefoy. Je n'arrives plus à supporter ce genre de comportement que tu peux avoir en face de moi.
- J'ai dis ce que je pensais, qu'y-a-t-il de mal à ça ?
- Le problème n'est pas là. Pff... écoutes. Je peux comprendre à quel point elle est importante pour toi. Je le sais depuis bien longtemps et tu me l'as fait comprendre assez de fois. Je sais à quel point tu ferais tout pour elle, et ça se voit encore aujourd'hui. Je sais que tu l'aimes plus que tout au monde et que tu remuerais ciel et terre pour l'avoir à tes côtés pour toujours. Mais il faut que tu comprennes que parfois, Angie se sent oppressée, elle manque d'espace et de liberté. Tu l'aimes tellement que tu ne te rends pas compte que tu es constamment avec elle, et que tu refuses qu'elle aille voir ne serait-ce que son meilleur ami, c'est-à-dire moi, tout simplement parce que tu es possessif. Et jaloux. Tu es jaloux de ton propre ami, Malefoy, tu te rends compte ? Il faut que tu lui laisses un peu d'espace. Il n'y a pas que toi pour elle. Certes, tu es tout aussi important pour elle, elle t'aime plus que tout et ferait n'importe quoi pour toi, mais elle a aussi des amis, tout comme toi. C'est sûrement pour ça aussi qu'elle s'est éloignée un temps.
Il marqua une pause, fermant les yeux pour mieux ressentir le souffle du vent frais passer sur son visage.
- Tu trouves pas que c'est agréable ?
Je ne dis rien.
- Quoi qu'il en soit, tu n'as pas à t'inquiéter. Elle te porte dans son cœur, et tu n'imagines même pas l'immensité de son amour pour toi. S'il devait t'arriver quelque chose, là, maintenant, elle serait prête à te donner sa vie pour te sauver, quitte à se sacrifier. Et ça, je trouve que c'est la plus belle preuve d'amour qu'elle peut te donner.
Il se tourne et me fixa droit dans les yeux.
- Elle t'aime Drago, et tu ne peux pas le nier. Tu ne peux pas penser qu'elle en aime un autre, ne serait-ce que moi. Alors oui, ta copine, je la trouve hyper canon, elle est tout ce qu'un homme désirerait avoir, et je t'envies rien que pour ça. Et si tu n'étais pas là, je ferais tout pour être avec elle. Mais je suis ton meilleur ami, et jamais je ne me permettrais de voler ce qui a de plus cher au monde pour mon ami. Jamais je ne me permettrais de prendre la personne qui rend mon ami heureux, et qui lui donne l'envie, la force, le courage de se battre pour elle, de vivre, de respirer. Jamais, tu m'entends ? Sans elle, je ne sais même pas ce que tu serais aujourd'hui. Surtout en sachant ce que tu dois faire cette année. Et je sais que sans elle, tu n'y arriveras pas. Que ce soit maintenant ou dans le futur. Jamais je n'oserais me mettre en travers de ce chemin. Mais saches une chose : elle est aussi mon amie, et je la considère comme ma petite sœur. Je serais prêt à tout pour elle. Alors traites-la bien, et rend-la heureuse. Si tu lui fais quoi que ce soit, tu pourras lui dire adieu, et notre amitié sera terminée. Et si par contre, il devait t'arriver quoi que ce soit, ne t'en fais pas, je serais là pour elle.
Toutes ces paroles me laissa sans voix pendant quelques minutes. Jamais je n'avais vu Blaise aussi sincère et en même temps aussi dur avec moi. Mais au moins, il a eu la patience de m'expliquer pourquoi il tenait à elle, et dorénavant je comprenais tout. Et savoir qu'elle ne risquerait rien avec lui, m'enleva un gros poids. Je savais que je pouvais compter sur Blaise. Pourquoi avais-je un instant douté de lui ? Ma jalousie me jouera de nombreux tours.
Je m'approchais et le pris dans mes bras pour une accolade.
- Merci.
Ces simples mots suffiront.
J'attendis donc avec lui cette fille qui, quelque part, nous liait encore plus, nous rapprochait.
Le temps passa.
Je regardais ma montre.
Le rendez-vous avait lieu dans moins d'une demi-heure.
- Elle ne viendra pas... désespérais-je.
Mon ami ne dit rien.
- Pars devant, Drago, si elle arrive, je l'accompagnerais.
- Sûr ? Tu ne sais pas où c'est.
- Si. J'ai vu le bout de papier hier sur ta table de chevet.
- Mmh. Bon, merci.
Et je partis.
Mais je me retournais furtivement.
Avais-je bien vu ?
Était-elle avec Potter ?
- Drago, pars. Ne recommence pas.
Blaise avait prévu ma réaction.
Je fis comme si de rien était et partis cette fois pour de bon.
***
- Bonjour, tante Bella.
- Pourquoi es-tu seul ?
Je venais d'arriver, pile à la bonne heure.
- Je l'ai prévenue, mais comme je vous l'ai dit, notre situation étant tendue ces derniers temps, je n'étais pas sûr que-
- Est-ce qu'elle tient à toi, Drago ?
J'hésitais un moment.
- Je... oui...
- Alors elle viendra. Laisse-lui le temps.
- On peut commencer sans elle ?
- Attendons qu'elle se joigne à nous.
Elle s'installa en face de moi.
- Parle-moi de toi. Comment vas-tu ?
Je n'avais pas pris le temps d'observer le décor dans lequel je me trouvais.
Nous étions derrière la sortie de Pré-au-Lard, sur une bute recouverte de verdure, deux grosses roches posées l'une en face de l'autre.
Au loin, nous pouvions admirer un grand lac, bordé de sapins formant une forêt dense, et, plus loin à l'horizon, des montagnes aux pointes enneigées se confondait aux nuages et au ciel formant une ligne floue.
Encore un paysage splendide, dont je ne soupçonnais même pas l'existence.
A couper le souffle.
- Encore admiratif, n'est-ce pas ?
- Cet endroit est incroyable, tante Bella.
- Tout comme toi, mon cher.
Je m'asseyais sur la roche opposée, et répondis à sa question.
- J'essaie d'être au meilleur de ma forme, mais ce n'est pas facile. Trop d'évènements se succédant à la suite me rendent nerveux et incontrôlable. Je m'emporte beaucoup pour pas grand-chose, et je fais du mal à ceux que j'aime de manière inconsciente.
- Tu es dans une période difficile, c'est normal. Ta nouvelle qualité de Mangemort en joue beaucoup, c'est dur au départ de comprendre, d'accepter, et de supporter.
J'acquiesçais.
- Pensez-vous que je serais à la hauteur ?
Elle sembla hésiter.
- Ta mère pense que tu es trop jeune pour cela. Pas assez mature. Moi, je pense que tu peux en être capable, si toutefois tu t'en donnes la peine. Mais l'amour rend faible, et cela est valable pour n'importe qui. Je ne dis pas que c'est mauvais, au contraire. Mais, que tu sois capable ou non, cette jeune fille te seras d'une grande aide.
J'espère qu'elle avait raison.
- Ahem...
Quelqu'un venait de signaler sa présence.
C'était elle.
Finalement, elle était venue.
Je souriais, et mon cœur se mit à battre intensément.
- Bonjour, adressa ma tante.
Elle fut surprise de rencontrer Bellatrix, en chair et en os.
C'est vrai que ma tante est... enfin, elle fait toujours cet effet, lorsqu'on la voit.
- Bon... bonjour.... Heu...
- Ce n'est rien, appelle-moi Bella.
- Vous... êtes sûr ?
- Je suis peut-être folle, mais je ne mord pas.
- Je n'ai pas confiance en vous.
Elle s'était mise sur la défensive. C'était à prévoir.
- Allons, si tu n'as pas confiance en moi, je ne pourrais rien pour vous.
Lewis réfléchissait.
Bordel, prend la bonne décision et vite.
C'est la seule qui peut nous aider. Si Lewis accepte, Blaise aura eu raison. Mais si elle refuse... est-ce que cela voudra dire... qu'elle ne me porte plus dans son cœur ?
Finalement, elle s'avança.
- Mets-toi à côté de lui.
- Non.
- Pourquoi ?
- Vous n'avez pas à savoir. Faites ce que vous avez à faire, qu'on en finisse.
Elle parlait de manière froide.
Je ne l'avais encore jamais vue aussi froide et aussi distante en face d'une personne.
Elle qui est d'habitude si gentille, si sociable...
Ma tante fait-elle si peur que ça ? J'ai du mal à m'en rendre compte.
Bon, faut se dire, elle a tuée son cousin tout de même. Ca fait froid dans le dos. Mais... c'est dans sa nature. Elle est comme ça, Bellatrix Lestrange.
- Bien.... Drago, tu ne m'avais pas informée que ton amie était aussi... impassible. Du moins avec des personnes dont il faudrait se méfier.
Nous restions sans rien dire.
- Ce qui n'est pas quelque chose de mauvais. Tu as de la chance, mon cher. Tu as bien choisi ta bien-aimée.
Lewis la regarda avec de gros yeux.
- Tu as de bonnes qualités, jeune fille. Cela se voit. Et... tu dégages une aura assez puissante, je dirais.
Lewis avait l'air de ne pas savoir qui elle avait en face d'elle.
- Vous êtes bien LA Bellatrix Lestrange ? Et non pas une autre personne qui aurait utilisé du Polynectar ?
- Sans aucun doute, ma chère. Je suis effectivement Bellatrix Lestrange. Tu sais, ce n'est pas parce que l'on dit beaucoup de choses sur moi, que je suis comme cela constamment. Tu n'as qu'à lui demander, dit-elle en me désignant.
Je ravalais ma salive et m'éclaircissais la gorge.
- En effet, elle n'est pas tout le temps folle et incontrôlable....
Désolé ma tante, mais c'est comme ça que beaucoup de sorciers vous voient.
- Elle est sadique, oui ! Mais là....
Lewis avait dit quelque chose qu'il ne fallait pas, car au même moment Bella avait commencé à dédaigner son poignard.
- Là... elle est.... Enfin.... Elle fait peur à voir lorsqu'elle n'est pas.... Lorsqu'elle est....
- Vous voulez que je vous aide, oui ou non ?! Je n'ai pas toute la journée ! Je ne suis pas censée être ici en ce moment même, alors trêve de bavardages et commençons !
Bon. Au moins, Lewis avait fermé son clapet, et était terrifiée, ou même tétanisée, par sa présence.
Et je ne pouvais même pas la rassurer.
- Mademoiselle... Lewis, c'est cela ?
- Comment le savez-vous ?
- Je sais tout, très chère. Avance, et montre-moi ton bras.
Sans un mot elle s'exécutait.
- Ce sont vos parents qui vous ont fait cette marque ?
- Mon père.
- Intéressant. Votre père doit avoir une grande connaissance en ce qui concerne la magie noire. Votre père se comme bien Steve Lewis ?
- Oui, pourquoi cela ?
- Ce n'est pas impressionnant. Elève de Serpentard, doué en Sortilèges et en Défense contre les Forces du Mal....
- Vous le connaissez ?
- J'ai eu l'occasion de le croiser quelques fois, en effet. Malheureusement, vous savez bien ce qu'il s'est produit...
- J'y ai droit tous les étés.
De quoi parlent-elles ?
- Bien ! Comme je te l'ai expliqué, Drago, le contre-sort est complexe, mais je ne peux pas le réaliser. Il faut que ce soit toi qui le fasses.
- Pourquoi ?
- Car ce sont les règles.
- Je m'en doute, mais...
- Seule la personne dont le ou la partenaire possède le symbole enchaîné peut détruire les chaînes.
Je me retournais vers Lewis.
Ma tante était tout aussi surprise que moi.
Comment savait-elle ça ?
- Je vois que vous avez effectuée des recherches, Lewis.
- Pourquoi tu ne m'as rien dit ?!
- En effet, je l'ai trouvé il y a deux jours. Et Malefoy, pour te répondre, c'est tout simplement parce que tu t'en foutais.
- Pardon ?! Si je m'en foutais, comme tu le dis, pourquoi je suis là, à ton avis ?!
Elle ne répondit pas.
Alors ? On a perdu sa langue ?
- De toute manière, avec ce qu'il s'est passé ces derniers jours, tu ne méritais pas de m'aider. D'ailleurs, je me demande encore pourquoi je fais ça.
- Parce que l'amour est plus fort... fit ma tante avec un air de dégoût.
Lewis pouffa.
- C'est vous qui dites ça ? Bordel, mais vous y connaissez quoi, au juste, à l'amour ? Vous êtes comme Vous-Savez-Qui ! Vous ne possédez aucun sentiment pour personne ! Je ne comprend même pas pourquoi vous nous aidez ! Pourquoi faire confiance à une personne qui n'y connaît rien en l'amour, et qui voudrait nous aider à le retrouver, tout en sachant que c'est quasiment inutile ?!!!
Elle déconne ou quoi ?
- Lewis... tentais-je.
- Toi, Malefoy, tu la fermes.
- Et toi, jeune fille, tu ne mérites aucunement mon aide. Désolée mon cher, mais il va falloir te débrouiller autrement.
Et elle commença à se volatiliser.
- NON ! Attendez !!
Bella s'arrêta.
C'était moins une.
- Lewis. Dis pas de conneries, s'il-te-plaît. Il y a une demi-heure, j'ai eu une conversation avec Blaise. Il m'a confirmé que tu m'aimais encore et que tu serais prête à tout pour moi. Ca se voit rien qu'en te voyant ici, alors que jusqu'à peu je ne savais même pas si tu viendrais ! Alors certes, ma tante n'y connaît rien, mais elle est excellente en magie noire, et c'est la seule qui peut nous aider ! On se bat depuis l'année dernière pour trouver une solution, on s'est détruit mutuellement, on a détruit notre relation qui se construisait à peine, mais putain, je ferais n'importe quoi pour t'avoir à nouveau dans mes bras ! Et maintenant qu'on y est, tu veux tout abandonner, tu m'accuses alors que j'ai cherché, à me saigner le cœur, en vain ?! Non, Lewis. Non. Je ne veux pas que tu refuses son aide. Je t'ai promis que je me battrais coûte que coûte pour que l'on soit libres, pour que l'on puisse s'aimer sans compter, et tu me lâches à cet instant ? Je t'en supplie Lewis, tout mais pas ça. Je peux plus supporter une seconde en étant loin de toi. Je t'ai déjà prouvé maintes fois à quel point je t'aimais, et je sais très bien qu'au fond de toi tu m'aimes encore, je le sais parce que je le sens, là. (je lui désignais mon cœur.) Arrête tes conneries Lewis, je sais que tu ne veux plus de ce symbole, même si t'essaie de prouver l'inverse. J'ai besoin de toi Angie, cette année j'ai besoin de toi, plus que les années précédentes. J'ai une mission à faire, je suis devenu Mangemort, on s'y attendait, tu le savais. Je ne pourrais pas y arriver si tu n'es pas avec moi. Je t'en supplie, aide-moi...
Et dire que je venais de dire ça devant ma tante.
Ce moment était horrible, et honteux.
Il y avait un silence de mort.
- Bordel, Lewis, dis quelque chose !
Je voyais ses larmes qui commençaient à monter, mais elle se contrôla et ne les laissa pas couler.
Ma tante s'était assise sur la roche, style "surtout ne vous dépêchez pas, faites ce que vous avez à faire, je ne suis pas là."
Lewis ne disait toujours rien, et je sentais des larmes perler sur mes joues.
Pour la première fois de ma vie, je m'autorisais à laisser couler des larmes, devant quelqu'un, devant elle.
Je ne savais pas si c'étaient des larmes de supplication, ou des larmes de tristesse, car elle tardait à répondre, et je craignais qu'elle s'en aille sans avoir retiré son symbole.
Bellatrix toussota. Elle s'impatientait.
- Angie...
Je la voyais. Elle se trouvait dans un dilemme. Elle se battait avec sa raison et son cœur. Son cœur qui devait sûrement lui dire de briser les chaînes, et sa raison lui demandant de faire demi-tour.
Et si... elle ne savait plus quels étaient ses véritables sentiments pour moi ?
- Bellatrix.
L'interpellée releva la tête.
- J'aimerais vous parler, annonça-t-elle, tout en me regardant. En privé.
- Bien.
Quelque chose qui devait durer pas plus de 10 minutes va se terminer en quelque chose qui va durer des heures, je le sens.
***
Je ne savais pas combien de temps j'étais là, mais je trouvais le temps long.
Qu'est ce qu'Angie pouvait bien raconter à ma tante ? De quoi parlait-elle en ce qui concernait son père ?
- Désolée pour l'attente, mon cher.
Je me retournais et vis Bellatrix et Angie revenir.
- Nous allons commencer, annonça ma tante sans plus attendre. Drago ? Tu veux bien venir par ici ?
Enfin. C'était pas trop tôt.
Mais il va falloir que je sache ce qu'elles ont pu s'échanger.
Je fus tout de même rassuré, car Lewis avait fait son choix. Le bon choix.
Je m'avançais vers ma tante, et elle m'expliqua point par point ce que je devais faire.
Au bout de 15 minutes, je connaissais la formule et le geste par cœur.
- Parfait. Attention, Drago, si tu te trompes, cela pourrait être fatal.
- Oui, tante Bella.
- Je compte sur toi. Et elle aussi, dit-elle en me montrant Angie.
D'ailleurs, elle lui fait signe de s'approcher.
- Bien. Mets-toi en face de Drago et donne-lui ton bras, celui où se trouve la marque.
Angie s'avança et tendit son bras droit.
- Drago, prend son bras.
- Comme pour un Serment Inviolable ?
- Exact.
Je tendis mon bras droit et prenais le sien en serrant ma main pile sur son symbole. Elle sursauta car nous reçûmes comme une décharge électrique.
- C'est normal, rassura ma tante. Bien, Drago, quand tu es prêt, sors ta baguette et récite l'incantation.
Je soufflais pour m'apaiser.
Tu peux le faire.
Je sortis ma baguette en tremblant légèrement, je respirais un grand coup et commençais l'incantation.
Mais au bout de 10 secondes je me stoppais car cela nous brûlait, Angie et moi.
- Ne t'arrêtes pas ! Il faut continuer. Même si vous souffrez.
- C'est normal que ça brûle autant, Bellatrix ?! Dit Angie en haussant le ton.
- Oui, tout à fait normal. Bon, vous voulez l'enlever ou pas ?!
Je me concentrais à nouveau, Angie me fit un signe de la tête pour m'indiquer que ça irait, puis je reprenais l'incantation depuis le début, cette fois sans m'arrêter.
Plus je prononçais ce truc de merde, et plus ça nous brûlait. Même lorsque j'ai eu la Marque m'affiliant aux Mangemorts, je n'ai pas eu aussi mal.
Mais si je veux pouvoir l'aimer comme il se doit, il faut souffrir. Nous devons souffrir, ensemble. C'est pour notre bien.
Au bout d'un moment, tout s'arrêta. Je finissais mon incantation, puis Bellatrix s'approcha.
Nous avions toujours nos bras liés.
- Ca... A marché ? S'inquiète Angie.
- Retirez vos bras, demanda Bella.
On relâchait délicatement notre prise, et Bellatrix pris furtivement le bras de Lewis.
Elle observait attentivement.
- Ca a disparu... lâchait Angie dans un soupir.
- Elle est légèrement visible en surface, mais ça devrait disparaître instantanément dans quelques jours.
- Alors... ça y est ? C'est fini ? Demandais-je, impatient.
Bellatrix me regarda, puis Angie, les larmes aux yeux, encore une fois.
Mais cette fois, ce fut des larmes de joie.
- C'est terminé, mes chers.
Je regardais Angie, n'en revenant toujours pas.
Ca y est ? Je pouvais enfin la prendre dans mes bras ? Je pouvais enfin la toucher, sentir son odeur ? L'embrasser ?
L'embrasser... Je n'attendais que ça, de pouvoir l'embrasser.
Je la regardais intensément.
J'hésitais.
Même si c'était terminé, notre relation était toujours conflictuelle.
Si j'osais m'approcher, n'allait-elle rien dire ? Allait-elle me laisser faire ?
Elle aussi sembla hésiter.
- Bien. Il faut que je vous laisse. Faites attention, vous entrez dans un jeu plus que dangereux, nous avertit ma tante.
Il y eut un instant le silence, me permettant d'écouter la brise souffler légèrement, faisant voleter la sublime chevelure de celle que je portais dans mon cœur depuis bien longtemps déjà.
- Drago, nous te faisons confiance. J'espère que tu mèneras ta mission a bien.
J'acquiesçais tout en laissant mon regard plongé dans les yeux violets de la Serpentard qui me mettait dans tous mes états chaque fois que je la voyais.
- Angie, il aura grandement besoin de ton aide. J'espère que mes conseils te seront précieux et utiles. Prends soin de lui.
Angie acquiesça également.
Et après remerciement et salutations, Bellatrix se volatilisa, nous laissant seuls.
C'est dans cette seconde que je me jetais sur elle, et qu'elle se jeta sur moi.
Nous nous enlaçâmes pendant de longues minutes, collés corps contre corps, nos cœurs battant à nouveau en rythme.
Elle se décolla légèrement, me contempla, et posa ses lèvres sur les miennes.
J'attendais ce moment depuis longtemps. Enfin je pouvais de nouveau goûter à ses fines lèvres rosées, douces, belles, et qui savaient si bien embrasser.
Ma respiration s'accélérait de minute en minute et la chaleur monta dans toutes les parcelles de mon corps.
Je la désirai plus que tout, je l'aimais tellement, à la folie... Comment, comment avais-je pu supporter tout ce temps loin d'elle ?
Parfois nos langues se frôlèrent, cherchant peut-être à aller plus loin dans nos gestes.
Tout doucement, je commençais à avoir envie d'elle.
A bout de souffle, je me retirais délicatement, et elle me suivit.
- Drago... je...
- Chhhuuut... Lui chuchotais-je.
Elle avait du mal à respirer et ses joues étaient rouges, avec la chaleur que nous provoquait nos baisers.
Je posais mon doigt sur sa bouche, je savais qu'elle voulait s'excuser une énième fois, mais c'en était pas la peine.
Je savais que par-dessus tout ce que nous avions vécu ces derniers temps, elle m'aimait encore et encore.
Pour Toujours elle m'aimerait. Je le sais maintenant. J'en suis convaincu.
Et Pour Toujours je l'aimerai. Peut-être même jusqu'à ma mort.
Peut-être même... A Jamais.