- Drago, tu t'es encore endormi dans ton assiette.
Je m'étirais de tout mon long. J'avais encore une fois très mal dormi. Les menaces de mon père et la colère du Seigneur des Ténèbres face à mon premier échec me faisait faire des cauchemars. Et le professeur Rogue n'arrangeait pas tout, car même s'il était plus clément, il montrait toutefois son envie de me voir réussir.
- Désolé Angie.
Quelques élèves de la table des Serpentard lâchaient des rires, mais je n'y prêtais plus attention.
- Oh la ferme vous trois là ! S'exclama Blaise. On en a marre de vos taquineries incessantes. Ca vous arrive jamais de faire des cauchemars et de manquer de sommeil ?!
Mon ami prenait une nouvelle fois ma défense. Je me sentais honteux, car dans un passé me semblant lointain, j'étais encore capable de me défendre et de narguer ceux qui tentaient de s'en prendre à moi.
J'étais horriblement faible et fatigué.
- On peut sortir de la Grande Salle si tu veux.
Angie avait posé une main sur ma jambe, et de sa main délicate, tourna mon visage vers elle.
Mais je baissais la tête. Je ne voulais pas qu'elle me voie dans cet état.
- Allons dans la salle commune, déclarais-je.
Je me levais péniblement, et nous nous rendions tous les trois dans la salle commune.
Mais en sortant de la Grande Salle, je sentis mes jambes trembler, mon pouls s'accélérer, mes yeux se fermer...
Puis le vide.
***
- Comment il va ?
- ... Encore... j'espère qu'il... réveiller...
- Ca fait ... temps qu'il est ... ?
- Presque ... jours.
Je percevais une conversation non loin de moi. Mais quelques mots seulement parvenaient à mon oreille.
Je vis peu à peu la lumière traverser mes paupières.
- Attends... il bouge.
Angie.
J'étais sûr d'avoir entendu sa voix.
J'essayais de l'appeler mais aucun son ne sortait.
D'un coup, un mal de crâne horrible survint.
Je fronçais les sourcils et ouvrais les yeux doucement.
- Il se réveille. Je vais chercher Pomfresh.
Et là, Blaise.
Quasi certain aussi.
- Juste avant Noël, il était temps.
Noël ? Oh non, j'ai tout de même pas raté Noël...
- Drago... c'est Angie, tu me vois ?
J'écartais mes paupières, laissant entrer la lumière de manière croissante.
Ma tête me faisait horriblement mal.
Je tentais à nouveau de dire quelque chose.
- A... Angie...
Mon dieu, cette voix... j'ai l'air mal en point.
- Oui Drago, c'est moi...
Je la sentais émue.
Je bougeais doucement mon bras, et elle prit ma main dans la sienne.
- Je suis là.
Sentir sa présence me rassura.
- Ecartez-vous je vous prie Miss Lewis, je dois procéder aux soins.
Angie sembla s'éloigner, et j'apercevais madame Pomfresh de façon floue.
- Bonjour Monsieur Malefoy, vous me voyez ? Vous m'entendez ?
Je fis un signe pour répondre à l'affirmative.
J'avais à présent les yeux semi-ouverts.
Je tentais de me relever.
- Hop hop, on ne bouge pas. Tenez, avalez ça, vous serez remis sur pieds en un rien de temps.
On approcha un breuvage près de mes lèvres. J'avalais sans sourciller.
L'effet du remède commençais déjà à faire effet, aussi j'ouvris cette fois complètement les yeux.
- Parfait. Comment vous sentez-vous ?
- Mal à la tête... parvenais-je à dire.
- C'est normal, vous manquiez cruellement de sommeil. Vous dormez depuis 3 jours comme une marmotte.
- 3 jours ?
- Affirmatif.
- J'ai pas raté des choses importantes ?
- Oh non, vous vous réveillez juste à temps pour le réveillon de Noël.
Ouf. C'est déjà ça.
- Qui est ?
- Demain.
Encore mieux. J'aurais le temps de me préparer et de ressortir le cadeau pour Angie.
D'ailleurs, je me demande si elle aussi a prévu quelque chose pour moi.
- Bien. Tout à l'air d'aller. Vous restez ici jusqu'à midi au moins, et si tout va bien je vous laisserai sortir.
- Merci.
Madame Pomfresh s'éloigna, ce qui permis à Angie et Blaise de se précipiter sur moi.
- Eh doucement ! Je vous ai tant manqué que ça ?
- On était plutôt inquiets à vrai dire, déclarèrent-ils en chœur.
- Désolé de vous avoir foutu la trouille.
- Faut vraiment qu'on parle de ça, Drago. Je sais à quel point c'est dur, mais te voir dans cet état m'insupporte, me dis Angie.
- Je comprends.
Puis elle me prit dans ses bras.
Blaise me parla de deux ou trois choses, puis après ce petit moment de retrouvailles, ils durent sortir de l'infirmerie.
L'attente jusqu'à midi fut longue, et j'avais terriblement faim.
Alors quand Pomfresh décida de me laisser partir, je me mis à courir dans les couloirs pour rejoindre mon ami et ma bien-aimée.
Mais je tombais nez à nez avec le professeur Rogue lorsque je m'apprêtais à descendre les escaliers.
- Où courez-vous comme ça Malefoy ? Me demanda-t-il en me fusillant du regard.
- Désolé, mais c'est que ça fait trois jours que...
- Je suis au courant, et ce n'est pas une raison. Je vous rappelle aussi que vous avez toujours à faire ce dont vous savez.
- Oui professeur...
Je baissais la tête.
- As-tu un problème ?
Il me tutoyait quand il voyait que ça n'allait pas.
- L'armoire à disparaitre peine à fonctionner.
- Quel sort utilises-tu ?
Je lui expliquais donc comment je procédais, puis il m'arrêta, me conseillant d'utiliser un autre sort. Je notais ça dans un coin de ma tête, lui promettant que je m'en servirais à la prochaine occasion.
- Je t'ai à l'œil Drago, ne l'oublie pas. J'ai fait le Serment Inviolable pour toi.
- Oui professeur. Je ne vous décevrais pas.
Même si tuer Dumbledore n'est pas une mince affaire...
Après cet échange je continuais ma route jusqu'à la Grande Salle.
En arrivant, je sentis de nombreux regards posés sur moi, provenant de la table des Gryffondor.
Je m'approchais de mes amis, et je pris place.
Je regardais derrière l'épaule de Blaise, et je vis Potter se retourner furtivement.
- Drago, laisse-les. Me conseilla mon ami.
- Il s'est passé quoi pendant mon absence encore pour qu'il m'observe ?
- Rien du tout, me dit Angie. Simplement qu'ils te soupçonnent encore pour le Collier d'Opale... Potter est prêt à tout pour te dénoncer cette année. J'ai fais du mieux que je pouvais pour le résonner, mais il ne veut rien entendre.
- Laisse tomber Angie. S'il me soupçonne sans preuves, ça ne sert à rien. Il peut toujours courir, il n'arrivera jamais à prouver que je suis le coupable. Par contre, je sais pas vous mais moi je l'accuse de tricherie en cours de potions.
- C'est-à-dire ? Demanda Pansy.
- Je sais de quoi tu parles Drago. Ginny m'en a parlé.
La révélation d'Angie nous a ouvert notre curiosité.
Elle nous expliqua alors que d'après la petite Weasley, Potter aurait un manuel de potions différent des autres, avec plein d'annotations.
- Ce livre appartiendrait au Prince de Sang-Mêlé. J'ai fait des recherches, mais je n'ai rien trouvé de pertinent.
- Le Prince de Sang-Mêlé... ça veut dire quoi ça ?
- Je ne sais pas. Je pense que Prince veut faire référence à un nom de famille, parce qu'ici je ne vois aucun élève descendre d'une famille royale. Et Sang-Mêlé, ben, vous savez bien ce que ça signifie.
- Donc quelqu'un porterait le nom de Prince et serait un Sang-Mêlé ? Conclu Blaise.
- Oui, mais à ma connaissance personne ne porte ce nom, donc ça doit être un ancien élève, sûrement mort depuis longtemps...
Cette découverte restera sans informations supplémentaires.
Du moins, je me demande bien qui a pu faire en sorte que Potter tombe sur ce manuel.
Si je pouvais révéler à toute la classe qu'il triche...
Le repas se terminait rapidement, puis comme nous n'avions rien à faire, nous avons profité du beau temps pour s'amuser et faire une bataille de boule de neige, version sorcier. Assez amusant et efficace pour réviser nos sortilèges.
Le soir, Angie m'informa de la retrouver à la volière, pour discuter de mon état.
Je n'avais pas trop envie de lancer cette discussion, mais Angie ne me laissera pas le choix. Je la comprend, car si la situation avait été inverse, j'aurais fait de même.
C'est donc vers 21h30 que je la retrouvais à l'endroit indiqué.
Lorsque j'entrais dans la petite pièce, je la vis jouer avec mon hibou et sa chouette.
Son animal était tellement resplendissant... reflets orangés, plumes soyeuses... Magnifique, tout comme elle. Les deux n'avaient pas changé.
- Bonsoir Drago.
- Bonsoir Angie.
Je m'approchais d'elle et je l'embrassais.
- Comment tu te sens ?
- Beaucoup mieux, merci.
- Tu ne te sens pas fatigué ?
- Non, plus maintenant.
- Il faut que ça continue ainsi.
- Je suis désolé Angie, mais tu comprends que...
- Je comprends parfaitement Drago. Mais ces derniers jours, après ce qu'il s'est passé en rentrant à Poudlard, ton état de santé s'est détérioré. Tu t'en rends malade à force, et je ne supporte pas de te voir comme ça. On en a déjà parlé une fois, mais je veux vraiment que cette fois ça cesse pour de bon. N'oublie pas que si tu veux de l'aide parce que tu sens que tu vas craquer ou que tu t'épuises trop, je suis là pour toi.
- Je sais très bien... mais j'ai...
- Oui, deux victimes au lieu d'une. Oui, tu ne voulais pas. Mais ce n'est pas de ta faute. Tu fais ça contre mauvaise fortune bon cœur... pour te protéger, toi, et nous protéger nous. Et on t'en est redevable.
Je baissais la tête. Comment pouvait-elle réussir à me remonter le moral en ces temps difficiles ?
- Regarde-moi Drago.
Elle prit mon menton de ses doigts fins, comme à son habitude, pour que je fixe son regard intense.
- Tu vois, là, tu es reposé, et ça se voit. Tes yeux brillent, ta peau est moins pâle, et tu n'as pas des cernes immenses. C'est comme ça que je veux que tu sois constamment. Je refuse de te voir encore une fois comme il y a deux jours, avec un visage cadavérique, et des yeux sans expression. Le sommeil est important, surtout pour ce que tu dois faire, en plus de tes cours. Je sais que tu ne souhaites pas vraiment que je participe constamment à cette mission pour me protéger, mais si un jour tu sens que tu es fatigué, que tu veux que je fasse tes devoirs, que je te remplace au Quidditch... t'as qu'à demander, je suis là. On fait ça ensemble, souviens t'en.
Elle marqua une pause, semblant réfléchir.
- Voilà ce que je te propose : Je ne vais pas te surveiller tout le temps, mais on peut établir un sorte de planning, pour que tu jongles entre les cours et la Salle sur Demande, ce qui pourra aussi permettre à ce que Harry ne puisse pas te suivre, en évitant d'y aller tous les jours à la même heure. Tu en penses quoi ?
Elle avait toujours la solution à tout.
- Je suis d'accord. Tu es géniale Angie. Merci.
Elle sourit et m'attira vers elle pour m'enlacer.
Puis nous retournions ensemble à la salle commune.
***
Noël.
Nous y étions.
La neige tombait à gros flocons depuis la veille. Il y avait très peu d'élèves au sein du château, aussi l'ambiance était particulière.
En fait, en regardant par la fenêtre du dortoir, je me suis souvenu que finalement, j'avais déjà fêté Noël à Poudlard : c'était en quatrième année, lors du Bal organisé pendant le Tournoi des Trois Sorciers.
Bon, c'était certes spécial et différent, mais je l'avais déjà fêté une fois ici. L'ambiance sera tout autre cette année.
Il n'y avait pas grand monde dans les couloirs. Presque tous les élèves étaient rentrés chez eux. De notre côté, Astoria était la seule a ne pas être avec nous, ce qui a quelque peu attristé Blaise. Mais il lui avait prévu une petite surprise pour son retour, donc son sourire était vite revenu.
En ce qui me concerne, depuis notre discussion avec Angie, mon état de santé s'améliorait. Sa proposition de planning était très satisfaisante, et son aide m'apportait beaucoup. En revanche, cette fichue armoire ne voulait toujours pas fonctionner.
Néanmoins, je n'irais pas m'en préoccuper aujourd'hui. Car aujourd'hui, était un jour de fête, un jour de repos. J'avais décidé de passer du bon temps avec ma bien-aimée et mes amis.
Au programme, nous allions ce matin prendre une bièraubeurre aux Trois Balais, et s'amuser avec quelques farces et attrapes de chez Zonko, puis nous retournerons à Poudlard pour une bataille de boules de neiges, pour terminer avec la soirée repas de Noël à la Grande Salle et ouverture des cadeaux à la salle commune.
Tout en descendant du dortoir, je terminais d'enrouler mon écharpe vert et argent autour de mon cou. Puis je manquais de me casser la gueule en évitant de justesse une boule de Noël de notre sapin, trop décoré à mon goût.
- Mais qu'est-ce que...-
Le sapin était sans-dessus-dessous. Quelqu'un, ou quelque chose l'avait renversé. Aussi, je trouvais Pansy et Darwin dans une position peu présentable sur le canapé en face du feu.
- Par Merlin, allez faire vos cochonneries ailleurs ! Criai-je en prenant mon ton de Préfet.
Pansy s'excusait, à moitié morte de rire, et s'éclipsa avec son petit-ami. Décidément, depuis qu'ils étaient ensemble, ils ne cessaient de se manger des yeux et de vouloir faire des gâteries.
Beurk.
D'un coup de baguette, je remis le sapin en place. Puis je sortais rejoindre Blaise et Angie qui m'attendaient dehors.
D'aussi loin que je me souvienne, même si le Bal de Noël en quatrième année fut particulier, ce jour-ci fut l'un de mes meilleurs moments. Parce que n'ayant jamais fêté Noël de manière "normale", j'ai pu avoir en cette journée tout ce que j'attendais de cette fête depuis si longtemps.
En résumé de cette magnifique journée, nous avions beaucoup rigolé. Nous sommes partis en moments anecdotes des années précédentes, puis on s'est raconté des histoires folles, qui n'avaient aucun sens, et ce fût drôle.
Le matin, à force d'avoir bu trop de bièraubeurre, Angie était un peu dans les vapes, aussi elle se pliait de rire à chaque fois que Blaise utilisait une des farces et attrapes de chez Zonko. Je pense n'avoir jamais autant sourit de ma vie, à la voir si joyeuse et si éclatante de bonheur.
Ensuite, après le repas, la bataille de boule de neige commencée entre Serpentard a fini par rassembler tous les élèves restants de l'école, même le Trio d'Or, et les professeurs. Seuls Rusard et le professeur Rogue n'étaient pas de la partie. Normal, ils n'ont pas ce caractère, ce côté amusement. Malgré tout, j'aurai aimé voir ces deux-là s'amuser avec nous.
Puis le soir, le repas fut extrêmement copieux, tellement que Blaise et moi, d'habitude estomacs sur pattes, n'avions pas réussi à finir le repas. Ce qui étonna les filles.
Enfin, en rentrant dans la salle commune, Pansy et Darwin ont annoncé qu'ils ne resteraient pas avec nous pour l'ouverture des cadeaux, préférant faire cela seuls, en intimité. Blaise et moi savions déjà quelles idées ils avaient eu derrière la tête. Je n'ai pas été étonné de savoir le lendemain que les deux avaient perdu leur virginité ce soir-là.
Ils ne restaient donc qu'Angie, Blaise, et moi, pour cette soirée cadeaux.
- Tiens, ouvre.
Angie me tendis son paquet.
- Je me demande ce que cela peut bien être, dis-je avec curiosité.
- Tu va voir, ça va te faire plaisir.
Inconsciemment, je touchais à l'unique cadeau qu'elle m'avait fait jusqu'à présent : ce splendide collier Serpentard magique.
Qu'allait-elle me réserver cette fois-ci ?
Doucement j'ouvris l'emballage. Une petite boîte verte et noire fit apparition.
- Décidément, toi et les petites boîtes, riais-je.
- Hey, ce n'est pas fait exprès, se défendit-elle.
Elle savait à quoi je faisais allusion. Le jour de mon anniversaire, lorsque j'ai reçu ce collier que je porte chaque jour, le bijou était également dans une petite boîte.
Ce qui me mis sur une piste...
J'ouvris la boîte, et vit une sublime chevalière aux couleurs de notre maison, avec, comme le collier, le blason au centre. Le serpent était de couleur argentée, le fond du blason vert sapin, et le tour était orné de petites pierres émeraudes, posées sur le métal formant un style d'écailles de serpent.
- C'est... splendide, dis-je, sans voix.
- Tu aimes ?
- Bien sûr ! Regarde, je vais la mettre.
Je glissais la chevalière sur mon annulaire gauche, et la contemplait de loin.
Blaise regardait avec admiration.
- Merci Angie, je... je sais pas quoi dire tellement elle est magnifique.
Je l'enlaçais et lui donnait un baiser sur la joue.
Mon cadeau, à côté du sien, était une véritable catastrophe.
Malgré tout, je lui tendis son paquet.
- A toi.
- Je me demande ce que c'est, dit-elle avec la même curiosité que moi quelques minutes avant.
Elle ouvrait l'emballage, et fit face à la boîte longue et fine refermant son présent.
A son air, elle sembla déjà deviner ce qui se trouvait à l'intérieur.
Mais elle ne dit rien et ouvrit l'écrin.
Ses yeux s'émerveillaient à la vue de la plume violette, pareille à ses yeux.
- Drago... elle est sublime ! J'ai même failli me la prendre lorsque j'ai cassé ma plume il y a deux jours...
- Vraiment ?
- Oui ! Ooohh merci, je t'aime tellement !
Et elle sauta pour m'enlacer et m'embrasser. Ne pouvant rien faire, j'acceptais avec joie et regardais Blaise sourire pour nous.
La soirée se termina dans la joie et la bonne humeur, Angie testant sa plume, moi contemplant ma bague, et Blaise à discuter avec Astoria par le biais du feu de cheminée.