La tour d'astronomie. C'est l'endroit parfait lorsque j'ai besoin de penser à autre chose, lorsque j'ai besoin de souffler. C'est souvent que je viens ici. On a une vue splendide depuis cette tour, et les couchers de soleils sont tellement beaux vu d'ici.
J'essayais de réfléchir à ce qui venait de se passer. A ce qu'il se passe en général. Je ne sais pas pourquoi, mais depuis que Lewis a débarqué, je ne suis plus moi-même. Aujourd'hui encore j'ai gueulé sur mes amis, pour rien. Pourquoi je faisais ça ? Je ne sais pas. Mais cette fille me rendait tellement dingue ! Il fallait toujours que ça se finisse sur une bataille d'insultes. Le pire c'est que mes amis sont de son côté maintenant ! Elle se croit où en fait ? Depuis quand tu arrives de nulle part, tu vois un type entouré d'amis, et que tu les lui pique, parce que tu es seule et que tu ne sais pas ce que tu fais ici ? Mais putain, va chercher des amis ailleurs et laisse les miens tranquilles !
Je ne sais plus où j'en suis. Je ne sais pas quoi penser de Lewis. J'ai beau essayer de faire le vide, elle est toujours dans ma tête ! Bordel, sors de mon crâne !
Je pousse un cri de colère. Il faut que j'évacue. Avec ma baguette, je fais apparaître un objet, et je m'amuse à lancer tous les sorts possibles dessus.
Au moins 15 bonnes minutes plus tard, ma colère s'évanouit. Je regarde au loin. Les couchers de soleils ne sont jamais les mêmes. Ce soir, c'est un ciel aux couleurs orangés, teintés de rose-violet, avec une touche de bleu azur. Cela annonce un temps magnifique pour demain, ce qui est rare en automne. D'ailleurs demain, la première tâche du tournoi aura lieu. Super, au moins on aura pas de cours.
Tout en regardant le soleil s'évanouir à l'horizon, une lumière presque aveuglante m'attira à ma gauche. Je regarde au sol. Une baguette se trouvait là. Je m'approche. Tiens, on dirait ma baguette. Pourtant, je l'avais dans ma main, y a pas longtemps. Je fouille dans ma poche et constate qu'elle est effectivement là. Alors je pris la baguette, et la regarda de plus près. Je mis ma baguette à côté. C'est dingue comment elles se ressemblent ! A qui peut-elle bien être ?
- Tu as certainement dû trouver ma baguette.
Lewis.
- C'est la tienne ?
- Je l'avais perdue, et le dernier endroit où je suis allée, c'est ici. Je ne pensais pas qu'elle y serait encore, mais j'arrive juste à temps.
- Comment je peux être sûr que c'est ta baguette, Lewis ?
- Assez idiot pour ne pas me croire on dirait.
Comment je pourrais la croire alors qu'on se déteste ? Ou qu'on est, du moins, censés se détester ?
- Prouve-moi que c'est ta baguette.
- Si tu me la passe, je te montre directement.
Tout compte fait, c'est peut-être bien sa baguette.
- Dis-moi de quoi est composée ta baguette, il n'y a que toi qui peux le savoir. A moins que tu en ai parlé à d'autres, ou, dans le cas où cette baguette ne t'appartiendrai pas, quelqu'un t'as dit la composition de sa baguette, et tu pourrais le savoir, et me berner. En somme, même si tu me le dis, j'aurai du mal à te croire.
- Donc passe la moi.
Je me suis fait avoir tout seul là.
Je lui tends sa baguette. Elle la regarde, et dit :
- Elle est composée de bois d'Aubépine, et possède en son cœur un ventricule de Dragon. Elle mesure 24 centimètres, ce qui est assez grand, et est plutôt rigide. Selon ce que m'a dit Ollivander, elle posséderait une baguette jumelle, composée du même bois.
- Ma baguette possède une jumelle ?
- Non, la mienne, Malefoy... attends, toi aussi tu as du bois d'Aubépine ?
- Oui.
Je lui montre ma baguette. Elle se rapproche et colle sa baguette à la mienne.
- C'est vrai qu'elles se ressemblent beaucoup. De quoi est composée la tienne, Malefoy ?
- A part du bois d'Aubépine ? Du crin de licorne. Elle mesure 25 centimètres et est relativement souple.
- De vraies baguettes jumelles alors.
- On dirait. Ca ne m'as toujours pas prouvé que c'était la tienne.
- Tu veux que je te montre ? Silencio !
Une lumière atteint mes lèvres. Je voulais lui dire "bien essayé", mais rien ne sortit. Lorsque j'ouvrais ma bouche, plus aucun son n'en sortait. Je ne pouvais plus parler. Cette garce !
- Toujours pas satisfait ?
Si, enlève-moi ça de suite ! Merde je ne peux pas parler !
- Désolée, j'entends rien. Quand tu voudras admettre que cette baguette m'appartient, viens me voir.
Elle ricana et commença à partir. Mais elle va tout de même pas me laisser comme ça ! Tant pis, je déteste faire ça, mais je suis obligé de le faire. Je décide d'utiliser ma Legilimencie, pas très au point encore car je débute dans l'art de cette maîtrise, pour tenter de lui faire comprendre que j'avais compris. Je me concentre, et entre dans son esprit.
Désolé Lewis, c'est vraiment pas ce que je veux. Elle va m'en vouloir, mais elle l'aura cherché.
Ce que je vis en l'espace de quelques secondes me laissait sans voix. Déjà que j'étais muet... joli jeu de mot.
En vérité, ce que je voyais devant moi était exactement, ou presque, ce que m'avais raconté Blaise au dîner. Je voyais des parents qui avaient honte de leur fille, qui n'arrivait pas à lancer un seul sort. Je voyais une cracmol dont les parents avaient été contraints de l'envoyer dans une école moldue, sous pression du Ministère de la magie, sous prétexte qu'elle devait recevoir une éducation. Je voyais une jeune fille qui, malgré ça, était tout de même heureuse, avait des amies qui l'adoraient telle qu'elle était, alors qu'elles ignoraient qui était-elle vraiment. Elle l'avait toujours caché à ses copines moldues, qui de toute manière ne comprendraient pas un seul mot si elle leur disait quoi que ce soit. Puis je vis une fille de plus en plus froide et discrète, au fur et à mesure que ses dons se réveillaient enfin, faisant la joie de ses parents. Je vis dans une dernière seconde une fille triste, après qu'un garçon (je compris ensuite que c'était son petit-ami de l'époque), l'ai quitté lorsqu'il a su qui elle était véritablement. Puis plus rien.
- T'as pas fini de te mêler de TES affaires, Malefoy ? Laisse moi tranquille.
Oh oh, t'as peut-être oublié que je ne pouvais pas parler.
- Quoi ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? Ah, c'est vrai.
Elle fit le contresort.
- Enfin, ça fait du bien de retrouver sa voix.
- Tu n'avais pas à t'immiscer dans mon esprit pour ça, fallait demander.
- Et comment ? Je ne pouvais pas parler, je te rappelle.
- Une tape sur l'épaule.
- Tu délires ? Pour avoir une chance sur deux de se recevoir une claque ? Non merci.
Et je reçu en effet une gifle.
- De toute manière tu la mérites. Celle là c'était pour être entré dans mon esprit sans mon autorisation !
- Ce n'était pas mon intention Lewis, tu voulais que je fasse comment ?
- Je te l'ai dit, une tape sur l'épaule.
- Je ne recommencerai plus, je te promet.
- Parce que tu penses que je vais y croire, à ta foutue promesse !
- Un Malefoy tiens toujours parole, sache-le. T'as qu'a demander à Blaise.
- Mouais.
- Lewis, sois sympa, pour une fois.
- Ah, c'est toi qui me demande ça ?! Après m'avoir fait subir tout ce que tu sais depuis le début de l'année ? N'y pense même pas.
J'en ai marre. Je veux être franc avec elle, pour une fois. Marre de m'engueuler avec elle.
- Ecoute, Lewis. On est parti sur de mauvaises bases, tu le sais tout aussi bien que moi. Je pense que chacun a le droit à une seconde chance. C'est vrai que t'es chiante, mais t'as l'air sympa. Après ce que j'ai vu, et encore une fois ce n'est pas ce que je voulais, je pense qu'une aide supplémentaire te sera utile. Certes je suis totalement différent de mes amis, je ne sais pas vraiment être aimable, mais si tu veux, je ferai un effort. Je ne dirais pas que je te ressemble en tout points, car c'est faux, on est très différents, mais certaines caractéristiques de ta personnalité me font penser à ce que je ressens parfois, du moins dans le côté solitaire. Alors voilà, si tu veux, je pense que je pourrais t'être utile. C'est à prendre ou à laisser.
Un long moment de silence se fit.
- Tu vois bien que tu peux être aimable, Malefoy.
Je sentis mes joues rosir légèrement. Mes joues rosissent ?! Merde, ça sent pas bon.
- C'est rare. Alors ? J'attend.
- Je ne sais pas, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. C'est vrai qu'on est partis sur de mauvaises bases, mais je ne sais pas si faire copain-copain ça arrangera quoi que ce soit de notre relation.
- Comme tu voudras.
- Je peux prendre le temps de réfléchir ?
Elle m'en demande un peu beaucoup, là.
- T'as jusqu'à la fin du week-end pour te décider, Lewis. Après, ça sera tant pis pour toi.
Elle écarquilla les yeux. Oui, oui, t'as bien entendu.
Ses joues rosissent également.
- Ben, merci. C'est fascinant comment tu peux être bipolaire, c'en est presque bizarre.
- Hey ! Moi bipolaire ?
- Rhoo ça va.
Elle se mit à rire. Je souris légèrement. Ce genre de situation me met mal à l'aise.
- On rentre ? Il commence à cailler, fit-elle en grelottant.
- On y va.
Et nous partons en direction de la salle commune, plus précisément vers les dortoirs pour dormir. Enfin.
Je ne le savais pas à ce moment là, mais en y repensant, c'est à partir de là que j'ai vu que tu n'étais pas celle que je pensais. C'est à partir de là que mes premiers sentiments envers quelqu'un sont apparus. Au départ cela se voyait à peine, c'est pour ça que je ne m'en rendais pas compte. Mais avec ce qu'il s'est passé ensuite, et grâce à Blaise, je me suis rendu compte que, quelque part, tu commençais à me plaire. Jamais je n'aurai pensé que ça m'arriverai un jour, pourtant si.