Cela faisait bientôt une semaine que la nouvelle année avait commencé. Ce soir, le tirage au sort pour les Champions du Tournoi allait avoir lieu. J'avais hésité à oser mettre mon nom dans la coupe, je m'y suis finalement résigné lorsque j'ai vu l'effet donné sur les jumeaux Weasmoche.

Notre nouvelle camarade était très discrète et parlait très peu. Blaise et moi avions tenté pendant toute la semaine de savoir d'où elle venait, comment a-t-elle atterrie ici, mais sans succès. Blaise n'a rien lâché, ce qui m'a surpris étant donné qu'il est censé avoir une petite amie, mais moi ça a fini par me soûler. Alors autant que je la mette au même niveau que ceux que je n'apprécie pas. De plus, elle a préférée faire copine-copine avec Astoria, et regarde sans arrêt le Poufsouffle aux cheveux châtains clair qui lui a fait un clin d'œil lorsqu'il a mis son nom dans la coupe. Je ne me souviens pas de son nom mais je le déteste. Je n'ai jamais aimé les Poufsouffle. Ni aucune personne des autres maisons d'ailleurs. La meilleure maison c'est Serpentard, point barre. Et je suis fier d'en faire partie.

D'ailleurs, la voilà avec ce type, alors que j'allais en direction de notre cours de défense contre les forces du mal avec le professeur chelou et son œil qui te suit partout.

- Et sinon, ça va mieux depuis ?

- Oui, ne t'inquiète pas, je m'en suis remise. C'est un peu dur quand c'est la première fois que tu passes par là, mais j'ai surmonté cette douleur. De toute manière, je le trouvais un peu chiant.

- Parfait alors, je suis content que tu ailles mieux Angie, je préfère largement te voir sourire plutôt que tu fasses la moue.

- C'est grâce à toi, Cédric.

- Arrête, j'ai pas fait grand-chose.... Et si on changeait de sujet ? Comment tu te sens ici ?

- Seule.

- Pourquoi ça ?

- Je sais pas, la magie, je n'y connais rien. Ca fait à peine 3 mois que je sais manier une baguette, je connais à peine les sorts de base, et il faut que je me mette au même niveau que les quatrièmes années ?! C'est du délire ! Même si ça faisait un écart d'âge par rapport aux autres, j'aurais préféré que le professeur Dumbledore me mette avec les première années.

- Ne t'en fais pas, Angie, tu vas y arriver. Harry était comme toi au début, il n'y connaissait rien en la magie. Maintenant, regarde, c'est un très bon sorcier. Si Dumbledore a voulu que tu commences avec les quatrièmes années, je ne pense pas que ce soit une simple question d'écart d'âge. Tu en es capable, le Choixpeau l'as dit lui-même, tu as de grandes capacités.

- L'histoire de Potter et la mienne n'ont rien à voir. Je ne sais toujours pas ce que je fais ici. Je sais que je me suis toujours sentie différente par rapport aux autres, mais je ne le pensais pas dans ce sens. J'aurais préféré rester dans mon collège, avec mes copines.

Ok, elle est totalement paumée. Si ma méchanceté avait été à mes côtés, j'aurais débarqué devant elle et je lui aurait dit "rentre chez-toi, t'as rien à faire ici". Mais non. Ce côté qui vit en moi et que tout le monde connaît avait pris des vacances à ce moment-là. Tout au contraire, je ressentais comme de la pitié. Merde, mais pourquoi j'avais pitié pour cette fille ?! Elle ressemble à Potter, comme l'as dit le Poufsouffle. Je ne devrais pas avoir pitié pour elle. Je n'ai jamais eu pitié pour quelqu'un. Oh et puis mince, son histoire me soûle, je ne sais même pas pourquoi je me suis arrêté pour écouter Lewis se plaindre. Je reprends donc ma route vers la salle de cours.

J'arrivais juste au bon moment, avant que le professeur ne me referme la porte au nez. J'ai poussé un juron discret, et je pris ma place, qui bien sûr, était celle à côté de.... Heu, pardon ?

- Astoria, tu fais quoi ici ?

- Ben, tu vois, je suis assise.

- Assise à ma place. Bouge de là.

- Mais c'est pour que je sois à côté de Blaise...

- Tu déconnes ? Tu passes tes journées avec lui, ce qui ne me plaît pas, mais je dis rien, mais il faudrait qu'en plus Mademoiselle soit à côté de lui en cours ?!

- Mais je..

Je ne la laisse pas finir sa phrase, et m'approche tout près de son visage.

- Ecoute-moi bien, Astoria. Blaise est mon ami. Certes, tu me dira que "petit-ami" ça compte plus, mais il ne t'appartient pas. Ca fait une semaine que l'on est de retour à Poudlard, et j'ai pu le voir que 3 fois. Alors maintenant, ou bien tu me rends ma place, ou bien tu pourras dire adieu à ton petit copain. C'est clair ?

- Wowowowooo, doucement Drago.

- Quoi ! Je récupère ma place.

- S'il te plaît, mec, ne l'embête pas. Astoria, ma puce, si tu veux bien te mettre à ma gauche pour que Drago puisse avoir sa place à ma droite, s'il te plaît ?

- D'accord, fit-elle en me faisant un regard noir. Dit comme ça, c'est beaucoup plus agréable. Tu devrais en prendre de la graine, Malefoy. Ajoute-t-elle en me le chuchotant à l'oreille et en insistant bien sur mon nom.

Bordel, cette fille est une chipie. Comment Blaise peut-il la supporter ? Je soufflais un bon coup, puis décidais finalement de changer carrément de rang. Si ça continue comme ça, je vais perdre mon ami.

J'évitais également de me mettre à côté de Crabbe et Goyle qui me faisaient de grands "coucou" : ces deux-là commençaient à me faire honte, et j'avais encore une dent contre eux après ce qu'ils m'ont fait l'année précédente. Je vous raconterai rien : c'était absurde, d'une telle immaturité, et ça a suffi pour que je sois humilié et que je me fasse réprimander par mon père. Heureusement j'ai évité la beuglante.

Je m'assis donc à la rangée du fond, où il n'y avait presque personne et qu'on appelait tous le "rang sieste", car comme le rang était dans un coin sombre, le professeur ne pouvait pas nous voir, et donc on dormait quand le cours nous intéressait pas.

Mais comme par hasard, je n'allais pas être seul : en effet, 10 bonnes minutes après le début du cours, la nouvelle recrue de Serpentard débarqua.

- Lewis, vous êtes en retard ! Dehors !

- Professeur, laissez-moi vous expliquer... je suis pas encore habituée à...

- Et alors ? Je ne veux pas d'excuses ! Je ne tolère pas le retard dans mes cours ! Une semaine c'est bien suffisant pour connaitre les murs de ce château ! Ca serait un mensonge de dire que vous vous êtes encore perdue !

- Je n'étais pas perdue ! J'étais obligée de prendre un détour !

- Dehors ! J'ai dit dehors ! Lorsque vous saurez mettre votre montre à l'heure, vous reviendrez en cours !

- Bien, professeur.

Et elle sortit.

Puis entra à nouveau avec le professeur Rogue.

- Oh, professeur. Bien le bonjour.

- Cher collègue, veuillez accepter cette élève dans votre classe. Comme elle a tentée de vous l'expliquer, elle a dû faire un détour pour venir me voir dans mon bureau comme je le lui ai demandé.

- Bien. Mes excuses, vous pouvez vous asseoir, mademoiselle Lewis.

Et elle s'assoit dans le même rang que moi, à bonne distance. Le professeur Rogue sortit, et Maugrey commença son cours, où, plutôt, le recommença.

- Je précise toutefois qu'à cause du retard de votre camarade, vous perdrez 20 points de la coupe.

- Mais professeur ! Le professeur Rogue vous a dit que...

- Taisez-vous, Lewis ! Même si le professeur Rogue a dit cela, vous êtes tout de même en retard ! Et je pris de vous faire discrète durant mon cours!

Elle se tut. Puis poussa un juron et mis sa tête dans ses bras. Elle tourna la tête de mon côté. Je tournai les yeux vers mon carnet et fis mine d'écrire.

- Je sais que tu me regardais, Malefoy. Fais pas l'innocent.

- Tes problèmes ne m'intéressent pas.

- Bien sûr. Depuis le début de la semaine, avec ton copain, vous m'harcelez pour tenter de savoir qui je suis, alors que je vous ai dit que ça ne vous regardais pas. De plus, je pense que savoir mon sang et ma famille te suffit.

- Mouais.

Elle est chiante. Mystérieuse, et chiante.

- Au fait Lewis, tu pourra dire à ta copine que ça serait bien que je puisse profiter de mon ami ?

- Débrouille-toi tout seul.

Ok. La je suis bouche bée. Personne ne m'avait répondu de manière aussi froide et aussi sèchement. Va falloir que je lui montre à qui elle ose parler de la sorte. J'essaie donc une autre tactique. Je prend un bout de parchemin et écrit quelque chose. Enfin, je tente. Parce que bizarrement, rien ne vient. Après quelques minutes de réflexion, un truc me vient à l'esprit. Si elle veut jouer, autant la toucher avec son point faible. Je ne sais pas encore ce que ça va donner mais ça devrait faire l'affaire. J'écris le mot et je lui passe.

Elle ne réagis pas. Elle dessinait sur un parchemin. Fait chier.

- Psst.

Rien.

- Hé! Lewis! Chuchotai-je un peu fort.

Elle tourne la tête, lève les épaules et les mains, en mode "quoi ?!". Je lui fait signe avec la tête en dirigeant mon regard vers le parchemin. Elle souffla et le pris.

Elle hésita avant de l'ouvrir. Je souriais déjà de mon air narquois. Je regardais le tableau pour faire croire au professeur que je suivais son cours horriblement chiant. J'entendis que Lewis dépliait le bout de parchemin.

- Pardon ?! Fit-elle un peu fort. Tu sais rien de moi Malefoy.

En effet sur ce bout de papier j'avais écris "je sais qui tu es". Simple, mais très efficace. Je savais que ça la piquerai au vif.

- Bien au contraire, Lewis.

- Je croyais que justement, ce que tu faisais depuis une semaine, c'était de savoir qui j'étais.

- Non. Savoir pourquoi tu étais ici, nuance.

- De toute manière, je te crois pas, tu sais rien de moi.

Elle savait pertinemment qu'elle avait raison, mais elle avait voulu me défier en refusant de m'aider. Alors je vais la mettre au même niveau que Potter.

- Oh que si, j'en sais plus que tu ne le crois.

- Ah oui ? Alors si tu me connais si bien, dis-moi ce que je fais ici. Parce que moi j'en ai pas la moindre idée.

Lewis 2, moi 0. Je ne savais pas quoi répondre à ça. On va tout de même continuer sur la même ligne.

- T'as rien à faire ici. Si tu ne connais rien à la magie, c'est que t'es pas une vraie sorcière. Ce qui est bizarre, d'ailleurs, vu que tu es censée être une sang-pur, vu ton nom de famille.

Elle ne dit plus rien. Lewis 2, moi 1. Quelques minutes plus tard, elle rompt le silence.

- T'as raison, j'ai rien à faire ici. Vu mon nom de famille, et vu le peu de connaissances que j'ai en sorcellerie, je suis soit une cracmol, soit adoptée.

Sur ce, elle quitta la salle.

Je restai là les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte par ce que je venais d'entendre.