Les vacances de Noël approchaient à grands pas. Ma mère m'avait envoyé un hibou (assez en avance à mon goût) pour me souhaiter de bonnes vacances, vu que je ne rentrerais pas chez moi pour les fêtes, à cause de ma mission.

Ca faisait quelques temps déjà que je cherchais un cadeau pour Angie, mais je ne trouvais rien qui pouvait lui plaire.

A vrai dire, on avait jamais vraiment discuté de ce qui nous plaisait à recevoir en cadeau. Et je savais pas comment aborder ce sujet.

J'avais donc demandé, comme toujours, de l'aide de la part de Blaise, et comme toujours, il savait bien me renseigner.

Enfin... peut-être pas sur ce coup là, car il avait été très flou au niveau des conseils.

Comme nous étions à l'approche des vacances, les temps libres étaient plus présents. Cette année les devoirs n'étaient pas très nombreux, ni même imposants. Cela me permettait de souffler un coup et de me concentrer également sur ma mission.

J'étais en compagnie de Pansy à Pré-au-Lard. Elle aussi cherchait un cadeau pour son premier petit-ami.

- Par Merlin !!!! S'exclame-t-elle en se prenant la tête. Drago, tu peux pas m'aider 5 minutes ? Drago ??

J'avais la tête ailleurs. Pour deux choses.

La première, je pensais au collier d'Opale que je cachais précieusement dans ma poche, et que je devais utiliser pour mener ma mission à bien. En ce moment même je cherchais donc quelle serait ma victime, mais depuis qu'Angie m'avait ouvert les yeux sur des choses formidables, j'avais de plus en plus de mal à vouloir utiliser des personnes innocentes pour parvenir à mes fins.

Et la deuxième chose, c'est parce qu'une boutique avait attiré mon attention...

- T'as trouvé quelque chose ? Me demandait-elle.

- Je crois bien...

Je l'écartais doucement de mon passage pour accéder à la porte d'entrée. J'entrais dans la boutique, et elle me suivit.

C'était une boutique où il n'y avait que des plumes. Des plumes pour écrire. J'avais repéré dans la vitrine une sublime plume à la couleur des yeux d'Angie. Je ne sais pas si elle adore écrire, mais j'ai remarqué que la plume dont elle se servait était plus qu'usée, et qu'elle avait besoin d'être changée.

Je ne sais pas si c'est orignal, mais j'espère vraiment que ce cadeau lui plaira.

- Oh làlà.... Que des plumes ! Drago, tu crois vraiment que c'est utile ce genre de choses ?

- C'est pas pour toi Pansy, et t'en fais pas, pour elle, ça sera bien utile...

- Si tu le dis... je t'attends dehors, avant de faire une crise d'éternuements. Je viens de voir qu'il y avait des plumes de Jobarbille, et j'en suis allergique.

Et elle sortit de la boutique.

Mais elle rentra précipitamment.

Je tournais la tête vers elle, intrigué.

- Un problème ?

- Plus qu'un.

- Qu'y a-t-il ?

- Je crois... que ton père te cherche.

- Mon... Père ?

J'étais abasourdi.

Mon père, ici, à Pré-au-Lard ? Mais que faisait-il ici ?

Je restais de marbre et faisait comme si de rien n'était.

- Drago, attends ? Tu va tout de même pas rester cloitré dans la boutique en attendant qu'il parte ?

- J'ai quelque chose de bien plus important à faire de me quereller avec lui.

- Tu perds la tête ?! Et s'il débarque à l'intérieur, c'est toi qui va payer les frais de réparation ? Parce que ne crois pas qu'il va rentrer là sans faire de carnage...

- J'en suis bien conscient, Pansy. Qu'il vienne, s'il le veut. J'ai des choses à faire.

Et sans prêter plus attention aux mises en gardes de Parkinson, je continuais à contempler la plume que je voulais offrir à Angie.

Mais je relevais la tête lorsque je vis le spectacle qui s'offrait à moi à travers la vitre.

J'appelai la gérante de la boutique pour mettre la plume de côté, poussai Pansy de mon passage, brandit ma baguette et sortit en colère en dehors de la pièce.

- Lâche-là immédiatement !

- Drago, enfin te voilà !

Pas mal de monde se trouvait autour de nous.

Je me demandais un instant si la scène était bien réelle, car ce moment précis me rappela l'un de mes nombreux rêves.

Mon père se tenait devant moi, la baguette collée au cou d'Angie, qui ne pouvait se débattre, car il la tenait fermement.

Le Trio d'or était présent, vers ma droite, assez en recul. Mon ami Blaise était juste à ma gauche, une main prête à prendre sa baguette.

Mais il y avait également deux ou trois professeurs de Poudlard, notamment le professeur Rogue, qui me regardait, avec une expression telle que je savais qu'il ne pouvait pas m'aider.

- Cela fait longtemps, mon fils.

Je ne disais rien, concentré sur ma cible.

Si jamais il la touche...

- Allons. Baisse ta baguette. Tu ne serais tout de même pas capable de lancer un sort sur ton propre père ?

Je serais prêt à tout pour sauver Angie.

Il ne sait même pas de quoi je suis capable pour elle.

- Lâche-là, et je baisse ma baguette.

- J'ai à discuter, avec toi.

- Lâche-là !

Mon père ne sourcillait pas.

J'y crois pas, il ne veut pas abandonner ?!

Si je dois le faire, je le ferais. Je lancerai un sort sur lui.

- Dis-moi, Drago, tu connais cette fille, mhh ?

Il se fout de moi ou quoi ?

- Que t'avais-je dis, à propos d'elle ?

J'y crois pas. Il ose régler ses problèmes familiaux devant tout un tas de personnes, qui le connaissent ? De quoi me foutre la honte ?

Dernièrement, alors qu'Angie possédait encore cette marque, qui nous empêchait de nous serrer dans les bras de l'autre, mon père m'avait menacé et ordonné de ne plus la fréquenter. J'avais été contraint d'accepter, sous la menace. De toute manière, je ne pouvais plus m'approcher d'elle, alors je me disais que cela n'en valait pas la peine.

Mais maintenant, c'est différent. Totalement différent.

Elle ne possède plus la marque. Nous nous sommes réconciliés. Je l'aime plus que n'importe qui, et je serais prêt à tout pour elle, pour nous. Je ne veux plus me plier à des ordres stupides, qui m'empêchent d'aimer celle que je veux aimer librement.

Et puis, dans un an, je serais majeur.

Il n'a plus aucun pouvoir sur moi.

Je le hais de plus en plus.

Je ne sais pas comment il a fait pour s'échapper d'Azkaban, mais j'aurai aimé qu'il finisse ses jours là-bas.

Alors non.

Il n'est pas question qu'il m'interdise de l'aimer à nouveau.

- Stupéfix !

Pour la première fois de ma vie, j'osais affronter mon père. Affrontement qui annonce le début d'un conflit sans pitié.

Il lâcha prise, ce qui permettait à Angie de se libérer.

Blaise réagit et se précipita vers elle, pour la protéger à ma place.

- Comment oses-tu défier ton père ?!

- Vous vous en êtes pris à celle qu'il ne fallait pas toucher ! Criai-je.

- Je t'avais dit de ne plus la fréquenter ! Cette Lewis te fait perdre la raison, perdre la tête, perdre tes objectifs !

Il s'approcha vers moi rapidement, en colère, et se pencha pour me souffler à l'oreille :

- N'oublie pas la mission que tu dois accomplir.

Automatiquement je touchais l'endroit où se trouvait le collier d'Opale.

Il se recula et repris sa place.

Je n'avais pas besoin de lui pour me rappeler que j'avais cette putain de mission à faire. Je n'en avais pas envie. C'était de sa faute, après tout, si j'ai la lourde tâche de tuer Dumbledore.

Je devais le faire. Je n'avais pas d'autres choix.

Et Angie devait m'aider. Sans pour autant qu'il lui arrive quoi que ce soit. Je ne me le pardonnerai jamais.

- Mr Lewis est au courant qu'elle ne possède plus la marque. C'est lui qui m'envoie.

- Pourquoi n'est-il pas venu lui-même alors ?

- Il est retenu ailleurs.

Mais oui, comme si j'allais avaler une stupidité pareille.

C'est un lâche, point barre.

- Fait bien attention Drago. J'ai appris beaucoup de choses ces derniers temps. Et j'aimerais que tu cesses de fréquenter cette demoiselle. Elle n'est pas faite pour toi. Tu es un Sang-Pur. C'est mon dernier avertissement.

- J'ai le droit d'aimer celle que je veux. Et je l'ai choisie elle, et personne d'autre.

J'avais, une fois de plus, oublié où j'étais. Il me sembla que lui aussi l'avait oublié.

Mais ça n'était pas important. Du moins pour moi. Dorénavant, je m'en contrefoutais de ce que pouvaient bien penser les autres de moi, de ma famille. Enfin, si je peux appeler ça une famille...

- Comme tu voudras.

Je vis le professeur Rogue s'avancer vers mon père et lui susurrer quelque chose à l'oreille. Ce dernier bougea la tête de haut en bas, et releva la tête, toujours pour montrer sa soi-disant supériorité.

- Lorsque nous nous reverrons, nous discuterons sérieusement, Drago.

Puis il s'éclipsa en transplanant.

La foule se dissipa enfin.

- Eh beh, cet affrontement père-fils était d'enfer ! S'exclama Pansy.

J'avais toujours le cadeau d'Angie à récupérer, mais ma tête était ailleurs.

En parlant d'Angie...

Je me dirigeais sans plus attendre vers la droite, car Blaise l'avait emmenée plus loin.

***

J'entrais en trombe aux Trois Balais.

Au même moment, un silence lourd s'abattît sur mon entrée.

Je balayai l'endroit du regard.

- Ils sont là, indiqua une voix féminine derrière moi.

Je n'avais même pas remarqué que Pansy m'avait suivi.

Je tournais la tête à droite et apercevais le dos de Blaise. Je remarquais qu'Angie tentait de se cacher derrière ce corps assez imposant.

Je me dirigeais vers eux, et me planta devant la table, toujours suivi par Pansy.

Je me penchais pour poser mes mains sur la table, et expirer un bon coup.

Puis je regardais Angie.

- Désolé pour ça... comment tu vas ? Il ne t'as rien fait de mal ?

- Non... ça va.

Elle avait parlé d'une toute petite voix. Je sentais que mon enfoiré de père avait dû la faire flipper.

- Est-ce que... on pourrait parler en privé ? Lui demandais-je.

Sans plus attendre elle se leva et se dirigea vers les toilettes.

Je la suivait donc.

Au passage, je croisais le regard du Trio d'or. Surtout celui de Saint Potty.

De ce que je remarquais, il semblait qu'ils ne savaient pas quoi penser de ce qu'il venait de se passer.

Je montais les marches et ouvrait la porte. Je la refermais soigneusement à double-tour.

Angie s'était appuyée sur le mur d'en face. Elle était affectée, car elle avait été la cible principale.

- J'en reviens pas que tu ai eu l'audace de lancer un Stupéfix sur Lucius.

- Je t'ai déjà dit que je ferais n'importe quoi pour toi. Même ça.

- Je sais, mais c'est surprenant.

Je m'appuyais à mon tour sur la porte. Je trifouillais encore machinalement la boîte où se trouvait le collier d'Opale.

Je me risquais de lui en parler, mais nous devions d'abord parler de l'arrivée surprise de mon père en plein milieu de la foule.

- Que cherchait-il ? Je croyais qu'il était à Azkaban.

- Je le croyais aussi Angie.

- Comment a-t-il fait pour s'en échapper ?

- Je suppose que c'est un coup du Seigneur des Ténèbres...

- Drago, s'il est capable de venir jusqu'ici pour m'utiliser de manière à ce que tu te plies à ses demandes, je n'ose même pas imaginer ce qu'il peut faire d'autre pour tenter de ruiner notre relation.

- Je ne veux pas y penser non plus, mais je te promets que tu seras en sécurité avec moi, et nos amis.

- Comment tu peux en être aussi certain ?

Elle retenait ses larmes. Elle était si effrayée...

Je m'approchais d'elle, et la pris dans mes bras en signe de réponse. Je ne voyais pas d'autre solution pour la réconforter.

Elle enfouit son visage dans le creux de mon cou, et je posais mon menton sur sa tête. Je me mis à jouer avec sa sombre chevelure.

Nous restions là de longues minutes, Angie à effacer ses larmes, et moi à oublier mes angoisses, de manière à ne plus trembler.

Elle se retira un instant, les joues rougies. Elle leva la tête vers moi.

- Promet-moi qu'il ne recommencera pas.

C'était une chose difficile à promettre, mais je ne laisserai plus jamais mon père toucher Angie.

Même si je devais y laisser ma vie.

- Je te le jure, ma jolie, la rassurais-je en caressant sa joue.

Elle se mit sur la pointe des pieds pour me donner un doux baiser, puis je l'intimais à redescendre profiter d'une bièraubeurre.

Main dans la main, nous rejoignons enfin nos amis.

- Ca va mieux Angie ? S'inquiéta Blaise à notre arrivée.

- Oui Blaise, merci.

Nous prenions place autour de la table. Je tournais la tête, et comme je m'y attendais, Potter et Granger avaient les yeux rivés sur nous.

- Merci Blaise d'avoir éloigné Angie, annonçais-je en reprenant ma place.

- Pas de quoi, c'est normal. Mais, c'était quoi ça au juste ?

- Aucune idée, j'ai appris en même temps que vous qu'il était sorti d'Azkaban. Je ne pensais pas qu'il ferait ça.

- Mais qu'est-ce qu'il voulait ? M'interrogeais Pansy.

- Me menacer, et apparemment me tenir au courant que ton père, Angie (je me tournais vers elle), savait que tu n'avais plus ta marque. D'après mon père, c'était le tien qui voulait me voir, mais soi-disant il était retenu ailleurs.

Angie ne dit rien. Je me doutais qu'elle n'allait pas répondre. Je pense qu'elle voulait plutôt qu'on change rapidement de sujet.

- Ils ont pas fini de nous observer ces trois là ? Râlait Pansy.

- Laisse, je m'en chargerais, répondis-je.

- Non Drago, je le ferais, déclara Angie. Après tout, c'est moi qui ai le plus d'affinités avec eux, alors je pense qu'ils se livreront plus facilement avec moi.

- Tu as raison. Tu feras attention hein ?

- Ne t'en fais pas.

Je posais une main sur le genou d'Angie, et Blaise entama un sujet de conversation, qui n'était autre que les cadeaux de Noël.

Nous nous détendions, et pensions à autre chose.

Nous restions aux Trois Balais pendant quelques heures, à rire et à partager nos idées, avant de rentrer en début de soirée.

Je n'oubliais pas au passage d'aller récupérer mon cadeau pour Angie.

Avec toutes ces émotions et ce moment inattendu, j'en avais complètement zappé le collier d'Opale et ma recherche de la personne que j'utiliserais malgré moi, et je m'en rendis compte lorsque j'entrais dans la salle commune avec mes amis.

J'avais la main dans la poche, et je m'étais arrêté net. Tenant la main à Angie, elle remarqua mon arrêt soudain.

- Drago ? Tout va bien ?

Je mis un instant à reprendre mes esprits.

- Heu.. O.. Oui, ne t'en fais pas. J'ai... je me suis souvenu de quelque chose d'important.

- Quel genre de chose ?

Je savais qu'elle me poserait cette question.

Devais-je lui en parler ? Cela serait mieux si j'abordais ce sujet avec Blaise, mais malheureusement il n'était pas au courant de toute l'histoire, or Angie, savait depuis notre quatrième année. Mais je voulais l'embarquer le moins possible dans ce que l'on me demandait de faire, car je ne voulais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit. Je m'en voudrais à mort s'il lui arrivait quelque chose.

- Est-ce que c'est à propos de ta mission ? Me demande-t-elle plus bas.

Je baissais la tête pour lui faire comprendre qu'elle avait vu juste.

- Tu veux qu'on en parle ailleurs ?

- Angie, je ne veux pas te mêler à ça.

Ce n'était pas du tout la bonne chose à faire.

- Mais... tu m'avais dit que tu aurais besoin de mon aide...

- Oui, mais actuellement, je ne préfère pas t'en parler.

- Tu en es sûr ?

- Oui.

Elle regarda ma main cachée dans ma poche.

- Qu'est-ce que tu caches ?

- Rien... c'est ton cadeau de Noël, mentis-je.

- OH vraiment ?!

Je voyais ses yeux pétiller. Elle adorait Noël.

- Oui, et d'ailleurs, je vais aller le cacher bien précieusement dans mon dortoir.

Je lui fit un baiser sur le front, avant de monter.

Tout en rangeant le cadeau d'Angie au fond d'une de mes valises sous mon lit, je réfléchissais à ce que je devais faire.

Angie savait tout, mais je voulais la protéger au mieux, surtout après ce qu'il s'était passé le matin même. Il fallait que j'utilise quelqu'un qui serait sous Imperium, une personne innocente, pour ne pas que les soupçons pèsent sur moi. Cette personne devait emmener le collier d'Opale à Dumbledore, et lorsque ce dernier le touchera, il sera ensorcelé par la puissante magie que renferme les pierres.

Je ne voulais plus le faire, je ne voulais pas utiliser une personne qui n'aurait rien demandé. Mais je n'avais pas le choix.

En parler à Angie, est-ce risqué ? Que dirait-elle ? Et si... elle voulait que je la mette sous Imperium pour m'aider ? Non. Mon père serait ravi d'apprendre que j'utilise ma petite-amie pour mener mes missions à bien, mais moi, jamais je ne ferais une chose pareille. J'en serais incapable.

Et si j'en parle à Blaise, même s'il ne sait pas grand-chose ? Que me dirait-il ? Est-ce qu'il va me dire de voir avec Angie ? Est-ce qu'il me demanderait d'abandonner ? Mais je ne peux pas abandonner. Sinon, le Seigneur des Ténèbres me tuera.

Actuellement, j'étais dans un dilemme que je devais résoudre au plus vite.