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Guenoria
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Petit Ami ?

Oliver sentit quelque chose d’agréablement chaud lui effleurer le visage, accompagné d’un souffle qui parcourut son épiderme telle une douce caresse. Il était plongé à corps perdu dans ce rêve merveilleux où il ne pensait qu’à une chose : les lèvres d’Arthur. Encore et encore, partout sur lui, découvrant la moindre parcelle de peau. C’était grisant et érotique.

Puis il se souvint parfaitement de ce que ces mêmes lèvres avaient embrassé au cours de la nuit et il ouvrit les yeux, perdu. Il n’était pas dans son lit.

La lumière des premiers rayons du jour filtrait à travers le rideau tiré. Il reconnut le capharnaüm de la chambre d’Arthur et l’aura qui l’imprégnait. Mais ce dernier n’était pas là. Il était seul dans ce grand lit devenu froid et que son propre corps était incapable de réchauffer. Avant de se lever, il tendit sa main vers l’oreiller adjacent au sien, l’empoigna et, après un moment d’hésitation, y enfouit son visage. Il huma à plein poumon l’odeur du jeune homme qui l’avait accompagné la nuit entière.

Cela n’aida pas sa vigueur matinale à redescendre.

Il entendit des voix non loin. La maison était animée. Avant toute chose, il consulta son téléphone. Il dut pour cela trouver un chargeur dans la table de chevet et attendre qu’il redémarre. Au bout d’une minute, les notifications apparurent avant même qu’il n’ait le temps de regarder l’heure.

Sa mère, Ella, et Greg aussi s’inquiétaient de ne pas avoir de nouvelles. Il était supposé rentrer directement après le feu d’artifice avec la nageuse et avait oublié de les prévenir. Ses pouces se mirent en action dans le but de rassurer tout le monde. Il ne voulait pas voir le petit ami gendarme de sa mère, commencer à diffuser son portrait partout.

Estimant qu’il n’avait pas à attendre de réponse de leur part, il quitta la chambre, toujours dans son pyjama prêté et se dirigea dans la maison à l’aide de sa mémoire. Quelqu’un occupait la douche si on en croyait le bruit d’eau qu’il percevait.

Il arriva au bas de l’escalier dans l’entrée et suivit les voix qu’il avait entendues jusqu’à la cuisine. Un couple discutait de choses privées tout en buvant leur café et se tut à l’instant où ils le virent. Il inclina timidement la tête devant ceux qu’il présuma être les parents d’Arthur.

Pour son père, ce n’était pas difficile à deviner. C’était une copie quasi conforme de son ami, avec une touche poivre et sel dans les cheveux et des pattes d’oie autour des yeux. Sa mère était aussi grande que lui, avec une longue chevelure brune tressée et un regard mi-clos, à peine réveillé. Elle mit un moment à remarquer que ce n’était pas son fils qui les avait rejoints et l’invita à se présenter avec une expression accueillante.

– Oliver. Je suis…

Son ami ? Son mec ? Son petit copain ? Il n’arrivait pas à se décider sur la manière dont leur relation avait évolué et Arthur avait quitté le lit avant de pouvoir clarifier les choses.

— Ah ! C’est toi le copain d’échecs, s’exclama le père. Et dire qu’il détestait ça quand il était plus jeune. Je comprends mieux pourquoi il s’y est remis.

Son épouse s’empressa de lui donner une tape réprobatrice sur l’avant-bras tout en l’invitant à se taire. Mais Oliver qui avait compris ce qu’il insinuait sentit le rouge lui monter aux joues.

— Il ne voulait pas jouer parce que tu étais sans pitié avec lui, rétorqua-t-elle. Ce n’est pas parce que tu as fait de la compétition qu’il allait en faire autant. Moi au moins, j’étais fair-play.

L’homme répondit par un grognement tandis qu’il portait la tasse à ses lèvres.

— Tu bois quelque chose le matin, Oliver ? demanda la mère d’Arthur.

— Heu… Si ça ne vous dérange pas, je prendrais aussi un café. Merci, madame.

— Viviane suffira. Et tu peux appeler mon mari Kevin.

La machine à café se mit en marche et ronronna avec énergie le temps de moudre le grain. Viviane disposa devant lui une boîte de sucre et du lait avant de reprendre la conversation avec son mari. En les détaillant, Oliver reconnut dans le profil de cette petite femme des traits similaires avec Ludivine. S’il avait bien compris l’arbre généalogique, leurs mères respectives étaient sœurs.

Il n’entendit pas arriver Arthur dans la pièce, les cheveux humides tombant sur son front. Il salua ses parents en leur souhaitant la bonne année, les embrassa puis se tourna vers Oliver, et ce fût comme si son visage ne pouvait que s’illuminer davantage.

— Bonjour, lui dit-il dans un chuchotement intime et tendre.

Le couple s’éclipsa le temps qu’il fouille dans le placard à la recherche de céréales. Seuls dans la cuisine, Oliver ne savait pas tellement quoi dire ni faire. Il craignait de déraper, de dire quelque chose qu’il aurait pu garder pour lui et cette angoisse le rendait nerveux. Ses pieds lui firent effectuer le tour de l’îlot central à trois reprises, incapable de tenir en place. Il se passait tant de choses en si peu de temps pour qu’il puisse tout encaisser rapidement.

— Est-ce que…

Il avait capté l’attention d’Arthur, mais le courage lui manquait. Et comme s’il avait lu dans ses pensées, il répondit :

— Tu veux savoir si mes parents sont au courant que je préfère les chevaliers aux princesses ?

 Amusé par la tournure de sa question et du fait qu’il s’était exprimé haut et fort, il n’eut pas besoin d’éclaircissement. D’ailleurs, ça rendait les choses plus limpides sur ses préférences.

Arthur s’était positionné tout près de lui pour entamer son bol de corn-flakes, suffisamment pour que leurs bras se touchent. À chaque contact, Oliver ferma les yeux, s’imprégnant de sa chaleur et du frisson qui hérissait ses poils.

— Pour ce qui s’est passé cette nuit, dit-il sans le regarder, je voulais juste que tu saches que…

Il serra sa tasse en se rendant compte qu’Arthur avait cessé de manger, totalement à l’écoute.

— Tu es mon premier, termina-t-il. Non pas que je n’ai jamais embrassé personne, mais en ce qui concerne les garçons, je n’avais jamais fait ça.

Arthur avait laissé son bol dans un coin et s’était positionné face à lui, le surplombant de ses quelques centimètres supplémentaires.

— Est-ce que tu regrettes ?

Leurs regards se croisèrent, si proches qu’ils pourraient presque se toucher. Oliver secoua légèrement la tête.

— J’en avais envie. Tu es sans aucun doute la meilleure chose qui me soit arrivée récemment. Et t’embrasser a surpassé tout ce que j’imaginais.

Et pour prouver ses dires, il se pencha en avant pour nouer leurs lèvres. Arthur sentait le savon et l’après-rasage. Il remarqua dans ce contact comme ses joues étaient douces, après le passage d’une lame bien affûtée. Et ses cheveux frais contrastaient avec sa chaleur corporelle.

— Tu as un goût de café, murmura Arthur alors que leurs lèvres se séparaient à peine.

Il prit le visage d’Oliver en coupe et l’embrassa à son tour, d’une manière plus fougueuse, plus passionnée, comme si c’était tout naturel pour eux de le faire. Ça l’était.

— Est-ce que tu veux rester avec moi, aujourd’hui ? demanda-t-il en permettant à Oliver de reprendre son souffle. On pourrait se poser devant une série, glander, discuter ou faire ce que tu souhaites. Je peux encore t’apprendre un truc ou deux aux échecs.

— D’après tes parents, tu détestais ça.

— J’avais une bonne raison de m’y remettre.

Oliver rougit face à cet aveu.

— Ça en valait la peine, confirma-t-il.

Oliver avait pris le temps de se rincer sous la douche, une manière également de faire le vide dans sa tête. L’eau chaude dégoulinait sur lui comme une douce caresse, comme les mains chaleureuses d’Arthur sur son visage. Il ferma les yeux comme s’il était encore contre lui, dans le lit, leurs jambes entremêlées. Il n’avait pas aussi bien dormi depuis des semaines. Savoir leurs sentiments respectifs être réciproques avait balayé ses angoisses. Et il se sentait si bien d’avoir vidé son sac.

Néanmoins, il demeurait un doute qu’il n’arrivait pas à se sortir de la tête. Les cicatrices sur les bras du jeune homme le hantaient toujours, à se demander en outre pourquoi il se les était infligés. Dans quel état de souffrance il avait pu se trouver pour en venir à se faire du mal ? Il craignait de lui poser la question.

En quittant la douche, il remarqua que sa mère avait envoyé plusieurs messages. Elle n’était pas très contente d’apprendre ses changements de plan à la dernière minute, d’autant plus que ses récentes crises d’angoisse lui donnaient des raisons de s’inquiéter. Il promit de rentrer sitôt après le déjeuner et renfila le pyjama que lui avait prêté Arthur, ainsi que son t-shirt. Il conserva son pull sous le bras jusqu’à arriver à la chambre du jeune homme.

À sa grande surprise, le photographe avait décidé de remettre un peu d’ordre. Il s’était hâté de ramasser son linge sale, de pousser les caisses qui encombraient le passage jusque sous son bureau et il avait également fait son lit. Dans l’ensemble, c’était toujours chaotique, mais Oliver pouvait circuler sans se préoccuper de là où il mettait les pieds.

Arthur s’était habillé. Il portait un pantalon et un pull chacun dans une teinte de marron dissemblable. Le col blanc de sa chemise dépassait et il avait enfilé à son poignet une de ses montres anciennes. Et son attitude était tout ce qui rendait sa tenue incroyable. N’importe qui aurait pu avoir l’air ridicule endimanché de la sorte, mais pas lui. Ce style lui collait à la peau. C’était lui et c’était ainsi qu’Oliver le désirait.

Par ailleurs, la manière dont il éprouvait du désir ne désemplit pas durant le reste de la matinée. Aspirant à occuper leur temps autant que son esprit, Oliver avait amorcé la conversation entre eux. Même s’ils s’étaient beaucoup croisés ces dernières semaines, il voulait en apprendre plus que le genre de choses que l’on pouvait se dire entre deux parties d’échecs. Mais surtout, il souhaitait comprendre ce qui animait Arthur.

Ils commencèrent par parler de tout et de rien. Arthur lui expliqua que ses parents s’étaient connus via des amis communs et qu’ils étaient tous les deux comptables, chacun dans une entreprise différente. Oliver raconta en retour que les siens s’étaient mariés très jeunes, au début de la vingtaine, parce que sa mère était enceinte de lui. Arthur ne le lança pas de nouveau sur le dramatique sujet de son père et il en fut soulagé. Certes, vider son sac lui avait fait du bien, mais il ne tenait pas à s’épancher davantage sur la question. Il lui expliqua néanmoins ce que c’était que de grandir dans un environnement bovin et intégra à son récit la périlleuse mise de bas d’une vache et de ses triplés, un phénomène rare dans le domaine, encore plus sur les veaux qui y survivent. C’était une anecdote dont il était fier. Il avait veillé toute la nuit avec son père et le vétérinaire pour que tout se passe bien. Et la mine écœurée d’Arthur lorsqu’il décrivit l’acte en détail lui arracha un immense sourire.

Puis il le lança sur son travail. Pour l’avoir vu en action, Oliver savait à quel point il était investi. Et pour mieux illustrer ses propos, Arthur dégaina son ordinateur portable et lui présenta ses créations. Oliver ne fut pas surpris de retomber sur certains clichés qu’il exposait sur les réseaux. Mais il eut le plaisir d’observer des événements plus intimes, comme la préparation de futurs mariés avant la cérémonie, ou des moments plus festifs avec des convives éméchés. Il s’était consacré corps et âme à faire en sorte que ces moments restent à jamais gravés dans le temps. Puis il passa à un tout autre décor.

Le photographe était, Oliver le découvrit à ce moment-là, un adepte des randonnées loin des villes. Il prenait un sac à dos, de bonnes chaussures, son appareil, et il partait explorer ce que la nature avait à lui offrir. Arthur lui décrivait ses observations, ses rencontres fortuites avec des renards ou des bouquetins, Oliver buvait ses paroles. Du moins, il essaya tant qu’il put.

Assis tous les deux au bureau à une proximité équivoque, il pouvait sentir le pied d’Arthur flirter avec le sien et parfois remonter le long de sa jambe de manière tout à fait intentionnelle. Cela eut pour effet de le distraire et de le crisper. C’était comme quand il le fixait intensément lors des parties d’échecs. Il jouait avec ses nerfs, testait ses limites, et il en avait des frissons.

Et quand le pied ne suffit plus, Arthur mouvait ses doigts vers les siens et son auriculaire vint tâter le terrain contre le sien. Un courant électrique parcourut l’échine du jeune homme.

Puis il capitula et fondit sur les lèvres du photographe en lui agrippant la nuque. C’était comme répondre à un besoin primitif qui ne demandait qu’à être satisfait. Il l’embrassa ardemment, réagissant positivement à son appel. Arthur encadra son visage de ses mains pour accompagner son mouvement.

Et sans même s’en et rendre compte, il se laissa attirer contre lui, jusqu’à se retrouver sur ses cuisses. Oliver s’enivra de ce contact. Il dévorait passionnément Arthur, goûtant chaque parcelle de ses lèvres, acceptant la langue du jeune homme dans sa bouche et le choc de leurs poitrines l’une contre l’autre. Il savait désormais pourquoi il ne voulait pas lui serrer la main ni lui faire la bise pour le saluer. Il désirait ce que nulle autre n’aurait de lui. Et Arthur embrassait diablement bien.

Mais ils s’interrompirent à l’instant où quelqu’un frappa à la porte. Aussitôt, ils rompirent le contact, non pas par gêne, mais parce que cela leur rappela qu’ils avaient besoin de reprendre leur souffle. Oliver se rendit compte que les cheveux d’Arthur étaient complètement ébouriffés, que ses joues étaient rouge vif et ses lèvres gonflées. Il aurait volontiers prolongé ce moment si la voix de Viviane n’avait pas retenti depuis le couloir.

— Les garçons ! Vous êtes décents ?

Oliver se mordit la lèvre tandis qu’Arthur pouffait contre le creux de son épaule.

— Au pire, ce n’est pas grave, je peux demander d’ici, poursuivit-elle contre la porte. Oliver, j’aimerais savoir si tu as des allergies particulières. Fruit de mer ? Arachides ? Intolérance au lactose ou au gluten ?

Oliver se leva prestement des cuisses d’Arthur qui fit mine de le retenir, boudant son geste. Il s’avança vers la porte en ajustant son sweat et fit face à Viviane. Il fut une nouvelle fois frappé par sa ressemblance avec Ludivine.

— Je mange de tout, du moment que ce n’est pas trop pimenté.

Il avait chaud, et à en croire l’expression de la femme cela devait se lire sur sa figure. Il pouvait sentir comme ses lèvres étaient enflées par les multiples baisers d’Arthur.

— Parfait alors, répondit-elle, satisfaite. Nos invités arrivent pour midi, donc soyez prêts pour les accueillir.

Elle tourna les talons non sans avoir adressé un clin d’œil complice au jeune homme qui eut une sensation de chaleur indescriptible dans la poitrine. Elle savait et ça ne la dérangeait aucunement. Il s’adossa contre la porte close et soupira, vidant complètement ses poumons. Arthur se rongeait l’ongle du pouce, songeur. D’un simple regard, Oliver l’interrogea.

— J’avais oublié qu’on recevait du monde, avoua-t-il. C’est Ludivine et ses parents.

Le cœur d’Oliver se serra. Si elle le voyait ici, avec Arthur et les indiscrétions de ses parents, il était fichu. Le souci était qu’il n’était pas out. Il ne savait pas si l’étudiante s’en doutait et il se sentait mal de devoir lui dire avant Manon, sa meilleure amie. Le fait de l’avoir dit à Célia ne comptait pas puisque c’était un accident sous l’effet de l’alcool. Mais ici, sobre, il ne voulait pas agir en gardant ses distances. Il aurait l’impression que cela blesserait Arthur. Or il tenait trop à lui pour gâcher ce qu’il venait d’acquérir depuis la nuit dernière.

Il inspira profondément pour s’aider à éclaircir ses idées. En y réfléchissant bien, il se torturait l’esprit pour pas grand-chose. À quoi bon ? Ludivine était la gentillesse incarnée et elle n’avait aucun problème avec l’orientation sexuelle de son cousin. Elle ne devrait pas lui en vouloir.

Doucement, il s’avança vers Arthur qui n’avait pas quitté sa chaise, pensif. Ce dernier leva ses yeux vers lui et les traits de son visage s’apaisèrent.

— Oliver ?

Le jeune homme était tout ouïe.

— Juste histoire d’être sûr qu’on est sur la même longueur d’onde… Tu me plais. Vraiment beaucoup. Et j’aime ce qui se passe en ce moment entre nous. Est-ce que toi aussi tu ressens ça ?

De l’incertitude. Oliver n’avait encore jamais vu ça chez Arthur. Et pourtant lui-même n’était pas sûr qu’il éprouvait la même chose. Il fut donc soulagé d’entendre le jeune homme exprimer clairement ses sentiments. Il posa ses mains sur les accoudoirs du fauteuil et se pencha vers lui, de manière que leurs visages soient si proches qu’il pouvait sentir son souffle sur ses lèvres.

— Si tu as vraiment envie de sortir avec un mec névrosé et ennuyant à mourir, alors tu es bien tombé.

— Non. Tu es bien plus que ça.

Les longs doigts d’Arthur remontèrent ses bras par-dessus ses manches jusqu’à venir effleurer ses pommettes. Ses gestes empreints de tendresse firent fondre le cœur d’Oliver. Il déposa délicatement ses lèvres sur les siennes. Aucune fougue, aucune frénésie, juste de la douceur. Un baiser qui voulait tout dire entre eux.

Oliver caressa également sa joue du bout des doigts.

— C’est pas croyable d’avoir les mains aussi froides par contre, dit Arthur sur un ton plus taquin.

Oliver rit.

— Ah ça, mon cher, tu vas devoir t’y faire. Ça fait partie du package.

Tout en se mordant la lèvre, Arthur le détailla de haut en bas. Même avec son pull et son bas de pyjama assez ample, leur proximité durant la nuit lui avait donné une conception très fixe de la stature du jeune homme. Oliver était plus petit que lui, mais aussi plus large d’épaules, fruit de plusieurs années de natation. Il ne doutait pas à l’idée qu’il le surpassait en tout point sur la musculature, et ça n’était pas pour lui déplaire.

— Je signe, annonça-t-il en embrassant ses mains.

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