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PetitePlume
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Chapitre 2 : Premier service

Le vestiaire était un espace exigu, où les conversations des autres employés étaient coupées par le bruit des portes des casiers qui s’ouvraient et se fermaient. Elijah avait enfilé son uniforme, ses gestes un peu maladroits, ses mains encore un peu tremblantes. Elle avait pris une profonde inspiration. Tout à l’heure, le manager Nassim l’avait dirigée vers le vestiaire sans un mot de plus. Elle sentait que ce n’était pas une question de mauvais accueil, juste une norme, une façon d’être. Elle ne savait pas trop si c’était rassurant ou déstabilisant.

Elle s’était regardée une dernière fois dans le miroir du vestiaire. Ses yeux étaient fatigués, et elle ne savait pas si c’était à cause des heures de sommeil manquées ou de la pression qu’elle ressentait.

Le bruit d’une porte qui s’était ouverte derrière elle l’avait fait sursauter. Une femme était entrée dans le vestiaire, grande, droite, avec une démarche posée mais assurée. Elle avait noué ses cheveux blonds en un chignon haut, d’un geste fluide. Son uniforme était parfaitement ajusté, comme si rien ne dépassait jamais avec elle. Elle dégageait une forme d’élégance naturelle, de calme maîtrisé. Elijah ne l’avait pas encore rencontrée officiellement, mais cette femme, un peu plus âgée, semblait être l’un des piliers du lieu. Ses gestes étaient sûrs, précis. Elle ne parlait pas beaucoup, mais son calme était contagieux.

Elle avait levé les yeux et remarqué qu’Elijah la regardait. Un léger sourire avait effleuré ses lèvres.

« Moi, c’est Charlotte, tu seras avec moi ce midi. » Sa voix était douce, mais il y avait un ton autoritaire dans sa manière de se présenter. Pas un de ceux qui imposent la peur, mais plutôt un de ceux qui imposent le respect sans même essayer.

Elijah avait hoché la tête, un peu gênée par l’assurance de Charlotte. Elle n’avait pas l’habitude de se sentir si petite, mais ici, chaque mouvement comptait, et Charlotte semblait déjà avoir une maîtrise totale de son environnement. Elijah avait essayé de cacher sa nervosité, mais elle sentait son cœur battre plus fort.

Charlotte avait hoché la tête, comme si tout était clair.

« T’inquiète, ça va bien se passer. Suis-moi, je vais te guider. »

Charlotte s’était dirigée vers la sortie du vestiaire, et Elijah l’avait suivie. Il y avait quelque chose dans la façon dont elle marchait, avec cette aisance, cette confiance. Comme si tout cela n’avait été qu’une seconde nature pour elle.

Le premier service était arrivé. Et, pour Elijah, ce n’étaient plus des mots ou des instructions, mais des gestes, des ordres qui se lançaient dans une danse rapide et ordonnée. Elle s’était retrouvée à côté de Charlotte, qui, avec une calme précision, l’avait emmenée dans la lumière vive de la cuisine.

Tout était devenu flou autour d’elle. Les bruits, les gestes, la pression. Mais Charlotte était là.

— Tu restes près de moi, avait-elle dit simplement. Je vais te montrer.

Et elle avait montré. Sans jamais hausser la voix, sans se perdre dans des explications longues, mais avec précision. Elle avait découpé, assemblé, servi. Elle avait envoyé une commande tout en expliquant comment tenir une assiette sans en renverser le contenu. Elle avait corrigé un geste maladroit d’Elijah d’un simple mouvement du poignet. Pas un mot de reproche, juste un regard, une démonstration.

Petit à petit, Elijah s’était calée sur son rythme. Elle avait observé, imité, répété. Elle avait oublié de trembler. Les commandes s’étaient enchaînées, mais la panique n’était pas revenue. Pas tant que Charlotte était à côté d’elle. C’était comme si cette femme avait eu la capacité étrange de rendre les choses plus simples, plus accessibles, même quand tout autour d’elles ressemblait à un chaos parfaitement orchestré.

Les minutes étaient devenues des heures. Puis le service avait ralenti. Les bruits s’étaient faits moins pressants. On pouvait respirer à nouveau.

Charlotte avait déposé calmement une assiette vide sur le plan de travail, essuyé ses mains, puis s’était tournée vers Elijah. Un regard franc. Un sourire discret.

— Bien joué pour un début.

C’était peu. Mais pour Elijah, c’était énorme. Un poids avait quitté ses épaules. Elle avait survécu. Mieux encore, elle n’avait pas été une catastrophe. Peut-être… peut-être qu’elle avait vraiment une chance ici.

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