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PetitePlume
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Chapitre 9 : Pour de vrai

Le téléphone sonna plusieurs fois avant qu'Hélène ne réponde, d'une voix calme et assurée.

— Oui, Charlotte ?

Charlotte hésita, le souffle court.

— Je... Je dois te parler. C'est à propos de Soraya... et de ce qui se passe entre Elijah et moi.

Un silence lourd tomba de l'autre côté du fil. Charlotte pouvait presque sentir la tension s'élever, même sans la voir. Hélène était quelqu'un de pragmatique, elle ne se laissait jamais prendre au piège par des émotions inutiles, mais cette fois, Charlotte perçut une forme de bienveillance, quelque chose de protecteur.

— Tu es en sécurité, là ? demanda Hélène, coupant court aux formalités. Parce que si tu veux en parler, je t'écoute.

— Ouais. Je suis dans ma voiture.

— Bien. Alors vas-y. Dis-moi.

— Soraya me fait chanter.

Un silence, net, sans réaction.

— Elle a remarqué... enfin, elle nous a vues, Elijah et moi. Elle me demande de lui céder mes horaires du week-end. Elle a même sous-entendu qu'elle pourrait taper dans la caisse et me faire porter le chapeau si je dis non. Elle veut que je couvre pour elle. Et si je refuse... elle menace d'aller te parler.

Elle attendit une réaction. Rien ne vint. Puis la voix d'Hélène se fit plus douce, presque fatiguée.

— Elle n'a pas ce pouvoir, Charlotte.

Charlotte cligna des yeux.

— Comment ça ?

— Elle peut bien parler. Elle peut même inventer ce qu'elle veut. Mais tu penses sérieusement que je ne l'avais pas déjà remarquée, ce qu'il se passe entre vous deux ?

Charlotte se figea.

— Tu... tu savais ?

— Elijah est passée me voir après son retour. Elle n'a pas dit grand-chose, mais elle n'en avait pas besoin. Elle avait cette façon de parler de toi... Je sais lire entre les lignes, tu sais.

Charlotte baissa la tête, soudain prise d'un mélange de honte et de soulagement.

— J'aurais dû t'en parler.

— Peut-être. Mais tu ne l'as pas fait, parce que tu croyais que ça allait te coûter quelque chose. Je ne peux pas t'en vouloir pour ça. Tu te protèges, c'est normal. Sauf que maintenant, tu sais que ce n'est pas à moi que tu as besoin de mentir.

Un silence. Charlotte fixait ses genoux.

— Depuis qu'elle est là, tu souris plus souvent. Tu parles moins fort, mais on t'entend mieux. Tu fais moins semblant. Je n'avais pas vu ce regard chez toi depuis... très longtemps.

Charlotte sentit une boule dans sa gorge.

— Tu veux que j'arrête ?

— Non. Je veux que tu sois sûre. Que tu prennes le temps de te demander ce que tu veux vraiment. Mais si tu es sûre... alors fonce. Et je te couvrirais. Toujours.

Charlotte ferma les yeux.

— T'as pas idée de ce que ça me fait de t'entendre dire ça.

— Si, j'ai une idée. Et je suis contente de te retrouver. Pas la Charlotte qui encaisse tout sans broncher. Celle qui se bat pour ce qui compte vraiment.

Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Charlotte.

— Merci, Hélène.

— Et maintenant, fais-moi plaisir... va lui parler. Et arrête de te cacher derrière des "je vais réfléchir".

Charlotte rit, un peu à travers ses larmes.

— Promis.

Charlotte raccrocha. Elle resta un instant immobile dans la voiture, les doigts posés sur l'écran noir du téléphone. Le souffle encore court. Puis, sans réfléchir davantage, elle sortit. L'air du soir était frais, un peu piquant. Elle referma doucement la portière, traversa la ruelle menant au restaurant.

Elijah venait de sortir, sa veste à moitié fermée, son sac sur l'épaule. Elle s'arrêta net en voyant Charlotte l'attendre contre sa voiture.

— Tu vas bien ? demanda-t-elle, doucement.

Charlotte hocha la tête. Puis, sans un mot, elle s'approcha. Une main se posa sur la portière, l'autre resta suspendue dans l'air, comme si elle cherchait encore comment tout formuler.

— J'ai parlé à Hélène.

Elijah fronça les sourcils.

— Et ?

— Elle sait pour nous. Elle savait déjà, en fait, t'avais raison. Et elle s'en fiche. Enfin non... elle nous protège, je crois.

Elijah ouvrit un peu plus grand les yeux. Elle n'avait pas imaginé que Charlotte ferait ce pas-là si vite.

— Elle m'a dit qu'elle me retrouvait un peu. Depuis que t'es là. J'aurais pas dû lutter, Ellie. J'ai essayé, mais... j'y arrive pas. Je veux pas me détacher de toi. Je veux pas faire semblant. Je veux juste...

Elle s'interrompit, s'approcha d'un pas encore, jusqu'à être tout contre elle.

Elijah souffla, presque soulagée.

— Tu veux...?

Charlotte l'embrassa. Cette fois, sans retenue. Sans prudence. Un baiser franc, profond, chargé de tout ce qu'elle avait gardé en elle trop longtemps.

Elijah répondit tout de suite, ses bras entourant Charlotte, ses mains caressant doucement son dos, puis descendant lentement jusqu'à ses hanches. Les corps se collèrent, sans crainte d'être vus, sans peur de l'instant.

Le métal froid de la voiture contre le dos de Charlotte contrastait avec la chaleur du corps d'Elijah contre elle. Ses doigts glissèrent sous la veste, effleurant sa peau du bout des doigts. Elijah recula juste un instant, leur front contre front.

— Tu es sûre ?

Charlotte hocha la tête, le souffle court.

— Je suis fatiguée d'avoir peur.

Elijah l'embrassa à nouveau, plus doucement cette fois. Ses mains remontèrent le long de ses cuisses, trouvant les courbes avec cette tendresse fébrile. Les soupirs se mêlèrent dans le silence de la nuit, le moteur d'une voiture au loin, des voix dans la rue... mais rien ne comptait plus.

Charlotte bascula légèrement la tête en arrière, les yeux mi-clos, quand Elijah remonta lentement le long de sa nuque pour l'embrasser là, juste sous l'oreille. Elle frissonna. Un instant suspendu, juste elles, à l'abri du monde.

Et puis, Charlotte murmura contre ses lèvres :

— Je veux que ce soit vrai. Pas juste ici, pas juste maintenant. Pour de vrai.

Elijah lui sourit, les doigts encore posés contre sa taille.

— Alors on le rendra vrai. Ensemble.

Charlotte se laissa faire quand Elijah rouvrit leur étreinte. Cette fois, ses mains étaient plus assurées. Elle glissa ses doigts sous le tissu de son t-shirt, là où la peau était chaude, tendue par le désir contenu. Charlotte laissa échapper un souffle tremblant, attrapant Elijah par le col pour la ramener à ses lèvres.

Le baiser devint plus sauvage, moins contenu. Elijah l'embrassait avec cette urgence douce, cette faim qui s'était construite au fil des jours, des regards, des silences. Elle pressait Charlotte contre la voiture, leurs corps collés sans plus aucune distance.

Les mains de Charlotte se faufilèrent sous la veste d'Elijah, remontant le long de son dos, traçant des lignes invisibles qui faisaient frissonner la jeune femme. Leurs souffles se mélangèrent, haletants. Elijah glissa sa bouche dans le creux de son cou, mordilla doucement sa clavicule, déclenchant un soupir qui ressemblait presque à un gémissement étouffé.

— Ellie... souffla Charlotte.

Il y avait dans sa voix un appel, une supplication à peine voilée. Elijah la comprit tout de suite.

Ses mains descendirent lentement jusqu'aux fesses de Charlotte, qu'elle attrapa avec assurance, la faisant basculer un peu plus contre elle. Charlotte laissa tomber sa tête contre l'épaule d'Elijah, les yeux fermés, les doigts crispés dans le tissu de son haut.

— J'ai tellement eu envie de ça, murmura Elijah. Depuis la première fois que tu m'as regardée comme ça.

Charlotte se cambra légèrement, cherchant plus de contact, plus de chaleur. Elijah, à moitié dans le feu, à moitié dans le contrôle, ouvrit doucement le bouton de son jean, glissant ses doigts juste là, entre peau et tissu. Charlotte eut un mouvement de recul, pas pour fuir, mais parce que la vague de désir la prenait de court.

— Ici ? souffla-t-elle dans un souffle entre deux baisers.

— Dis-moi d'arrêter, dit simplement Elijah.

Mais Charlotte n'en avait aucune envie.

Au contraire.

Elle l'embrassa avec plus de fièvre encore, et ses mains à elle aussi partirent explorer. Sous les vêtements, dans les creux chauds, là où les souffles s'accélèrent et les corps se tendent.

Les gestes étaient maladroits par moments, pressés par l'urgence de ce qu'elles retenaient depuis trop longtemps. Elijah la fit pivoter, l'appuyant doucement contre la portière de la voiture, ses lèvres glissant sur sa mâchoire, son cou, ses épaules. Charlotte avait fermé les yeux, le souffle court, s'abandonnant totalement.

Les mains d'Elijah glissèrent sous son t-shirt, caressant, explorant, découvrant ce corps qu'elle avait trop souvent imaginé la nuit. Elle remonta lentement jusqu'à sa poitrine, la caressa à travers le soutien-gorge, puis glissa dessous, juste assez pour arracher un soupir à Charlotte, un de ceux qui disent reste là.

Le monde autour d'elles n'existait plus. Le froid, la ville, les autres, tout était flou. Il n'y avait que cette nuit-là, ce moment, ces baisers et ces souffles courts. Ces caresses douces et brûlantes, ces promesses murmurées sans un mot.

Quand leurs fronts se retrouvèrent, quand les dernières caresses s'échangèrent dans un silence chargé d'émotion, Charlotte ouvrit les yeux, un sourire à peine là.

— J'aurais jamais cru...

— Moi non plus, répondit Elijah, en la tenant encore tout contre elle. Mais maintenant que je t'ai, je te lâche plus.

Charlotte se mit à rire doucement, le cœur encore battant.

— Je suis à toi, Ellie.

Et cette fois, c'était pour de vrai.

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1 Comment

1 month
Hélène remonte vachement dans mon estime.
Elijah et Charlotte sont trop chou ! ^.^ Ca fait du bien de lire des scènes de sexe de ce genre. Je n'ai trouvé ça ni lourd ni gênant, et au contraire ça apporte même quelque chose au récit (quand je lis des romances, je trouve souvent les scènes spicy super cringe et j'ai tendance à passer parce que ça me dérange, mais ça m'a pas du tout gênée pour une fois). Et puis c'est con à dire mais ça fait du bien de lire du sexe lesbien pas écrit pour exciter un public masculin, c'est malheureusement super rare T.T Et encore une fois, les descriptions sont très bien gérées et nous ancrent vraiment dans le vécu des personnages, ce que je trouve vraiment chouette
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