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Vitalevskaya
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Chapitre 13

Une semaine plus tard,20h00, Appartement à New York 

RITA

Hier, j’ai récupéré le premier dossier contenant toutes les informations sur ma cible : Elias Davenport.

Procureur général de Manhattan, il représente une menace directe pour Juan en ayant lancé plusieurs procédures contre lui. Il faut le faire taire.

Le dossier est complet : emploi du temps, fréquentations, habitudes... Tout est là. Il est un habitué des bars et des clubs huppés, notamment d’un certain "The Abyss". Ce nom n’est pas anodin. Un endroit comme celui-là attire les élites, mais aussi les individus qui ont quelque chose à cacher. Je suis prête à parier que ce cher procureur n’a pas que des secrets judiciaires.

En feuilletant le dossier, une information attire mon attention : il n’a ni femme, ni enfant.
Parfait. Un obstacle de moins.

Il a 52 ans, mais ses goûts en matière de compagnie sont visiblement bien plus jeunes. Plusieurs photos prises dans The Abyss le montrent entouré de jeunes femmes, toutes dans la vingtaine. Une d’elles me ressemble un peu… Peut-être un atout pour moi.

Mon plan est simple :
L’approcher. L’attirer. Le séduire.Le pousser à m’inviter chez lui.Et une fois seuls… une balle en pleine tête.

Ah, et Juan m’a donné une consigne supplémentaire : ramener ses cordes vocales.
D’après lui, Elias parlait trop.

Je vais faire ça demain, demain après les cours je le ferai.

Le lendemain,08h00, Fordham University

J’arrive sur le campus, et à peine ai-je mis un pied sur le trottoir que j’aperçois déjà Rose qui m’attend devant la porte de l'amphithéâtre de notre professeur de criminologie, Mr. Falcon. Elle me repère aussitôt et m’adresse un immense sourire.

— Coucou, Xiǎo Zhēn! Ça va ? Bien dormi ? T’es trop belle aujourd’hui !

Je jette un coup d'œil à ma tenue avec un léger sourire satisfait. J’avais choisi une robe noire cintrée, élégante et sobre, qui épousait parfaitement mes formes sans être trop moulante. Son col montant et ses manches courtes me donnaient une allure sophistiquée, tandis que la coupe mettait en valeur ma taille fine et mes hanches. Pour compléter le look, je portais un trench-coat trois-quarts noir, dont le tissu fluide flottait légèrement à chacun de mes pas, renforçant cette impression de mystère et d’assurance.

Mes jambes étaient couvertes de collants imprimés Chanel, ajoutant une touche de luxe subtile mais percutante à mon ensemble. À mes pieds, une paire d’escarpins beige aux bouts noir vernis, élégants et vertigineux, affinaient encore plus ma silhouette. J’avais choisi un sac blanc immaculé en bandoulière, contraste parfait avec l’obscurité de ma tenue. Quelques bijoux dorés , une montre raffinée, un bracelet fin et des boucles d’oreilles discrètes , venaient illuminer le tout. Quant à mes cheveux, je les avais attachés en une demi queue-de-cheval haute, nouée avec un ruban noir dont les extrémités retombaient en douceur sur ma nuque.

Je relève la tête et souris à Rose.

— Coucou Rose, je vais bien et toi ? Merci amore mio, t’es resplendissante aussi.

Rose portait un cardigan bordeaux ajusté, cintré à la taille avec des boutons dorés élégants. Son pantalon palazzo noir, large et fluide, lui donnait une allure sophistiquée. Elle accessoirisait avec un sac en cuir bordeaux assorti, de grands anneaux dorés et quelques bagues discrètes. Ses cheveux ondulés tombaient sur ses épaules, complétant son look chic et raffiné.

—Oui je me suis inspirée de ma meilleure amie la super-classy, et c’est les cours de Falcon qui t’ont inspirée à parler italien ou quoi ?

Je laisse échapper un petit rire en ajustant la ceinture de mon trench.

— Peut-être bien… Ou alors, c’est juste mon côté femme fatale qui ressort aujourd’hui.

Rose roule des yeux en riant, avant d’attraper mon bras pour m’entraîner vers la salle.

Une nouvelle journée commence, et j’étais prête à la conquérir.

La sonnerie du début des cours retentit, résonnant dans tout le bâtiment. Rose et moi échangeons un regard avant d’entrer dans l’amphithéâtre, déjà bondé. Nous nous dirigeons vers le milieu de la salle et nous installons à nos places habituelles.

Rose s’affale sur sa chaise avec un soupir exagéré, puis tourne la tête vers moi avec une moue désespérée.

— T’es prête pour quatre heures de criminologie ? Moi, pas du tout, Vero.

Sa tête dépitée me fait pouffer de rire.

— Franchement, je pense être prête. Ces cours ne sont pas si ennuyeux que ça.

Rose me fusille du regard, scandalisée.

— Non, bah non, pas du tout ! Il nous parle à longueur de matinée de la mafia italienne, mais c’est pas ennuyeux, hein ? Sérieux, Veronica, on sait déjà tout sur eux. Moi, je veux du vrai crime, du croustillant, des affaires non résolues !

Je lève les yeux au ciel, amusée.

— C’est pas non plus un podcast criminel, Rose. C’est un cours de droit pénal et de criminologie, faut t’y faire.

— Ouais, bah, ils devraient penser à embaucher un prof qui a un peu de charisme. Parce que M. Falcon, avec son ton monocorde et ses lunettes à triple foyers, c’est un somnifère ambulant.

Je m’apprête à lui répondre quand justement, M. Falcon se racle la gorge, attirant l’attention de tout l’amphithéâtre.

— Bonjour à tous. Aujourd’hui, nous allons aborder un autre grand syndicat criminel présent à New York : la Triade chinoise.

Je me fige instantanément.

Les Triades.

Là où tu m’as envoyée, papa, quand je n’avais que douze ans. Là où j’ai vécu les trois pires années de ma vie. Un frisson glacé me parcourt l’échine tandis que les souvenirs refont surface, brutaux, indélébiles.

Il te suit vraiment partout, on dirait, me souffle ma conscience, moqueuse.

— Eh, ça va ? Je te sens tendue d’un coup, me chuchote Rose en me donnant un léger coup de coude.

Je réalise que mes poings sont crispés sur la table, mes ongles enfoncés dans mes paumes.

— Oui, ça va, dis-je d’un ton froid et distant sans même m’en rendre compte.

Elle arque un sourcil et me fixe, sceptique.

— Menteuse.

Je détourne les yeux, agacée.

— J’ai dit que ça va, Rose.

Elle ne répond pas tout de suite, puis se penche vers moi et murmure, plus sérieusement cette fois :

— Si c’est un mauvais souvenir, tu peux me le dire, tu sais ?

Je serre les dents. Elle est perspicace, trop perspicace. Mais je ne peux pas lui en parler. Pas maintenant. Pas ici.

— C’est juste une migraine, lâchai-je pour couper court à la conversation.

Elle n’a pas l’air convaincue, mais elle n’insiste pas.

— Hm. Si tu le dis…

Elle se redresse et croise les bras, le regard toujours posé sur moi comme si elle essayait de me décrypter.

M. Falcon poursuit son cours, mais moi, je suis ailleurs.

Mon passé est un fantôme qui refuse de me laisser en paix.

Le bruit des conversations s’éteint peu à peu alors que M. Falcon s’appuie contre son bureau et balaie l’amphithéâtre du regard.

Il allume un projecteur, affichant un organigramme complexe montrant des connexions entre différentes organisations criminelles chinoises.

— Quelqu’un peut me dire quelles sont les origines des Triades ?

Un silence s’installe dans la salle. Je sens les regards fuyants des étudiants qui évitent de se faire interroger. Puis, sans même y réfléchir, je prends la parole d’une voix posée :

— Les Triades trouvent leurs origines dans les sociétés secrètes chinoises du XVIIe siècle, sous la dynastie Qing. À l’origine, elles étaient des groupes de résistance contre le gouvernement mandchou, mais avec le temps, elles ont évolué en organisations criminelles et se sont étendues bien au-delà de la Chine continentale.

M. Falcon me jette un regard approbateur.

— Exact. Elles ont prospéré et se sont implantées dans plusieurs régions du monde, notamment Hong Kong, Macao, Taïwan… et bien sûr, ici, à New York.

Il clique sur une nouvelle diapositive, où s’affichent des articles de presse relatant des opérations criminelles menées par des Triades dans la ville.

— Quelles sont leurs principales activités criminelles à New York ?

Je ne prends même pas le temps de réfléchir avant de répondre :

— Trafic de drogue, contrebande, prostitution, blanchiment d’argent, racket… Elles contrôlent aussi des réseaux de jeux clandestins, surtout dans Chinatown.

Un murmure parcourt l’amphithéâtre. Je sens des regards se tourner vers moi, certains intrigués, d’autres méfiants.

À côté de moi, Rose arque un sourcil et me fixe d’un air perplexe.

M. Falcon, lui, esquisse un léger sourire.

— Impressionnant. Vous avez bien appris votre cours.

Je soutiens son regard sans ciller, bien que je sache pertinemment que ce n’est pas grâce à ses cours que je connais tout ça.

Rose continue de me fixer, visiblement troublée. Après quelques secondes, elle se penche vers moi et chuchote :

— D’accord, comment tu sais tout ça ?

Je détourne à peine les yeux de l’écran en haussant les épaules.

— J’ai révisé.

Elle fronce les sourcils, peu convaincue, mais ne rajoute rien.

— Pouvez-vous me citer quelques Triades influentes opérant à New York ? demande M. Falcon.

Je prends une brève inspiration.

— La Sun Yee On et la 14K sont les plus puissantes. Il y a aussi la Wo Hop To et les Fukienese Flying Dragons, plus récentes mais très agressives.

Le professeur acquiesce.

— Très bien. Ces groupes ne fonctionnent pas de la même manière que la mafia italienne. Quelqu’un peut-il m’expliquer leur hiérarchie ?

Une autre élève tente de répondre, mais hésite.

— Elles ont une structure plus décentralisée, dis-je à sa place. Contrairement à la mafia italienne qui repose sur une pyramide avec un parrain au sommet, les Triades utilisent un système de numérotation. Le 489 est le chef, le “Dragon Head”. Les 438 sont ses lieutenants, les 432 sont les stratèges, et les exécutants sont appelés les 49.

M. Falcon croise les bras et m’observe un instant avant de lâcher :

— Vous êtes bien informée, Veronica.

Je lui adresse un sourire en coin.

— J’ai une bonne mémoire.

Un demi-mensonge.

Le cours continue, mais mon esprit s’éloigne. Ce n’est pas dans un livre que j’ai appris tout ça. Je connais ce monde bien mieux que je ne le devrais.

Et Rose, elle, n’a pas cessé de me regarder du coin de l’œil, comme si elle savait que j’avais menti.

14h00, Fordham University

Après la pause du midi Rose et moi nous nous dirigions vers notre prochain cours , sciences criminologiques. Sa concerne moins sur le théorique mais un peu quand même , psychologie criminelle ,Analyse de scène de crime ,méthode d’enquête et criminalistique.

Des cours plus intéressant , surtout la psychologie, comment les tueurs réfléchissent , les mafieux , comment je réfléchis moi? C’est une question que je me pose. Pourquoi je réfléchis comme ça ? Pourquoi l’action me manque tant?

Je balaye ces questions en arrivant devant la porte de l’amphithéâtre D107, une feuille blanche attira mon attention, il était écrit dessus :

« Bonjour, je ne serai pas présent aujourd’hui. Nos cours seront rattrapés sur votre emploi du temps. Désolé de la gêne occasionnée. 

Bonne journée à vous.

Cordialement,

Mr.Iiyama »

Rose souffla et rétorqua :

-Nan mais la grosse blague , c’est lui qui est absent et nous on va devoir rattraper son cours sur notre emploi du temps ? C’est pas comme si on finissait tout les jours à 18h00.

-Oui , je suis d’accord avec toi Rose , je sais même pas comment il va pouvoir caser son cours de merde.

-Eh, Vero qui parle mal?Elle a dit un gros mot là ? T’es sur ta pas de fièvre ?

j’explose de rire à son exagération.Mais Rose reprit la parole :

-Mais ça veut dire qu’on a notre après midi ?Sa c’est cool tu vois Vero.

-Effectivement, allez journée entre fille! On va faire du shopping.

Rose cria d’excitation , tout le monde autour nous jaugea du regard. Bande de jaloux.

19h00, Appartement à New York 

Après des heures de shopping, Rose avait décidé que je devais la relooker, l’aider à choisir des tenues pour adopter un style aussi “classy” que moi. Nous étions dans mon appartement, assises au milieu d’un chaos de vêtements, à assembler différentes pièces pour créer des tenues harmonieuses.

— Attends, t’es sûre que ça va ensemble ? demanda-t-elle en plissant les yeux devant l’un des ensembles que je venais de composer.

Je levai un sourcil, faussement outrée.

— Tu oses douter des capacités de Madame Classy, Rose ?

Elle rit en levant les mains en signe de reddition.

— Jamais ! Tu t’habilles trop bien, franchement, tu pourrais presque être une marraine de la mafia ou la patronne d’une grosse entreprise.

Sa remarque me fit sourire. Un rire m’échappa malgré moi.

Si elle savait…

Après une bonne dizaine de minutes à tout organiser, Rose rangea soigneusement les tenues dans différents sacs. Elle semblait satisfaite, un sourire fier aux lèvres.

— Bon, Vero, on fait quoi ce soir ? Je dors ici ou tu veux venir dormir chez moi ? T’es jamais venue, et je veux pas que tu crois que je squatte chez toi non plus.

Je lui lançai un regard attendri.

— Mais non, t’inquiète pas, ça ne me dérange pas du tout que tu restes ici. Au contraire, ça comble un peu le vide dans cet appartement… Mais désolée, mon cœur, ce soir, j’ai quelque chose à faire.

Rose fronça immédiatement les sourcils, l’air suspicieux.

— Hein ?! Mais tu dois faire quoi ? Tu sors sans moi maintenant ?

Je soupirai en baissant les yeux, tentant de trouver les bons mots pour éviter une dispute.

— Ce n’est pas ça, Rose… Juan m’a demandé de faire un truc, rien de bien méchant, t’inquiète pas.

Son expression changea aussitôt. Son regard s’assombrit et son ton devint plus sérieux.

— Si Juan te demande quelque chose, c’est forcément méchant, Xiǎo Zhēn. Tu le sais aussi bien que moi. Je veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit. Je te fais confiance, mais si jamais t’as le moindre problème, tu m’appelles, et je débarque avec les garçons et leurs gros bras, plaisanta-t-elle, mi-sérieuse, mi-inquiète.

Un sourire attendri se dessina sur mes lèvres.

— D’accord, promis Rose, je t’appellerai…

Mais son regard insistant me fit comprendre qu’elle n’était pas rassurée.

— Tu veux toujours pas me dire ce que tu dois faire pour lui, c’est ça ?

J’hésitai une seconde, avant de secouer doucement la tête.

— Non, désolée Rose, je peux pas.

Elle se redressa légèrement, croisant les bras, clairement vexée.

— Bien sûr que tu peux pas… souffla-t-elle, piquée au vif.

Elle détourna le regard, attrapant son téléphone d’un geste sec.

— D’accord, très bien. J’appelle Jingwei pour qu’il vienne me chercher.

Je déglutis difficilement. Son ton était glacial, et je savais que je venais de la blesser. Mais je n’avais pas le choix. Je faisais tout ça pour la protéger.

Et un jour, peut-être, elle comprendrait pourquoi.

Un dizaine de minutes plus tard,19h00, Appartement à New York

Rose n’a pas prononcé un mot depuis notre discussion tout à l’heure. Elle doit être vraiment vexée. J’hésite à lui parler, mais une sonnerie retentit, me coupant dans mon élan.

Je vais ouvrir, pensant voir Jingwei, mais ce n’est pas lui.

Devon.

Il est là, devant moi, comme si de rien n’était.

Mon cœur rate un battement. Je le contemple, figé. Il m’avait manqué, au fond, mais la haine prend vite le dessus sur la nostalgie.

Il prend la parole en italien, sa voix grave et hésitante.

Ascolta, Ri-Veronica... Écoute, Veronica, je suis désolé d’être parti comme ça. Ce n’était pas que du sexe entre nous, tu le sais. Cela fait des semaines que je réfléchis à comment me faire pardonner. Ti prego, je t’en prie, pardonne-moi. Je t’ai abandonnée ici, toute seule, dans une ville que tu ne connaissais pas… Je t’ai laissée seule et je m’en veux.

Son regard est suppliant.

Mais tout ce que je vois, c’est la trahison.

Devon, tu ne peux pas revenir ici comme si de rien n’était ! m’exclamai-je, la voix tremblante de rage. Comme tu l’as dit, tu m’as abandonnée. Pour quoi ? Pour ton image ? Pour tes clients ? Pour ton business qui était plus important que moi ?! Alors casse-toi. Je ne veux plus jamais rien avoir à faire avec un type comme toi.

Ma voix est froide, tranchante.

Il s’approche, doucement, comme s’il avait peur que je me brise sous sa main.

Rita...

— Non, ferme-la. Ne prononce même pas mon prénom.

Mais il ne me laisse pas finir. D’un geste rapide, il m’attrape par la taille et m’embrasse avec une force désespérée.

Je sens ses lèvres contre les miennes, ce goût amer de souvenirs que j’avais tenté d’enterrer.

Je le repousse violemment, le souffle court, le regard brûlant de colère.

Ma main se lève instinctivement pour lui mettre une gifle, mais un toussotement me coupe dans mon élan.

— Je peux savoir c’est qui, lui, Vero ? demande Rose en croisant les bras, un sourcil levé. Tu ne m’en as jamais parlé.

Je ravale ma rage et détourne les yeux.

— Parce qu’il n’y a rien à dire sur lui. C’est juste un connard.

Devon esquisse un sourire amusé.

— Déjà, au lieu de m’insulter, cara, tu pourrais nous présenter, non ? Devon, enchanté. Son meilleur coup, son meilleur ami, plaisante-t-il avec arrogance.

Je roule des yeux alors que Rose esquisse un sourire en coin.

— Rose, enchantée. Si Veronica dit que tu es un connard, c’est que tu en es un. Pourquoi vous parliez italien, au juste ?

Merde.

— Oh… euh… c’est un jeu de rôle entre nous, tu sais, pour… pimenter un peu, mentis-je avec maladresse.

Je regrette immédiatement mes paroles.

Rose écarquille les yeux avant d’éclater de rire.

— Putain, Vero, je savais que t’étais une petite coquine avec les hommes, au-delà de tes tenues classy !

Vraiment une coquine, effectivement, renchérit Devon avec un sourire en coin.

— Allez, venez au salon, vous allez tout me raconter !

Elle ne me laisse même pas protester, refermant la porte derrière Devon avant de nous prendre par la main pour nous entraîner vers le canapé.

— Non mais Rose ! Je ne vais pas te raconter mes ébats comme ça !

— Ok, j’avoue, devant lui, ce serait étrange. Mais tu me raconteras tout ce soir ! Après ce que tu dois faire pour Juan, je t’enverrai l’adresse de chez moi, et t’as intérêt à venir.

Je serre la mâchoire, mais Devon capte immédiatement l’information.

Son expression change du tout au tout.

— Ce que tu dois faire pour Juan ?! Ri-Veronica, me dis pas que tu travailles pour ce fils de pute ?!

Sa voix est inquiète, mais son regard est empli d’une colère que je ne lui avais jamais vue.

Rose blêmit et recule d’un pas.

— Oups… Bon, je crois que je vais vous laisser parler, moi… dit-elle d’un ton coupable avant de s’éclipser à l’étage.

Et là, Devon me fixe, les poings serrés, prêt à exploser.

La tension était palpable. L'air semblait chargé d'électricité statique, prêt à exploser à la moindre étincelle.

Devon me fixait, les yeux brûlants d’une colère que je ne lui avais jamais vue. Ses poings étaient serrés, ses mâchoires crispées.

— Tu travailles pour Juan ?! siffla-t-il entre ses dents.

Je soutins son regard sans ciller, la rage flambant dans mon ventre.

— Et alors ?! Je fais ce que je veux, Devon !

No, cazzo! Non, bordel ! hurla-t-il, sa voix résonnant contre les murs de mon appartement.

Il s’approcha brusquement, me dominant de toute sa hauteur.

Sei pazza?! T'es complètement folle, putain ! Juan, c’est un malade ! Tu crois que je vais rester là, les bras croisés, pendant que tu te mets en danger ?

Je haussai un sourcil, croisant les bras contre ma poitrine.

— Ah ouais ? Et depuis quand tu décides de ce que je fais de ma vie ?

Da quando ti amo, merda! Depuis que je t’aime, bordel !

Un rire sarcastique m’échappa.

— Tu m’aimes ?! Vraiment ?! Je croyais que ton business était la seule chose qui comptait pour toi. Que je n’étais qu’un jeu, une distraction entre deux deals bien juteux.

Il passa une main dans ses cheveux, agacé.

Non è vero! C’est faux, putain ! J’ai merdé, ok ? Mais ça n’a rien à voir avec ce connard de Juan !

Je reculai d’un pas, serrant les poings.

— Si t’avais été là au lieu de disparaître, j’aurais peut-être pas eu besoin de lui !

Ses yeux se plissèrent, un rictus amer déformant ses traits.

— Ah, donc maintenant c’est de ma faute si t’as décidé de bosser pour ce fils de pute ?!

— Putain mais ferme-la, Devon ! Je suis plus une gamine, je sais ce que je fais !

— Non, Veronica, tu sais pas ce que tu fais ! Juan, il va t’utiliser, te bouffer, et quand il n’aura plus besoin de toi, il te jettera comme une merde ! Tu crois qu’il t’a prise sous son aile par gentillesse ?

— Et toi alors ?! Je peux en dire autant de toi, non ?!

Son regard s'assombrit.

Non osare. N’ose même pas…

Perché no? Pourquoi pas ? Ça te dérange d’entendre la vérité ?!

— Putain, Veronica ! Je te reconnais plus ! Cazzo!

Je reculai à peine, défiant son regard de glace.

— T’as pas ton mot à dire sur mes choix !

Come no?! Bien sûr que si ! Tu crois que je vais te laisser tomber là-dedans sans rien faire ?

— Devon, tu ne peux pas me sauver !

Porca miseria, Veronica! Putain de merde, t’es stupide ou quoi ?!

J’explosai à mon tour, le poussant violemment.

Vaffanculo! Va te faire foutre, Devon !

Il revint aussitôt vers moi, son torse effleurant presque le mien, son regard incandescent d’une rage contenue.

Di' ancora. Redis ça encore une fois…

VAFFANCULO!

Et je levai le poing.

Je ne réfléchis pas.

Ma main s’écrasa contre sa joue avec toute la force de ma colère.

Il tituba légèrement sur le côté, ses yeux s’écarquillant sous le choc. Il se redressa lentement, sa langue passant sur sa lèvre inférieure, y récupérant un mince filet de sang.

Il allait répondre, mais un toussotement nous arrêta net.

Je me retournai, encore haletante, et tombai nez à nez avec Jun, Jingwei, Tyler et Zhihao, tous figés dans l'entrée du salon, un mélange d’inquiétude et de malaise sur leurs visages.

— Euh… on peut savoir c’est quoi ce bordel ? demanda Jun en arquant un sourcil.

Jingwei regarda Devon, puis moi, puis à nouveau Devon.

— Attends… Veronica, c’est qui ce mec ?

Devon me lança un regard amusé malgré la situation, avant de passer sa langue sur sa lèvre ensanglantée.

— Tu ne leur a rien dit, hein ?

Tyler croisa les bras, jetant un regard suspicieux à Devon.

— Putain… Veronica, c’est qui ce type ?

— Personne d’important, grognai-je.

— Ouais, bien sûr, rit ironiquement Zhihao. T’as un inconnu dans ton appart, il saigne et t’as du sang sur la main, mais c’est "personne d’important" ?

Jun fixa Devon avec méfiance.

— T’es qui, mec ?

Devon s’essuya la lèvre d’un revers de main et lança avec un sourire provocateur :

— Moi ? Juste un fantôme du passé de Veronica.

— Un fantôme qui saigne ? ironisa Jingwei.

— Un fantôme qui ferait bien de dégager, grognai-je.

— Oh, maintenant tu veux que je dégage ? rétorqua Devon, sarcastique.

Jingwei s’approcha légèrement, les mains dans les poches, observant Devon comme s’il essayait de deviner qui il était.

— C’est ton ex ?

Tyler étouffa un rire.

— Vu la tension sexuelle dans la pièce, c’est clairement plus compliqué qu’un simple "ex".

Zhihao soupira, exaspéré.

— Sérieusement, Veronica? Encore un drama ?

Je serrai les dents, sentant la colère grimper à nouveau.

— Occupez-vous de vos affaires !

— Non, pas cette fois, coupa Jun. Ce mec débarque de nulle part, il se bat avec toi?!

— Elle bosse pour Juan, balança Devon froidement.

Un silence tendu s’abattit sur la pièce.

Jun,Jingwei, Tyler et Zhihao me fixaient avec incrédulité.

— Attends, QUOI ?! explosa Tyler.

— Tu déconnes, Veronica, j’espère ?! siffla Jingwei.

— T’es tombée sur la tête ou quoi ?! lâcha Zhihao.

Devon secoua la tête et me regarda avec un mélange de rage et de déception.

— Tu vois ? Même eux trouvent que c’est une putain de mauvaise idée.

Je soufflai, agacée, et croisai les bras.

— Je fais ce que je veux.

Devon s’avança d’un pas, plongeant son regard dans le mien.

— Pas cette fois, Veronica.

Et je savais qu’il n’allait pas lâcher l’affaire.

Un silence lourd s'installa dans la pièce. Personne ne bougeait, chacun jaugeant l'autre du regard. Devon respirait encore fort, la colère pulsant sous sa peau, tandis que Jun, Jingwei, Tyler et Zhihao gardaient leurs regards méfiants braqués sur lui.

Je passai une main sur mon visage, fatiguée de toute cette merde.

— C’est bon, soufflai-je finalement. On se calme.

Personne ne parla, mais la tension retomba légèrement. Devon détourna les yeux et recula d’un pas, croisant les bras, tandis que Jun et les autres échangeaient des regards silencieux.

Je pris une profonde inspiration avant de lâcher :

— Rose est à l’étage. Allez la chercher et vous vous cassez d’ici.

Tyler plissa les yeux.

— Vous?

— Oui. TOUS. J’ai besoin d’être seule.

Devon ouvrit la bouche pour protester, mais un seul regard de ma part le fit taire.

— Va la chercher, répétai-je plus fermement.

Jingwei hocha la tête et se dirigea vers l’escalier, suivi de Zhihao. Jun et Tyler restèrent un instant de plus, comme s’ils hésitaient à me laisser seule avec Devon, mais je leur fis signe de partir.

Devon me regarda un instant, son regard encore brûlant de tout ce qui venait de se passer.

— Veronica…

— Devon, pas maintenant.

Un silence. Il finit par hocher lentement la tête.

— Très bien.

Je tournai la tête au moment où Jingwei et Zhihao redescendaient avec Rose, qui fronçait les sourcils, clairement curieuse de ce qu’il s’était passé.

— Allez, tout le monde dehors, ordonnai-je en ouvrant la porte.

Sans un mot de plus, ils sortirent un à un. Juste avant de partir, Devon s’arrêta devant moi et murmura :

— Cette conversation n’est pas terminée.

Puis il sortit.

Je fermai la porte derrière eux, laissai échapper un long soupir… et m’écroulai sur le canapé, la tête entre les mains.

Putain de soirée.

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