Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
Vitalevskaya
Share the book

Chapitre 7

Le lendemain,07h00, Appartement à New York

RITA

Après m’être douchée et maquillée, je me dirige vers ma garde-robe pour choisir ma tenue. J’opte pour un cardigan bordeaux ajusté, à la fois élégant et sobre. Pour l’accompagner, je choisis un pantalon de tailleur noir à coupe droite, impeccablement pressé, qui allonge ma silhouette.

Pour harmoniser l’ensemble, je chausse des escarpins vernis bordeaux à bouts pointus, qui apportent une note audacieuse à ma tenue. Afin de compléter le look avec quelques accessoires, je porte une montre fine en or au poignet, discrète mais raffinée, et un collier délicat en or orné d’une petite croix qui pend élégamment à mon cou.

Enfin, pour me protéger du froid glacial de New York en ce mois de décembre, j’enfile un trench noir long, cintré à la taille, dont le tissu lourd et structuré tombe parfaitement sur mes épaules.

Tout est prêt. Je reprends les cours ce mois-ci, en plein hiver, et je serai "la petite nouvelle". J’espère vraiment passer inaperçue, même si je doute que ce soit possible dans cette tenue à la fois chic et soignée.

Je sors de mon appartement, prenant soin de vérifier que tout est en ordre avant d'activer l'alarme de sécurité. Le petit bip sonore confirme que mon appartement est désormais protégé. Je jette un dernier coup d'œil derrière moi, puis referme la porte d’entrée.

Dans le couloir silencieux, mes pas résonnent légèrement sur le sol en marbre. J’atteins l’ascenseur et presse le bouton d’appel. Les portes métalliques s’ouvrent dans un léger chuintement. En entrant, je respire profondément, comme pour me préparer à la journée qui m’attend.

Une fois à l’intérieur, mon doigt appuie sur le bouton marqué d’un "P", celui qui désigne le parking souterrain. Pendant la descente, le murmure mécanique de l’ascenseur emplit l’espace exigu, m’offrant un instant de calme. Mes pensées vagabondent. Je me demande comment cette journée à l’université va se dérouler, qui je vais rencontrer, et surtout si je vais réussir à rester aussi discrète que je le souhaite.

Lorsque les portes s’ouvrent enfin sur le parking, une vague de fraîcheur me surprend. L’éclairage tamisé des néons se reflète sur les carrosseries soigneusement rangées, donnant une atmosphère presque irréelle à cet espace. Ma voiture m’attend là, élégante et imposante, parfaitement alignée parmi les autres véhicules.

Je m’approche de ma BMW M5 2024, noire matte, et admire un instant sa silhouette élancée et ses lignes puissantes. Glissant ma main dans mon sac, je récupère la clé digitale. Un léger clic suivi du clignotement des feux m’indiquent que la voiture est prête.

Je prends place au volant, l’odeur du cuir neuf m’enveloppe instantanément. Je ferme la portière avec un soupir, et un silence feutré s’installe dans l’habitacle, coupant totalement le bruit du monde extérieur. Je pose les mains sur le volant, appréciant un instant la sensation rassurante qu’il procure.

Après avoir démarré, le ronronnement du moteur emplit doucement l’espace, une mélodie familière et apaisante. Je sors lentement du parking, les pneus glissant sans bruit sur le sol bétonné. Une fois à l’air libre, la lumière du jour inonde l’environnement, contrastant avec l’obscurité artificielle du sous-sol.

Je prends la route en direction de mon université, Fordham University, située au cœur de New York. La ville est déjà bien éveillée : des taxis jaunes filent à vive allure, les passants se pressent sur les trottoirs, et les klaxons résonnent dans un joyeux désordre. Malgré cette agitation, je ressens une étrange sérénité, comme si la coque de ma voiture me protégeait temporairement de l’agitation extérieure.

En roulant, je laisse mon esprit dériver sur ce qui m’attend : les cours, les professeurs, les autres étudiants. J’ai toujours ce mélange d’excitation et de nervosité. Aujourd’hui, c’est une nouvelle étape, un nouveau chapitre.

45min plus tard ,8h00, Fordham University

En arrivant devant Fordham University, je me gara dans le parking de cette université située au cœur de New York, le contraste entre la frénésie de la ville et la solennité des lieux est saisissant. L'entrée principale est une arche imposante en pierre calcaire, ornée de motifs néo-gothiques, avec le nom de l’université gravé en lettres élégantes juste au-dessus. Deux majestueux piliers flanquent le portail, chacun surmonté de lanternes en fer forgé qui diffusent une lumière douce à la tombée de la nuit.

De part et d'autre de l'allée centrale, bordée de chênes robustes et de bancs en bois sculptés, s'élèvent les bâtiments principaux. La façade du bâtiment principal, surnommée Keating Hall, est un chef-d'œuvre architectural. Elle s’élance fièrement avec sa tour centrale, ses fenêtres en ogives et ses détails finement sculptés rappelant les grandes universités européennes. Le contraste entre la pierre gris clair et les volets sombres des fenêtres donne une allure intemporelle et austère, idéale pour un lieu de savoir.

Le campus lui-même est un havre de paix dans le tumulte de la ville. Les pelouses impeccablement entretenues, ponctuées de parterres de fleurs en saison, créent une atmosphère sereine. De petites allées pavées serpentent entre les bâtiments, reliant la bibliothèque, la chapelle gothique et les salles de cours modernes, qui se mêlent harmonieusement à l'architecture historique.

Devant l'entrée principale, une statue imposante d’un ancien recteur de l’université veille sur les visiteurs, le regard grave et solennel. Elle semble rappeler à tous l’importance du savoir et de la discipline, des valeurs profondément enracinées dans cette institution.

En hiver, comme en ce mois de décembre où Rita arrive, la scène est transformée : les arbres sont dépouillés, le vent glacial fait danser quelques feuilles mortes sur les pavés, et les premiers flocons de neige viennent doucement s’accumuler sur les rebords des fenêtres en pierre.

Cet endroit me rappelle tellement les moments où maman et moi on allait à l'Église…

Flashback

La douce lumière des vitraux baignait l’église d’une lumière multicolore, peignant le sol de nuances de bleu, rouge et or. L’air était empli d’un silence apaisant, juste troublé par le murmure d’une prière lointaine et la lueur vacillante des bougies. J’étais alors âgée de dix ans, et je tenais la main de ma mère avec une ferveur enfantine. Je portais une robe blanche en dentelle, choisie par ma mère ce matin-là. Mes cheveux blonds brillaient comme un halo sous la lumière diffuse.

Ma mère, élégante dans une robe bleu clair qui effleurait ses chevilles, avait toujours cette aura de calme et de grâce. Ses longs cheveux sombres étaient ramassés en une tresse délicate qui tombait sur son épaule. Elle portait une fine croix en or, suspendue autour de son cou, qui semblait capter et refléter chaque éclat de lumière.

Nous nous étions assises sur l’un des bancs de bois de la nef, tout près de l’autel. Ma mère avait glissé un bras protecteur autour de moi, rapprochant nos visages. Elle me murmurait des mots doux comme une berceuse.

- Ma chérie, tu sais pourquoi cet endroit est si spécial ?  me demanda-t-elle doucement, en désignant les vitraux scintillants.

Je secouais la tête, curieuse mais un peu intimidée par la grandeur de l’église.

-Parce que c’est ici que tu peux toujours parler à Dieu, lui confier tes peurs, tes joies, tout ce que tu as sur le cœur. Il est comme un ami qui ne te quitte jamais, même quand le monde te semble dur ou effrayant. 

Elle posa une main chaude sur la petite croix que je portais moi aussi autour de mon cou, un cadeau offert à mon baptême.

- Et cette croix, elle te rappelle que tu n’es jamais seule. Peu importe où tu iras dans ta vie, il y a toujours une lumière qui veille sur toi. 

Les mots de ma mère étaient empreints d’une douceur presque surnaturelle. Je levai les yeux vers elle, fascinée par cette sérénité qu’elle semblait porter en elle, comme un bouclier contre tout ce qui pouvait être cruel dans le monde.

- Maman, est-ce que toi aussi tu lui parles ? À Dieu ? demandai-je d’une voix timide.

Un sourire éclaira le visage de ma mère, et elle hocha doucement la tête.

-Tous les jours, mon amour. Je lui demande de veiller sur toi, de te donner la force et la lumière dont tu auras besoin, même quand je ne serai pas là. 

Ces derniers mots avaient fait naître un nœud inexplicable dans ma gorge, bien que je fusse trop jeune pour comprendre la profondeur de leur signification.

Ma mère se leva doucement et prit ma main pour m’amener à l’autel. Les bougies y formaient une lueur dansante qui semblait presque vivante. Nous nous agenouillâmes côte à côte sur le coussin de velours, et elle me fit signe de joindre mes mains.

D’une voix douce, nous commençâmes à réciter une prière ensemble, nos mots s’entremêlant comme une mélodie.

-Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne... 

La voix de ma mère était pleine d’assurance, douce mais forte, une force que je ressentais jusque dans mon cœur. Ma propre voix, encore tremblante, tentait de suivre ce rythme apaisant.

-... Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés... 

Un instant, j’ouvris les yeux et la regardai. Je la vis regarder le crucifix avec une intensité paisible, comme si elle portait dans ce moment toutes les douleurs du monde, mais aussi tout l’amour qu’elle avait à donner.

- ... Mais délivre-nous du mal. Amen. 

Nous avions terminé en murmurant ce dernier mot d’une seule voix. Je sentis la main de ma mère se poser doucement sur ma joue, comme pour sceller ce moment.

-Je t’aime, ma chérie. Souviens-toi toujours : peu importe ce qui arrive, garde cette lumière en toi. Elle te guidera, toujours. 

Ce jour-là, l’église n’avait pas été qu’un lieu de prière. C’était devenu, pour moi, le sanctuaire de la voix de ma mère, un refuge où je pourrais toujours revenir, même longtemps après que cette main douce aurait quitté la mienne.

Fin du Flashback…

Une sonnerie retentit, me tirant de mes pensées. Elle annonçait que les cours commençaient dans 10 minutes. Je sortis précipitamment de ma voiture, prenant soin de verrouiller les portes. Un panneau indiquant "Secrétariat" attira mon attention. Je m’y dirigeai en hâte, poussant la porte vitrée.

À l’intérieur, une femme se tenait derrière un comptoir, élégamment habillée dans un tailleur noir accompagné d’une jupe mi-longue qui tombait juste en dessous de ses genoux. Ses cheveux étaient coiffés en un chignon strict qui accentuait son allure professionnelle. Ses lunettes rectangulaires accentuaient son regard perçant, qui me scrutait avec un mélange d’interrogation et de neutralité.

-Bonjour, je suis Veronica Hayes. Je suis venue m’inscrire la semaine dernière, déclarai-je, un peu hésitante.

Elle resta un instant silencieuse, me dévisageant comme pour me jauger, avant de répondre :
-Ah oui, bonjour Veronica. Le directeur m’avait prévenue. Votre programme est en criminologie, c’est bien ça ?

-Oui, c’est bien ça, acquiesçai-je.

Elle se tourna vers un tiroir, fouilla quelques instants et posa un petit tas de documents sur le comptoir.


-Alors, voici votre emploi du temps, votre carte pour le self ainsi qu’une carte de l’université. Vos cours commencent dans l'amphithéâtre B104.

-D’accord, merci. Bonne journée à vous.

Elle me répondit d’un simple hochement de tête avant de replonger dans ses papiers. Je quittai le secrétariat, un peu déboussolée par l’immensité du campus. À l’abri dans un coin discret, je sortis le plan fourni et le parcourus rapidement.

Mon cours allait commencer dans deux minutes, et je me trouvais à l’opposé de l’amphithéâtre. Sans perdre une seconde, je me mis à marcher d’un pas rapide, presque en courant. À mon arrivée devant la porte de l’amphithéâtre B104, la sonnerie retentit.

L’angoisse me serra la gorge en constatant que plus personne n’était devant la porte. Inspirant profondément, je poussai la porte. Le brouhaha de la salle s’interrompit aussitôt. Tous les regards se tournèrent vers moi, y compris celui du professeur, un homme à l’air sérieux et aux lunettes cerclées d’argent.

Je m’approchai timidement de lui, consciente que mon arrivée tardive ne passait pas inaperçue.

-Bonjour, vous êtes ? demanda-t-il d’une voix grave mais calme.

-Bonjour, Veronica Hayes. Je suis nouvelle. Excusez-moi pour le retard, je récupérais mes papiers.

Son regard se radoucit légèrement.
-Oh, c’est vous la nouvelle. Pas de souci. Allez vous asseoir.

Soulagée, je m’installai à une place libre, posant mon sac sur la chaise voisine. Je sortis mon ordinateur portable, tâchant de me faire la plus discrète possible.

Le professeur Falcon s’éclaircit la gorge avant de commencer son cours.
-Messieurs et mesdames, aujourd’hui, nous allons parler de l’une des plus fascinantes organisations criminelles de l’histoire américaine : la Mafia Bonanno. Une famille ancrée dans la tradition, mais qui a su s’adapter aux exigences modernes du crime organisé.

Un léger rire m’échappa malgré moi. Ce nom, celui de ma propre famille, sonnait si étrangement ici, à New York, dans une salle de cours.

-Madame Hayes, y a-t-il quelque chose de drôle ? me demanda-t-il, interrompant son discours.

-Non, monsieur, excusez-moi, répondis-je, en tentant de garder mon sérieux.

Il continua son cours, tandis que je tentais de calmer le tumulte intérieur causé par ce souvenir qui me hantait. L’ombre de mon père semblait me suivre jusqu’ici.

-La Famille Bonanno est l'une des cinq familles qui ont dominé le paysage criminel de New York pendant près d'un siècle. Fondée par des immigrants siciliens au début des années 1900, leur ascension a été rapide. Ce qui les distinguait ? Leur loyauté indéfectible et leur attachement à un code d’honneur strict : l'Omertà, la loi du silence.

Il se tourna vers la classe, observant les réactions avant de poser une question directe :


-Saviez-vous que le quartier général de la famille, au début, était un simple café de Brooklyn ? Un lieu qui semblait anodin, mais où se décidaient des alliances, des règlements de comptes, et même des assassinats. Imaginez cela. Un café banal pour vous, mais pour eux, un empire.

Un frisson me parcourut. Ce récit, je le connaissais trop bien. Mon père m’avait contraint à apprendre l’histoire de notre lignée, comme un devoir sacré.

-Leur hiérarchie est fascinante. Le parrain, ou le “Boss”, règne en maître absolu. Sous lui, il y a le Sottocapo, son bras droit. Le Consigliere, un conseiller stratégique, est souvent le plus sage, celui qui tempère les décisions. Les Caporegime supervisent les soldats, et enfin, vous avez les soldats eux-mêmes, qui font le sale boulot.

Il marqua une pause, puis reprit avec une question qui piqua ma curiosité.
-Mais ce qui fait leur force, c’est le rituel d’initiation. Savez-vous ce qu’il implique ?

Un silence plana sur la salle, jusqu’à ce que je décide de répondre avec une assurance feinte :
-Le serment d’allégeance. Une image religieuse, souvent celle d’un saint, est brûlée dans la main du nouvel initié, symbolisant son appartenance éternelle à la famille. L’honneur avant tout. La famille avant tout.

Le professeur me regarda, visiblement surpris.
-Bien, très bien, madame Hayes. Au moins une qui a appris son cours.

Je ne l’avais pas appris. Je l’avais vécu.

Le cours continua, mais un claquement de porte brusque interrompit l’attention générale. Une jeune femme asiatique entra, vêtue d’un jean baggy bleu foncé et d’une chemise beige rayée noire, légèrement ouverte pour révéler un piercing au nombril. Son cou était orné d’un tatouage de roses à l'encre rouge qui descendait jusqu’à sa clavicule. Elle était d’une beauté saisissante.

-Rose Zhang, c’est quand que vous déciderez de venir à l’heure dans mon cours ? lança le professeur, visiblement irrité.

-Quand tu seras à la retraite, papy, répliqua-t-elle avec un sourire narquois.

Sa remarque me fit sourire malgré moi. Elle tourna la tête dans ma direction, son regard accrochant le mien. Elle me gratifia d’un sourire éclatant avant de se diriger vers la place libre à côté de moi.

-Coucou, beauté. Je peux m’asseoir à côté de toi, s’il te plaît ? demanda-t-elle sans gêne.

Le surnom me déstabilisa.
-Euh… oui, bien sûr, répondis-je en retirant mon sac, un sourire gêné sur le visage.

-Ah, mais non, sois pas gênée ! Je suis pas lesbienne, t’inquiète, dit-elle à voix haute, déclenchant quelques rires autour de nous.

-Madame Hayes, madame Zhang, si vous continuez à perturber le cours, c’est dehors ! gronda le professeur Falcon.

-Excuse-nous, papy, répondit Rose sans perdre son sourire, m’arrachant un éclat de rire discret.

Fin du cours, 12h00, Fordham University

-Putain, c’est une horreur, quatre heures de cours avec lui, lança Rose en poussant un soupir dramatique, tout en remettant son sac sur son épaule.

Je ris doucement, mais décidée à ne pas rester seule dans cette immense université, je pris mon courage à deux mains pour répondre.

-Non, franchement, je trouve que ça va pour l’instant. C’est… intéressant, dis-je, en mimant des guillemets avec mes doigts en insistant sur le mot intéressant.

Elle éclata de rire à mon geste, attirant les regards de quelques étudiants autour de nous.

-Ah non, mais je t’aime déjà trop, toi ! Je sens qu’on va être les meilleures amies du monde ! Mais d’ailleurs, c’est quoi ton nom ?

-Veronica Hayes. Et toi, Rose Zhang, je suppose ? répondis-je avec un sourire timide.

-Exactement ! Bon, viens, on va manger au resto du campus, pas loin. Le self, c’est une infection ici, je te le dis.

Sans attendre, elle attrapa mon poignet pour me guider à travers le campus, comme si nous étions déjà amies depuis toujours.

Fin du cours, 18h00, Fordham University

La journée entière s’était déroulée dans un tourbillon de rires et de discussions avec Rose. Elle avait cette capacité innée à faire tomber les barrières. Bien sûr, je n’avais pas raconté ma véritable histoire et m’étais contentée d’une version inventée de ma vie. Elle, en revanche, partageait sans filtre les moindres détails de la sienne, entre anecdotes hilarantes et confessions plus sérieuses.

Alors que nous quittions le campus, une idée me traversa l’esprit.

-Dis, Rose, ça te dirait de venir chez moi pour rattraper les cours que tu as ratés ? On pourrait aussi commander des sushis !

Son visage s’éclaira instantanément.
-Alors oui, carrément ! Putain, tu me connais déjà par cœur, toi, avec mon amour pour les sushis. Mais… problème, je n’ai pas de voiture.

-T’inquiète pas, j’ai ma voiture garée un peu plus loin. Et si ça te dit, je te déposerai chez toi après.

Elle tapa dans ses mains avec enthousiasme.
-Allez, c’est parti ! Une soirée entre BFF, je valide !

18h20, Parking de l’université

En arrivant devant ma voiture, je ne pus m’empêcher de sourire en voyant la réaction de Rose. Elle s’arrêta net, écarquillant les yeux.

-Attends, attends... C’est quoi ce bijou ?! Même les mecs que je me tape n’ont pas un truc pareil !

Sa remarque me fit éclater de rire.

-Je me la suis payée avec l’héritage familial, comme je te l’ai dit.

Elle sembla hésiter un instant, avant de secouer la tête avec un sourire.
-Ah oui, c’est vrai… Excuse-moi, j’avais oublié.

-T’excuse pas. Pour moi, mon père ne faisait pas vraiment partie de ma vie, alors cet héritage, c’est juste… un détail.

Je lui lançai un sourire rassurant pour clore le sujet. Elle hocha la tête avec une expression compatissante avant de contourner la voiture pour s’installer côté passager.

À peine assise, elle brancha son téléphone à l’Apple CarPlay, lançant une playlist R&B à fond. La voix suave de Bryson Tiller et son morceau Let ‘Em Know envahissent l’habitacle.

-Ah, mais ça, c’est ma chanson ! s’écria-t-elle, en bougeant la tête au rythme de la musique.

Je souris, amusée, avant de démarrer la voiture et de prendre la route vers mon appartement.

18h45, Appartement de Veronica, New York

Nous arrivâmes chez moi après avoir chanté à tue-tête tout le trajet. En entrant dans mon appartement, Rose laissa échapper un sifflement d’admiration.

-Wouah, c’est classe chez toi. C’est tout toi, simple mais élégant., déclara-t-elle, en s’avançant pour examiner les lieux.

-Merci. Installe-toi, je vais chercher de quoi boire. Tu veux quelque chose ?

-T’as du thé glacé ? Sinon, n’importe quoi, je ne suis pas difficile.

Je revins avec deux verres et un pack de thé glacé, que je posais sur la table basse. Pendant que Rose s'installe sur le canapé, je sortis mon ordinateur et mes notes de cours.

-Allez, c’est parti. On commence par quoi ? demandai-je en ouvrant mes documents.

-Euh... tu peux me résumer la partie sur les Bonanno ? Sérieux, ce prof, il parle trop. J’ai décroché dès qu’il a commencé à décrire leurs “codes d’honneur”.

Je ris légèrement avant de répondre :
-En gros, la famille Bonanno, c’est l’une des cinq grandes familles mafieuses de New York. Ils étaient super attachés à l’Omertà, la loi du silence, et leur hiérarchie était ultra structurée. Ils avaient un Boss, un Sottocapo, un Consigliere… Tu vois le délire ?

-Ouais, ouais, le truc classique des films de mafia. T’as pas trouvé ça un peu cliché, franchement ?

Je haussai les épaules, feignant l’indifférence.
-Disons que c’est un sujet intéressant… quand on est extérieur à ce monde.

Elle me lança un regard curieux, mais ne posa pas de questions.

-Bon, et sinon, c’est quoi leur truc de rituel d'initiation ? Le prof a parlé d’un truc chelou avec des images brûlées ?

-Ouais. Ils faisaient brûler l’image d’un saint dans la main de l’initié, et il devait prêter serment d’allégeance à la famille. Ça symbolisait son appartenance éternelle. Plutôt intense, hein ?

Rose secoua la tête, impressionnée.


- Ils étaient vraiment à fond, ces mecs-là. Bon, ça va, je vois un peu mieux. Et maintenant ? On commande les sushis ?

-Allez, c’est parti. T’as une envie particulière ?

-Tout, sauf les sushis aux avocats. Je déteste ça. Mais sinon, lâche-toi.

Je pris mon téléphone pour passer commande, tandis qu’elle se laissait tomber en arrière sur le canapé, les bras derrière la tête.

-Franchement, je sens qu’on va trop bien s’entendre, toi et moi. Tu sais quoi ? T’es ma nouvelle BFF officielle., déclara-t-elle avec un sourire éclatant.

Je ris doucement, un peu gênée, mais en même temps ravie d’avoir trouvé quelqu’un avec qui partager cette nouvelle étape de ma vie.

23h45, Appartement de Veronica, New York

Après plusieurs verres de vin, la conversation entre Rose et moi s’était transformée en un échange de rires incontrôlables et d’histoires de plus en plus absurdes.

-Non, mais écoute ça, balbutia Rose en riant si fort qu’elle en pleurait presque. Une fois, j’ai voulu impressionner un mec dans une salle de sport, et tu sais quoi ? Je suis tombée du tapis de course devant tout le monde. Mais genre… vol plané !

J'éclate de rire à mon tour, le vin rendant l’image encore plus hilarante dans ma tête.


-Attends, attends ! Une fois, je me suis retrouvée coincée dans une robe de soirée. Genre littéralement coincée. J’ai dû appeler une copine pour qu’elle vienne me découper la fermeture éclair avec des ciseaux.

Rose se tapait maintenant la cuisse en riant.


-Ah non, mais toi, t’es un bijou ! T’es ma meilleure découverte de cette année, je te jure.

Elle prit une longue gorgée de vin avant de poser son verre, soudainement plus sérieuse. Enfin, aussi sérieuse que pouvait l’être une Rose un peu trop pompette.

-Mais sérieux, Veronica, t’es trop bien. Je suis contente qu’on se soit rencontrées. J’ai l’impression qu’on se connaît depuis toujours.

Je souris, touchée, même si ma tête commençait à tourner.


-Moi aussi, Rose. T’es… un rayon de soleil. Mais là, je crois qu’on a un peu trop bu. Tu te sens encore capable de rentrer ?

Rose hocha la tête, avant de secouer vigoureusement sa main.
-Oh non, non, non. Hors de question que tu conduises. Mon frère va me tuer si je fais ça. Attends… je vais l’appeler.

Elle attrapa son téléphone et, après avoir lutté un moment pour déverrouiller l’écran, appela son grand frère.

Une dizaine de minutes plus tard, un coup retentit à la porte. Rose, qui était en train d’essayer de faire un équilibre sur une chaise (et de lamentablement échouer), éclata de rire en criant :


-C’est lui ! C’est mon frère ! Attends, tu vas voir, il est tellement sérieux tout le temps. Genre vraiment chiant parfois. Mais il est gentil !

Je me levai en titubant légèrement et ouvrit la porte. Là, devant moi, se tenait un homme grand, imposant, avec un regard perçant qui semblait immédiatement analyser tout ce qu’il voyait. Il portait un blouson en cuir noir et avait une expression neutre, mais ses yeux sombres se posèrent rapidement sur moi.Jun Zhang est un homme qui dégage une impression de puissance et de mystère dès le premier regard. Lorsqu'il se tient devant la porte, on ne peut s'empêcher de remarquer sa silhouette imposante. À 1m95, il dépasse la plupart des gens, et sa stature musclée renforce cette image de force tranquille. Son visage est sévère, mais sa présence est hypnotisante. Ses cheveux noirs sont coiffés simplement, tombant légèrement sur son front, et ses yeux noirs et bridés fixent avec une intensité presque analytique. Ils semblent lire les gens en un instant, jaugeant tout ce qu'ils voient.

Il arbore une moustache délicatement taillée, juste au-dessus de ses lèvres rosées qui contrastent avec le reste de ses traits marqués. Il porte un blouson en cuir noir, une tenue qui complète son allure mystérieuse et charismatique, avec une touche de virilité subtile. Mais ce n’est pas tout. En relevant son bras gauche, on peut apercevoir un tatouage de dragon qui serpente le long de son avant-bras, identique aux miens, un lien silencieux entre nous.

Sous son œil droit, il porte une cicatrice, signe d’un passé tumultueux ou d’une expérience marquante, un détail qui ajoute encore à son côté énigmatique. Son visage, bien que dur, n’est pas sans tendresse, et ceux qui le connaissent savent qu’il peut se montrer doux lorsque la situation l’exige. Toutefois, son charisme et son respect des femmes trahissent une grande complexité de caractère : un homme fort, mais pas insensible. Ce mélange de douceur et de fermeté, de respect et de mystère, fait de lui une personnalité difficile à cerner, mais terriblement fascinante.

-Bonsoir. Je suis Jun, le frère de Rose., dit-il d’une voix calme mais ferme.

Il me dévisagea un instant, et je sentis une étrange tension s’installer. Son regard était intense, presque troublant, comme s’il essayait de lire à travers moi. Je répondis finalement, essayant de ne pas trop montrer que le vin me faisait encore tourner la tête.

-Bonsoir. Veronica Hayes. Euh… enchantée.

Il hocha légèrement la tête avant de détourner son regard pour se concentrer sur sa sœur.
-Rose, qu’est-ce que tu as encore fait ?

Rose, toujours à moitié pliée de rire sur sa chaise, leva une main comme si elle était à l’école.
-Rien ! Promis ! Juste un peu trop de vin… Mais Veronica, elle est trop géniale. Tu devrais la rencontrer quand t’es pas en mode grand frère grognon.

Jun soupira en secouant la tête, visiblement habitué aux frasques de sa sœur. Il s’approcha pour l’aider à se lever.

-Allez, on rentre. Dis au revoir à ton amie.

Rose se tourna vers moi, chancelante mais avec un grand sourire.
-Merci pour cette soirée, ma BFF. Sérieux, t’es trop cool. Jun, dis-lui qu’elle est cool, elle !

Jun releva les yeux vers moi, un léger sourire en coin.
-Elle a l’air… intéressante.

Je haussai un sourcil, intriguée par son choix de mot, mais je répondis avec un sourire poli.
-Merci. Et bonne chance avec elle.

Rose éclata de rire, et Jun l’attrapa doucement par le bras pour la diriger vers la porte. Mais avant de sortir, il se retourna une dernière fois, me lançant un regard que je ne réussis pas à interpréter.

-Bonne soirée, Veronica., dit-il simplement avant de disparaître dans le couloir avec Rose.

Une fois la porte refermée, je soufflai un bon coup, réalisant à quel point cette soirée avait été chaotique… et amusante. Mais ce qui me restait en tête, étrangement, ce n’était pas les rires de Rose. C’était ce regard intense que Jun m’avait lancé.

Comment this paragraph

Comment

No comment yet