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Vitalevskaya
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Chapitre 8

00h30, Villa des Zhang

JUN

Je venais de déposer Rose sur le canapé, encore à moitié dans les vapes après sa soirée arrosée avec sa nouvelle copine, Veronica Hayes. Mais quelque chose clochait. Qui était cette fille ? Pourquoi n’avions-nous reçu aucune information préalable sur son arrivée à New York ? Elle pourrait être innocente, bien sûr. Mais dans notre monde, personne n’était innocent. Et je refusais que ma sœur s’approche aussi rapidement d’une inconnue.

Dans le salon, mes meilleurs amis et frères d’armes, Zhihao, Tyler, et Jingwei, étaient déjà installés.

Zhihao, avec sa stature imposante et son crâne rasé, ressemblait à un homme qu’on ne voudrait pas croiser dans une ruelle sombre. Ses tatouages racontaient son passé tumultueux, marqué par des affrontements pour protéger notre famille, la Triade chinoise. Le tatouage en forme de faucheuse sur son crâne rasé indiquait les nombreuses fois où il avait frôlé la mort.

Tyler, plus discret, avait une aura de calme et de fiabilité. Ses longues tresses retombaient sur son visage, encadrant une expression sérieuse mais réservée. Son style décontracté cachait pourtant un esprit affûté, toujours prêt à agir.

Enfin, il y avait Jingwei, notre grand frère et la figure centrale de notre groupe. Sa carrure imposante et ses traits anguleux imposaient le respect, mais son regard fatigué trahissait des années de responsabilité et de sacrifices. Son costume noir impeccable, malgré l’heure tardive, montrait qu’il venait tout juste de terminer une mission pour notre père.

Quand je déposai Rose sur le canapé, tous les regards se tournèrent vers elle. La conversation entre Tyler et Zhihao s’interrompit, et Jingwei fut le premier à parler, sa voix froide coupant l’air.

-Rose, je peux savoir pourquoi tu es complètement bourrée ?

Rose, malgré son état, leva un bras faiblement et lâcha, un sourire idiot sur le visage :
-J’étais avec ma nouvelle meilleure copine. C’était super cool. Et avant que vous disiez quoi que ce soit, je n’arrêterai pas de lui parler.

Je croisai les bras et lâchai, agacé :
-Comme si t’avais le choix.

Elle allait protester, mais je coupai court.
-Zhihao, enquête sur sa nouvelle copine. Elle s’appelle Veronica Hayes. 

Rose, soudain plus alerte, se redressa à moitié et balança :
-Ah non ! Hors de question que vous enquêtez sur ma copine !

Jingwei, les yeux plissés, reprit d’une voix calme mais tranchante :
-Rose, ce n’est pas négociable. Vas-y, Zhihao. Dis-nous tout ce que tu trouves.

Zhihao se redressa sur le canapé, son visage grave mais concentré. Tous les regards dans la pièce étaient braqués sur lui, y compris celui de Rose, qui, malgré son état légèrement embrumé, semblait vaguement inquiète de ce qu’il allait dire. Jingwei et Tyler restaient silencieux, attentifs, tandis que Jun observait Zhihao d’un air interrogateur.

Il posa son téléphone sur la table basse devant lui et croisa les bras avant de prendre la parole :

-Veronica Hayes… Fille unique de Richard Hayes. Vous avez sûrement déjà entendu parler de lui, non ? Un des magnats de l’immobilier les plus puissants de la côte ouest. Le genre de gars qui transforme tout ce qu’il touche en or. Mais ce type, c’était pas juste un businessman, c’était un requin. Sans scrupules, exigeant, et connu pour ne pas laisser de place à l’erreur.

Zhihao marqua une pause, laissant ses mots flotter dans l’air quelques secondes.

-Elle a grandi dans cet univers-là. Richard n’était pas du genre à jouer au papa gâteau. Elle était son héritière, mais pas sa fille. Les écoles privées, les cours particuliers, les voyages dans le monde entier… tout pour faire d’elle une machine à réussir. Mais d’après ce que j’ai trouvé, leur relation était… compliquée. Pas d’amour, pas d’affection, juste des attentes. Toujours plus haut, toujours plus fort.

Il reprit son téléphone et fit défiler quelques notes avant de continuer :

-Son père est mort il y a deux ans. Crise cardiaque à 58 ans. Le gars a bossé jusqu’à crever, littéralement. Et devinez quoi ? Il n’a laissé derrière lui personne d’autre qu’elle. Pas de famille, pas d’héritier alternatif. Tout est allé à Veronica. Et quand je dis tout, je parle de milliards.

Rose, assise à côté de Jun sur le canapé, leva un sourcil, encore un peu sonnée par l’alcool mais suffisamment lucide pour s’exclamer :

-Milliards ? Avec un S ?

Zhihao hocha la tête, impassible.

-Ouais, des milliards. Mais voici le truc : elle n’en voulait pas. Elle a vendu presque toutes les entreprises de son père, sauf quelques investissements pour assurer ses revenus. Pas question de suivre ses traces. Au lieu de ça, elle a quitté la Californie pour New York, comme si elle voulait fuir tout ce que représentait son passé.

Tyler, jusque-là silencieux, plissa les yeux et demanda d’un ton sceptique :

-Et elle a décidé de faire quoi, alors ? Avec tout cet argent, elle pourrait se la couler douce sur une île privée.

Zhihao haussa les épaules, un léger sourire en coin.

-Elle s’est inscrite à Fordham University, en criminologie. Et d’après ce que j’ai compris, ce n’est pas pour la gloire ou un réseau prestigieux. Elle veut comprendre pourquoi certaines personnes choisissent de vivre en dehors des règles, pourquoi elles prennent des risques insensés. Peut-être qu’elle essaie de comprendre son propre père, qui sait.

Moi, qui avait écouté en silence jusqu’à maintenant, fronça légèrement les sourcils 

-Et elle habite à Skyline Heights Tower. Penthouse 50A. Une vraie tour d’ivoire, si vous voulez mon avis. Ultra-moderne, dominant tout Manhattan. Elle a de quoi vivre dans le luxe jusqu’à la fin de ses jours, mais d’après ce que j’ai trouvé, elle vit seule. Pas de famille, pas d’amis proches avant maintenant…

Il lança un regard appuyé à Rose, qui croisa les bras, visiblement agacée.

Un silence tendu s’installa dans la pièce, tandis que chacun digérait les implications. Une chose était claire : Veronica Hayes allait bientôt avoir beaucoup plus d’attention qu’elle ne l’aurait souhaité.

Zhihao parlait encore, continuant à exposer ses découvertes sur Veronica, quand soudain, il fronça les sourcils en regardant son téléphone. Son expression changea immédiatement, passant de la neutralité à une alarme visible. Il tapota frénétiquement l’écran, ses doigts courant sur l’appareil, puis il se redressa brusquement.

-Putain, attendez… Je crois qu’on est en train de me pirater mon téléphone ! s’écria-t-il, sa voix plus tendue que jamais. Chaque information est en train de disparaître, littéralement !

Il montra rapidement l’écran à Jun et aux autres : les fichiers qu’il avait accumulés, les notes, les captures d’écran, tout s’effaçait sous leurs yeux comme si quelqu’un tirait les ficelles en temps réel. Les icônes disparaissaient, les dossiers se vidaient, et une série de lignes de code défilait brièvement avant que l’écran ne s’éteigne complètement.

-Merde ! Qui peut faire ça ? demanda Jun en se levant, visiblement inquiet.

Zhihao passa une main nerveuse sur son crâne rasé.

-Ce n’est pas un amateur, ça c’est sûr ! Quelqu’un a eu accès à mes données à distance. Toutes les infos sur Veronica, sur son passé, sur ses finances… Tout a été supprimé ! Ils n’ont laissé aucune trace.

Tyler, qui observait la scène, se redressa également.

-Attends, tu veux dire qu’on t’a effacé tout ça pendant qu’on en parlait ? Ça veut dire qu’ils écoutent aussi ?

Zhihao hocha la tête, visiblement frustré.

-Probablement. Si quelqu’un est capable d’effacer mes données en temps réel, c’est qu’ils ont un niveau de sécurité et de technologie bien au-dessus du nôtre.

Rose, malgré son état légèrement éméché, semblait avoir compris la gravité de la situation. Elle s’appuya maladroitement sur Jun et demanda :

-Mais… pourquoi ils feraient ça ? Ça veut dire qu’elle… qu’elle est en danger ou quoi ?

Zhihao la fixa un instant, puis détourna le regard.

-Peut-être que ce n’est pas elle qui est en danger, mais nous. Quelqu’un ne veut pas qu’on creuse plus loin sur son passé.

Jingwei, jusque-là silencieux, se leva de son fauteuil, son regard froid et calculateur balayant la pièce.

-Peu importe qui c’est, on doit renforcer notre sécurité immédiatement. Et toi, Zhihao, continue à enquêter autrement. On ne peut pas laisser ce genre de choses nous surprendre.

Zhihao serra la mâchoire et hocha la tête.

-Je vais trouver qui a fait ça. Et croyez-moi, ils ne vont pas s’en tirer comme ça.

Jun posa une main sur l’épaule de Zhihao, son regard plus sombre que jamais.

-Fais vite. On ne peut pas se permettre de laisser cette Veronica ou quiconque d’autre représenter une menace.

Dans le silence tendu qui suivit, Rose regarda chacun d’eux tour à tour, troublée mais trop épuisée et éméchée pour vraiment intervenir. Tout ce qu’elle savait, c’est que la soirée venait de prendre une tournure bien plus inquiétante qu’elle ne l’avait imaginée.

-Putain,un message s’affiche.

Je me précipitai à ses côtés. L’écran de son téléphone affichait une série de lignes de code qui s'effaçait presque immédiatement. Puis, tout s’éteignit.

Un message apparut sur l’écran noir, écrit en lettres blanches :

“Ne cherchez pas, ou vous regretterez.”

Le silence retomba dans la pièce, lourd et oppressant. Jingwei se leva, son visage impassible, mais je pouvais voir la tension dans sa mâchoire.

-Renforcez la sécurité de la villa, ordonna-t-il. On ne prend aucun risque.

00h30, Au même moment, Appartement à New York

RITA

Je sentis une alerte clignoter sur mon écran d’ordinateur, un signal discret mais immanquable. Quelqu’un essayait de fouiller des informations sur moi. Enfin, pas vraiment sur moi, mais sur Veronica Hayes, l’identité que j’avait soigneusement fabriquée de toutes pièces.

Je laissai mes doigts courir sur le clavier, les lignes de code défilant à une vitesse vertigineuse.Mon idée avait été brillante , Veronica Hayes n’était qu’un fantôme, une femme à la vie fictive, mais tellement bien construite qu’elle résistait à toutes les analyses. Tout semblait réaliste dans son dossier : son passé, ses photos, ses relations… jusqu’à la tragédie qui lui donnait une certaine intouchabilité.

Ce qu’ils ignoraient, ces curieux qui fouillaient ma vie numérique, c’est que Veronica Hayes était officiellement morte. Juan avait inscrit dans son dossier qu’elle s’était suicidée peu après la mort de son père, Richard Hayes. Un double drame familial qui rendait son histoire aussi émouvante qu’inviolable. Les milliards de Richard ? Ils étaient déposés sur un compte bancaire verrouillé à Los Angeles, impossible à tracer ou à réclamer.

Mon écran s’illumina à nouveau ,quelqu’un, un certain Zhihao Wayne, venait de lancer une recherche approfondie sur moi. Sa requête remontait à mon identité fictive, et il commençait à collecter des informations : des captures d’écran, des notes, des fichiers. Mauvais choix, Zhihao. Très mauvais choix.

Je piratai son téléphone en un clin d'œil. C’était presque trop facile ; son appareil était connecté à un réseau que j’avais déjà surveillé via un cheval de Troie que j’avais laissé en veille. Mes yeux parcouraient rapidement les fichiers : des photos, des captures de mes dossiers, des annotations détaillées sur Veronica Hayes… Tout ce travail me concernant ? Effacé en un instant.

Mais ce n’était pas tout. Je laissai mes doigts danser sur le clavier pour m’assurer qu’il ne pourrait pas récupérer ces données. Je supprimai les sauvegardes potentielles, neutralisai les logiciels espions qu’il avait utilisés, et scellai le tout en injectant un petit programme qui rendrait son téléphone inutilisable s’il essayait de recommencer.

Puis, avec une touche dramatique, j’affichai un message sur son écran :

“Ne cherchez pas, ou vous regretterez.”

Je me reculais légèrement, satisfaite de mon travail. Mais une partie de moi restait tendue. Juan avait fait un excellent boulot en créant cette fausse identité, jusqu’à modifier les photos : le visage de Veronica avait été remplacé par le mien grâce à des techniques avancées de deepfake. Ingénieux, vraiment.

Mon écran clignota à nouveau. Une tentative de contournement.

-Sérieusement ? murmurais-je, à moitié amusée.

Ils avaient engagé un autre pirate pour tenter de restaurer les données que je venais d’effacer. C’était impressionnant, mais pas suffisant. Je lançai un contre-script, bloquant leur attaque avant même qu’elle ne démarre. Une nouvelle notification apparut sur mon interface : “Tentative d’accès neutralisée.”

Je poussai un soupir de soulagement et fermai mon ordinateur portable. Ce fameux Zhihao était tenace, mais pas imbattable. Sa curiosité pourrait lui coûter cher s’il insistait.

Je me levai, contemplant la vue de Manhattan depuis la grande baie vitrée de mon appartement. Loin en contrebas, les lumières de la ville scintillaient comme un tapis d’étoiles, mais cette illusion de paix ne m’apportait aucun réconfort.

Je murmurai pour moi-même, comme pour briser le silence de la pièce :

-Vous voulez jouer ? Très bien. Mais vous ne savez pas à qui vous avez affaire.

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