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MaelineElena
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✌︎︎Oh non ,je veux pas partirજ⁀➴

୧⍤⃝💐

Merci de lire l'histoire

𓂃 ࣪˖ ִֶָ𐀔

______Petit Chapitre ‎꜀( ꜆-ࡇ-)꜆ ᶻ 𝗓 𐰁______

 5h40 – 6h15 | Le chaos monte d'un cran

Le vieux réveil numérique affichait désormais 5h40, en lettres rouges légèrement floues. Dans la chambre 14, occupée par Maéline, Elena, Taylor et Ashlyn, le réveil ressemblait de plus en plus à un combat de survie.

Les couvertures étaient à moitié tombées au sol, les rideaux encore tirés, et pourtant la lumière commençait doucement à filtrer par les coins de la fenêtre, annonçant le début d'une journée bien trop chargée. Et très peu de sommeil.

Maéline, déjà levée depuis un bon quart d'heure, s'était lancée dans une opération de "rangement" qui ressemblait davantage à une attaque éclair. Sa valise grande ouverte sur le lit, elle en sortait et rebalançait les vêtements dans tous les sens, lançant une paire de chaussettes roulées vers le placard d'un air concentré :

« C'est une méthode spéciale de tri par le chaos... Je crée l'ordre à partir du désordre. » marmonna-t-elle fièrement.

Elle chantonnait un vieux tube des années 2000, les cheveux en vrac, vêtue de son pyjama trop grand et de chaussettes montantes dépareillées. Un débardeur rose vif et un short noir la rendaient encore plus explosive dans le décor.

Elle dansait littéralement en ramassant des affaires, tournoyant entre les valises, les chaises, les manteaux accrochés à moitié au lit superposé.

« Maéline... arrête de te prendre pour une tempête. On dirait que tu fais une choré de flashmob avec des vêtements sales... » grogna Taylor, à moitié enfouie sous sa couverture.

Maéline haussa les épaules, toujours en rythme :

« Peut-être que je suis une tempête. Une tornade organisée. Une tornade fashion. »

Et elle relança un t-shirt dans les airs, qui atterrit pile sur la tête d'Elena.

😵 Elena, dépassée mais organisée

Elena, quant à elle, était bien réveillée, mais semblait submergée. Assise en tailleur au pied de son lit, une petite trousse de toilette dans les mains, elle observait son coin de valise encore ouvert et soupira longuement.

« Comment j'ai pu être aussi méthodique à l'aller... et aussi paumée au retour... » murmura-t-elle en se parlant à elle-même.

Elle avait déjà rangé ses affaires de toilette, plié quelques vêtements, mais chaque fois qu'elle croyait avoir fini, quelque chose d'autre réapparaissait, comme un sweat qu'elle croyait perdu ou une paire de boucles d'oreilles sous le lit.

Elle leva les yeux au ciel en entendant un bruit de glissade.

C'était Maéline, qui venait littéralement de glisser sur une de ses propres chaussettes en dansant avec un sweat autour du cou.

« Maéline ! Tu vas te tuer ! »

« Mourir stylée, c'est un concept. » répliqua-t-elle, hilare, en se relevant sans même de honte.

Taylor, toujours coincée avec sa valise en mode grève, tirait comme une forcenée sur une fermeture éclair rebelle. Son sac était rempli jusqu'à la gorge, un coin dépassait et refusait de rentrer.

« J'vais pas me battre avec une valise à 5h50 du mat, c'est mort. »

« Tu veux que je saute dessus ? » proposa Maéline avec un sourire trop enthousiaste.

« Tu sautes, tu la casses. Tu respires près d'elle, elle explose. » répondit Taylor.

Elle poussa un gémissement désespéré en forçant encore. Derrière elle, Ashlyn, assise sur le bord de son lit, observait tout ce cirque avec une expression entre la lassitude et la tendresse.

Ashlyn, fidèle à elle-même, ne disait pas grand-chose, mais suivait tout du regard, posée, presque en méditation. Elle avait les cheveux attachés à la va-vite, son sweat gris sur les épaules, et une tasse de chocolat tiède entre les mains (qu'elle avait récupéré lors de sa mission secrète dans la cuisine très tôt).

« C'est fascinant de vous regarder vivre. C'est du chaos méthodique. » dit-elle soudain.

— *« Ouais ben aide-moi au lieu de philosopher, p'têt que j'aurais fini d'ici midi. » lança Taylor.

Ashlyn sourit à moitié, mais se leva quand même pour essayer de tasser les affaires dans la valise de son amie.

📦 L'état de la chambre 

Des paires de chaussures orphelines traînaient sous les lits, des papiers de bonbons glissaient au sol à chaque mouvement. Il y avait même une chaussette solitaire sur l'abat-jour (personne ne voulait savoir comment elle avait atterri là).

Le miroir de la coiffeuse avait des traces de maquillage, des trousses éventrées sur le meuble, et une serviette humide pendait du rideau.

Le sol était devenu un terrain miné de vêtements et de sacs ouverts, et à chaque déplacement, quelqu'un grognait, glissait ou trébuchait.

« À ce stade, on va devoir faire appel à une entreprise de décontamination. » dit Elena en souriant à moitié.

Et pendant ce temps, Maéline chantait toujours, maintenant debout sur une chaise, bras en l'air, utilisant une brosse à cheveux comme micro.

« C'EST LA FIN DES VACAAAAANCES, MAIS ON RANGE EN DAAAANSANT ! »

Taylor leva les yeux au ciel :

« Elle est pas humaine. C'est pas possible. »

Ashlyn, stoïque :

« Elle est Maéline. C'est une catégorie à part. »

Le soleil n'était toujours pas levé, mais la lumière grise du matin commençait à glisser à travers les rideaux mal fermés. Il faisait un froid mordant dans la chambre mal chauffée, ce qui n'empêchait absolument pas Maéline de continuer sa choré improvisée en short. Sa brosse à cheveux-micro était désormais remplacée par une bouteille d'eau vide, et ses pas de danse incluaient des mouvements dignes d'un concert de pop star sous caféine.

🪞Le moment salle de bain : stratégie de survie

Pendant ce temps, Elena avait discrètement filé dans la salle de bain pour s'habiller, croyant pouvoir éviter le chaos. Mais à peine avait-elle commencé à enfiler son jean qu'elle entendit un BAM sourd contre la porte.

« Y a quelqu'un ?! J'dois mettre du déo sinon je vais tuer tout le monde dans le car ! » hurla Taylor, qui tambourinait avec sa brosse à dents dans la bouche.

« Deux secondes ! » cria Elena.

De l'autre côté, Ashlyn, fidèle à son calme éternel, attendait simplement son tour, les bras croisés, un bonnet tricoté sur la tête. Elle faisait semblant de lire un roman posé sur sa valise, mais ses yeux restaient fixés sur Maéline, qui venait de faire tomber une pile de chaussettes pliées (par Elena) dans la valise d'Ashlyn (qui n'avait rien demandé).

« J'ai inventé une nouvelle façon de plier ! En boule catapultable ! » annonça Maéline en lançant une autre paire de chaussettes comme un ballon.

Ashlyn, impassible :

« Si une autre chaussette atterrit sur moi, je la mange. »

Maéline s'arrêta net, la main figée au-dessus d'un chausson.

« ...t'es sérieuse ? »

« J'ai pas pris mon petit dej encore. Je suis capable de tout. »

🎒Les valises prennent vie 

Taylor, après avoir réussi à se glisser dans la salle de bain pendant un échange d'otages improvisé (une lingette contre l'accès au lavabo), revint quelques minutes plus tard, encore énervée par sa valise-bombe.

« Je jure que si cette fermeture me lâche, je la brûle sur place. »

Elle grimpa dessus à moitié, tentant de faire pression avec tout son poids.

« Ashlyn, viens m'aider. Toi t'as un calme zen, tu devrais avoir une aura anti-zip récalcitrant. »

Ashlyn soupira, se leva et aida Taylor à tasser des pulls, des livres et une trousse de maquillage qui refusait de coopérer. Pendant qu'elles forçaient comme des dingues, un bruit de craquement sinistre se fit entendre.

Un silence.

Puis Taylor :

« ...C'était quoi ce bruit ? »

Maéline, du fond de la chambre, lança avec insouciance :

« Probablement ton dos. Ou ta dignité. »

Taylor jeta un oreiller dans sa direction sans viser.

🎶 Le bal du rangement 

6h45.

L'ambiance avait atteint un niveau d'agitation presque surnaturel. Il y avait des valises à moitié ouvertes, des filles en train de fouiller sous les lits, des chaussettes pendues aux poignées, et Maéline qui chantait à tue-tête une parodie de chanson Disney.

« Libérééée, rangéééée, faut qu'la chambre soit vidéééée ! »

« MAÉLINE JE VAIS TE RANGER DANS UN SAC SI TU CONTINUES. » rugit Taylor, les cheveux décoiffés et une sandale à la main.

Elena, assise sur sa valise désormais pleine, essayait de la fermer avec une ceinture. Chaque fois qu'elle croyait y arriver, Maéline passait derrière elle et ajoutait discrètement un objet oublié. Un bonnet. Une trousse. Une tringle à rideaux, une fois.

« MAÉLINE ! »

« Bah quoi ? Tu vas pas l'oublier, ton cache-nez ! »

« C'était mon t-shirt. »

Silence. Ashlyn gloussa sans lever les yeux de son livre.

🪞Détail bonus : le miroir et les secrets

Juste avant 7h, une sorte de calme étrange retomba sur la chambre.

Ashlyn rangeait les derniers papiers dans un sac. Taylor essayait d'enfiler ses chaussures sans se vautrer. Elena fixait le miroir, pensive, une petite photo glissée entre ses doigts — une photo du groupe prise deux jours plus tôt pendant la patinoire.

Maéline, en train de lacer ses bottes, croisa son regard dans le miroir.

« C'est fou comme on dirait qu'on part... mais qu'on revient aussi. »

Elena tourna la tête.

« Comment ça ? »

Maéline sourit, mais ne répondit pas. Elle regardait son reflet comme si elle savait quelque chose que les autres ignoraient.

Puis elle cligna des yeux, et tout redevint normal. Elle tira sur sa fermeture et annonça :

« BON ! Les filles, il est 7h05, et si on veut pas que les gars se foutent de notre gueule, faut qu'on finisse de descendre avant eux ! »

Taylor, sarcastique :

« Tu réalises que tu dis ça... après avoir transformé notre chambre en zone de guerre pendant une heure trente ? »

« Oui. Et c'est justement pourquoi on doit sauver l'honneur. »

Ashlyn :

« L'honneur est mort depuis que t'as dansé sur une pile de chausettes. »

Maéline :

« Il est mort, mais il peut renaître. Comme le phoenix. En pyjama. »

Il était 7h32 exactement quand la porte de la chambre des filles s'ouvrit en grand dans un bruit d'explosion textile, révélant quatre silhouettes mal réveillées, mais déterminées... plus ou moins.

Ashlyn sortit la première, sa valise bien carrée et fermée, glissée avec une efficacité calme. Elena suivait, traînant une valise à roulettes qui grinçait comme un vieux meuble possédé. Derrière, Taylor, les bras encombrés de deux sacs et une trousse de toilette tombant à moitié. Et enfin... Maéline, les cheveux ébouriffés, traînant une valise trop grosse pour elle, avec une peluche qui dépassait du zip mal fermé.

Le vacarme des roues sur le sol grinçant du chalet annonça leur arrivée dans le couloir comme une armée maladroite en déroute.

🎭 En coulisse : chaos en chambres garçons

À ce moment-là, du côté des chambres des garçons, les choses prenaient un autre genre de tournure.

« T'as vu mes écouteurs ?! » hurla Logan, à moitié enfilé sous son lit, pendant que Aiden faisait le poirier contre un mur "pour s'échauffer".

« Mec, on part, pas on va au gymnase... » grogna Tyler, qui essayait d'enrouler un câble de chargeur, tout en fixant son téléphone... et par moments, le message qu'il avait tapé à Elena sans jamais oser envoyer.

Ben, lui, était déjà prêt. Enfin, façon Ben : en jogging, bonnet à l'envers, valise à peu près fermée, et en train de battre le rythme sur la porte avec deux stylos.

« Ta-da-da-da, ptit-déj imminent, les gars ! Let's gooo ! »

📦 Premiers croissements dans le couloir

Les filles croisèrent Célian et Mathis dans le couloir.

« Faites gaffe en bas, Angelina et Justine se battent pour savoir qui a volé le sèche-cheveux. » lança Mathis avec un sourire en coin.

Taylor, sans lever les yeux :
« Spoiler alert : c'est sûrement Maéline. »

« Eh ! » s'indigna Maéline. « J'l'ai juste emprunté... pendant 4 jours... »

En contrebas, on entendait déjà des roulettes de valises bondir dans les escaliers, des cris d'exaspération, des "AÏE", et un grand "LOGAN T'AS FAIT TOMBER TON TRUC !"

🌀  parcours du combattant

La descente des escaliers fut un véritable jeu de stratégie, où les valises se transformaient en boulets, et les marches en pièges mortels.

Ashlyn descendait avec prudence, tenant son sac à deux mains. Elena suivait derrière, un pied sur une marche, l'autre en équilibre, regardant Maéline tenter de faire glisser sa valise au lieu de la porter.

« J'ai pas signé pour Koh-Lanta, là... » souffla Elena.

Maéline, elle, glissait au ralenti en chantant l'hymne de Rocky.
« Ta-da-da-daaaaa... ta-da-da-daaaaaa... »

Une valise se coinça brutalement contre la rambarde, rebondit et faillit assommer Justine qui remontait chercher son bonnet.

« MAÉLINE ! » cria Justine, en attrapant son sac comme un bouclier.

« D'accord, d'accord ! J'ai compris ! Pas de valise freestyle dans les escaliers... »

Pendant ce temps, les garçons débarquèrent en groupe, Logan portant une valise sur l'épaule comme un héros de film d'action, Tyler juste derrière lui, silencieux, mais jetant un regard rapide vers Elena, qui l'avait à peine vu passer.

Leurs regards se croisèrent un quart de seconde. Juste un quart.

Et c'était suffisant pour que Ben se penche discrètement vers Logan :

« Tyler est en crush, je répète, Tyler est EN CRUSH. »

Logan :
« Shut up. »
Ben :
« Jamais. »

(Les filles maéline eléna taylor ashlyn ont fais que leurs sacs pas leurs valises ദ്ദി(• ˕ •マ.ᐟ^car js pas si j'ai confondu dans se chapitre valise sacs)🧳 Dépôt stratégique dans le hall

Le hall du chalet ressemblait maintenant à un champ de bataille : valises empilées n'importe comment dans un coin, sacs oubliés, chaussures éparpillées. La prof principale, une femme au regard laser, notait les arrivées, épuisée d'avance.

« Quand vous avez posé vos affaires(manteaux), ALLEZ prendre votre petit déjeuner. Et ne renversez RIEN. »

Ce fut perçu par tout le groupe comme un défi personnel à relever.

Clara, Angelina et Justine débarquèrent à leur tour, visiblement de meilleure humeur après une petite pause maquillage express. Clara commenta en voyant le coin valise :

« On dirait un dépôt de bagages en plein ouragan. »

Maéline, posant sa valise avec un cri de victoire :
« Je l'ai fait ! J'ai survécu à l'étape 2 du départ ! »

Taylor, sarcastique :
« Oui, mais ton sac de linge sale est dans ma valise. »

Maéline, les yeux grands :
« ...non ?! »

Taylor hocha lentement la tête.

« ...peut-être. »

Les élèves descendent par vagues, hagards ou survoltés, après avoir déposé leurs valises dans le hall. La lumière du matin filtre à peine à travers les rideaux épais du réfectoire, et l'odeur du chocolat chaud, du pain grillé, et de la confiture flotte dans l'air, douce et rassurante. Du moins, jusqu'à ce que les premiers élèves ouvrent la bouche.

🔸 Arrivée des filles – dans un état varié

Ashlyn entre la première, calme et encore un peu ensommeillée, son regard balayé d'un fond de nostalgie qu'elle cache derrière ses longs cils. Elle s'assoit au bout d'une table, croise les bras, et attend. Elle ne dit rien, mais son air en dit long : « C'est la dernière fois ici. »

Elena suit, les cheveux encore légèrement humides — elle a glissé un petit bandeau blanc sur son front, un reste de leur crise de rangement. Elle porte un pull beige trop grand, clairement emprunté dans la valise de quelqu'un d'autre, et sourit doucement en voyant les tables encore vides.

Mais tout change quand Maéline entre.

Elle débarque en sautillant, un toast dans la bouche — qu'elle a probablement volé dans un plateau avant même qu'il soit servi — en chantant une sorte de remix étrange entre une chanson de karaoké et une imitation du prof :

« ♫ Rangez vos valises, sortez vos biscuits ! Cha-leeeet terminééééé ! ♫ »

Elle glisse sur le sol en chaussettes, tape dans le dos d'Ashlyn (qui grogne), s'assoit deux secondes, se relève, repart chercher une confiture, revient avec un paquet de sucre, repart à nouveau — c'est une tornade vivante.

Taylor entre presque en même temps, elle, plus posée, mais en traînant un coussin qu'elle a oublié de ranger :

« J'vous jure, si on range encore un truc aujourd'hui, je me transforme en placard. »

🔸 Les garçons débarquent... et c'est déjà le bordel

Ben est le premier à surgir dans le réfectoire comme un cow-boy fatigué après une longue route. Il s'effondre sur une chaise, pose sa tête sur la table et murmure :

« J'peux manger dans mes rêves ou faut que j'ouvre les yeux ? »

Aiden entre deux secondes plus tard... et fait tomber un plateau entier de verres propres.

CLING ! CLANG ! PAF !

Tout le monde sursaute. Un silence de mort s'installe... puis Taylor applaudit, très solennelle :

« Magnifique entrée. Dix sur dix. »

Maéline siffle :

« Aiden, sérieux, t'as le karma d'un réfrigérateur vide. »

Logan, juste derrière, rit comme s'il venait d'assister à un spectacle de stand-up, tape dans la main d'Aiden en mode "bien joué", puis attrape trois morceaux de pain avant même de dire bonjour.

Tyler entre, en silence. Il balaye la salle du regard, s'arrête une seconde sur Elena, puis détourne les yeux, un peu maladroitement. Il va s'installer à côté de Ben, juste en face d'elle.

Elena, elle, baisse légèrement la tête... et sourit à peine. Tout petit sourire, presque invisible.

Le petit-déjeuner devient vite un cirque complet.

Maéline se met à servir des céréales... dans une tasse.

Aiden essaye de lancer des bouts de croissants dans la bouche de Logan (et réussit une fois sur huit).

Ben improvise une chanson dramatique avec sa fourchette :

« Ô mes tartines, perdues dans le froid ! »

Taylor danse sur place en tenant une boîte de cacao au-dessus de sa tête, pendant que Maéline crie :

« LA REINE DU CHOCOLAT EST PARMI NOUS ! »

Ashlyn reste stoïque, les bras croisés, en marmonnant :

« Un jour, je partirai loin... dans une forêt... seule... »

Mais même elle finit par sourire quand Maéline lui glisse une cuillère pleine de confiture dans la main sans explication. Juste comme ça. Le pouvoir Maéline.

Entre deux cris, rires et bruits de vaisselle, des instants passent presque inaperçus.

Tyler attrape machinalement une serviette et la tend à Elena sans un mot quand elle renverse un peu de lait. Leurs doigts se touchent une fraction de seconde.

Maéline pique une crêpe à Logan, il tente de la récupérer... leurs yeux se croisent, et au lieu de se disputer, ils éclatent de rire.

Ashlyn fixe sa tasse de thé, les sourcils froncés. Quelque chose semble la travailler. Mais elle ne dit rien. Pas encore.

🔸 La prof débarque

La porte claque. La prof entre. Elle observe la scène : une bataille de miettes, des crêpes volantes, des élèves qui chantent et qui dansent, du lait renversé.

Un long silence suit.

Puis elle soupire :

« ... Je vous hais tous. »

Et immédiatement, Maéline hurle :

« C'est NOTRE cadeau d'adieu !! »

Le buffet, paisiblement aligné contre le mur, n'a aucune idée de ce qui va lui arriver.

Aiden est le premier à charger :

« PAIN AU CHOCOLAT EN VUUUUUE ! »

Il prend trois, en perd un en courant, le rattrape avec son pied, le fait glisser dans l'assiette de Logan, puis hausse les épaules :

« Cadeau du destin. »

Ben, lui, a une autre approche : il tient son plateau à deux mains comme s'il était en mission militaire. Il chuchote :

« Couvrir les flancs. Cible : confiture. Si on ne revient pas... dites à mon croissant que je l'aimais. »

Elena, en essayant d'attraper une brique de jus d'orange, se fait bousculer par Maéline qui passe en moonwalk en chantant "I want to break free".

« Pardon pardon, passage express de diva ! »

Maéline a mis deux crêpes dans chaque poche de son sweat, un dans la manche, et une en équilibre sur la tête.

« J'ai inventé le style "buffet portable", c'est la révolution. »

Ashlyn, immobile devant la corbeille de fruits, observe une pomme comme si elle allait lui répondre. Taylor la rejoint, regarde aussi la pomme, puis dit :

« Tu crois qu'elle est complice de tout ça ? »

Aiden, fidèle à lui-même, envoie un morceau de brioche dans la bouche de Ben.

« Tir parfait. »

Ben s'étouffe à moitié, se relève d'un bond, attrape un pot de confiture... et vise mal. Le couvercle vole, atterrit sur la tête d'un élève de fond (Andrea), qui reste figé, le pot en équilibre parfait sur son crâne. Personne n'ose bouger. Puis il hausse les épaules :

« Au moins c'est à la fraise. »

Taylor lance un défi à Maéline :

« Concours de danse pendant qu'on mange. Celui qui tombe... doit nettoyer la table. »

Maéline accepte. Erreur.

Elles se mettent à tourner sur elles-mêmes, une crêpe à la main, comme deux toupies détraquées. Aiden leur fait un beatbox improvisé.
Logan tape dans ses mains en rythme.
Tyler regarde la scène, complètement paumé, et murmure :

« C'est un rêve ou un cauchemar joyeux ? »

La prof revient avec un mug de café, voit Elena qui tente de faire des pancakes en équilibre, Maéline qui danse sur un tabouret, Aiden qui jongle avec des clémentines et Logan qui envoie des morceaux de beurre dans un bol comme un basketteur.

Elle ferme les yeux. Inspire. Expire. Puis dit, très lentement :

« Je veux un café. Je veux... un monde sans enfants. »

Ashlyn, posée dans son coin, murmure :

« On peut pas l'envoyer dans la dimension des Phantoms ? »

Tout le monde rigole. Mais discrètement. Parce qu'elle, elle, n'a pas oublié les Phantoms. Elle garde cette nervosité dans le coin de son regard, malgré tout.

Pendant que la cacophonie continue...

Tyler coupe un petit morceau de brioche, le trempe doucement dans son chocolat chaud, et le pose dans l'assiette d'Elena sans rien dire. Elle le regarde, surprise, puis esquisse un sourire.

« Merci. »

Maéline, soudain calme, regarde Logan qui rit avec Aiden. Elle le fixe un instant. Une expression étrange passe sur son visage — pas un sourire, mais un regard doux, presque... vulnérable. Puis elle secoue la tête comme pour chasser une idée, et repart faire une pyramide avec des gobelets.

Ben écrit sur une serviette en papier : "Dernier petit-dej du chalet. RIP chocolat chaud brûlant."
Il la plie, la donne à Taylor comme si c'était un message top secret.

Soudain, alors que tout le monde hurle, rigole, bouge, danse, court, joue...

Ashlyn pose sa cuillère.

Elle regarde la salle.
Le soleil s'est un peu levé. La lumière éclaire la table où sont posés des restes de pain, des serviettes chiffonnées, des verres à moitié vides.

Un petit sourire nostalgique naît sur son visage.

Elle murmure :

« J'crois que je vais me souvenir de ce p'tit-déj toute ma vie. »

Et personne ne l'entend.
Mais ça reste là. En suspens.
Comme une vérité douce au milieu du bordel.

La prof revient une nouvelle fois, avec son mug désormais vide. Elle s'avance lentement vers la table des élèves comme une survivante dans un champ de bataille, les cheveux un peu en bataille, les yeux plissés.

Elle tente :

« Bon... maintenant que tout le monde a mangé, on pourrait peut-être commencer à nettoyer un peu et— »

Maéline, la bouche pleine de pain, interrompt :

« MAIS Y'A ENCORE DU JUS D'ANANAS MADAME. » Et elle soulève la brique comme un trophée sacré.

Taylor tape dans ses mains comme une animatrice de colo en mode :

« Allez tout le monde, JUS D'ANANAS POUR LA FIN DU MONDE ! »

Aiden saute sur une chaise :

« Un shot de jus pour chaque cri ! »

Ben crie.
Maéline crie.
Logan crie.
Quelqu'un d'inconnu crie dans une autre table, par solidarité.

Elena rit mais se cache le visage.
Tyler... rigole discrètement. Genre, vraiment discrètement. Il essaie de ne pas se faire remarquer. Mais ses yeux brillent.

🔹— Les défis débiles

Comme personne n'est encore rassasié (étrangement), un concours de tartines est lancé.৻( •̀ ᗜ •́ ৻)

Ben :

« Qui arrive à faire la tartine la plus grande SANS la faire tomber ? »

Logan pose trois tranches de pain bout à bout, étale de la confiture avec une cuillère à soupe, et ajoute :

« C'est un pont entre les peuples. »

Maéline superpose huit tranches de brioche, les colle avec du Nutella, rajoute une crêpe pliée, des smarties, et un mini drapeau en cure-dent sur le dessus :

« Je l'appelle le Babel-food. »

Taylor, bouche ouverte :

« Comment t'as fait pour avoir des smarties ?! »

Maéline cligne des yeux et chuchote :

« Le chaos a ses secrets. »

Ashlyn, en face, regarde tout ça en silence, un bol de céréales intact devant elle, ses doigts croisés sous le menton.
Elle murmure :

« ...On est fichus. »

À une autre table, Elena renverse sans faire exprès son chocolat chaud sur... la manche de Tyler.o( ˶^▾^˶ )o                      (𓍢ִ໋🌷͙֒ trop fière)

Elle se fige. Il sursaute.
Un blanc.

Elena (gênée) : « Oh non ! Attends je suis désolée ! Je... je voulais pas... »

Elle sort immédiatement des serviettes, tente d'éponger, paniquée.
Tyler reste muet, le bras tendu.

Puis il sourit — tout doux, presque rassurant — et dit :

« T'inquiète. C'est chaud, mais c'est pas grave. J'voulais changer de t-shirt de toute façon. »

Elena le fixe. Elle s'attendait à ce qu'il râle. Pas ça.

Il se lève doucement, sans rien ajouter, et s'éloigne. Elena reste là, un peu perdue. Ashlyn, qui a tout vu, lui lance un regard entendu.
Mais ne dit rien.

La prof revient une dernière fois, cette fois accompagnée de l'autre accompagnatrice.

Elles se figent devant le champ de bataille.
Des miettes partout. Des taches. Une tour de gobelets vide. Une corbeille à pain transformée en catapulte. Un pot de confiture fondu.

Et Logan, encore assis par terre, une cuillère dans chaque main, qui dit :

« C'est pas ce que vous croyez. »

La prof se frotte le front :

« Nettoyez. Maintenant. Tout le monde. »

S'ensuit un bordel organisé :

– Maéline fait tomber une serviette toutes les deux secondes.
– Aiden passe la serpillère mais la fait glisser comme une planche de surf.
– Taylor essuie les tables en chantant l'hymne de la Reine des Neiges.
– Logan transforme un balai en sabre-laser.
– Elena et Ashlyn nettoient en silence, concentrées.
– Ben supervise. Mal.
– Tyler revient en t-shirt propre, regarde la scène, puis... rejoint discrètement le camp des "vrais" nettoyeurs.

Enfin, les tables sont à peu près propres. Les élèves s'installent quelques minutes, posent leur dos contre les murs, soufflent.

Ashlyn ferme les yeux et murmure :

« Il est même pas 9h du matin... »

Maéline s'étale au sol en étoile :

« On peut dire qu'on a cramé toutes nos calories pour la journée. »

Ben, les cheveux en bataille, conclut :

« J'vais dormir trois semaines. »

Elena regarde Tyler. Il détourne les yeux, un sourire aux lèvres.

Taylor se tourne vers Ashlyn :

« Tu crois qu'ils vont nous faire ranger nos chambres, là ? »

Ashlyn lève un sourcil :

« Évidemment. »

Un gémissement collectif envahit la pièce.

Et pourtant...
Un peu de joie douce flotte dans l'air. C'était leur dernier petit-déjeuner au chalet. Et, malgré le chaos... c'était parfait.

Les élèves remontent lentement les escaliers, un peu comme une armée en déroute.

Ashlyn ouvre la marche, droite, silencieuse. Derrière elle, Elena traîne les pieds avec Taylor, fatiguée mais souriante. Maéline, elle, grimpe en marche arrière tout en racontant à Aiden une théorie sur les crêpes possédées par des esprits anciens.

Maéline : « Et j'te jure, la crêpe elle a bougé toute seule. Genre, comme si elle voulait me frapper. »

Aiden : « Franchement ? Je la comprends. »

Logan surgit à côté d'eux, essoufflé :

« C'est pas humain d'avoir autant d'énergie après trois tartines, deux verres de jus et un concours de pain. »

Taylor ricane :

« C'est Maéline. Elle carbure au sucre et à l'absurde. »

Ben soupire en grimpant :

« J'ai mal aux jambes. J'ai mal au dos. Et j'ai perdu ma dignité à la troisième crêpe. »

Tyler, en montant sans bruit, commente : « Moi j'ai juste perdu une chaussette. »

Tous s'arrêtent. Se tournent vers lui.

Maéline (sérieuse) : « ...Elle est passée de l'autre côté. »

Aiden : « Repose en paix. »

Un silence dramatique. Puis un éclat de rire général.

🧳(ᵕ—ᴗ—)                            ♫ 〜٩( ˃▿˂ )۶〜♪

Une fois dans la chambre des filles, la réalité les rattrape brutalement.

La chambre est dans un état apocalyptique :
– Trois valises ouvertes en grand comme des bouches de crocodiles
– Des vêtements sur chaque lit, par terre, dans les tiroirs, sur la poignée de la fenêtre
– Des bonnets accrochés à une lampe
– Des papiers de bonbons sous un oreiller
– Un masque de nuit dans une chaussure
– Et un mug vide sur le rebord de la fenêtre

Ashlyn entre la première, s'arrête, croise les bras.

Ashlyn : « ...Non. »

Taylor suit, pousse un cri :

« QUI a tué ma trousse de maquillage ??! »

Elena (regardant le sol) : « Je crois qu'on a fusionné avec le chaos. »

Maéline (tout sourire) : « Allez, c'est le moment de... RAAANGER ! »

Elle claque des mains, met de la musique sur son téléphone, et commence à danser avec une chaussette en guise de micro.

Maéline : « "We're all in this togetheeeer—" »

Ashlyn la fixe :

« On peut la mettre dans une valise, elle ? »

Elena (en ramassant une culotte qui n'est pas à elle) : « Je crois que c'est la tienne, Maéline. »

Maéline : « Quoi ? Non... si ? Peut-être. Elle a l'air heureuse ici. »

()

La mission se transforme en chasse au trésor improvisée.

– Taylor hurle en trouvant un gant dans son sac de linge sale :

« Mais pourquoi ?! C'était propre ! »
– Ashlyn, silencieuse, ouvre méthodiquement chaque tiroir.
– Elena se met à genoux, fouille sous les lits, trouve une boîte vide, un élastique, un bracelet cassé, et une photo d'eux tous pendant la patinoire.

Elle s'arrête. La regarde.
Un petit sourire lui échappe.

Elena (à mi-voix) : « ...On dirait que c'était il y a mille ans. »

De l'autre côté de la pièce, Maéline fait semblant d'interviewer ses vêtements.

Maéline (voix grave) : « Bonjour monsieur le pull. Une déclaration sur le désordre qui règne ici ? »
"Je suis innocent. C'est la chaussette rouge qui a tout fait."

Taylor, épuisée :

« C'est pas un dessin animé ici ! »

Maéline (très sérieuse) : « C'est pire. C'est notre vie. »

🎒

Alors que tout le monde s'agite, les premières petites tensions apparaissent :

Ashlyn commence à stresser :

« Il est 10h, on a encore nos valise à finir, faut pas traîner. »

Taylor râle parce qu'elle ne retrouve pas son shampoing préféré :

« Quelqu'un a pris mon flacon bleu ? »

Maéline, depuis le coin de la pièce :

« Si c'est celui avec une licorne dessus, il a servi pour rincer mes chaussettes. »

Taylor : « MAÉLINE ?! »

Ashlyn intervient avant que Taylor ne saute sur elle.

Ashlyn : « Respirez. C'est presque fini. »

Elena, calme comme toujours, murmure :

« Je vais aller voir dans la salle de bain si y'a pas des trucs à nous. »

Elle croise Tyler dans le couloir à ce moment-là.
Ils s'arrêtent.

Tyler (timide) : « Ça va ? T'as pas eu trop peur au petit-déj ? »

Elena rit doucement :

« Juste assez pour me souvenir de ce voyage toute ma vie. »

Ils échangent un regard, bref, sincère. Puis chacun repart dans sa direction, un peu plus léger.

🎼 

De retour dans la chambre, Maéline est assise sur son lit, en train de plier ses affaires... en chantant très faux une berceuse norvégienne dont personne ne comprend les paroles.

Ashlyn, debout près de la fenêtre, regarde l'extérieur.
Elle ne dit rien, mais ses yeux se posent un moment sur les arbres enneigés. Une expression étrange sur le visage. Un mélange de paix... et d'inquiétude.

Taylor, pendant ce temps, remet son bonnet en place et demande à Elena :

« Tu crois qu'on va se revoir souvent après ça ? »

Elena (sourit doucement) : « J'espère. Mais je crois qu'il faudra le provoquer, sinon la vie va passer trop vite. »

Maéline saute du lit :

« Moi j'vous kidnappe tous s'il faut. Et on fait des soirées pyjama illégales jusqu'à nos 80 ans. »

Ashlyn tourne la tête :

« J'espère qu'à 80 ans, tu sauras plier un t-shirt. »

Maéline (sérieuse) : « Jamais. »

🕑 14h00 – Le hall du chalet, rempli de valises, de rires... et de nostalgie

Les élèves redescendent les uns après les autres, leurs valises traînées comme des boulets.

Certain·e·s sont épuisé·e·s, d'autres surexcité·e·s, mais la majorité a ce regard partagé, entre tristesse de partir et impatience de rentrer.

Le hall du chalet est chaotique, plein d'échos, de chuchotements, de frottements de roues de valise sur le bois, de bruits de fermeture éclair, de cliquetis.

Ashlyn est déjà là, debout à côté de sa valise bien rangée, droite comme une soldate.

Ashlyn (aux premiers arrivés) : « On pose nos clés là, sur la table. La prof a dit qu'elle arrive. »

Maéline descend les escaliers en glissant sur la rambarde, un pull sur la tête à l'envers comme une capuche bizarre.

Maéline : « QUE PERSONNE NE PANIIIIIQUE— j'ai retrouvé mes chaussettes de patinage dans la bouilloire ! »

Taylor (qui la suit, fatiguée) : « Pourquoi elles étaient là-dedans ? »

Maéline (sérieuse) : « Pourquoi pas ? »

Elena rit doucement, descend plus prudemment avec sa valise proprement rangée, croise le regard de Tyler... il baisse les yeux en souriant.

Tyler (à voix basse) : « T'as pas l'air de vouloir partir. »

Elena : « Pas vraiment. C'était bien, malgré tout. »

Tyler (regardant les autres) : « Ouais... c'était le chaos. Mais c'était cool. »

Ils restent quelques secondes sans parler, juste à observer le hall.

🔑 14h10 – Arrivée de Mme Leclerc

Mme Leclerc arrive, le regard fatigué mais doux. Un classeur dans les bras.

Mme Leclerc : « Bon, mes petits pingouins... c'est l'heure. On va rendre les clés. »

Elle s'installe derrière la grande table de bois, sur laquelle plusieurs clés sont déjà posées. Une par chambre.

Mme Leclerc : « Quand je dis votre numéro de chambre, vous venez poser la clé ici. Ensuite vous pouvez aller profiter des dernières minutes. À 14h45, tout le monde dans le car. »

Ben, déjà prêt, soulève la main.

Ben : « Madame ? Si on n'a jamais retrouvé la clé, on fait quoi ? »

Mme Leclerc (hausse un sourcil) : « ...Qui a perdu une clé ? »

Tout le monde regarde Maéline.

Maéline (indignée) : « Quoi ? J'ai rien perdu moi ! Enfin... pas aujourd'hui. »

Aiden, hilare, sort une clé de sa poche.

Aiden : « Je l'avais prise pour voir si Maéline allait paniquer. »

Mme Leclerc : « Rendez-moi cette clé et allez vous occuper les mains avant que je vous les occupe moi-même. »

🪞14h20 – Discussions, émotions et derniers instants dans le chalet

Les groupes se rassemblent. Certains s'assoient sur les bancs, d'autres s'installent près des fenêtres.

Logan est appuyé contre une poutre, bras croisés. Il observe Maéline qui joue à jongler avec une pomme et deux bonnets.

Logan : « Tu vas regretter ce chalet, hein ? »

Maéline : « Un peu. Mais mes chaussettes ont besoin de changer d'environnement. Elles deviennent possessives. »

Logan : « T'es bizarre. »

Maéline (sourire malicieux) : « Merci. »

Ashlyn s'approche d'Elena, qui est assise sur sa valise, le regard perdu vers l'extérieur.

Ashlyn : « T'as un air triste. »

Elena : « C'est la fin. Même si on sait qu'on se reverra... c'est jamais pareil après. »

Ashlyn ne répond pas tout de suite. Puis :

Ashlyn : « Peut-être. Mais on peut choisir ce qu'on garde. »

Taylor rejoint le groupe avec une boîte de chocolats à moitié entamée :

« Quelqu'un en veut ? J'peux pas les finir sinon j'vais m'écrouler dans le car. »

Aiden (en arrivant) : « Moi je veux. Et Maéline aussi. Elle a besoin de sucre pour pas faire exploser son sac. »

Maéline (dramatique) : « Mon sac est une œuvre d'art ! Un équilibre de tissus et de cauchemars ! »

👀 14h35 – Une remarque étrange

Elena se relève, se dirige vers Maéline qui observe les escaliers comme si elle disait adieu à un vieux théâtre.

Elena : « T'as l'air... ailleurs. »

Maéline se tourne vers elle. Son regard est différent, juste l'espace d'une seconde. Un éclat étrange, presque grave.

Maéline (calmement) : « On est enfin libres... pour un moment. »

Elena (surprise) : « ...Comment ça ? »

Mais Maéline sourit, d'un air malicieux, et tourne les talons :

Maéline : « Viens, on va jouer à "devine ce que Aiden a mis dans la valise de Logan". »

Elena reste figée quelques secondes, un frisson invisible sur la nuque.

🚌 14h45 – Le moment du départ approche

Mme Leclerc tape des mains.

Mme Leclerc : « Tout le monde, dans le car ! Les valises sont prêtes, les clés sont rendues, le chalet vous dit au revoir. »

Un dernier regard vers la grande salle, les boiseries, les souvenirs.

Ashlyn, la dernière à sortir, regarde une dernière fois le mur près de la fenêtre.
Elle y a laissé un petit mot écrit au crayon de papier, minuscule, presque invisible :

"On reviendra."

Un grand "BOUM" sonore résonne dans le hall.

Aiden (en criant) : « C'EST BON, MA VALISE EST VIVANTE, ELLE A SAUTÉ LES MARCHES ! »

Ben (moqueur) : « Elle s'est enfuie ou elle a voulu t'écraser ? »

Aiden : « Les deux, frère. Les. Deux. »

Un flot d'élèves surgit comme un courant dans le couloir : valises qui roulent de travers, sacs qui tombent, cris, chuchotements, rires nerveux.

Taylor essaie de descendre les marches dignement, sa valise dans une main, mais elle se fait bousculer par Maéline qui glisse avec une couverture enroulée autour du cou façon cape.

Maéline : « WOUHOU, DERNIÈRE DESCENTE EN PISTE ! »

Taylor (s'agrippant à la rambarde) : « T'ES PAS UNE LUGE, MAÉLINE ! »

Maéline : « J'suis LA luge ! »

Ashlyn descend calmement, les bras croisés, stoïque. Elle regarde tout ce chaos avec un air d'habitude absolue.

Ashlyn : « Vous saviez qu'on peut perdre 12 neurones à la minute ici ? »

Elena (qui galère avec une valise trop lourde) : « J'ai déjà tout perdu ce matin, même ma patience. »

Tyler (attrapant sa valise au vol) : « Je peux t'aider. »

Elena (surprise, puis souriante) : « Merci... »

Il prend la valise sans rien dire de plus. Elena le regarde du coin de l'œil, un peu troublée.

🚌 Devant le car – Le départ prend forme

Le car est là, énorme, brillant sous la lumière de l'après-midi. Le chauffeur les observe de loin, bras croisés, comme s'il redoutait déjà le voyage.

Logan (regardant l'engin) : « C'est notre cercueil géant. Adieu, monde cruel. »

Maéline : « Enterrez-moi avec mes chaussettes licorne. »

Aiden : « T'as des chaussettes licorne ? »

Maéline (très sérieuse) : « Et elles sont enchantées. »

Tout le monde charge ses affaires dans la soute. Ça tire, ça pousse, ça rigole.

Célian râle sur le fait que Justine a écrasé ses chips dans la valise, Angelina se plaint que sa robe a pris un pli mortel, et Clara essaie de garder son sac propre au milieu de la mêlée.

Clara : « Attendez ! Attendez ! Mon sac de friandises ! Ne le mettez pas dessous, il va éclater ! »

Mathis : « Trop tard. »

Clara (dévastée) : « Je hais ce monde. »

🪑 À bord du car – Prendre place

Ils montent un par un. Les sièges sont mous, un peu usés, mais il y a quelque chose de rassurant dans le ronronnement du moteur qui démarre doucement.

Ashlyn prend place tout au fond, côté fenêtre, et fixe l'extérieur. Elle ne bouge plus. Juste ses yeux qui suivent les arbres, comme si elle disait au revoir à chacun d'eux.

Taylor est juste devant elle, écouteurs dans les oreilles, musique forte. Elle se balance au rythme sans vraiment le faire exprès.

Taylor (brièvement, à Ashlyn) : « On revient un jour, tu crois ? »

Ashlyn (sans quitter la vitre des yeux) : « Peut-être. Mais ce ne sera plus pareil. »

Plusieurs sièges plus loin, Logan s'installe à côté d'Aiden, qui balance déjà une blague.

Aiden : « Si on met nos pieds sur les sièges, tu crois qu'ils vont cramer ? »

Logan : « Tente et tu verras. Si tu crames, j'enregistre pour les vues. »

Aiden : « Marché conclu. »

Maéline (passant dans l'allée, voix mystérieuse) : « Si vous explosez, laissez-moi vos baskets. »

Logan : « Maéline, t'as des passions étranges. »

Maéline : « C'est un art. »

Elle se dirige vers les sièges du milieu, et s'installe nonchalamment à côté de Taylor. Puis elle regarde son téléphone, l'air pensif.

Tyler, de son côté, s'est installé deux rangs devant Elena. Il hésite, se retourne, la regarde. Leurs regards se croisent. Elena lui fait un petit signe discret. Il rougit et se retourne aussitôt.

Ben (assis à côté de lui) : « Dis-moi que je viens pas d'assister à un moment digne d'une comédie romantique. »

Tyler (gêné) : « Tais-toi. »

Ben : « Trop mignon. »

📱 Une idée, un message

Maéline pianote sur son téléphone. Elle fronce les sourcils, puis tapote frénétiquement. Taylor la regarde.

Taylor : « T'écris un roman ou tu hackes la NASA ? »

Maéline : « Non. J'ai une idée de génie. »

Taylor : « Ça fait peur. »

Maéline (grand sourire) : « J'propose qu'on fasse une soirée pyjama de 24h tous ensemble. Mes parents sont en voyage d'affaire. J'ai la maison pour moi toute seule. On commande des pizzas, on joue, on parle, on regarde des films d'horreur, on fait des gâteaux et on dort pas. »          (oui oui (˶ˆᗜˆ˵))

Taylor (électrisée) : « J'ADORE. »

Maéline : « J'envoie le message à mes parents. Si je dis que c'est éducatif et culturel... ça passe. »

Elle tape :

« Bonjour Maman. Papa. Petite question innocente : est-ce que je peux inviter quelques camarades à la maison pour une nuit très très éducative, avec activités pédagogiques et discussions philosophiques autour de la pizza et de la pâte à cookie ? Merci d'avance. 💖✨ »   (¬'‸'¬)

Puis elle range son téléphone, comme si tout était joué.

Maéline : « Maintenant, on attend le destin. »

Le moteur du car ronronnait doucement, prêt à quitter le chalet pour de bon. Les pneus crissaient dans la neige tassée, et la buée se formait déjà sur les vitres malgré les quelques degrés tièdes à l'intérieur. Il était 14h45 tapantes. Tout le monde était à bord, avec des valises pleines, des cernes profondes sous les yeux... et l'énergie d'un groupe de collégiens qui n'avaient pas encore compris qu'ils étaient fatigués.

Ben et Taylor s'étaient installés à l'avant gauche, juste derrière le chauffeur, histoire de se sentir "importants". Taylor, lunettes de soleil sur le nez malgré l'intérieur, avait déjà sorti son téléphone pour mettre une musique un peu trop forte dans ses écouteurs. Ben, lui, fixait le paysage avec un air tranquille, une bouteille de jus de pomme coincée entre les jambes.

Juste derrière eux, sur la même rangée de gauche, Tyler s'était assis à côté d'Elena, sans dire un mot. Son sac à dos était posé entre ses jambes, ses doigts tripotaient nerveusement la fermeture éclair.

— « T'as pas trop froid ? » demanda-t-il en tournant à peine la tête vers elle.

Elena, emmitouflée dans son écharpe blanche, lui lança un petit sourire.

— « Un peu. Mais ça va. »

Elle s'était adossée à la vitre, les bras croisés, le regard perdu dehors. Sa robe blanche était à moitié cachée sous son manteau, mais Tyler la trouvait toujours aussi jolie. Il n'osait rien dire de plus. Il préférait le silence. C'était plus sûr.

De l'autre côté de l'allée, ça commençait déjà à s'agiter.

Maéline s'était jetée dans son siège avec toute l'élégance d'un kangourou sous stéroïdes, balançant son sac à dos à moitié ouvert sur la tête de Logan, sans aucune pitié.

— « AÏEUH MAIS— » grogna Logan en se redressant brusquement. — « Tu veux ma mort, c'est ça ? »

— « C'est la guerre, bébé, fallait choisir ton camp. »

Maéline lui tira la langue, se cala contre la vitre, et fouilla dans son sac à la recherche d'un bonbon.

— « Moi j'vais vous mettre le feu dans ce car. »

Aiden, qui s'était posé derrière eux avec Ashlyn, se pencha aussitôt entre les sièges avec un grand sourire.

— « On commence maintenant ? J'ai une boîte de Tic Tac et aucun honneur. »

Ashlyn le repoussa d'un air blasé.

— « Laisse-moi juste dix minutes pour respirer avant que tu fasses exploser quelque chose. »

— « J'promets rien. »

Maéline cliqueta ses doigts.

— « Aiden, viens, on fait une intro. Genre dramatique. »

— « Genre comédie musicale ? »

— « Genre film catastrophe. »

— « Encore mieux. »

Logan leva les yeux au ciel.

— « On est foutus. »

Dans l'allée centrale, le professeur faisait les cent pas, les bras croisés, l'air déjà au bord de la dépression nerveuse.

— « Je vous préviens ! Le premier qui se détache sans autorisation, je le descends du car, même en pleine montagne ! »

Aiden leva les deux mains.

— « Promis madame, je suis sage comme une image. »

Ashlyn pouffa dans sa manche. Elle avait le regard fixé sur la vitre, le menton appuyé dans la paume de sa main. De temps en temps, ses yeux se posaient sur Logan, puis sur les montagnes qu'ils laissaient derrière eux. Elle avait cette mine pensive, celle qu'elle portait quand quelque chose lui échappait. Ou quand elle se doutait qu'un truc allait bientôt leur tomber dessus.

Taylor, à l'avant, lança un regard dans le rétro du car, essayant de capter un signe de Ben. Il chuchota :

— « Tu penses qu'ils vont faire une connerie avant qu'on quitte la montagne ? »

Ben haussa les épaules.

— « C'est Maéline et Aiden. La question c'est pas "s'ils vont", c'est "quand". »

À l'arrière, les sacs tombaient déjà des porte-bagages.

— « C'est qui qui a foutu un pot de Nutella dans MON sac ?! » hurla quelqu'un.

— « C'est pas moi ! J'le jure sur la tête d'Aiden ! »

— « ... tu veux dire que t'y tiens pas, du coup. »

Tout le car éclata de rire.

Tyler esquissa un sourire en coin. Il jeta un coup d'œil à Elena, qui riait doucement, les épaules secouées. Elle tourna légèrement la tête vers lui.

— « Quoi ? J'ai quelque chose sur le nez ? »

— « Non... c'est juste que... t'as un beau rire. »

Elena haussa les sourcils, surprise. Puis elle détourna le regard, un peu gênée.

— « Merci. »

Un instant de silence suivit. Juste le bruit du moteur, le souffle du chauffage, et le brouhaha lointain des élèves qui rigolaient dans tous les coins. Le genre de silence confortable.

Mais il ne dura pas longtemps.

Maéline se leva brusquement, agrippée au siège de Logan, le visage illuminé comme si elle venait d'inventer la machine à remonter le temps.

— « LOGAN ! On organise un jeu ou un plan diabolique ? »

— « Me regarde pas comme ça. Je suis innocent. »

— « Depuis quand ? »

— « Depuis maintenant. »

— « Trop tard. T'es dans la team. »

Aiden bondit de son siège comme un suricate sous caféine.

— « Je veux être dans la team aussi. »

Ashlyn soupira si fort qu'on aurait cru qu'elle tentait de souffler un ouragan.

— « Vous avez dormi... quatre heures. Vous devriez être morts. »

Maéline haussa les épaules.

— « La vengeance ne dort jamais. »

Et sur ces paroles, le car s'enfonça dans la route sinueuse, laissant derrière lui le chalet, les montagnes enneigées... et une journée pleine de chaos à venir.Le moteur du car ronronnait doucement, prêt à quitter le chalet pour de bon. Les pneus crissaient dans la neige tassée, et la buée se formait déjà sur les vitres malgré les quelques degrés tièdes à l'intérieur. Il était 14h45 tapantes. Tout le monde était à bord, avec des valises pleines, des cernes profondes sous les yeux... et l'énergie d'un groupe de collégiens qui n'avaient pas encore compris qu'ils étaient fatigués.

Ben et Taylor s'étaient installés à l'avant gauche, juste derrière le chauffeur, histoire de se sentir "importants". Taylor, lunettes de soleil sur le nez malgré l'intérieur, avait déjà sorti son téléphone pour mettre une musique un peu trop forte dans ses écouteurs. Ben, lui, fixait le paysage avec un air tranquille, une bouteille de jus de pomme coincée entre les jambes.

Juste derrière eux, sur la même rangée de gauche, Tyler s'était assis à côté d'Elena, sans dire un mot. Son sac à dos était posé entre ses jambes, ses doigts tripotaient nerveusement la fermeture éclair.

— « T'as pas trop froid ? » demanda-t-il en tournant à peine la tête vers elle.

Elena, emmitouflée dans son écharpe blanche, lui lança un petit sourire.

— « Un peu. Mais ça va. »

Elle s'était adossée à la vitre, les bras croisés, le regard perdu dehors. Sa robe blanche était à moitié cachée sous son manteau, mais Tyler la trouvait toujours aussi jolie. Il n'osait rien dire de plus. Il préférait le silence. C'était plus sûr.

De l'autre côté de l'allée, ça commençait déjà à s'agiter.

Maéline s'était jetée dans son siège avec toute l'élégance d'un kangourou sous stéroïdes, balançant son sac à dos à moitié ouvert sur la tête de Logan, sans aucune pitié.

— « AÏEUH MAIS— » grogna Logan en se redressant brusquement. — « Tu veux ma mort, c'est ça ? »

— « C'est la guerre, bébé, fallait choisir ton camp. »

Maéline lui tira la langue, se cala contre la vitre, et fouilla dans son sac à la recherche d'un bonbon.

— « Moi j'vais vous mettre le feu dans ce car. »

Aiden, qui s'était posé derrière eux avec Ashlyn, se pencha aussitôt entre les sièges avec un grand sourire.

— « On commence maintenant ? J'ai une boîte de Tic Tac et aucun honneur. »

Ashlyn le repoussa d'un air blasé.

— « Laisse-moi juste dix minutes pour respirer avant que tu fasses exploser quelque chose. »

— « J'promets rien. »

Maéline cliqueta ses doigts.

— « Aiden, viens, on fait une intro. Genre dramatique. »

— « Genre comédie musicale ? »

— « Genre film catastrophe. »

— « Encore mieux. »

Logan leva les yeux au ciel.

— « On est foutus. »

Dans l'allée centrale, le professeur faisait les cent pas, les bras croisés, l'air déjà au bord de la dépression nerveuse.

— « Je vous préviens ! Le premier qui se détache sans autorisation, je le descends du car, même en pleine montagne ! »

Aiden leva les deux mains.

— « Promis madame, je suis sage comme une image. »

Ashlyn pouffa dans sa manche. Elle avait le regard fixé sur la vitre, le menton appuyé dans la paume de sa main. De temps en temps, ses yeux se posaient sur Logan, puis sur les montagnes qu'ils laissaient derrière eux. Elle avait cette mine pensive, celle qu'elle portait quand quelque chose lui échappait. Ou quand elle se doutait qu'un truc allait bientôt leur tomber dessus.

Taylor, à l'avant, lança un regard dans le rétro du car, essayant de capter un signe de Ben. Il chuchota :

— « Tu penses qu'ils vont faire une connerie avant qu'on quitte la montagne ? »

Ben haussa les épaules.

— « C'est Maéline et Aiden. La question c'est pas "s'ils vont", c'est "quand". »

À l'arrière, les sacs tombaient déjà des porte-bagages.

— « C'est qui qui a foutu un pot de Nutella dans MON sac ?! » hurla quelqu'un.

— « C'est pas moi ! J'le jure sur la tête d'Aiden ! »

— « ... tu veux dire que t'y tiens pas, du coup. »

Tout le car éclata de rire.

Tyler esquissa un sourire en coin. Il jeta un coup d'œil à Elena, qui riait doucement, les épaules secouées. Elle tourna légèrement la tête vers lui.

— « Quoi ? J'ai quelque chose sur le nez ? »

— « Non... c'est juste que... t'as un beau rire. »

Elena haussa les sourcils, surprise. Puis elle détourna le regard, un peu gênée.

— « Merci. »

Un instant de silence suivit. Juste le bruit du moteur, le souffle du chauffage, et le brouhaha lointain des élèves qui rigolaient dans tous les coins. Le genre de silence confortable.

Mais il ne dura pas longtemps.

Maéline se leva brusquement, agrippée au siège de Logan, le visage illuminé comme si elle venait d'inventer la machine à remonter le temps.

— « LOGAN ! On organise un jeu ou un plan diabolique ? »

— « Me regarde pas comme ça. Je suis innocent. »

— « Depuis quand ? »

— « Depuis maintenant. »

— « Trop tard. T'es dans la team. »

Aiden bondit de son siège comme un suricate sous caféine.

— « Je veux être dans la team aussi. »

Ashlyn soupira si fort qu'on aurait cru qu'elle tentait de souffler un ouragan.

— « Vous avez dormi... quatre heures. Vous devriez être morts. »

Maéline haussa les épaules.

— « La vengeance ne dort jamais. »

Et sur ces paroles, le car s'enfonça dans la route sinueuse, laissant derrière lui le chalet, les montagnes enneigées... et une journée pleine de chaos à venir.

Le car venait à peine de s'engager sur la grande route que l'ambiance intérieure monta de trois crans. Il n'y avait que des montagnes, des sapins et un ciel clair dehors — mais dedans, c'était déjà un carnaval ambulant.

Taylor lança la première étincelle.

— « BON. Je propose qu'on mette une chanson pour s'échauffer les cordes vocales. Qui est chaud ? »

Maéline bondit sur son siège, bras levés comme une cheerleader possédée.

— « MOI ! Et je préviens, je prends les aigus. »

— « C'est une menace ? » demanda Logan, méfiant.

— « Non, c'est une promesse. »

Taylor sortit son enceinte Bluetooth rose bonbon de son sac comme si c'était une arme sacrée. Il appuya sur le bouton, un petit "bip" retentit, et la voix criarde d'un remix TikTok éclata dans tout le car.

— « WOUUUUH ! » cria Aiden, qui battait déjà le rythme avec ses pieds contre la paroi du siège.

La prof, au fond du car, se retourna aussitôt.

— « Aiden ! »

— « C'était pas moi cette fois ! C'est la technologie ! »

Pendant que Taylor faisait défiler les musiques en secouant la tête comme un DJ très inspiré, Maéline s'approcha à quatre pattes de Logan, les yeux brillants.

— « Okay. J'ai une idée. On fait un test de personnalité en live. »

— « Pardon ? »

— « J'pose une question ultra bizarre, genre "si t'étais une sauce, t'srais laquelle", et chacun doit répondre vite sinon il est éliminé. »

— « Éliminé de quoi ? »

— « DE LA VIE. »

Logan la fixa en silence pendant trois secondes, avant de hausser les épaules.

— « Très bien. J'vais mourir en sauce samouraï. »

— « Classe. Moi je suis une sauce barbecue avec un fond de vengeance. »

Aiden, qui écoutait tout depuis son siège, hurla :

— « Moi j'suis la sauce tartare, parce que je suis chelou et tout le monde me juge. »

Ashlyn leva la tête, blasée.

— « Tartare, t'es sûr ? »

— « OUI. Et fièrement. »

Maéline se leva à moitié dans l'allée, bras levés.

— « Ok les gars, on part sur le Maéline Show. Tout le monde doit répondre en 3 secondes à ma question sinon il perd un point. Premier thème : Si tu devais voler un objet dans le car maintenant, ce serait quoi ? »

Ben répondit du tac au tac depuis l'avant :

— « Les lunettes de Taylor. Juste pour voir le monde autrement. »

Taylor retira ses lunettes, bouche ouverte.

— « OH. Trahison. »

Tyler, toujours assis près d'Elena, hésita. Elena lui jeta un regard en coin.

— « T'as trois secondes, Ty. »

— « Euh... le bonnet d'Aiden ? »

Aiden protesta :

— « Héééé il est doux ! »

— « Justement. »

Elena réfléchit une demi-seconde.

— « Je volerais les écouteurs de Ben. Juste pour l'embêter. »

— « J'ai rien demandé, moi ! » protesta Ben.

Logan rit.

— « J'prends l'enceinte de Taylor. Et je la jette par la fenêtre. »

— « BARBARE ! » s'écria Taylor.

Maéline désigna Ashlyn.

— « Ashlyn, t'as trois secondes. GO. »

Ashlyn soupira.

— « Je volerais la paix. »

Aiden bondit.

— « Ça compte pas ! C'est pas un objet ! »

— « Si, dans ma tête. »

Maéline applaudit comme une folle.

— « Gagnante. 10 points. »

— « J'sais même pas à quoi je joue... »

— « Personne sait. C'est ça qui est beau. »

Taylor changea de musique et lança un morceau au hasard : "Let It Go" de la Reine des Neiges.

— « ALLEZ ! C'est notre moment. Qui prend Elsa ? »

— « MOI ! » hurla Aiden en se levant d'un bond.

— « Laisse tomber, tu vas te décrocher la mâchoire ! » rigola Ben.

Aiden ne l'écouta même pas. Il se leva dans l'allée comme un acteur de Broadway, les bras ouverts, et chanta à pleins poumons :

— « LIIIIIIIIIBÉRÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ ! »

Maéline l'accompagna aussitôt, faussement dramatique :

— « DÉLIVRÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ ! »

Le chauffeur manqua de freiner d'un coup.

La prof hurla :

— « MAIS BON SANG VOUS ÊTES TOMBÉS SUR LA TÊTE OU QUOI ?! »

Aiden s'inclina.

— « Probablement. »

Le reste du car était en transe. Certains tapaient dans les mains, d'autres hurlaient les paroles, et quelques-uns essayaient de filmer la scène avec leurs téléphones en criant de rire.

Logan se tenait la tête à deux mains.

— « C'est un cirque. On est littéralement dans un cirque. »

Tyler se pencha vers Elena, mi-amusé, mi-effaré.

— « Tu crois qu'ils vont survivre jusqu'à la pause goûter ? »

— « Honnêtement ? Non. »

Elle rit doucement.

Taylor s'était tourné vers Maéline.

— « Si tu veux qu'on fasse une battle de karaoké, je suis prêt. »

Maéline claqua des doigts.

— « Attends, j'ai mieux. »

Elle sortit de son sac... une cloche de vélo.

Personne ne sut d'où elle la sortait. Ni pourquoi. Ni comment elle avait passé la sécurité avec ça.

— « Chaque fois que je sonne, quelqu'un doit raconter une anecdote honteuse. »

Logan grogna.

— « Oh non. »

— « Oh OUI. »

Elle sonna. DING-DING !

— « Elena ! T'as été élue par le destin. Raconte. »

Elena rougit légèrement, mais joua le jeu.

— « Ok... En primaire, j'ai accidentellement envoyé un mot d'amour à mon prof de maths au lieu de mon crush. »

Aiden hurla de rire.

— « ICONIQUE. »

— « Je suis morte intérieurement pendant trois ans. »

Maéline applaudit.

— « C'est exactement le genre de gêne qu'on recherche ici. »

Elle sonna encore. DING-DING !

— « Tyler. T'as pas le choix. »

Tyler grimaça.

— « Un jour j'ai dit "maman" à la prof principale. Devant toute la classe. »

Le car éclata de rire. Même Elena gloussa derrière son écharpe.

Ben cria depuis l'avant :

— « Moi aussi j'ai fait ça ! »

Taylor renchérit :

— « On est une secte. La secte des "mamans scolaires". »

Ashlyn secouait la tête, mi-fatiguée, mi-ravie. La prof, elle, tapait frénétiquement sur son téléphone. Elle devait sûrement écrire un long message à l'administration : "Besoin d'aide. Immédiat. Urgence niveau 12."

Et pendant que le car filait sur la route sinueuse, les chansons, les cris et les blagues continuaient à pleuvoir. Ce n'était encore que le niveau 1 du chaos, mais les fondations étaient solides.

Et les élèves n'avaient pas encore touché le pic de la folie...

Fatigue ? Plus personne connaît. Le bus devient un terrain de jeu.

Aiden gigotait sur son siège depuis déjà dix bonnes minutes. Trop d'énergie accumulée, pas assez de patience. Et clairement, aucune conscience du fait qu'ils étaient dans un bus en mouvement, sur une route de montagne encore gelée par endroits.

— « J'ai trop chaud ! » râla Aiden en retirant sa veste et en la balançant par-dessus la tête de Tyler.

Tyler sursauta et rattrapa la veste de justesse avant qu'elle ne s'écrase sur le visage d'Elena, qui avait les yeux mi-clos. Il soupira longuement.

— « Tu veux mourir, Aiden ? Parce que t'es bien parti là. »

Aiden, tout sourire, ne répondit pas. Il était déjà en train de farfouiller dans son sac à dos à la recherche de... personne ne savait trop quoi. Une bouteille d'eau vide ? Des bonbons ? Un vieux sandwich ? Personne n'osa demander.

Logan, de son côté, s'était tourné vers Maéline et lui lançait un regard mi-choqué, mi-mort de rire.

— « Il est pas sortable ton pote. »

— « C'est pas mon pote, c'est mon problème », répondit Maéline avec un faux air dramatique avant d'ajouter en chuchotant : « Et encore, t'as rien vu... »

Ben et Taylor, toujours assis tout devant, se retournèrent légèrement pour suivre ce qui se passait derrière eux. Ils avaient senti le vent tourner. Littéralement. Aiden s'agitait tellement que des courants d'air commençaient à se former dans le car.

Ashlyn, qui tentait désespérément de lire un livre malgré les secousses et les cris, leva les yeux au ciel.

— « Aiden. Assieds-toi. »

— « Mais je SUIS assis ! » protesta-t-il en tapant des pieds contre le plancher.

Sauf que non.

À peine avait-il prononcé ces mots qu'il se leva d'un bond, dans un parfait moment de non-lucidité. Son pied accrocha la sangle de son sac, il perdit l'équilibre... et glissa dans l'allée du car avec un cri qui résonna comme un appel au chaos.

— « AAAAHHHHHHHHHHHHHHHH— »

BOOM !

— « MAIS T'ES MALADE ! » hurla la prof en se levant brusquement.

Aiden venait littéralement de faire une glissade sur deux mètres, bras en l'air, sac toujours accroché au pied, pour terminer en tas juste devant les sièges de Ben et Taylor. Les deux jumeaux le regardèrent, bouche ouverte.

— « Bro. T'es une légende », déclara Ben avec une pointe d'admiration sincère.

— « Il est vivant ? » demanda Elena d'une voix incertaine.

— « Je crois qu'il a cassé le car », murmura Tyler, blême.

Le chauffeur freina doucement, la voix déjà menaçante.

— « Qu'est-ce qu'il se passe encore là derrière ?! »

Maéline explosa de rire, se tenant les côtes. Elle n'était plus capable de s'arrêter.

— « C'est la chute du siècle ! On aurait dû filmer ! »

Logan, plié de rire, tendit un bras pour aider Aiden à se relever.

— « Allez, champion, debout. Faut que tu fasses une dédicace à tout le bus maintenant. »

Mais la prof n'avait pas le cœur à rire. Elle était rouge de colère, les bras croisés.

— « Aiden. Assieds-toi. Immédiatement. Attache ta ceinture. Et ne bouge plus jusqu'à Paris si possible. »

— « Mais on va pas à Paris, on va juste... »

— « AIDEN. »

Le silence qui suivit fut presque aussi violent que la chute.

Aiden retourna s'asseoir, penaud... mais pas très longtemps penaud.

Car à peine vingt secondes plus tard, Taylor entonna une chanson improvisée à base de rimes nulles :

— « Aiden glisse, Aiden glisse, comme une patate sans service... »

Tout le monde éclata de rire. Maéline frappa des mains, encouragée :

— « REPRENEZ TOUS ENSEMBLE ! »

Et le bus tout entier, prof incluse malgré elle, se retrouva à chanter l'« Hymne de la Glissade » pendant au moins trois minutes d'affilée, dans une cacophonie totale de voix cassées, de percussions de sièges et de rires incontrôlables.

Le chauffeur soupira.

Longuement.

Très longuement.

— « Si ça continue, je fais demi-tour. »

— « Trop tard, on est trop loin maintenant », fit remarquer Logan en haussant les épaules.

— « On vous enterre dans un fossé, hein », ajouta le conducteur, sans qu'on sache s'il plaisantait vraiment ou pas.

Ashlyn secoua la tête, désespérée mais vaguement amusée.

— « Je vais finir sourde avec vous. »

— « Tu dis ça comme si c'était une mauvaise chose », dit Tyler avec un petit sourire.

Elena pouffa doucement, la tête posée contre la vitre.

— « Il est vrai que... on est un peu bruyants. »

— « Un peu ?! » hurla Taylor depuis l'avant du car. « ON EST LA TEMPÊTE PERSONNIFIÉE. »

Aiden releva la tête de son siège.

— « Je suis officiellement la star de ce car. »

— « Non, t'es la cascadeuse de mauvaise vie », répondit Maéline, moqueuse. « Et encore, j'ai pas sorti la caméra. »

— « Dommage, c'était digne d'un Oscar », ajouta Logan avec un clin d'œil.

Et alors que le bus reprenait une allure à peu près normale (mais pas vraiment), l'énergie collective était remontée à bloc. Il restait encore plusieurs heures de trajet, et clairement, personne n'était prêt à dormir.

Ou à rester sage.

Prochaine partie ? L'idée (pas si) innocente de Maéline : une soirée pyjama post-voyage... 🍕🎉

Une idée folle lancée en plein chaos... ou peut-être pas si folle que ça ?

Après l'épisode de la glissade d'Aiden, l'ambiance était toujours électrique, mais avec cette espèce de calme étrange qui suit les grands fous rires. Le genre de silence à moitié étouffé par les ricanements discrets et les épaules qui continuent de trembler à cause du fou rire pas encore tout à fait digéré.

Taylor s'était à moitié retournée dans son siège, la tête appuyée contre celui de Ben, les yeux brillants d'excitation :

— « Ce voyage est déjà dans mon top 3 des trucs les plus drôles de toute ma vie. »

— « T'as que 15 ans, Tay, t'as pas encore vu grand-chose », répondit Ben en baillant.

— « Chut, laisse-moi rêver. »

Derrière eux, dans leur coin à droite, Maéline tapotait l'écran de son téléphone avec insistance. Logan lui lança un coup d'œil curieux.

— « Tu fais quoi encore ? T'as une idée foireuse dans la tête. Je le vois à ta bouche. »

Elle leva les yeux vers lui avec un sourire qui sentait déjà les ennuis à des kilomètres.

— « Peut-être. Peut-être pas. »

— « Oh non. Maéline. Dis-moi pas que tu vas... »

Elle ne le laissa pas finir.

Elle se leva légèrement, tourna son visage vers l'allée centrale du bus, posa ses deux mains sur les bords de son siège comme si elle allait annoncer une proclamation royale et lança d'une voix très sérieuse :

— « Écoutez-moi bien, bande de petits flocons givrés. J'ai une annonce révolutionnaire. »

Quelques rires fusèrent ici et là, mais la plupart se tournèrent vers elle, intrigués.

— « Vu que mes parents sont en voyage d'affaires jusqu'à dimanche soir... et que j'ai littéralement la maison pour moi toute seule... »

Elle fit une pause dramatique, les sourcils levés, histoire de laisser le suspense se diffuser un peu.

— « Je propose... une soirée pyjama. »

Un blanc. Un vrai. Le genre de blanc où même Aiden cessa de bouger.

Puis...

— « QUOI ?! » s'exclama Taylor depuis l'avant du car, se levant à moitié.

— « Genre... ce soir ?! » demanda Elena, interloquée mais déjà intéressée.

— « Ben ouais, pourquoi pas ? On rentre, on pose nos valises, on se douche (vous, les garçons, je vous en supplie, lavez-vous), et hop. Rendez-vous chez moi. »

— « Mais c'est pas un peu... osé ? » glissa Ashlyn, les bras croisés, mi-amusée, mi-perplexe.

Maéline haussa les épaules.

— « Pas si on demande l'autorisation. »

Elle agita son téléphone comme un trophée.

— « Je viens d'envoyer un message à ma mère. Genre : "Coucou, tout va bien, j'ai survécu au chalet. Dis, je peux inviter quelques amis à dormir ce soir ? Juste des jeux, des pizzas, et de la musique tranquille." »

— « "Tranquille" », répéta Logan avec ironie. « C'est toi qui viens de glisser dans le couloir du chalet en chantant Beyoncé à 6h du matin. »

— « Détail », fit Maéline avec un grand sourire.

— « Et elle t'a répondu ? » demanda Elena, qui commençait à sourire malgré elle.

— « Attends... »

Maéline tapota l'écran, ses yeux plissés de concentration.

Silence tendu dans le bus.

— « ... Elle a dit oui. »

— « QUOIIII ?! »

Et là, plus personne ne pouvait les arrêter.

Aiden bondit sur son siège, bras en l'air.

— « WOUHOUUUUUUUU ! SOIRÉE PYJAMAAAAAA ! »

La prof, alertée par le cri, tourna la tête vers l'arrière, visiblement à bout.

— « QU'EST-CE QUI SE PASSE ENCORE ?! »

Ashlyn se pencha légèrement dans l'allée pour répondre, la voix pleine d'ironie :

— « Maéline organise une révolution sociale. »

— « PAS DANS CE CAR ! »

— « Trop tard », souffla Ben en rigolant.

Taylor tapait déjà frénétiquement sur son téléphone.

— « Faut que je demande à ma mère. Genre tout de suite. »

— « Et moi ? » dit Logan. « J'ai même pas de pyjama. »

— « Tu dors en caleçon, ça changera pas de d'habitude », lança Aiden.

— « Tu veux que je t'étrangle ? »

Maéline, toujours debout, avait les bras croisés et le regard fier d'une reine.

— « Ceux qui veulent venir, levez la main. »

Une majorité de bras se levèrent, certains timidement (Elena), d'autres comme des fous (Taylor, Aiden, Logan... évidemment).

Tyler leva discrètement la main aussi.

— « Vous voyez, c'est un raz-de-marée. »

— « T'as pas peur que ta maison explose ? » demanda Ben.

— « Un peu. Mais c'est le prix de la liberté. »

Elena glissa à Tyler, à voix basse :

— « Si on y va... t'as intérêt à pas me laisser toute seule. »

— « Je te lâche pas », répondit-il doucement.

Le regard qu'ils échangèrent était doux. Différent. Logan les observa du coin de l'œil mais ne dit rien.

Maéline reprit :

— « On fait pizza maison, ou on commande ? »

— « Commander, ça ira plus vite. »

— « On peut faire les deux ! »

— « Et les boissons ? »

— « J'ai du jus, du soda, et même du thé matcha. »

— « C'est pas une boisson, c'est une punition. »

— « Je peux ramener des bonbons », proposa Taylor.

Aiden se mit debout sur son siège comme un prêcheur illuminé.

— « Je m'engage solennellement à ramener le plus gros paquet de chips jamais vu par l'humanité. »

— « RASSIEDS-TOI ! » hurla la prof depuis l'avant.

— « OUI MADAME. »

Petit à petit, chacun envoyait des messages à ses parents, chuchotait dans son coin pour négocier un "oui", ou échafaudait déjà des plans pour éviter ceux qui n'étaient pas invités.

Et même si la fatigue commençait à revenir, quelque chose dans l'air avait changé.

De la joie pure. De l'adrénaline de fin de séjour.

Et l'impression qu'une nouvelle aventure les attendait... juste après le car.

Le car avait retrouvé un calme précaire après le chaos absolu causé par Aiden. Les rires retombaient doucement, les esprits reprenaient leur souffle. Quelques élèves soufflaient encore, le visage rougi par les larmes de rire. Taylor, dos contre le siège, peinait à reprendre son souffle, tandis que Ben le regardait avec une expression semi-désespérée :

— « Franchement... à quoi on a survécu là ? »

— « À Aiden. » lâcha Ashlyn d'un ton net, le visage encore pâle mais l'œil brillant.

De son côté, Maéline fixait le plafond du car avec une lueur étrange dans les yeux. Ses jambes croisées en tailleur sur le siège, elle tournait une mèche de ses longs cheveux entre ses doigts. Logan, à côté d'elle, tapotait sur son téléphone, encore mort de rire.

— « Il faut qu'on fasse un truc, genre... un dernier délire avant de se quitter. » dit-elle tout bas, d'un ton soudain sérieux.

Logan leva les yeux.

— « T'as une idée ? »

— « Oh oui. » souffla Maéline avec un sourire lent.

Elle tourna la tête vers le fond du bus, balaya les visages à demi-endormis ou en train de se calmer... puis se redressa d'un coup, avec l'énergie imprévisible qui lui collait à la peau.

— « HEY ! » cria-t-elle en tapant dans ses mains. « Écoutez-moi deux secondes, j'ai une idée. »

— « Oh non... » souffla Elena en baissant la tête, un sourire désespéré sur les lèvres.

— « Si elle commence comme ça, c'est foutu. » gémit Tyler.

— « Fermez vos bouches, ça va être génial. » enchaîna Maéline en agitant les bras. « Mes parents sont pas là demain. Ils sont en voyage d'affaires. Donc... »

Silence dramatique.

— « ...soirée pyjama chez moi. »

Un instant de flottement. Puis explosion.

— « QUOI ? »

— « Sérieux ? »

— « Tu rigoles pas ? »

— « T'es sérieuse, là ?! »

— « Attends, attends, attends — on parle d'une vraie soirée pyjama ? Avec tout le monde ? »

— « TOUT LE MONDE. » confirma Maéline en pointant chaque élève avec un index dramatique. « Une nuit. Chez moi. On dort pas. On fait le bordel. On se raconte des secrets. On mate des films. On bouffe. On danse. On pleure. On rit. On joue à des jeux débiles. »

Taylor s'était redressé, tout excité.

— « Mais... MAIS OUI. Mais on fait ça ! »

— « Tu vas vraiment avoir l'autorisation ? » demanda Ashlyn, un sourcil levé.

— « Bien sûr. » répondit Maéline avec un clin d'œil. « Enfin... faut que je demande. »

Elle sortit son téléphone. Pendant que le bus reprenait vie dans un murmure enthousiaste, elle ouvrit l'appli de messagerie, tapota un message.

— « Je tente ma chance avec Maman. Elle est avec Papa à Tokyo pour la semaine, alors si elle dit oui... c'est bon. »

— « Tokyo carrément ? » demanda Ben, impressionné.

— « Yep. Loin, très loin. Pas là. Très occupés. Et moi... très seule. Et très responsable. » fit-elle avec un sourire angélique.

Elle appuya sur "envoyer".

— « Voilà. Maintenant on croise les doigts. »

— « C'est quoi ton plan si elle dit non ? » glissa Logan en coin.

— « Bah... j'envoie un message dramatique, je fais semblant d'être triste et j'insiste. » dit Maéline en haussant les épaules. « Ou alors je pleure en emoji. Ça marche parfois. »

— « T'es diabolique. »

— « Je sais. »

Le bus tout entier semblait suspendu à la réponse. Même ceux qui n'étaient pas dans le cercle proche tendaient l'oreille. Aiden, de retour sur son siège, appuyait son menton sur l'appuie-tête, curieux.

Un petit ding sonore retentit.

Maéline ouvrit grand les yeux.

— « Elle a répondu. »

— « ALORS ?! » cria Tyler.

Elle lut.

— « "Pas de problème ma chérie. Mais sois responsable. Et pas de cris." »

Une demi-seconde de pause.

Puis :

— « ELLE A DIT OUIIIIIIIIIIIIIIIII ! »

— « YEAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH ! » hurlèrent plusieurs voix à l'unisson.

Maéline bondit sur son siège comme un kangourou, secouant Logan par le bras.

— « On fait la fête, Logan ! ON FAIT LA FÊTE ! »

— « Ok, ok, calme-toi, me secoue pas comme ça ! »

Taylor se leva sur son siège (même s'il était strictement interdit de se lever dans un car en mouvement) :

— « SOIRÉE PYJAMA VALIDÉE ! On dort tous chez Maéline demain ! »

— « J'amène les chips ! » lança Aiden.

— « Je prends les boissons ! » hurla Elena, euphorique.

— « Je prépare une playlist. » proposa Tyler.

— « Je gère les jeux de société. » ajouta Ben.

— « Et moi je viens avec une armée de coussins. » termina Ashlyn, les bras croisés avec un sourire.

— « Ce sera ÉPIQUE. » conclut Taylor.

Le conducteur soupira fort.

— « Vous me fatiguez. »

— « Nous aussi, monsieur. Nous aussi. » souffla Ashlyn, en riant doucement.

Et tandis que les rires repartaient dans le car, que Maéline programmait déjà une conversation de groupe sur son téléphone et que certains élèves commençaient à parler logistique, l'ambiance devint aussi douce que déchaînée. C'était leur moment. Leur lien. Leur amitié.

Et ils allaient en faire un souvenir inoubliable.

Le bus roulait depuis déjà un bon moment. La folie de la « soirée pyjama » s'était apaisée comme une mer après la tempête. Le soleil commençait doucement à descendre derrière les arbres de la route, lançant des reflets orangés sur les vitres. L'énergie s'était transformée en une fatigue calme, douce, presque nostalgique.

Des murmures flottaient encore entre les sièges, mais plus discrets. Les rires s'étaient changés en sourires. La musique d'un téléphone se faisait entendre, pas trop fort, quelque chose d'un peu rêveur. Une chanson qu'on ne connaissait pas tous, mais qui faisait du bien.

Ashlyn était appuyée contre la vitre, les yeux à moitié fermés, ses écouteurs dans les oreilles. Aiden, à côté d'elle, avait croisé les bras, la tête penchée vers l'arrière, les paupières lourdes. Il donnait l'impression de lutter contre le sommeil... ou contre l'ennui. Peut-être les deux.

Derrière eux, Elena et Tyler ne parlaient pas. Pas besoin. Tyler s'était légèrement tourné vers elle, et elle aussi. Il y avait une sorte de pause silencieuse entre eux. Pas un silence gênant, mais un de ceux qui disent tout. Leurs épaules se touchaient presque. Elena jouait avec un bracelet autour de son poignet, l'air songeuse. Tyler, lui, jetait de petits coups d'œil discrets vers elle, un sourire un peu bête sur le visage.

— « T'as l'air fatiguée. » murmura-t-il, presque surpris par sa propre voix.

— « Toi aussi. » répondit-elle sans détourner les yeux de la vitre.

Il rit doucement.

— « Ouais. »

Devant eux, Taylor s'était remis en boule sur son siège, la tête posée sur l'épaule de Ben. Ben pianotait tranquillement sur son téléphone, un petit sourire en coin, les jambes étendues. Aucun des deux ne disait un mot, mais une ambiance paisible flottait autour d'eux. Ils semblaient avoir trouvé leur équilibre, leur cocon de calme au milieu du bus.

De l'autre côté, Logan regardait son écran, des écouteurs dans les oreilles. Sa jambe bougeait en rythme, signe qu'il écoutait un truc un peu plus rythmé que le reste. À côté de lui, Maéline avait fermé les yeux. Elle s'était installée en position semi-assise, semi-affalée, la tête doucement posée contre la vitre.

Son expression était paisible, presque douce. Un contraste étrange avec son énergie habituelle.

— « Tu dors ? » murmura Logan.

— « J'sais pas... peut-être... » souffla-t-elle sans bouger.

Il sourit un peu.

— « C'est bien, une pause. »

— « Mmh. » fit-elle, entre deux souffles.

Et puis elle rouvrit un œil, juste un.

— « Tu crois que ça va être bien, demain ? »

— « La soirée pyjama ? »

— « Ouais. »

— « J'sais pas. Mais avec toi, c'est jamais calme. Donc sûrement ouais. »

Un petit sourire naquit au coin des lèvres de Maéline.

— « J'aime bien quand c'est pas calme. »

— « Ça, j'avais remarqué. »

Elle ne répondit pas. Mais elle laissa sa tête tomber, doucement, sur l'épaule de Logan. Il sursauta légèrement, surpris. Mais ne bougea pas. Au contraire, il reprit son téléphone, et augmenta un peu le son dans ses écouteurs. Une musique douce. Une qui ne disait pas tout haut ce qu'il pensait tout bas.

Derrière eux, Aiden s'était affalé de tout son long, les jambes étendues dans le couloir, ce qui lui valut un :

— « T'es sérieux mec ? » de la part de Mathis qui essayait de passer.

— « Chut. J'suis en train de devenir une limace. »

— « Bah ta limace va se faire marcher dessus. »

Mais Aiden ne bougea pas. Il souriait à moitié, perdu dans ses pensées, en écoutant vaguement les bruits autour de lui.

Le calme avait gagné tout le car. Même les profs, assis à l'avant, semblaient profiter de cette pause. La route s'étirait à perte de vue, bordée d'arbres aux feuilles dorées, et l'air du bus sentait le sommeil, les chips, et un peu l'odeur de sac à dos oublié.

Personne ne parlait trop fort. Mais dans chaque recoin, des pensées vagabondaient.

Ashlyn se demandait ce qu'elle avait vu l'autre nuit, cette silhouette étrange... mais elle chassa l'idée. Elle voulait juste du calme, là.

Elena pensait à cette dernière journée, à tous ces instants gravés comme des éclats de lumière dans sa mémoire. Elle sentait la chaleur contre son épaule. Elle n'avait pas envie que ça s'arrête.

Tyler, lui, pensait qu'il n'avait jamais été aussi bien assis sans rien faire. Juste là, à côté d'elle.

Taylor rêvassait à des jeux idiots pour la soirée pyjama.

Ben souriait en lisant un vieux message du début du séjour. Un où Aiden avait écrit « j'me perds dans le couloir des skis » et où tout le monde avait ri.

Maéline ne pensait plus. Elle écoutait la musique, le moteur du bus, la respiration calme de Logan. Elle se sentait bien. Juste bien.

Et le car roulait, roulait, à travers les kilomètres et les souvenirs.

La lumière du jour s'effilochait doucement, tirant derrière elle un long rideau de fatigue. Le bus vibrait doucement sur la route, comme un animal géant qui berçait ses passagers dans un ronron régulier. Tout s'était lentement endormi... sans que personne ne décide vraiment de fermer les yeux.

Ashlyn fut la première. Peut-être parce que le calme avait remplacé l'agitation, ou peut-être parce qu'elle sentait que c'était le moment. Sa tête glissa doucement contre la vitre, les paupières lourdes, la respiration posée. À côté d'elle, Aiden, pourtant le roi des bêtises, s'était peu à peu laissé entraîner dans une demi-somnolence. Ses bras croisés, sa tête penchée vers elle, il finit par s'appuyer inconsciemment sur son épaule.

— « ...zz... » souffla-t-il, à moitié dans un rêve.

Ashlyn esquissa un sourire dans son sommeil. Elle ne s'en rendit même pas compte.

Derrière eux, Elena cligna des yeux une dernière fois. Le paysage flou derrière la vitre semblait danser doucement. Tyler, lui, avait posé sa main contre sa joue, le regard perdu dans les couleurs du ciel. Aucun mot n'avait été échangé depuis un moment. Pas besoin.

Et sans prévenir, dans un mouvement presque chorégraphié par la fatigue, Elena s'inclina doucement. Sa tête vint se poser contre l'épaule de Tyler, comme si c'était sa place naturelle. Et lui, tout doucement, tourna la tête vers elle. Il ne bougea pas. Pas un mot. Mais ses lèvres s'étirèrent en un sourire minuscule. Presque invisible. Il aurait pu exploser de joie... mais il resta immobile. Immobile et heureux.

Taylor et Ben, à l'avant, formaient un tableau de tendresse simple. Taylor avait posé sa tête sur l'épaule de Ben il y avait déjà un moment. Il tenait une peluche ridicule, ramenée des souvenirs — une espèce de mini-licorne bleue fluo qu'il avait nommée « Bibou ». Ben, bras croisés, tête en arrière, semblait dormir aussi. De temps à autre, son menton tombait doucement vers l'avant, puis se redressait dans un petit sursaut automatique. L'un de ces mouvements mi-drôles, mi-tristes, qu'on fait quand on est épuisé mais qu'on veut rester réveillé. Mais il luttait. Et il perdait.

Du côté droit du bus, la scène ressemblait presque à un film.

Logan était complètement affalé contre le dossier, la tête basculée en arrière, bouche entrouverte. Il ronflait très doucement, presque de façon comique. Mais ce n'était pas lui qui retenait l'attention.

Maéline, à côté, avait fini par glisser lentement dans un sommeil profond. Elle s'était assise en tailleur au début, puis avait fini allongée, le haut du corps penché vers Logan. Sa tête s'était posée contre son épaule, et sa main avait glissé, sans le vouloir, sur sa cuisse. Et comme si ça ne suffisait pas... Logan, sans s'en rendre compte, avait basculé légèrement, et sa tête reposait maintenant sur celle de Maéline.

Un duo parfaitement absurde et tendre à la fois. Deux tornades... figées dans un moment de calme absolu.

Le reste du groupe, éparpillé dans le bus, commençait aussi à s'abandonner au sommeil.

Justine dormait la bouche ouverte, un bonbon encore dans sa main.

Angelina avait mis son sweat à capuche sur ses yeux.

Mathis ronflait doucement, blotti contre son sac.

Même Andrea, d'habitude en train de parler tout le temps, s'était tu.

Les professeurs, à l'avant, chuchotaient entre eux.

— « Ils dorment... » souffla l'un.

— « Dieu merci. » répondit l'autre.

Seul le conducteur restait concentré. Les mains sur le volant, les yeux sur la route, il roulait dans le silence de cette fatigue collective. Il écoutait une vieille station de radio en sourdine. Une chanson douce passait. Quelque chose d'un peu rétro. De ceux qu'on entend quand on est petit, dans les longs trajets de vacances.

Tout le bus dormait.

Tout le groupe dormait.

Et dans ce calme étrange, entre rêves et réalité, une atmosphère particulière s'était installée. Comme si, pendant quelques instants, tout était suspendu.

Plus de secrets.

Plus de peurs.

Plus de voix mystérieuses dans la nuit.

Juste eux. Endormis. Ensemble. Fatigués mais en paix.

La route continuait de défiler sous les roues du car, mais dans les cœurs... quelque chose s'était arrêté. Un instant fragile. Un instant qui n'arrive qu'une fois.

Un dernier rêve avant le retour à la réalité.

Le soleil avait décliné lentement, baignant les paysages d'une lumière dorée qui filtrait à travers les vitres du car. Les arbres défilaient comme des ombres allongées, les collines s'adoucissaient, et au loin, les premiers panneaux annonçaient la proximité de la ville.

Un léger virage.

Un freinage discret.

Et dans le bus, un mouvement subtil se déclencha.

Ce fut Ashlyn qui remua la première, ses paupières papillonnant doucement comme si elle revenait d'un rêve trop doux. Sa tête se détacha de la vitre, encore marquée par la trace du froid. Elle fronça les sourcils, puis jeta un coup d'œil à Aiden, toujours collé à elle comme un chiot en hibernation.

— « ...Qu'est-ce que tu fous, toi... » marmonna-t-elle, mi-endormie, mi-agacée.

Mais elle ne le repoussa pas. Pas tout de suite.

Un bâillement retentit à l'avant : Ben s'étira comme un chat, faisant craquer toutes ses articulations. Taylor grogna :

— « T'as cassé mes rêves, imbécile... »

— « J'te rappelle que t'avais la bouche ouverte et que tu ronflais sur Bibou », répliqua Ben avec un petit sourire moqueur.

Taylor ouvrit lentement un œil.

— « ...Bibou te jugera. »

À l'arrière, Elena se réveilla en sentant quelque chose bouger sous elle. Ce n'est qu'en redressant la tête qu'elle réalisa qu'elle avait dormi contre Tyler. Carrément collée.

Elle se redressa d'un coup, les joues en feu. Tyler, lui, ouvrit les yeux juste à ce moment-là. Il la fixa un instant, encore à moitié endormi, avant de sourire doucement :

— « Tu m'as piqué l'épaule. »

— « J'ai dormi ?! »

— « ...Ouais. Et moi aussi. »

Un silence.

Puis un rire discret.

— « Bon... t'as bien dormi ? » demanda-t-il, maladroit.

— « C'était... confortable. »

Juste ça. Mais leurs yeux brillaient.

Sur la droite du bus, Maéline se réveilla en réalisant qu'elle était à moitié allongée sur Logan... et que Logan avait la joue carrément posée sur ses cheveux.

— « HEIN ?! » fit-elle en bondissant.

Logan sursauta, ouvrit un œil, puis marmonna :

— « C'était moelleux... »

— « T'AS DORMI SUR MA TÊTE ?! »

— « C'est une tête confortable. »

— « Crétin. »

— « Merci. »

Elle le frappa avec son sac. Pas trop fort. Juste ce qu'il fallait pour le réveiller en douceur (selon ses critères).

Au fond du bus, les autres émergeaient lentement, lents et groggy, certains avec les yeux collés, d'autres complètement perdus dans le temps et l'espace.

Justine lança :

— « On est morts ? »

Angelina répondit sans ouvrir les yeux :

— « On arrive. »

— « C'est la fin des vacances ? » pleurnicha Mathis.

Andrea, qui était resté silencieux un moment, soupira :

— « Et c'est le début de la nostalgie... »

Le conducteur, dans son micro grésillant, annonça :

— « Dans cinq minutes, on sera au point de rendez-vous. Réveillez doucement les dormeurs et préparez vos affaires. »

Le bus s'agita doucement. Des bâillements. Des cheveux en bataille. Des sacs à moitié tombés. Des gémissements de fatigue.

Mais aussi des sourires.

Des regards complices.

Et des souvenirs tout frais qui flottaient encore dans l'air, comme les dernières étincelles d'un feu de camp.

La fin approchait.

Mais pour eux...

Ce n'était que le début.

Le bus freina lentement, dans un long soupir pneumatique, avant de s'immobiliser devant le collège. Une seconde de silence, comme si le monde retenait son souffle. Puis :

— « ON EST ARRIVÉS !!! » hurla Aiden en bondissant de son siège, réveillant au passage Logan d'un coup de coude dans la tempe.

— « Aïe ! Mais t'es sérieux... ?! »

— « On est vivants, mec, j'croyais que j'allais mourir d'ennui sur la fin. »

— « C'est toi qui ronflais. T'as dormi la moitié du trajet. »

Dans les sièges du fond, Tyler redressa la tête, encore flou. Elena à côté de lui, les cheveux en vrac, bailla discrètement.

— « On est... de retour ? » marmonna-t-elle.

— « Je crois... Ou alors on rêve encore. »

— « Si on rêve, c'est un rêve gris. » répondit Ashlyn, en jetant un regard fatigué à travers la fenêtre embuée.

Le car s'ouvrit dans un pouf d'air. La voix du chauffeur résonna :

— « Allez les jeunes, fin du voyage ! »

Ben se leva d'un bond, puis s'étira avec un grand soupir de soulagement.

— « Ok, les sacs. Let's go récupérer les cercueils à roulettes. »

Dehors, le parking était rempli de parents qui attendaient, les bras croisés ou les téléphones à la main. Des silhouettes familières, emmitouflées dans leurs manteaux, les yeux encore mi-clos malgré l'heure avancée.

Les élèves commencèrent à descendre du bus en masse, certains glissant, d'autres traînant les pieds.

— « Mes jambes... » grogna Taylor.
— « Elles sont mortes. Enterrez-les ici. »

Maéline sauta dehors la première, comme un ressort :

— « LET'S GOOO ! »
Elle se mit à faire la roue devant le bus.

— « J'en peux plus d'être enfermée, j'ai besoin de LIBERTÉÉÉ ! »

Logan descendit juste après elle et la fixa.

— « Elle est pas humaine. »

— « J'ai entendu ! » cria Maéline en rigolant.

Tous se dirigèrent vers la soute du bus, où le chauffeur balançait déjà les valises comme s'il faisait un déménagement express. Les sacs tombaient, roulaient, s'écrasaient contre le trottoir. Un bruit de chute sonore accompagna l'atterrissage du sac de Ben.

— « Ouuuuh mon gel douche est mort. Paix à son âme. »

— « Tu crois qu'on va devoir laver les fringues ? » demanda Elena en sortant sa valise.
— « Ma mère va les brûler direct, j'pense. »

— « Moi c'est mon père qui va pleurer en ouvrant le sac, » répondit Aiden.
— « C'est un mélange de fromage, de chaussette et de forêt. »

Chacun récupéra son bagage, tant bien que mal. Des bonbons écrasés dépassaient d'un sac. Un gant solitaire vola dans le vent. Maéline portait son sac sur le dos comme une guerrière, fière et joyeuse.

Puis, elle se tourna vers le groupe avec un grand sourire.

— « Bon. Maintenant... opération Soirée Pyjama. »

Elle leva son téléphone comme un sceptre magique.

— « J'envoie le message général. Mais faut convaincre les darons. GO ! »

Tyler et Ben se regardèrent.

— « On doit leur demander... là, maintenant ? »

— « Yep. Vas-y, fonce. »

Les élèves partirent vers leurs parents respectifs, les yeux brillants d'espoir ou de peur selon les cas.

🎤 MOMENT DES AUTORISATIONS :

Aiden : — « Maman, j'peux aller dormir chez Maéline ce soir ? Ses parents sont pas là, mais promis c'est chill. »
— « T'as pris une douche depuis trois jours ? »
— « ... on parle pas d'hygiène, on parle d'amitié là. »

Taylor : — « M'man ! Dis oui s'il te plaît ! S'il te plaît s'il te plaît s'il te plaît ! »
— « T'as dormi dans un bus pendant 6h, t'as besoin d'un lit. »
— « Justement. Celui de Maéline. Et de la pizza. »
— « ... Bon. OK. »

Ben : — « Papa, c'est pour une étude sociologique de groupe. »
— « Tu veux dire une fête. »
— « Non, c'est un rassemblement scientifique. Très sérieux. »
— « ... Vous avez commandé les pizzas au moins ? »
— « PAS ENCORE MAIS ÇA VIENT. »

Ashlyn : — « Est-ce que je peux aller chez Maéline ce soir ? »
— « T'es pas trop fatiguée ? »
— « Si. Mais j'ai envie. C'est différent. »
— « D'accord, mais tu m'envoies un message dès que t'arrives. »

Tyler : (très calme) — « Je peux dormir chez une amie ce soir ? »
— « Une amie ? »
— « ... Oui. Avec plein d'autres gens. »
— « Tu veux que je parle à ses parents ? »
— « Ils sont pas là. »
— « ... Je sens que je vais regretter, mais bon. »

Elena : — « Dis, maman... tu sais que j'vous aime hein ? Mais est-ce que je peux aller chez Maéline pour une soirée pyjama ? C'est safe, y'a Ashlyn, Taylor, tout le monde... »
— « Tu dors où ? »
— « Je squatte un coin de tapis. Ou le canapé. Ou Logan. »
— « Pardon ? »
— « ...rien, j'ai rien dit. »

Maéline sauta en l'air quand elle reçut les premiers « Oui » sur le groupe.

— « C'EST PARTI !!! »

Elle cria, tourna sur elle-même, et lança :

— « RDV chez moi dans 1h30 ! Prenez vos sacs de couchage, vos pyjamas, et surtout PAS VOTRE CERVEAU. ON VA TOUT OUBLIER CE SOIR ! »

— « Genre... Aiden va oublier comment on s'assoit ? » lança Logan.

— « S'il y arrive, je veux voir ça. »

Tyler leva les yeux au ciel mais souriait.

Ben tapota dans ses mains comme un animateur.

— « SOIRÉE PYJAAAAMAAA EN APPROCHEEEE ! »

Et tous se dispersèrent en rigolant, prêts à se retrouver très bientôt pour un nouveau chaos... cette fois, dans le salon de Maéline.

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✩°。⋆⸜ 🎧✮Prochaine  chapitre Soiréee pyjamaaa 

Se chapitre est réaliser par maéline

ദ്ദി(• ˕ •マ.ᐟ

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