-ˋˏ✄┈┈┈┈ MINI CHAPITRE┈┈┈

🌀 POV MAÉLINE – LA VALLÉE EN MIROIR

Les pieds de Maéline martelaient la terre brumeuse. Le Plateau s'était transformé. Fini le couloir sinistre et les murs figés : désormais, chaque zone s'étendait comme un niveau de jeu cauchemardesque, régi par des lois cruelles et un silence oppressant.

— "On y est presque... Je le sens..."

Devant elle, une forêt de miroirs vivants ondulait, piégeant son reflet dans des poses qui n'étaient pas les siennes. Certains lui tournaient le dos, d'autres la fixaient avec des yeux absents.

— "C'est ici. Le premier sceau."

Elle s'avança, mains tremblantes, et plaça ses doigts sur la dalle hexagonale au sol. Une lumière rouge jaillit, pulsant avec son rythme cardiaque. Elle devait résoudre l'énigme inscrite dans les éclats de verre autour d'elle.

Énigme du Sceau 1 :
Je suis ce que tu caches,
je suis ce que tu nies,
je grandis quand tu luttes contre moi,
et disparais si tu m'acceptes. Qui suis-je ?

Elle inspira profondément. — "La peur."
Silence. Puis... clic. Le miroir en face d'elle se fendit d'un trait vertical.

— Un sur trois...

🔥 POV BEN – LA ZONE ROUGE

Ben courait à travers une plaine jonchée de dalles mouvantes, chacune vibrant d'une chaleur rougeoyante. À chaque pas mal placé, le sol se dérobait.

— "Putain... c'est un piège vivant."

Il vit le sceau au loin, protégé par trois figures d'ombres silencieuses. Elles prenaient la forme de ses amis, mais leurs regards étaient vides.

— "Tu crois que tu peux m'avoir avec ça ?!"

Le premier faux-Aiden fonça vers lui, une barre d'énergie noire à la main. Ben esquiva, plongea, roula, se releva d'un bond. Les souvenirs le submergeaient. Son ancienne école. Les moqueries. L'impression d'être "trop", ou "pas assez".

Mais il cria :

— "Je suis pas ce que j'étais ! Vous m'avez jamais défini, et vous me définirez pas !"

Il bondit jusqu'au sceau et posa sa main. Une énigme mentale apparut :

Énigme du Sceau 2 :
Je ne pèse rien, mais je peux tout briser.
Je voyage plus vite que la lumière,
et je suis le cri qu'on n'ose pas libérer.

Ben fronça les sourcils. — "Le silence."
Clac. La dalle vibra. Deux sur trois.

🧊 POV ELENA – LA CATHÉDRALE DES RÉFLEXIONS

Elena marchait prudemment dans une cathédrale figée dans la glace. Des statues translucides bordaient l'allée centrale, toutes à son image, dans des postures de douleur, d'abandon, de colère.

Une voix résonna, la voix de la Patronne.

« Tu crois être plus forte ? Tu n'es qu'un pion bien aligné, une façade bien polie... Tu n'as jamais eu la force de désobéir. »

Les paroles claquaient contre les parois, et les statues explosaient une à une à chaque accusation. Elena accéléra. Le sceau était au centre, encastré dans un autel de cristal.

Elle y posa la main, en pleurs, mais déterminée.

Énigme du Sceau 3 :
On me construit pour se protéger,
mais je peux devenir une prison.
Je rassure, mais j'étouffe.
Qui suis-je ?

Elena chuchota : — "Le masque."

Une lumière douce, presque chaleureuse, émana du cristal. Le dernier sceau était activé.

Temps dimensionnel : 00:37:41
Verrouillage final dans : 02:00:00

👁️ POV LA PATRONNE – LA SALLE DU TRÔNE

Elle observait les enfants dans sa sphère suspendue au plafond.

— "Ils ont été plus rapides que prévu."

Ses doigts aux ongles nacrés pianotaient sur l'accoudoir du trône. Elle cligna lentement des yeux.

— "Mais le cœur du Jeu... a failli s'éveiller avec Maéline. Elle a senti l'appel."

Un soupir glissa dans l'ombre.

— "Tant mieux. Qu'ils courent. Qu'ils fuient. Le plateau les a marqués. Le Jeu n'est pas fini."

⏳ 

Les trois jeunes se rejoignirent, haletants. Des éclairs striaient les murs du Plateau. Le sol vibrait, prêt à s'écrouler.

Ben cria :
— "Allez, tous ensemble, c'est maintenant !"

Ils coururent vers l'unique spirale de lumière au centre du plateau. Maéline se retourna une dernière fois, juste avant d'y entrer. Elle sentit quelque chose l'appeler. Un battement. Un rythme.

Le cœur du Jeu.

Mais elle tourna la tête. Et plongea dans la lumière avec Elena et Ben.

🌫️ POV ELENA — LE RETOUR IMPOSSIBLE

Le sol... était solide. L'air... vrai. Le ciel... changeant.

Mais quelque chose clochait.

Quand ils réapparurent dans le parc désert, leur première pensée fut : On a réussi.
La deuxième : Pourquoi le soleil est à la mauvaise place ?

Il faisait matin. Ou soir. Ou... quelque chose d'intermédiaire.

Elena tituba en avant, les bras serrés contre elle, suivie de Maéline — qui semblait marcher sans vraiment toucher terre — et de Ben, qui avait du mal à tenir debout. Ils n'avaient plus aucune notion du temps.

Mais les téléphones, eux, n'avaient pas menti.

3 jours et demi.
Ils avaient disparu pendant 84 heures.

Et pourtant, ils n'avaient passé que dix heures dans la dimension. Dix heures d'épreuves, de pièges, de souvenirs, de doutes... et de lutte.

⏰ « Jeudi soir. » murmura Ben, incrédule, en regardant la date sur son écran.

Maéline, les cheveux décoiffés, les joues striées de larmes sèches, fixait l'écran du téléphone comme si elle lisait une langue morte.
Trois jours. Et demi.

— « Ils vont penser qu'on a fugué... » souffla Elena.

Ben leva un sourcil.

— « Non. Ils vont penser qu'on est morts. »

🧊 POV BEN – LE CHOC DU RETOUR

L'abri du parc leur avait semblé un sanctuaire silencieux. Mais très vite, il devint évident qu'ils devaient rentrer. Ou, au moins, prévenir.

Ben appela Logan. Deux fois. Pas de réponse.

Puis Elena essaya Elena appela Tyler. La panique dans sa voix déclencha une réaction immédiate.

À peine cinq minutes plus tard, un groupe de silhouettes familières surgissait au bout de l'avenue — essoufflées, tremblantes, incrédules.

Tyler. Logan. Taylor. Aiden. Ashlyn.

Et quand leurs regards se croisèrent... tout le monde s'arrêta.

Personne ne parla. Pas tout de suite.
C'était comme si personne n'osait croire que les trois disparus étaient vraiment là.

Ashlyn fut la première à courir, sans dire un mot, pour serrer Elena dans ses bras. Puis Tyler suivit. Taylor écarquilla les yeux en voyant l'état de Ben. Logan, lui, fixa Maéline. Juste elle. Comme s'il voulait s'assurer qu'elle respirait bien.

— « C'est toi... » souffla-t-il.

Maéline, d'abord muette, fondit en larmes et s'effondra contre lui.

🕯️ RÉUNION CHEZ LOGAN – 

Ils s'étaient tous réfugiés chez Logan. Les parents étaient absents pour le week-end — une coïncidence étrange, presque comme si le destin avait attendu ce moment.

Autour de la table du salon, des chocolats chauds fumants. Des plaids. Des regards lourds. Personne n'avait envie de dormir.

Aiden, la jambe tremblante, finit par lâcher :

— « Trois jours. On vous a cherchés partout. La police, les affiches, les messages. On croyait que vous étiez... »

Il ne finit pas sa phrase.

Ashlyn prit une grande inspiration, regarda Elena, puis Maéline.

— « Vous étiez où ? »

Un silence. Puis Maéline répondit, calmement :

— « Dans un endroit où le temps est malade. Où tout ce que tu caches se transforme en arme. »

Elena enchaîna, à voix basse :

— « On était dans le cœur du Jeu. »

Personne ne comprenait vraiment. Mais ils savaient que ce n'était pas une métaphore.

Dans la chambre de Logan

Maéline fixait son reflet dans le miroir, assise sur le lit de Logan.

Elle n'avait pas dormi depuis des heures. Peut-être même des jours.
Sa peau avait un teint étrange. Son regard était... différent.

Logan entra discrètement, un bol de soupe dans les mains.

— « Tu dois manger. »

Elle le regarda, reconnaissante. Il la rejoignit, s'assit à côté d'elle, et lui tendit une cuillère.

Puis il demanda, très doucement :

— « Tu... tu as vu quelque chose, là-bas ? »

Elle hocha la tête. Les mots sortirent seuls :

— « J'ai failli réveiller le cœur du Jeu. »

Il se figea. Mais ne recula pas.

— « Qu'est-ce que ça veut dire ? »

— « Que j'ai failli faire ce qu'elle voulait. Ce que la Patronne attendait. »

Il posa sa main sur la sienne.

— « Mais tu ne l'as pas fait. T'es revenue. »

Elle eut un sourire fragile, et pour la première fois depuis longtemps... elle y crut.

//

La maison de Logan semblait avoir absorbé tout le silence du monde.

Le salon baignait dans une lumière orangée, tamisée par la lampe posée près du canapé. Les autres étaient restés un moment, mais peu à peu, chacun avait quitté la pièce, laissant derrière eux des couvertures froissées, quelques tasses vides, et des traces d'un rire discret retrouvé.

Maéline était restée là. Allongée sous un plaid, les jambes repliées, la tête posée contre l'accoudoir. Ses yeux fixaient le vide. Un vide sans murs, sans mots, sans fin.

Mais elle n'était pas seule.

Logan revint de la cuisine avec une bouteille d'eau, s'approcha doucement et s'assit à ses côtés.

— « Tu veux monter te coucher ? » demanda-t-il dans un murmure.

Elle hocha la tête, sans vraiment réfléchir. Il l'aida à se lever. Son corps semblait plus léger, ou peut-être était-ce la fatigue. Peut-être était-ce juste... lui.

Ils montèrent ensemble dans l'escalier, sans bruit, presque comme des voleurs. Pas de mots. Juste leurs pas, et le battement irrégulier de leurs cœurs encore bouleversés.

🌠 Dans la chambre de Logan

Maéline enfila un t-shirt trop grand et un short emprunté à Elena. Logan, lui, restait en sweat et jogging, les cheveux un peu ébouriffés. Il ne savait pas s'il devait rester ou repartir. Il hésitait près de la porte, les mains dans les poches, les yeux fuyants.

Maéline, debout près du lit, l'observa longuement. Puis, d'une voix douce, elle dit :

— « Tu peux rester... si tu veux. »

Il leva les yeux. Son regard à elle était sincère. Aucune gêne. Aucune peur.

Juste une invitation simple, pure : je ne veux pas être seule ce soir.

Logan hocha la tête.

— « J'allais te le proposer. »

Il entra, ferma la porte doucement derrière lui, et rejoignit le lit. Lorsqu'il se glissa sous la couette, elle vint s'installer près de lui. À peine à quelques centimètres. Le silence retomba.

Mais c'était un silence paisible, presque tendre.

Maéline tourna la tête vers lui.

— « Merci. Pour tout. »

— « T'as rien à me remercier. » répondit-il, les yeux fixés au plafond. « J'ai cru... j'ai cru que je te reverrais jamais. »

Elle sentit sa gorge se nouer. Alors, sans réfléchir, elle se rapprocha un peu. Juste assez pour poser sa tête sur son torse. Logan se raidit... puis l'enlaça doucement.

Le cœur de Maéline battait vite. Pas de peur cette fois. Pas d'angoisse. Juste un peu d'inconnu. Juste lui.

— « Je veux plus que tu partes sans moi. » murmura-t-il contre ses cheveux.

Elle sourit.

— « Moi non plus. »

✨ Et dans le noir...

Ils restèrent là, sans bouger. Deux âmes liées par ce qu'elles avaient traversé. Deux jeunes cœurs qui ne savaient pas encore ce qu'ils étaient, mais qui savaient déjà ce qu'ils voulaient protéger.

Et cette nuit-là, alors que le monde dormait, Logan tint Maéline contre lui, jusqu'à ce que leurs souffles se fondent.
Comme une promesse silencieuse : je serai là, quoi qu'il arrive.

˚⊱Trop Choupinet J'adore 20/20 ⊰˚