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MaelineElena
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Passée de Maéline


Logan observa Maéline du coin de l'œil, les bras croisés. Il avait l'habitude de la voir si forte, si présente, mais aujourd'hui, elle semblait ailleurs, comme si une partie d'elle-même s'était retirée pour ne laisser que l'ombre d'une personne. Il connaissait ses silences, mais celui-ci était différent. Il était trop lourd. Trop profond. Un silence qui portait une histoire qu'elle n'était pas prête à partager.

L'ambiance dans la pièce était feutrée, la lumière tamisée d'une lampe suspendue au plafond jetait des ombres qui dansaient autour d'eux. Le crépitement du feu dans l'âtre faisait écho dans le silence lourd, créant une sensation d'enfermement. La neige tombait doucement dehors, rendant l'atmosphère encore plus intime, comme un cocon protecteur où les secrets semblaient se cacher.

Maéline s'était enroulée dans un plaid, ses doigts serrant la tasse chaude entre ses mains tremblantes. Elle n'avait pas l'air de ressentir la chaleur qui se dégageait du feu. Ses yeux, habituellement vifs et curieux, étaient maintenant éteints. Ses pensées semblaient l'emprisonner dans un monde invisible, un monde où Logan n'était plus qu'un spectateur.

"Tu sais," commença Logan d'une voix calme, mais marquée par l'inquiétude, "tu n'es pas seule dans tout ça." Il s'approcha lentement d'elle, ses pas résonnant comme un battement de cœur dans le silence de la pièce. "Si quelque chose ne va pas, tu peux m'en parler. Tu n'as pas à tout porter seule."

Elle leva lentement les yeux vers lui, un éclat de douleur et de méfiance dans son regard. Mais il n'eut pas le temps de réagir, car déjà, ses lèvres murmuraient : "Je... je ne sais même pas comment commencer."

Logan s'assit à ses côtés, sans dire un mot, respectant son espace. Il attendait. Il savait que si elle choisissait de parler, ce serait à son rythme. La vérité ne pouvait être for

Leurs regards se croisèrent, et Maéline, sans vraiment le vouloir, sentit une vague de nostalgie la submerger. Ce moment la renvoya à sa propre enfance, un passé désormais si lointain qu'il semblait appartenir à une autre vie. Pourtant, tout en elle résonnait encore de ce souvenir, comme une note suspendue dans l'air, prête à se briser.

Elle se rappela les jours où elle courait à travers les champs, la terre chaude sous ses pieds, l'odeur des fleurs sauvages qui embaumait l'air. Ses parents, bien que souvent absorbés par leur propre monde, semblaient heureux. Ou du moins, c'était ce qu'elle avait voulu croire.

Son père, une figure imposante, avait toujours été une autorité indiscutable dans la maison. Il parlait peu, mais il agissait toujours avec une telle certitude que Maéline, jeune, l'avait toujours admiré. Ses bras musclés, son regard intense... C'était un homme de principes, solide comme un roc. Elle se souvenait de ses sourires rares mais chaleureux, de ses rires joyeux qui résonnaient comme des hymnes dans le silence de la maison. Mais, au fur et à mesure qu'elle grandissait, quelque chose dans son regard avait changé. Un voile s'était abattu sur son visage, et elle avait vu la fatigue s'installer dans ses gestes.

Sa mère, quant à elle, était plus douce, plus fragile. Mais il y avait toujours cette distance étrange qui l'entourait, comme si elle vivait dans un autre monde, un monde que Maéline n'arrivait pas à comprendre. Elle n'avait jamais eu de réponse claire, juste des silences, des regards évitants, des réponses vagues à ses questions d'enfant.

Il y avait une peur silencieuse dans la maison, une peur qu'elle n'arrivait pas à saisir, mais qui grandissait à chaque nuit où elle entendait des bruits inexplicables dans les murs, des murmures de voix inconnues qui semblaient répondre à ses propres pensées. La peur de sa mère était palpable, comme un spectre qui rôdait dans chaque recoin de la maison.

"Maéline," lui disait souvent sa mère dans les moments les plus calmes, "ne cherche pas trop loin. Il y a des choses que tu ne peux pas comprendre."

Et pourtant, plus elle grandissait, plus elle ressentait une connexion étrange avec quelque chose d'invisible. Elle avait commencé à voir des ombres dans les coins de ses yeux, des figures floues qui se dissipaient dès qu'elle se retournait. Ses rêves étaient peuplés d'images indescriptibles : des lieux qu'elle n'avait jamais visités, des voix qu'elle n'avait jamais entendues, des présences qu'elle ne pouvait pas comprendre.

Les premières sensations étaient passées inaperçues, comme un murmure dans l'obscurité. Mais avec le temps, tout avait changé. Le monde de Maéline avait commencé à se fissurer. Les ombres étaient devenues plus distinctes, plus pressantes. Elle n'était plus seule dans sa chambre.

3. L'Événement Qui Changea Tout

Ce soir-là, tout avait basculé.

Maéline n'avait que dix ans, mais elle se souviendrait toujours de ce moment comme si c'était hier. Elle jouait dans le jardin, son imagination vagabondant à travers des mondes fictifs qu'elle seule semblait comprendre. La lumière du soleil déclinait, et l'air devenait plus frais. Elle aimait ces moments où la nature semblait se détendre autour d'elle.

Mais ce soir-là, une étrange sensation la prit. Comme un frisson d'alerte, un instinct viscéral qui lui disait que quelque chose allait se passer. Elle s'était figée, sentant les yeux d'une présence invisible sur elle. Un souffle lourd, presque palpable, s'était fait entendre dans l'air. Puis, comme si la réalité elle-même se déchirait, elle avait vu la silhouette. Une forme sombre et mouvante, loin de tout ce qu'elle avait pu imaginer.

Elle avait couru vers la maison, son cœur battant la chamade, mais la silhouette l'avait suivie. Plus elle courait, plus elle sentait cette présence se rapprocher. Finalement, elle s'était enfermée dans sa chambre, le souffle court, le corps secoué de tremblements. Elle avait vu l'ombre s'étirer sous la porte, se faufiler dans les fissures. Puis, plus rien.

Elle se souvenait avoir pleuré ce soir-là, sans comprendre ce qui s'était réellement passé. Ses parents ne l'avaient pas crus, bien sûr. Ils lui avaient dit qu'elle avait dû rêver, que c'était juste son imagination débordante. Mais Maéline savait que ce qu'elle avait vu était réel.

4. Le Secret de Maéline : Révélation du Cœur du Jeu

Ce n'était que plus tard, après des mois de sensations étranges, de visions floues et de bruits incompréhensibles, qu'elle avait découvert la vérité.

Un jour, en fouillant dans les vieux livres de la bibliothèque familiale, elle était tombée sur un ouvrage poussiéreux qui parlait du "Cœur du Jeu". Une légende ancienne, presque oubliée, d'une entité capable de manipuler la frontière entre les mondes. Le livre était lourd, rempli de symboles et de passages cryptés. Mais Maéline avait ressenti une pression étrange en le feuilletant, comme si chaque page lui criait son nom.

C'était là, dans ce livre, qu'elle avait compris. Le Cœur du Jeu était en elle. Ce pouvoir ancestral qu'elle avait ressenti depuis si longtemps, ce pouvoir qui lui faisait voir des choses que les autres ne voyaient pas, était lié à cette entité. Et, comme le livre l'avait écrit, ce pouvoir était une malédiction et une bénédiction, un fardeau à porter, mais aussi une porte vers une réalité que personne n'aurait jamais dû ouvrir.

La terreur s'était emparée d'elle à cet instant-là. Une terreur plus profonde que celle qu'elle avait ressentie en voyant l'ombre, plus lourde que celle qui la hantait chaque nuit. Elle savait, au fond, que tout cela n'était qu'un début.

Le vent soufflait doucement dehors, ses murmures venant se heurter aux fenêtres du salon de Logan. La nuit tombait lentement, enveloppant la pièce d'une lueur tamisée. Maéline était assise sur le canapé, les yeux rivés sur le sol, comme si la réalité autour d'elle était trop lourde à porter. Logan était là, en silence, l'observant. Il pouvait sentir que quelque chose avait changé. Elle n'était plus la même. Il n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui avait exactement évolué, mais tout en elle semblait suspendu dans un entre-deux, une tension palpable qu'il ne parvenait pas à apaiser.

« Maéline... » murmura-t-il doucement, comme s'il cherchait les mots. « Tu sais que je suis là, hein ? »

Elle tourna lentement la tête, ses yeux sombres cherchant les siens. Les coins de ses lèvres se relevèrent légèrement, mais c'était un sourire vide, un sourire qui ne touchait pas ses yeux. Elle semblait perdue dans un océan de pensées, et chaque regard qu'elle lui lançait semblait être une tentative pour repousser la vague qui menaçait de tout engloutir.

Maéline se leva enfin, se dirigeant vers la fenêtre sans un mot. La silhouette des arbres se dessinait, leur ombre s'étirant comme des doigts fantomatiques. Elle fixa l'horizon, perdu dans ses propres pensées, et Logan sentit l'envie de la rejoindre, de l'accompagner dans ce moment de solitude. Mais il savait que ce n'était pas ce dont elle avait besoin. Ce dont elle avait besoin, c'était des mots. Des mots qu'elle n'était pas prête à prononcer.

Il s'avança alors, doucement, et posa une main sur son épaule. « Tu peux tout me dire, Maéline. Tout. Je... je peux t'aider. »

Elle se crispa sous son toucher. Un frisson parcourut son dos, et elle tourna la tête vers lui, ses yeux brillant d'une lueur qu'il n'avait jamais vue auparavant. C'était comme si elle allait se briser à tout instant, comme si quelque chose de plus lourd que la terreur était en train de se former à l'intérieur d'elle.

« Si tu savais... » Sa voix était brisée, presque un chuchotement. « Si tu savais ce que je porte en moi... ce que j'ai découvert. »

Logan haussait les sourcils, ses traits se durcissant sous l'inquiétude. « Tu... tu n'as pas à tout affronter seule, Maéline. »

Elle tourna brusquement la tête, ses yeux maintenant pleins de larmes qui menaçaient de déborder. « Si je t'en parle, je ne suis pas sûre que tu veuilles encore rester à mes côtés. »

Logan recula d'un pas, surpris par la froideur de sa propre réaction intérieure. C'était un coup qu'il ne s'était pas préparé à recevoir. Mais il se ressaisit vite. Ce n'était pas le moment de douter. Ce n'était pas le moment de fuir.

Il s'approcha lentement, prenant son visage dans ses mains, forçant ses yeux à capter les siens. « Peu importe ce que c'est. Peu importe ce que tu portes en toi, Maéline. Je suis là. Je serai toujours là. »

Les mots étaient simples, mais ils avaient un poids immense. Maéline le regarda longuement, comme si elle cherchait dans ses yeux une vérité qu'elle n'avait pas encore trouvée. Ses lèvres tremblèrent, et un sanglot brisé s'échappa de sa gorge. « Je suis... je suis liée à quelque chose de terrible, Logan. Quelque chose que je ne peux pas contrôler. Je... » Elle ferma les yeux, comme si le dire à haute voix rendait le poids encore plus lourd. « Il y a un artefact... le Cœur du Jeu. Il est en moi, je crois. Et... et je suis la seule à pouvoir le réveiller. »

Logan la fixa, stupéfait. L'ombre de la peur qui s'emparait d'elle était plus grande que tout ce qu'il avait imaginé. Il avait entendu parler de phénomènes étranges ces derniers temps, mais cela semblait si irréel. Une partie de lui voulait la rejeter, lui dire que ce n'était pas possible. Mais il savait qu'il ne pouvait pas. Elle avait besoin de lui. Et il avait promis de ne jamais la laisser tomber.

« Et... si tu le réveilles, que se passe-t-il ? » demanda-t-il, sa voix plus grave qu'il ne l'avait souhaité.

Elle haussait les épaules, son regard fuyant. « Je ne sais pas, Logan. Mais ce que je ressens... il y a des choses qui ne devraient pas exister dans ce monde. Le Cœur, c'est la clé de tout. Si je le réveille, ça pourrait... ça pourrait changer tout ce que nous connaissons. »

La réponse de Logan fut instantanée, presque instinctive. « Tu ne peux pas être seule là-dedans, Maéline. Si ce pouvoir est en toi, alors il doit être détruit ou contrôlé. Ensemble, on peut comprendre ce qui se passe. »

Elle secoua la tête, un rire nerveux s'échappant de ses lèvres. « Tu ne sais pas ce que tu dis... Ce que j'ai en moi est plus grand que tout. Plus grand que nous. » Ses yeux se perdirent dans le vide, comme si elle voyait quelque chose au-delà des murs de la pièce. « Et la Patronne... elle le sait. Elle le veut. Elle me surveille, Logan. Chaque jour. Chaque minute. Je suis la clé. »

Logan frissonna. La Patronne. Ce nom résonnait dans sa tête comme une promesse de malheur. Il avait vu des signes, des ombres qui se déplaçaient, des événements qu'il ne pouvait expliquer. Mais jamais il n'avait compris à quel point la situation était grave.

Il s'approcha d'elle, la tenant dans ses bras. « Peu importe ce que cette Patronne veut, Maéline. Peu importe ce que tu portes en toi. On est ensemble. On va se battre. »

Les larmes de Maéline se mirent à couler, et elle s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage, ses poings serrés contre son torse. « Logan... je... je ne peux pas... Je suis tellement perdue. »

Logan la serra plus fort, essayant de lui transmettre toute la force qu'il pouvait. « Tu n'es pas seule. Je serai là, peu importe ce que ça coûte. »

Le silence s'installa entre eux, lourd et dense. Maéline se laissa aller dans ses bras, ses larmes s'apaisant lentement. Mais le poids du secret était encore là, caché sous chaque souffle qu'elle prenait. Elle savait que tout allait changer maintenant. Ils n'étaient plus dans un simple monde d'adolescents. Ils étaient au centre de quelque chose de bien plus vaste. Et ils devraient faire face à ce qui viendrait.

Ensemble.

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