Quand je l’ai perdu,
j’ai trouvé au fond de moi,
une personne que je n’aimais pas.
Je ne supportais pas de me voir dans le miroir,
et la voir.
Cette pauvre chose dans le reflet.
Elle et ses yeux bouffis d’avoir pleuré jusque dans son sommeil.
Ses lèvres gerçées de retenir des cris.
Le nez rouge et pelé de ne plus supporter les mouchoirs.
Les joues creusées par la faim qui ne vient jamais.
Je pensais pleurer mon premier chagrin d’amour dans ses bras, et voilà qu’elle devenait la plus douloureuse rupture.
Je disparaissais derrière cet amas de tristesse.
Insupportable.
Sept ans de malheur pour un miroir brisé.
On soigna mon poing ensanglanté.
Deux fois par jour, on changeait de bandage.
Mais les plaies dans mon cerveau, mon coeur, mon estomac…
Personne ne les soigna.
On me dit que seul le temps pouvait faire office de pansement.
En attendant, je devais continuer ma vie en souffrant de multiples hémorragies émotionnelles.
Sans doute ce jour-là que j’ai commencé à me vider,
et qu’aujourd’hui, j’essaie de retrouver les morceaux et de les rattacher.