Parfois,
je me demande,
malgré tout le bonheur que ton amitié m’a apporté,
si je ne me sentirais pas mieux si je ne t’avais jamais rencontré.
Tu ne serais alors qu’une rubrique triste dans le journal.
Celle qu’on lit et qu’on dit en soupirant :
Quinze ans, si jeune, pauvre petite, quel drôle de monde.
Qu’un fait divers de plus,
qu’un accident de la route parmi tant d’autres,
et non mon drame à moi,
à nous,
qui t’aimons,
qui t’aimions,
puisque ma psy me dit de t’écrire au passé pour que tu arrêtes de me hanter.
T’écrire au passé, comme si ta mort, mettait un terme à ce que nous avons vécu.
Et si tu ne t’étais pas assise à mes côtés le premier jour des cours, quand nous étions encore des enfants ?
On n’avait quel âge ? Dix ? Onze ans ?
Et je m’en veux tant d’avoir ces pensées.
D’ignorer le privilège d’avoir été ton amie.
Sous prétexte de ne plus vouloir souffrir.