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1 - A toi
2 - T’aimer, c’est être dans un hiver éternel
3 - J'écris à défaut de vivre
4 - J'implore ta malédiction
5 - Rien qu'une larme
6 - T'écrire ?
7 - Une gorgée
8 - Aimer c'est hanter
9 - Baissez les stores
10 - J'essaie.
11 - Et après tout ça ?
12 - Toujours derrière la fenêtre, jamais dans la lumière
13 - J’ai peur
14 - Je chante le blues
15 - Les gens tristes
16 - Une ombre dans ton regard
17 - En voiture
18 - Vois-tu mes mots ?
19 - La nuit, tous les sentiments sont gris
20 - La nuit, tous les rêves sont permis
21 - Tu tatoues déjà mes pensées
22 - La main verte
23 - Rien, je ne regrette rien (sauf toi)
24 - Pharmakon
25 - Eloge de ta beauté
26 - Un dernier verre
27 - Mon bel amour
28 - Est-ce cela l’amour ?
29 - Ce n’est qu’une rupture, on s’en remet n’est-ce pas ?
30 - Se souvenir, tue.
31 - Un coeur d’enfant
32 - Atchoum
33 - Cette rupture est un mensonge, ton deuil impossible
34 - Je choisis mes combats
35 - Pourrais-je dire un jour à voix haute que tu es morte ?
36 - J’ai peur du noir
37 - Avec des peut-être
38 - Se vider pour ne pas mourir
39 - Touchée-coulée
40 - Vomir des flots de mots dans le vent.
41 - Ces mots qui restent bloqués dans ma trachée
42 - Attention, ça coupe !
43 - En plein dans le bide
44 - Quelques mots d’adieux
45 - Où ai-je mal ?
46 - Des coulées d'encre
47 - La douleur est humaine
48 - Comment tourner la page sans t’enfermer dans le livre ?
49 - Le soir
50 - Un mauvais goût sur la langue
51 - Incomprise
52 - Ploc fait la pluie
53 - 10/04/2017
54 - Sans dessus dessous
55 - Rouler la nuit sans phares
56 - Mauvaise fréquentation
57 - Qu’on se dénonce
58 - Mens moi pas, je me mens déjà bien assez
59 - Je ne le fais pas exprès
60 - Menteuse
61 - Juste de la poésie
62 - Une poupée de chiffon
63 - Solitude quand tu me tiens
64 - Accidentée
65 - Orgueil mal placé
66 - C'est toi
67 - Etat : en deuil
68 - Accepter l'inacceptable
69 - Je suis têtue dans ma tristesse
70 - 17/11/2017
71 - Est-ce pour ça que j’écris ?
72 - 07/09/2023
73 - Adolescence
74 - A propos d'elle
75 - Pythagore rit de mon chagrin
76 - Tire la chaise, d’un coup sec
77 - Gribouillis
78 - Hurle le
79 - T'inquiète
80 - OK
81 - J’ai peut-être trop gardé mon âme d’enfant
82 - Ecoutez-moi
83 - Vivre à l’improviste
84 - Bienvenue en enfer
85 - Me perdre pour te perdre
86 - Indestructible
87 - Si je devais écrire ma biographie
88 - Nos plus belles années
89 - J’ai honte de cette pensée
90 - Je dois être la plus forte
91 - Régression pour ne pas dire le villain mot en D
92 - Les absents ont toujours tort.
93 - Mes bras, du petit bois, pour ton feu
94 - Je suis un héro dans mon esprit
95 - La réalisation
96 - Ironie
97 - L'espoir
98 - Avant toi
99 - Problème de réseaux sans doute
100 - Ce n'est rien
101 - Est-ce cela grandir ?
102 - Le théorème du papillon
103 - Autobiographiquement votre,
104 - Je ne peux plus bouger
105 - Ignorer mes besoins vitaux
106 - Suis-je un tsunami ou un ouragan ?
107 - (Aparté)
108 - J’ai trouvé la logique dans le chagrin
109 - Et si ! Je parviens à sourire en pensant à mon adolescence parfois
110 - Attention ! Je craquelle facilement
111 - Être honnête avec soi-même
112 - J’ai été, je suis, et je serai
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Si je devais écrire ma biographie

J’ai treize ans, et je ne pense pas trop à la mort.

Je me fais harceler, on me dit : va crever.

On me traite de baleine, et on me maintient la tête sous l’eau à la piscine,

pour rigoler.

On fait une minute de silence en cours de français, pour notre camarade qui a perdu son combat contre la leucémie, une marche blanche aura lieu samedi.

J’ai quatorze ans, et je ne regarde plus avant de traverser, on ne sait jamais si j’ai de la chance.

Au collège, il y a une rumeur : je suce n’importe qui dans les toilettes pour des kinder buenos.

J’ai perdu près de quinze kilos pendant l’été, mais je suis toujours la baleine.

On m’enferme dans le vestiaire à la piscine, et on vole mes vêtements. Je rentre au collège comme ça : en maillot de bain avec une serviette trop petite pour cacher mes formes. On trouvera dans les “affaires perdues” un vieux jogging oublié. Non, je ne peux pas rentrer chez moi, il reste encore deux heures de maths, et c’est important les maths. Je me fais engueuler parce que j’ai mouillé la chaise. Mon maillot de bain n’a pas eu le temps de sécher. Et arrête de te plaindre du froid. Tu ne vas quand même pas pleurer ?

Notre professeur principal nous annonce qu’une de nos camarades ne viendra plus jusqu’à la fin de l’année, elle a été hospitalisée. Elle ne nous dit pas la raison de l’hospitalisation, mais on le sait tous : anorexie.

J’ai quinze ans, et je suis heureuse que ce soit ma dernière année dans cet endroit. Je travaille dur pour avoir mon brevet avec mention et rendre fier mes parents. Vivement le lycée.

En cours de gym, trois garçons m’ont enfermé dans le vestiaire, et ont essayé de m’enlever mes vêtements. Ils ont touché mes fesses, mes seins. Jusqu’à ce qu’une femme de ménage les fasse fuir. Personne ne parla de l’incident. Même pas moi.

Je suis en vacances. Mon téléphone sonne. Elle est morte. Accident de voiture. Enterrement dans trois jours. Merde. Je ne serais pas là à l’enterrement. Je perds toutes mes amies. Qui ne vient pas à l’enterrement de son amie ? Sans cœur. 

J’ai seize ans, le lycée enfin. J’habite une petite ville. Toutes les personnes de mon collège sont dans mon lycée.

On me félicite. J’ai encore perdu vingt kilos pendant les vacances. Je ne suis plus du tout la baleine. Je suis une source d’inspiration. Et je ne cesse de maigrir de plus en plus toute mon année de seconde. Ma professeur d’histoire-géographie s’inquiète. C’est bien la seule.

J’ai dix-sept ans, et je pèse trente-huit kilos. Je n’ai plus mes règles depuis sept mois, je perds mes cheveux, j’ai des vertiges, et je m’endors constamment en cours. Je fais des cauchemars horribles. Mes notes chutent. Je commence à traîner avec les glandeurs au fond de la cour. Il y a des dealeurs sur le parking.

Mon meilleur ami se fait violer par son copain. Son père lui dit : a quoi tu t’attendais ? Les pds vous êtes vraiment des pervers. Une meuf ça ne t’aurait jamais violée. Bien fait pour toi.

Mon téléphone sonne. J’ai une mauvaise nouvelle. Je savais déjà. Il est mort. Il s’est ouvert les veines dans sa baignoire. Un carnage. Je ne vais pas à l’enterrement. Je ne le dis même pas à mes parents. De toute façon, c’est un ami d’internet, et eux ils n’aiment pas trop internet. J’arrête de manger.

J’ai dix-huit ans et je passe mon bac. Je me suis fracturée plusieurs fois le poignet et la cheville. Mes os sont fragiles, mes muscles ne me portent plus. Mais je suis mince. Alors je souris. On me demande où je souhaite m’inscrire après le lycée. Je n’en reviens pas d’être toujours en vie.

J’ai peur.

J’attaque ma première année de fac. Je viens de fêter mes dix-neuf ans. Ma mère m’appelle en pleurs. Un camarade d’enfance a sauté d’un balcon après avoir consommé des champignons hallucinogènes. Il est mort, tu te rends compte, il est mort. Elle est sous le choc. Pas moi. Plus moi. Je ne vais pas à l’enterrement. Les gens, je les aime vivant, je ne veux pas les voir morts. On me trouve égoïste. On ne m’invite plus aux soirées. J’en suis presque soulagée.

On me dit que j’ai vécu mes plus belles années. Que la jeunesse ne se rend pas compte de la chance qu’ils ont. Que je devrais plus sourire, que bientôt je serais jalouse de ces souvenirs.

Aujourd’hui, j’ai vingt-cinq ans. 

Je déteste la piscine, et j’ai déjà vécu plus de deuil que mes parents.

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