Ils attendirent patiemment que la lourde porte se refermât et que les deux individus avançassent avant de sortir de leur cachette.
La discrétion d'Ergo était son plus grand atout, et lorsque la lame de sa dague vint se poser délicatement sur le cou de l'Ancêtre, celui-ci ne put que hurler de stupeur au contact froid de l'arme.
Le jeune homme qui l'accompagnait agrippa le manche de son épée, le regard éberlué de s'être fait prendre si aisément. Il coupa net son geste, Zéro se tenait près de lui, son gourdin tenu bien droit comme on tiendrait une glace, et son éternel sourire à faire peur étalé sur son visage.
— Au secours ! hurla l'Ancêtre.
Une main s'aplatit sur sa bouche, coupant tous les cris qu'il aurait pu émettre. Le regard de son compagnon fusait en tout sens. Il passait d'Ergo à Zéro en analysant rapidement le peu de chances qu'ils avaient de ce tirer de ce guêpier. Son visage s'adoucit soudain lorsqu'il aperçut l'adolescente qui arrivait d'un pas hésitant.
— Rory ? demanda Sophie hésitante.
La garde de l'intéressé baissa instantanément.
— Sophie... Tu es là toi aussi ?
La tristesse qu'on put lire dans son regard montrait à quel point il regrettait de voir son amie dans un état si misérable. Toutefois, il se reprit bien vite. Son visage durcit soudain, reprenant son air rude et déterminé.
— C'est qui lui ? demanda Ergo en jetant un bref coup d'œil à sa camarade.
D'instinct, Sophie s'était approché de lui lorsque Rory retrouva un air dangereux qu'elle ne lui connaissait pas.
— Il vient d'Izalia comme moi. C'est le fils du Maire, il a disparut cette année.
— Et on peut savoir ce que fait le fils du maire d'Izalia dans ce coin reculé de la grotte ?
Ergo ne démordait pas, le fait qu'il fut ou non un ami de Sophie ne lui donnait aucunement un quelconque semblant de confiance.
Le jeune homme grogna, ne sachant que faire dans cette situation. Le grand colosse aux cheveux en pique s'approchait de lui lentement. Il maintenait une pression mentale plutôt conséquente avec sa grande taille et l'imposante arme qui menaçait de s'abattre sur son crâne au moindre signe suspect.
— Rien qui ne te regarde, cracha-t-il à leur attention. Vous feriez mieux de partir d'ici pendant que vous le pouvez, c'est trop tard pour elle.
Ces dernières paroles s'adressèrent particulièrement à Sophie. La jeune fille recula, la main devant sa bouche, stupéfaite.
— Rory... murmura-t-elle incapable d'imaginer son voisin capable de quoique ce fut de mal. Qu'est-ce que tu as fait ?
Elle comprit soudain, et son regard se fit plus dur. Toute compassion s'échappa, ne laissant plus qu'une colère noire.
— Où est Maelys ? demanda-t-elle rageusement.
Un gémissement s'échappa de l'Ancêtre. Sa tête se secouait de gauche à droite en signe de négation. Il avait cessé de se débattre, la force d'Ergo surpassait largement ses longues années de vie. Ergo libéra un instant sa bouche.
— Bande d'imbéciles ! tonna le vieillard. Allez donc vous faire tuer si vous le souhaitez, vous ne comprenez rien de ce qu'il se passe ici !
— Il est passé où le petit vieux tout niais ? demanda nonchalamment Zéro.
— C'est une bonne question ça, reprit Zéro en resserrant sa prise. Il est où le gentil vieillard qui accueille tout le monde ? Qu'est-ce que tu avais dit déjà ? "Je suis toujours attristé de voir de si jeunes enfants nous rejoindre dans ce sombre endroit..."
— Va au diable Ergo ! Toi et ta bande d'abrutis !
Il poussa un petit cri aigu lorsqu'une goutte de sang perla du bout de la lame.
— On va allez faire un petit tour derrière cette porte, tous les cinq. Et j'espère pour toi que la gamine y est en un seul morceau.
La poigne de Zéro attrapa une touffe de cheveux de Rory et, sans aucune douceur, le força à avancer vers le portail de pierre.
— Ouvre-moi ça, ordonna Ergo.
Un dernier regard sur ses assaillants lui fit comprendre qu'il ne servirait à rien de négocier. Il lut sur le visage de l'Ancêtre une peur viscérale. Celle de retourner vers son maître en sachant pertinemment que cette faute ne leur serait pas pardonnée.
***
L'ombre observait la petite fille au sol. Comment une enfant si misérable aurait pu mettre à mal son maître immortel ? Il ne lui avait rien dit quand à la nature exacte de l'enfant. Cette ignorance l'enrageait au plus haut point et elle sentait la confiance de son seigneur s'étioler petit à petit. Quelque chose clochait, mais elle restait bien incapable d'en connaître la raison. Son poing se serra. Après tout ce qu'elle avait accompli, tout ce qu'elle avait donné à son maître adoré. Comment pouvait-il lui manquer de confiance ?
Ses cogitations restèrent inconnue des personnes présentes avec lui, son visage aux traits fins en partie camouflé par les ombres de son chapeau brodé et du col de sa cape.
A ses côtés une petite femme à l'air serein observait également la jeune fille. Un long sourire éclaira son visage.
— Cesse de ruminer constamment, lui déclara-t-elle de sa petite voix. L'enfant est là et sera bientôt livré au maître. Je ne comprend pas pourquoi tu as tant tenu te rendre sur place...
— Je ne te fais pas confiance sorcière, murmura l'ombre à son attention.
Elle sourit, davantage amusée qu'attristée par ce dédain dont il faisait preuve.
— Je suis une gardienne, tout comme toi. Le maître n'aimerait sûrement pas que nous nous querellions.
— Silence, harpie ! Tu n'est que la troisième. Un mot de ma part et ton corps disparaît.
Le murmure de l'Ombre se dédoubla, comme si plusieurs voix fustigeaient la petite femme.
— J'aurais volontiers mit un terme à la vie de cette enfant moi-même, reprirent les voix de plus en plus fortes.
La sorcière eut un rictus amusé. Elle ne se souciait que peu de cette Ombre qu'elle ne craignait plus depuis longtemps.
— Que tu le veuilles ou non, le maître désir récupérer cette enfant. Elle doit passer les trois rituels des gardiens pour l'atteindre.
— Je pourrai tout aussi bien te tuer sur place, l'effet serait le même.
Un rire franc et aigu s'extirpa des lèvres de la petite femme. Bien que l'Ombre fût plus grande d'au-moins trois têtes, elle ne semblait pas le moins du monde impressionnée par son acolyte.
Sans même un regard, elle s'éloigna d'elle pour s'approcher d'un grand bureau de bois incrusté à l'intérieur d'une petite cavité dans le mur, de l'autre côté de la salle. Un étalage de gemme recouvrait la planche ainsi que plusieurs bougies allumées dont les flammes restaient droite en l'absence de vent. D'une main experte, la sorcière manipula les gemmes et les plaça à l'intérieur d'un pentacle gravé à même le bois. Le rituel pouvait commencer. Dans quelques heures, cette petite pourrait passer la première porte et il ne lui resterait plus qu'à subir les rituels des deux autres gardiens. Et enfin l'Ombre lui ficherait la paix. du coin de l'œil, elle la vit la rejoindre.
Ses murmures exaspérants allaient reprendre de plus bel quand un raclement lourd se fit entendre, signe que le portail s'ouvrait.
La sorcière grogna, si ces deux larves revenaient pour les importuner, elle n'en ferait qu'une bouchée. Le vieillard paraissait rabougri, mais le jeune homme vigoureux qui l'accompagnait lui ferait un bon petit encas !
Elle sentit l'Ombre vibrer derrière elle. Et son instinct lui intima qu'ils n'étaient plus seuls.
Son regard se posa sur les cinq individus qui pénétraient lentement sa demeure. Elle reconnut sans peine les deux laquais du maître. En revanche, le visage de ceux qui les maintenaient en respect lui étaient inconnus. Elle se retourna lentement, l'œil brillant et un sourire carnassier aux lèvres.
— Maëlys ! cria une blondinette au visage tuméfié.
Elle voulut s'élancer, mais son camarade la stoppa d'un regard. Visiblement, il s'agissait de celui qui donnait les ordres. Bien, elle s'en délecterait en premier, les autres prendraient sûrement peur, et la peur ajoutait plus de saveur.
Ergo s'avança prudemment dans la pièce en prenant bien soin de maintenir leur issue de secours derrière lui. L'Ombre leva le bras en leur direction et, dans un claquement monstrueux, la porte derrière eux retourna dans ses gonds. Leurs issue n'existait plus. Voilà qu'il se retrouvait pris au pièce avec ce grand être emmitouflé dans son manteaux, et la petite femme au regard vicieux.
— On a vos amis, lança Ergo d'une voix dure. Libérez la gamine et on vous les rends.
Dans ses bras l'Ancêtre tremblait comme une feuille. Le vieillard lançaient des regards horrifiés dans tout les sens. Tout cela ne plaisait pas à Ergo, quelque chose lui disait qu'il avait grandement sous-estimé sa monnaie d'échange.
L'ombre éclata de rire. Les murmures se répercutèrent contre les parois, enveloppant le petit groupe comme s'ils venaient de toute part. La sorcière non loin de lui l'accompagna dans son hilarité.
— Imbécile, tonna-t-elle.
D'un geste désinvolte, une dague fusa au travers de la pièce. Ergo poussa un juron lorsqu'elle vint se ficher dans le coup de l'Ancêtre qui glapit de douleur. Il ne lui fallut que quelques secondes pour passer de vie à trépas.
Tous reculèrent, secoués par la rapidité à laquelle l'Ombre avait mis fin à sa vie.
— Ils sont chez moi ! s'énerva la sorcière de sa petite voix stridente. Ils sont à moi !
L'Ombre ne daigna pas la regarder. Ses murmures furieux résonnèrent dans toute la cavité.
— Alors tue-les, et occupe-toi du rituel.
L'individu explosa dans une volute de fumée noire. Sa voix vibraient encore lorsqu'il disparut complètement.
Ergo et Zéro posèrent instantanément leur regard sur la sorcière. A son tour Rory gigotait sans cesse, conscient du sort qu'elle leur réservait à tous.
— Sophie, ordonna Ergo en se déplaçant entre la sorcière et la prisonnière. Va chercher Maëlys.
La jeune fille acquiesça férocement. Sans plus attendre, elle s'élança vers le corps inerte de son amie en priant de la trouver encore en vie.
Zéro s'installa aux côtés de son Chef. D'un geste franc, il lui envoya son prisonnier afin de prendre à pleine main sa massue. Son sourire niais s'élargit de plus belle. Il sentait encore ses muscles vibrer de leur altercation avec les Changés, cette petite dame serait un jeu d'enfant.
Ergo maintenait désormais Rory devant lui tel un bouclier. Après la démonstration de l'Ombre, il ne souhaitait pas être en première ligne au cas où cette sorcière se révélait bien plus violente qu'elle n'y parut.
Un grondement bestial s'échappa de son petit corps. Un violent sursaut l'agita tandis qu'elle maintenait ses yeux avides sur les trois hommes. Craquement sonore, sa tête se renversa sur le côté, son bras adopta une position peu probable, coincée derrière sa tête. Nouveau craquement, puis d'autres en continu. La sorcière se brisait de toute part, entourée d'une buée violette qui la camouflait à leur vue.
Tous retenait leur respiration, comme hypnotisés par ce nuage fantasmagorique. La créature bondit du brouillard, ses pattes griffues en avant, prêtes à lacérer ses adversaire.
Ergo et Rory bondirent en arrière, esquivant de justesse l'énorme félin aux crocs enragés. La bête continua sa course effrénée sur plusieurs mètre avant de se stopper. Des gerbes de bave coulaient de ses babine. Ses yeux globuleux et rouge de rage contrastaient avec son corps décharné et blafard.
Sophie hurla à sa vue. Son amie ne se réveillait pas malgré ses secousses. Et pourtant elle sentait sa poitrine se lever au rythme de ses respirations.
La créature attaque de nouveau. Elle jeta son dévolu sur la petite blonde sans défense. Une massue l'intercepta en plein vol, l'envoyant valser sur le côté. Zéro hurla un cri de guerre ridicule avant de s'élancer vers l'ennemi, mais sa brutalité ne fit pas le poids face à l'agilité de la vielle femme féline. Un feulement menaçant s'éleva de la créature aussi grande qu'un lion. Elle attaqua sans relâche, ne laissant aucun répit à ses trois malheureuses proies.
Sophie pria de toute son âme pour que son amie se réveilla, mais ses yeux demeuraient obstinément clos. Rien autour d'elle ne lui permettait de sectionner les chaîne et elle restait là, inutile, à espérer pendant que ses camarades se battaient pour leurs vies.
La créatures bondit sur Ergo, sa lame se ficha dans son abdomen sans que cela ne semblât la gêner de quelques façon. Zéro la maintenait par l'arrière, supportant les coups de tête et de pattes de la créature. Un spectacle violent de cris et de feulement dont la victoire penchait lourdement en faveur de la créature. Ergo se débattait comme un diable, la gueule de l'ennemi près de la sienne, prête à lui arracher la tête au moindre signe de faiblesse. Le chef des Taupes sentait ses muscles faiblir. Son bras ne retiendrait plus les crocs de la créature bien longtemps.
Soudain, son cri de douleur résonna dans la grotte. Le monstre mordait avec rage son épaule d'où un mince filet de sang commençait à perler à travers son tissu.
— Maëlys ! hurla Sophie. Réveille-toi je t'en supplie !
Et quand bien même ? Que ferait Maëlys si elle se réveillait ? Elle resterait enchaînée là, tout aussi futile qu'elle même.
Elle pleurait à chaude larme, le corps serré contre celui de son amie quand un craquement métallique la fit sursauter. La lourde chaîne de fer qui maintenait Maelys lui tomba dessus sans prévenir, un maillon coupé net. L'inconsciente se redressa soudainement, emplissant ses poumons d'air comme si elle sortait enfin la tête de l'eau. Ses yeux parcoururent la scène en tout sens, comme effrayée de ce monde qu'elle ne comprenait plus.
D'un geste brusque, elle écarta Sophie, son regard fixe sur la créature lacérant le pauvre Ergo. Ses jambes ne flanchèrent pas quand elle se releva. Les lourdes chaînes pendaient à ses poignets sans qu'elle ne s'en souciât. Une vive lumière s'anima devant elle, si brillante que Sophie dut détourner le regard. La créature elle-même se stoppa un instant, curieuse de connaître la raison de cet aura impromptu.
La lumière se fondit en une lourde épée d'un blanc éclatant. Maelys s'en saisi alors qu'elle tombait au sol. Elle maintenait l'arme en bas, le corps vouté par son poids.
Dans un cri de rage venu des tréfonds de son être, la gamine trancha l'air face à elle avec un mouvement circulaire ample vers le bas, uniquement guidé par la masse de l'épée. L'onde de choc qui s'en suivit balaya la pièce. Une rafale de vent fusa en direction de la créatures toujours harnachée à Ergo. La rafale ne fit aucune distinction, elle envoya valser la créature ainsi Zéro toujours accroché à son dos.
Maëlys s'avançait à pas lent, l'épée raclait le sol et creusait des sillons inégaux. Le monstre feula rageusement, surpris par cet accès de force inattendu. Elle eut un instant d'hésitation, partagée entre l'appréhension de cette arme et la volonté de réduire cette bestiole insignifiante en pièce. Elle s'élança finalement, non sans asséner un violent coup de patte à Zéro toujours à ses côtés.
Ses griffes se plantaient violemment dans le sol et la bête avala la distance qui la séparait de Maelys à une vitesse folle.
La jeune fille poussa un nouveau cri de rage, le visage déformé par la colère. Une nouvelle rafale s'échappa de l'épée lorsqu'elle l'agita à bout de bras. Plus violent, elle frappa la créature de plein fouet, ouvrant une large plaie sur son visage. Le monstre poursuivit sa route, insouciante du sang qui se déversait de sa blessure. Nouvelle rafale, Maelys usait de toute ses forces pour soulever l'arme. La créature féline hurla de fureur, la douleur grandissait au fur et à mesure des lacérations que lui infligeait cet insecte ridicule.
Elle bondit, gueule ouverte et griffes dehors. L'enfant lança une dernière fois l'épée, des larmes de colère noyaient son visage et le déformait. La bourrasque envoya valser toute les personnes présentes dans la salle. Le corps de la créature se détacha de la tête et vint s'écraser avec force sur la petite Maëlys. Une vive douleur se fit sentir lorsqu'elle percuta le mur derrière elle.
Le calme revint soudainement. Comme si tout ce carnage n'avait jamais eu lieu. On n'entendait plus que les gémissement d'Ergo au sol, et la respiration saccadée des larmes de Sophie.
— Maëlys ! cria-t-elle en se jetant sur le corps encore chaud de la bête.
Elle poussa de toute ses forces et le cadavre finit par se déplacer lorsque Rory accourut pour l'aider.
— Maëlys debout ! supplia-t-elle.
La jeune fille ouvrait des yeux fébriles, la tête pendante. Son dos et son crâne l'élançaient douloureusement, mais elle fit signe à son amie qu'elle pouvait se lever.
Son regard balaya la scène, l'air hagard. Elle observa un instant la créature morte à ses pieds et remonta son regard vers le pommeau de pierre qu'elle tenait encore dans ses mains. Que s'était-il passé ? Comment avait-elle obtenu cette arme dévastatrice. Ses yeux se fixèrent soudain sur le centre de la pièce. Zéro se tenait au dessus de son chef, le regard apeuré.
— Chef ? braillait-il. Chef tu m'entends ?
Ergo respirait difficilement, les yeux fermé et le visage crispé de douleur.
Maëlys et Sophie s'élancèrent à ses côtés. La panique les gagna lorsqu'elle réalisèrent que la sacoche de Maelys était resté au village enneigé. Après un rapide coup d'œil, force fut de constater que ses baumes ne lui aurait été d'aucune utilité.
— Il faut l'emmener voir un soigneur ! ordonna-t-elle à Zéro qui acquiesça vivement.
Le grand blond plaça Ergo sur son épaule. Son cri de douleur glaça le sang de l'assemblé.
Un tremblement intense balaya soudainement la cavité. Les murs vibraient si violemment que Zéro peinait à se maintenir debout.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? hurla Sophie par dessus le tumulte.
La secousse leur rappela leur mésaventure au couloir des brumes. Ils devaient fuir ! Ce lieu ne tiendrait plus en place, tout s'écroulait !
Le groupe se dirigeait vers le grand portail quand Rory les arrêta net.
— De l'autre côté ! Il y a un chemin qui mène à la Cave.
— Comment est-ce qu'on peut te faire confiance Rory ? accusa Sophie le regard mauvais.
— Vous voulez retourner dans le noir avec tous les Changés ? Suivez-moi !
Et il s'élança à toute vitesse, peu soucieux de savoir si le reste du groupe le suivait ou non.
De petits amas rocheux commençaient à se dissocier du plafond. Les secousses ne diminuaient pas, ne laissant que peu de réflexion au deux amies.
La vie d'Ergo était en jeu. Et elles devaient à présent compter sur celui qu'elles pensaient être leur ami, et qui les avait trahies.
D'un signe de tête, Maëlys s'élança à la suite de Rory, la lourde arme toujours dans ses mains, bientôt suivie par Sophie, Zéro et le pauvre Ergo évanoui dont le sang maculait peu à peu le dos de son camarade.