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Chapitre 11

    Le grondement sinistre ne cessait pas de faire vibrer les murs de la grotte. Maëlys, Sophie, Rory et Zéro couraient à en perdre haleine le long de l’artère qui les évacueraient de cet horrible endroit. Ils entendirent le plafond se rompre derrière eux quand une lumière blafarde apparue au bout du tunnel. Leurs corps s’éjectèrent dans un dernier râle d’effort alors que la roche condamnait l’accès sous un capharnaüm monstrueux.

    Peu à peu, alors que le groupe reprenait ses esprits, les tremblements s’atténuèrent jusqu’à n’être plus qu’un murmure lointain. Maëlys se redressa dans sa robe de chambre souillée de terre avant de ramasser l’épée qu’elle avait laissé tomber dans son élan.

— Où est-ce qu’on va maintenant Rory ? le pressa-t-elle.

    Un gémissement de douleur leur parvint. Zéro avec déposé son chef au sol. Le teint livide d’Ergo ne cessait de les alarmer. A en croire les vêtements de Zéro, beaucoup de sang avait été perdu pendant ce trajet sur son épaule et le grand blond gardait une mine inquiète que les deux adolescentes ne lui avaient jamais vu.

— Par là, intima-t-il en montrant une petite cavité. Il y a un passage pour descendre.

    Sophie examina quelque instants le rebord de la corniche sur laquelle ils se trouvaient. L’ensemble surplombait une cavité de roche blanche soutenue par de lourds tenants de bois. Cet agencement n’était pas sans lui rappeler les fortifications qui avaient été mis en place à la Caverne afin de solidifier l’ensemble. Rory ne leur mentait pas, ce signe avant-coureur indiquait qu’une ville se situait non loin d’ici.

    Ils passèrent un à un les échelons usés qu’ils les menèrent à l’étage inférieur. Le plus dur fut pour Zéro qui n’eut d’autre choix que de maintenir Ergo sur son dos. Par chance, leur camarade n’avait pas perdu connaissance malgré son air hagard et ses yeux fuyant. Il parvint à se maintenir en place tout au long de la descente.

    Quelques mètres de plus les amenèrent à un embranchement ou le son grouillant de la foule leur parvenait déjà aux oreilles.

    La Cave leur apparut dans un brouhaha incessant. Un amas d’hommes et de femmes allaient et venaient parmi les constructions sommaires de bois et de toile, criant à tout va. Cette effervescence soudaine les détourna un instant du spectacle qu’offrait les structures. De ci de là, de petits tas de bois témoignait d’une cabane en ruine. Quelques personnes assises au sol se tenaient la tête, d’autres pleuraient sous la panique où la vue de leur seule maison anéantie. Il ne faisait aucun doute, le tremblement de terre n’avait pas seulement secoué la salle où Maëlys était retenu prisonnière. Toute la Cave avait senti ce séisme dévastateur.

    Rory les guida vers le fond d’une ruelle ou une masse d’individu attendait sur place. Il disparut quelques minutes avant de revenir accompagné d’une grande femme dont la tunique blanche et tâchée laissait deviner une soigneuse. A la vue d’Ergo et de sa blessure, elle intima à Zéro de le déposer sur une table qu’elle entreprit de vider hâtivement.

— Allons-bon ! s’exclama t’elle en découpant le tissu souillé de sang de l’épaule de la victime. D’abord ce séisme et maintenant des animaux sauvages qui attaque les habitants ? Que se passe-t-il aujourd’hui ?

    Elle ne lut que le désarroi dans les yeux de ses interlocuteurs, incapables de lui donner une réponse qu’elle n’attendait pas réellement. Les premiers soins furent appliqués rapidement à leur camarade et la soigneuse leur indiqua qu’elle devait s’occuper d’autres patients. L’état d’Ergo ne nécessitait pas plus d’attention, seul un bon repos lui permettrait de se remettre de ses blessures. Il fut proposé à Maelys un baume pour alléger la douleur de ses pieds nus, et la soigneuse lui dénicha une robe longue qu’elle enfila par dessus sa chemise de nuit, ainsi qu’une paire de chaussure légèrement trop grande pour elle.

    Zéro insista pour rester auprès de son chef et de la gamine. Sophie s’extirpa difficilement du rassemblement qui ne désemplissait pas dans la petite bâtisse. Elle avait besoin de prendre l’air, de se vider la tête des derniers évènements. Alors que Rory allait pour partir, Elle l’attrapa fermement par les bras. Ses yeux lançaient des éclairs quand elle l’attira dans un recoin plus propice aux discussions.

— A quoi tu joues Rory ?

— Lâche-moi ! grogna le garçon en détachant violemment son bras. Tu ne sais pas ce que c’est de devoir survivre ici.

Ses joues prirent une violente teinte rouge. Sa petite bouche se plissa en une mimique de colère qu’elle gardait refoulée depuis des semaines.

— Et qu’est-ce que tu crois qu’on a fait avec Maëlys, hein ? Tout n’est pas plus rose sous prétexte qu’on ne soit pas un "homme" !

    Elle accompagna sa parole de guillemets dédaigneux qui vexèrent visiblement le dit homme.

— Pour autant on ne s’est pas mise à agresser les gens. Des amies Rory ! On était tes amies avant d’atterrir dans cet abominable endroit !

    Quelques badauds jetaient des œillades inquisitrices en entendant la tirade féroce de la petite fille. Rory maintenait un air fermé, le dos collé au mur et les bras croisés. Du haut de ses seize ans, le jeune homme avait depuis longtemps considérés Maelys et Sophie comme deux petites sœurs plutôt que deux amies. Ce qui ne fit qu’accentuer la véracité des mots de Sophie.

— Mon père m’a dit quoi faire si je venais à disparaître, lâcha-t-il finalement sans oser la regarder dans les yeux. J’ai obéi, voilà tout.

— Ton père à…

    Sa phrase resta en suspens quand l’étendu de cette révélation s’ouvrit à elle. Son père, le maire d’Izalia lui avait donné des directives si jamais Rory devenait un disparu. Comment aurait-il pu savoir quoi faire dans de telles conditions ? Personnes à la surface ne savait ce qu’il advenait des Disparus. A moins que… Une main se plaqua sur sa bouche. L’adolescente refusait d’admettre la vérité que lui proposait Rory. Il lui jeta un coup d’œil inquiet de biais. Alors elle comprit.

— Rory… souffla-t-elle. Est-ce que ton père savait ?

    Nulle réponse ne fut nécessaire. Son silence valait toutes les explications du monde : Elle avait vu juste. La terreur s’empara de la jeune fille et elle secoua à la tête pour chasser ces idées qui ne pouvaient être réelles. Pourtant Rory affichait un air des plus sérieux qui ne laissait nulle place au doute.

— Je devais trouver un ancêtre. Peu importait lequel, celui de la ville dans laquelle j’atterrirais. Je devais juste lui dire que j’étais le fils du Maire d’Izalia et donner un mot de passe que mon père m’avait transmis. C’est étrange, en y repensant c’est comme s'ls s’attendaient à ce que j’arrive…

    Les mots affluèrent naturellement. Un flot de vérité qu’il ne pouvait plus contenir.

— Au début il n’y avait rien de spécial, l’ancêtre m’envoyait faire quelques commissions. J’avais un coin pour dormir et de quoi manger, tu sais à quel point ce ne sont pas des choses acquises ici… Puis quelques semaines plus tard une mission d’un autre genre m’a été proposée. Je crois qu’ils me testaient jusqu’à présent, savoir jusqu’ou je serais capable d’aller.

Rory détourna les yeux un instant. Ils savaient tous les deux jusqu’où il en avait été capable.

— On m’a demandé de retrouver certaines personnes et de les ramener à tel ou tel endroit. J’obéissais sans poser de questions. Puis les demandes devinrent de plus en plus étranges, j’abandonnais des gens dans un coin reculé de la grotte sans vraiment savoir à quoi ils étaient destinés. Jusqu’au jour où on m’ordonna d’éliminer une gamine.

    Sophie ouvrit de grands yeux ébahis.

— Les chiens… réalisait-elle soudain. C’était toi ?

    Le jeune homme acquiesça honteusement.

— Je ne savais pas que c’était vous ! se justifia-t-il pitoyablement. Enfin pas au début…

    Il tendit une main vers elle dans l’espoir d’une réaction, mais la jeune fille s’écarta vivement, ses yeux froids ne lui accordèrent pas même un regard.

— Sophie… se lamenta-t-il. Les gens qui dirigent cet endroit, ils ne sont pas… Tu a bien vu ce qu’est devenu cette gardienne, non ? On ne peut rien faire contre eux, crois-moi !

    Sophie le poussa brutalement contre le mur. Elle n’en pouvait plus de ses paroles, de cet endroit immonde. Elle était lasse de ces dangers et de cette vie sous terre qui n’en était pas une. Elle voulait pleurer, s’effondrer dans un coin et crier jusqu’à ce qu’elle n’en pût plus. Mais elle refusait de s’offrir en spectacle à cet être immonde. Qu’il pourrisse ici ! Elle pria pour survivre assez longtemps afin de voir cette pourriture ce transformer en Changé, seul aboutissement possible pour le monstre qu’il était !

    Rory l’alpagua une nouvelle fois.

— Attends… Il faut que tu saches que j’ai escorté quelqu’un avant qu’on ne me demande de vous attaquer.

    L’adolescente se stoppa, ne montrant que son dos au garçon.

— Adrien, le père de Maëlys. J’ai dû l’escorter jusqu’à un homme de la Cave à son arrivée ici.

    Quelques secondes s’écoulèrent avant qu’elle ne daignât se tourner à nouveau vers lui.

— Ecoute-moi bien Rory, lança-t-elle rageusement. Toi et moi on va retourner à l’intérieur pour récupérer Maëlys et Zéro et on va avoir une petite discussion avec cet ancêtre !

***

    Comparer la taille de la Cave et celle de la Caverne n'avait aucun sens. Plus ils avançaient dans ses rues, plus Maëlys et Sophie le comprenait. La Caverne n'était qu'un amas de tente et de structures précaires placées n'importe comment et s'étalait sur plusieurs excavations de tailles variées. Ici, la dimension de la cavité était telle que toute la ville tenait à l'intérieur, les maisons et autres fabrications créaient les rues et les avenues qui la jalonnaient. Si l'on faisait abstraction de la roche au dessus de leur tête et de la lumière blafarde, on aurait presque pu s'imaginer arpenter les rues d'une cité de la surface, de celle que les deux adolescentes n'avaient jamais encore eu l'occasion de visiter. Quelle tristesse de songer que la Cave serait peut-être la seule qu'elles visiteraient de leur courte existence...

    La villa de l'ancêtre se situait à l'extrémité est de la ville. Non loin se situait le début du chemin qui menait au couloir des brumes, l'accès rapide pour la Cave à présent effondré depuis leur passage. La façade de pierre grise se fondait dans la roche de la grotte, chaque fenêtre se paraient de somptueux ornements de bois dont les dorures effacées par le temps n'enlevait en rien leur beauté. On devinait par le verre de fenêtre un faste que beaucoup envierait dans ce lieu désolé. Maëlys n'en fut que plus écœurée.

    A ses côtés, Sophie arborait une mine déterminée. Son voyage dans les tréfonds de la terre l'avait changée, son amie s'en rendait compte à présent. La résolution avec laquelle elle avait voulu rendre visite à l'ancêtre pour obtenir des informations avait tout d'abord inquiété son amie. La raison avait bien vite refait surface. La pauvre Maëlys ne rêvait qu'à un peu de repos depuis son enlèvement, mais en avait-elle le droit ? A quoi lui servirait-il de se reposer maintenant, dans une dizaine d'année à peine elle reposerait à jamais, et dans moins de temps encore elle n'aurait plus l'occasion de voir sa mère que sous forme de changé... Aussi s'était-elle levée de son lit, avait laissé Ergo aux mains des soigneurs et, avec l'aide de Zéro, avait emporté l'épée trop lourde pour elle afin de la garder en lieu sûr. Le grand gaillard blond portait l'arme attachée dans son dos grâce à deux bandes de tissu qui ne tarderaient à se transformer en lambeaux. Ceux-là feraient l'affaire le temps de leur déplacement, le but étant surtout de la camoufler le plus possible. Avoir une arme en évidence n'était pas toujours bien vu dans les parages...

    D'une main ferme, il maintenait le pauvre Rory devant lui. Si ce dernier avait été plus que réticent à l'idée de se faire remarquer par l'ancêtre, la poigne de Zéro et les regards stricts des deux amies avaient finis par le convaincre.

    Alors qu'elle allait pour frapper, un léger mouvement au pas de la porte attira son attention. Délicatement, Maelys cueillit la délicate petite marguerite qui se balançait par un vent inexistant, comme mu par une volonté propre. Elle le savait désormais, sa mère lui intimait de poursuivre sa route. Un regain nouveau l'anima et elle poussa le lourd battant de bois sans prendre la peine de frapper, bien déterminée à obtenir les réponses à ses questions.

    Le faste de l'intérieur ne dénotait en rien avec la richesse de la façade. Un long couloir orné de moquette rouge s'étirait devant eux et s'ouvrait sur différentes pièces. A leur droite une arcade présentait un somptueux salon dont les chaleureux fauteuils appelaient à la détente. Maelys jeta un coup d'œil, mais nulle personne ne s'y trouvait. Se pouvait-il que l'Ancêtre ne fut pas dans sa demeure ? Soit, ils attendraient patiemment.

    Un petit bruit survint d'une des salles en fond de couloir. Ils s'y dirigèrent, Zéro maintenant toujours fermement Rory devant lui.

    La porte s'ouvrit sur une cuisine ornée d'une grande cheminée. Une longue table s'étalait au centre sur laquelle plusieurs ustensiles de cuisine et reste de nourriture s'accumulaient. A croire que personne n'avait songé à nettoyer cet endroit depuis longtemps. Dans le coins gauche de la salle, un mouvement furtif se devina derrière des barils remplis de légumes en tout genre. Un baluchon au sol en était rempli. Lorsqu'il aperçut les deux jeunes filles dans l'encadrement de la porte, l'ancêtre s'écarta des barils. Il lissait nerveusement les pans de sa cape, comme gêné d'avoir été surpris ainsi derrière un amas de melon. Se cachait-il de quelque chose.

— Oh, annonça-t-il en tentant de reprendre un peu de contenance. Bonjour mesdemoiselles, que puis-je faire pour vous ?

    L'ancêtre de la Cave paraissait bien moins vieux que celui de la caverne. Ses cheveux blancs s'ornaient de mèches brunes qui témoignaient de sa couleur d'antan. Il était petit, plutôt rondouillet et un début de calvitie se faisait sentir sur l'avant de son crâne. L'espace d'un instant Maelys se demanda comment quelqu'un pouvait garder une bedaine telle que la sienne dans la grotte. La nourriture n'existait pas en abondance et la plupart des habitants de la Cave ou de la Caverne souffraient de malnutrition. La jeune fille sentit une colère la gagner. Les petites joues roses de l'ancêtre et sa grande maison ne laissait que peu de place au doute : Il s'empiffrait et vivait convenablement tandis que la plupart des personnes vivaient un enfer constant.

    Elle s'avança pour répondre quand Zéro et Rory firent leur apparition dans la pièce. Soudain, l'Ancêtre poussa un petit cri de terreur ridicule avant de s'en retourner vers son baril de melon, comme si ceux-ci pouvaient lui venir en aide d'une manière ou d'une autre.

— Bah qu'est-ce qu'il a celui là ? questionna Zéro en l'observant par dessus l'épaule de son prisonnier.

— Vous... marmonna le vieillard prostré. Vous travaillez pour les gardiens.

    Sa petite voix aigüe était presque inaudible. Il pointait un doigt tremblant en direction de Zéro qui ne comprenait visiblement pas la situation.

— Moi ? demanda le grand blond surpris. Je travaille pas pour les gardiens moi...

— C'est de moi qu'il parle, déclara Rory en levant les yeux au ciel.

    Maelys et Sophie s'observèrent un instant. Ce qu'elles craignaient s'avérait finalement.

— Donc, résuma Maelys, vous connaissez l'existence de ces gardiens.

— Ce qui veut dire que vous savez parfaitement ce qu'il se passe ici, compléta Sophie avec un regard noir.

    Le vieux regardait tour à tour les quatre individus. Il tentait de découvrir un lien entre eux sans y parvenir. Le larbin des gardiens l'effrayait par sa fonction, le grand blond par sa carrure. Mais que faisaient ces deux gamines qui semblaient mener ce petit groupe étrange.

— Ils vont revenir, annonça-t-il tout tremblant. Ils m'ont avertis. Je fait tout ce que je peux mais ils ne sont jamais satisfaits !

     Les mots s'éjectaient de sa bouche sans retenue. Ses yeux terrifiés ne paraissaient jamais cligner, comme s'il craignait de ne perdre ne serait qu'une seconde d'attention.

— De quoi il parle Rory ? demanda sèchement Sophie.

— Qu'est-ce que j'en sais ? vous voyez bien qu'il perd la tête !

    Zéro lui flanqua une violente claque sur la tête.

— J'ai entendu dire qu'ils n'étaient pas vraiment satisfait de la gestion de la Cave, expliqua-t-il en se frottant la nuque. 

    Puis devant le regard froid de Sophie.

— C'est tout ce que je sais !

— Il y a trop de mort... marmonna l'Ancêtre. Les gangs et les voleurs du coin font trop de dégâts. Je leur avais dit qu'il y avait trop de monde ici, oh oui !

    Il déblatérait sans cesse, comme s'il avait subitement besoin de se justifier.

— Mais ils s'en fichaient ! poursuivit-il en criant. Je leur ai dit : "Il vaut mieux de petits villages que de grandes villes.", "Trop de personne en situation de stress ne donne rien de bon.", est-ce qu'ils m'ont écoutés ? Non ! Et maintenant ils se plaignent du nombre de personne qui décède avant que leurs âmes ne soient à maturité. Bien fait pour eux !

    Il se recroquevilla soudain sur lui-même, le regard fuyant comme s'il craignait que quelqu'un eût entendu ses propos.

— Est-ce que vous savez où se trouvent les rêveurs ? demanda soudainement Maelys, lasse de cette discussion qui ne menait à rien.

— Les rêveurs... chuchota le vieillard. Ils sont dans la nuit, là où personne ne peut voir ni s'orienter. Mais pourquoi...

    Ses yeux s'agrandirent soudain. Il observa la petite Maelys comme s'il prenait conscience de sa présence pour la première fois.

— C'est toi... La petite dont on entend parler. Ils ont peur de toi, ils savent qu'un rêveur t'aide mais n'ont pas encore découvert lequel. Le tremblements... C'est de votre faute !

    L'Ancêtre secouait la tête de gauche à droite. La peur le gagnait de plus en plus. Il attrapa quelques nourritures qui traînaient pour le fourrer rapidement dans le baluchon qu'il récupéra au sol.

— Ils faut partir, partir...

    Le petit groupe observa le vieillard rondouillet s'agiter en tout sens. Il fuyait les lieux.

— Si ma mère ou mon père est dans la partie sombre il faut y retourner, déclara Maëlys déterminée.

— Mais comment on fait pour se repérer là dedans ? interrogea son amie.

    Puis lui vint une idée.

— Rory, reprit-elle avec son regard noir. Comment vous vous déplaciez dans le noir ? Nous nous sommes fait attaquer en quelques minutes mais vous semblez à l'aise. Comment ?

    Dans un soupir de résignation, leur camarade izalois extraya de sa tunique un long pendentif en argent orné d'un saphir éclatant.

— C'est une protection, annonça-t-il avec regret. Elle nous permet de nous balader tranquillement.

    Rory sentait qu'il venait de signer lui-même son arrêt de mort. Il venait de révéler l'un des secrets des serviteurs du démon, il était puéril de songer que cela ne resterait pas sans conséquence.

— On pourrait retourner à la Caverne, annonça Zéro, on ramène toute l'équipe des Taupes Enragées avec nous, plus on sera mieux ce sera !

    Le vieillard eut un petit rire étouffé, de ceux que le stress ne permet plus de contenir.

— La Caverne... répéta-t-il en tremblotant nerveusement. Il y a peu de chance que vous y trouviez quoi que ce soit...

— Qu'est-ce que vous voulez dire ? questionna Maëlys soudainement inquiète.

— Le tremblement... Il a peur... 

    A nouveau l'Ancêtre s'affaira à rassembler ses affaires en hâte. Il ne faisait plus attention au petit groupe à ses côtés. Seul comptait la quantité de nourriture qu'il pourrait amasser avant de fuir cet endroit.

— La Cave y passera aussi... Il faut partir, partir !

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