— Il faut qu'on retourne à la Caverne.
Ergo annonça ce fait avec détermination, comme un nouvel objectif prioritaire à leur périple.
— Vous êtes encore blessé, constata Maelys les yeux écarquillés. Vos blessures ne se refermeront jamais si vous ne restez pas un peu au calme.
Ergo embrassa la salle du regard. Les gens s'amoncelaient sur des lits de fortune placés sur la moindre parcelle d'espace libre du dispensaire.
— Je vois pas où est le calme ici, railla-t-il en se levant.
Une douleur le fit grimacer, mais il se reprit rapidement. Il ne voulait surtout pas donner raison à l'adolescente.
Le petit groupe était rapidement revenu de leur entrevue avec l'ancêtre de la Cave, plus effrayé que rassuré par ce qu'ils en avaient appris. A quoi s'étaient-ils attendu ? Une solution miracle ? Ce qui était sûr demeurait l'aspect anormal de ces tremblements violents. Pourtant Maelys se souvint de ce que lui avait dit Ergo lors de son arrivé sous terre : Les tremblements du couloir des brumes étaient de plus en plus courants, et ceux-ci avaient fini par avoir raison du chemin reliant la Caverne à la Cave. De plus, ils savaient tous que la secousse qui les avait frappés était due à leur combat contre le gardien. Que se passerait-il si tous les gardiens venaient à mourir ? Le monde souterrain s'effondrerait-il sur lui-même en emportant toutes les âmes piégées à l'intérieur ? Pour la première fois depuis son arrivée, l'adolescente réalisa que la mort était peut-être la seule échappatoire.
— Vous pouvez à peine marcher, gronda Sophie en repoussant Ergo sur le lit.
Ce geste inattendu lui fit pousser un gémissement de douleur. Derrière eux, Rory et Zéro observaient la scène avec amusement. Rory se fichait bien de la suite, il resterait ici quoi qu'il advînt. Quant à Zéro, il savait depuis bien longtemps qu'il ne servait à rien de contredire son chef. S'il avait décidé de partir, il partirait. Il devait bien admettre que le sort de la Caverne l'inquiétait au plus haut point.
— Ecoutez les mioches, râla ergo en se redressant. S'il est arrivé quelque chose à la Caverne alors le QG des Taupes n'est plus en sécurité. Je laisserai pas mes gars dans un merdier sans leur venir en aide. C'est clair ça ?
Maëlys plongea un instant son regard dans celui de son camarade. Pas un instant elle n'avait songé à tout ces gens qu'Ergo et Zéro connaissaient à la Caverne. Leurs amis, leur famille...
— Bien, abdiqua-t-elle. Allons à la Caverne dans ce cas.
Le chef des Taupes Enragées grimaça en attrapant ses affaires sous son lit.
— Pas besoin, il vaut mieux que vous restiez ici.
L'adolescente braqua son regard dans celui d'Ergo lorsqu'elle se baissa pour l'aider.
— Vous nous avez suivi tout ce temps pour m'aider à retrouver ma famille. A mon tour maintenant.
Derrière son visage impassible il ne put camoufler un léger sourire qui n'échappa pas à la gamine.
— Et puis, on vous doit toujours des billes pour le voyage, poursuivit-elle en se relevant.
— Billes qui sont sûrement restées dans tes affaires au village d'Adélaïde, n'est-ce pas ?
L'adolescente haussa innocemment des épaules et un petit rire fusa. Un rire franc et honnête de ceux qui, sans s'en rendre vraiment compte, ancrait un changement de statut. Maelys, Sophie, Ergo et Zéro formaient désormais une équipe. Et cela sembla enchanter Zéro qui se mit à sautiller sur place en quittant les lieux avec un enthousiasme non feint. Leur joie s'estompa vite quand l'image des trois femmes laissées derrière s'imposa à eux.
— Et toi ? questionna Maëlys à Rory. Tu restes ici ou tu viens avec nous ?
Le chef des Taupes ne camoufla pas sa désapprobation. Avoir un rat à ses côtés ne l'enchantait guère. Il dut toutefois admettre qu'il en savait sûrement plus que quiconque.
— Pourquoi je vous suivrai ? maugréa-t-il. tout allait bien avant de vous croiser.
Il maintenait ses bras croisés et les yeux clos, impassible face aux regards des deux jeunes filles. Il les connaissait ses deux là, mais ici bas les amitiés d'antan ne signifiaient plus grand chose.
La petite brune haussa les épaules mais la déception se lit sur le visage de sa camarade. Sophie se dirigea vers la sortie avec un soupir dédaigneux, bien décidée à laisser de côté cet odieux personnage.
— Très bien, capitula la petite blonde, mais tu vas nous offrir de quoi manger avant de partir. C'est la moindre des choses il me semble !
Sur ce, elle quitta les lieux sans même prendre la peine de regarder la réaction de son ancien camarade de jeu.
Avant leur départ, Rory échangea quelques billes contre une nouvelle besace et des simples qu'il donna à Maëlys en plus d'un pantalon bien plus adapté à la vie sous terre. Il leur fournit également plusieurs bandages afin de panser les blessures d'Ergo ainsi qu'une petite dague à Sophie dans l'espoir qu'elle pût se défendre seul. Elle lui lança bien au visage qu'elle n'avait pas besoin de son "cadeau" pour se protéger, mais l'accepta néanmoins.
Il se retrouvèrent à quatre devant le chemin qui menait au couloir des brumes. Pendant leur périple, un chemin de fortune avait été créé contre la paroi afin de palier à l'effondrement de la route. Le commerce entre les deux villes avait de facto grandement diminué, mais les échanges se poursuivaient tant bien que mal.
Tandis qu'ils s'apprêtaient à entamer leur voyages sur les pontons brinquebalants de cordes, une voix résonna derrière eux.
— Attendez !
Rory accourait dans leur direction, petite sacoche à la hanche et arc de fortune fixé dans son dos.
— J'ai changé d'avis, annonça-t-il nonchalamment. Je peux bien vous escorter jusqu'à la Caverne.
Puis, avec un regard vers Sophie.
— C'est la moindre des choses.
***
Le chemin de fortune qui bordait le mur latéral du couloir des brumes faisait peine à voir. En lieu et place du viaduc naturel de pierre jadis, un assemblage de cordes et de lourdes traverses de bois faisait office de pont brinquebalant à l'aspect dangereusement instable. A leur gauche gisaient les reste de roches, vestige de leur aventure précédente. La couche de magma en fusion poursuivait son assaut dévastateur quelques kilomètres plus bas. Le pont de cordes ne laissait rien échapper de ce paysage chaotique, et le groupe hésita un instant à poser pied au dessus du vide abyssal. Leurs paquetages respectifs leur parurent soudainement bien encombrants.
Après quelques regards hésitants, le petit groupe entreprit sa longue traversée.
Ils escaladaient le ponton en silence depuis dix bonne minutes, le regard fixé devant eux dans l'espoir d'oublier un instant la mort qui les attendaient plus bas. Ergo avait pris la tête du cortège, Sophie derrière lui. Maelys et Rory se succédaient un peu plus loin tandis que Zéro fermait la marche. Il avait été décidé que les différents segments du pont ne seraient traversés que par deux personnes en même temps afin de limiter le poids et le tangage.
Au bout de quelques instants, la voix tremblotante de Maëlys rompit le silence. Bien qu'ils fussent proches, Rory eut tout d'abord du mal à l'entendre dans le bourdonnement incessant de la fournaise. Elle n'eut pas le courage de se tourner vers lui de peur de chanceler, aussi dut-elle répéter plus fortement sa question.
— Je me demandais dans quelles circonstances ton père avait pu te préparer à ce qui allait t'arriver ici.
La réponse se faisant attendre, elle crut bon de préciser.
— Tu disais que ton père t'avait donné des instructions si jamais tu venais à disparaitre.
— Qu'est-ce que tu veux savoir exactement ? lui demanda directement son camarade.
L'adolescente soupira. Tant de questions se bousculaient dans sa tête, sur ce lieu, sur ce démon, sur les disparus... Elle ne pensait pas avoir plus de questionnement à propos de la surface. Ce monde qu'elle pensait connaître.
— Ton père sait ce qu'il se passe ici, n'est-ce pas ?
L'izalois mit quelques minutes à répondre, un temps qui parut abominablement long dans la chaleur étouffante du couloir.
— J'en sais rien... avoua-t-il honteusement. En réalité mon père m'a donné ces instructions la veille de ma disparition.
Cette fois-ci Maelys n'eut d'autre choix que de faire face à son interlocuteur.
— Plutôt étrange, non ? Comme s'il avait prévu ta disparition.
— Qu'est-ce que tu insinues Maëlys ? C'est mon père, jamais il ne m'aurait envoyé ici de son plein gré.
— En attendant il savait exactement à qui tu devais t'adresser sous terre. Soit il est déjà venu ici, soit il y connait du monde d'une manière ou d'une autre.
Derrière eux Zéro leur fit signe d'avancer. Contre toute attente, il paraissait être le plus touché par cette ascension et l'adolescente se demanda un instant s'ils n'avaient pas trouvé la seule et unique phobie de leur étrange compagnon.
Elle poursuivit sa route, un pas après l'autre.
— Tu ne t'es pas dit qu'il y était forcé d'une manière ou d'une autre ? poursuivit Rory. J'ai eu l'occasion de réfléchir depuis mon arrivée ici. Tu as vu de quoi ce démon et ses gardiens sont capables, qu'est-ce qui te fait croire qu'ils ne contrôlent pas la surface depuis des siècles ? Je veux dire, toute la population de l'île de l'Oural a accepté le fait que les gens disparaissent régulièrement, mais croire que ceux qui ont créé cette endroit obligent mon père à en cacher l'existence c'est trop pour toi ?
Maelys aurait baissé la tête de honte si elle ne craignait pas d'apercevoir le gouffre rougeoyant à ses pieds. Rory marquait un point. Cet endroit avait fait d'elle une personne méfiante et propice au jugement hâtif. Elle connaissait le maire d'Izalia depuis toute petite, et celui-ci n'aurait jamais fait de mal à personne. Cet homme se vouait entièrement à la préservation et au bien-être d'Izalia.
— Excuse-moi, souffla-t-elle.
Elle ne sut dire si Rory n'entendit pas ou ignora ses dernières paroles, mais le silence revint comme il était partit, avec une amertume propre au mutisme imposé.
Quelques minutes plus tard, une petite pause fut accordée sur un promontoire rocheux orné d'une cavité qui leur permit de s'éloigner du bord. Chacun fut soulager de poser pied sur une surface plane et rugueuse, même si le peu d'espace ne leur permettait pas de s'installer comme bon leur semblait. Zéro déposa la lourde épée de Maëlys avant de s'installer tout au fond, le dos collé à la paroi comme s'il cherchait à si fondre. Les quatre autres camarades se placèrent face à face, leurs jambes entremêlées en un amas peu confortable. Ergo fit passer une outre dont l'eau chauffée par la température ambiante laissait un goût étrange en bouche.
— Comment t'as eu cette épée ? finit par demander Rory en tendant la gourde à sa camarade.
Maëlys observa tour à tour Sophie et Ergo, hésitante à lui révéler ce quelle savait. Mais que savait-elle au juste ? Pas grand chose...
— Tu l'as vu comme nous, lança Sophie toujours en colère contre lui. Elle est apparue pendant le combat contre le gardien.
— Merci bien... contra-t-il en levant les yeux au ciel. Mais d'où vient-elle exactement ?
La petite brune aux grands yeux bleus haussa imperceptiblement les épaules.
— Il se peut que ma mère soit une rêveuse, lâcha-t-elle finalement.
Rory hocha la tête. Cela n'expliquait pas pourquoi il avait du escorter le père de Maelys, peut-être tout cela avait-il un lien ? En tout cas l'apparition soudaine de l'arme lui parut bien moins improbable. Mais si la mère parvenait à interagir avec sa fille... Rory entraperçut le danger que cette alliance pouvait former pour le démon et ses apôtres. Ce monde était basé sur l'ignorance et le secret, les gardiens tenaient à ce que les habitants des souterrains perdissent espoir et s'enfermassent dans cette routine sans se poser de questions. Un rêveur conscient pouvait ouvrir toutes les portes. Même tuer un gardien...
Il frissonna en repensant au combat qu'ils avaient menés. Toutefois, un autre sentiment se disputait en lui, quelque chose qu'il pensait avoir enterré depuis longtemps. De l'espoir ? C'était ridicule... Pourtant il était sur ce promontoire avec eux, coupable d'avoir tué un gardien aux yeux de tous.
— Je comprends mieux pourquoi il veulent te voir morte, chuchota-t-il avant de se rendre compte de son manque de tact. Désolé, mais si tu es capable d'interagir avec un rêveur... J'ose à peine imaginer toutes les possibilités qui s'offrent à toi.
Face à lui, Sophie lui lançait un regard noir.
— Quoi ? s'insurgea-t-il. Je connais ces gens et croyez-moi quand je vous dis qu'il ne la laisseront jamais tranquille jusqu'à ce qu'ils soient sûrs qu'elle soit six pieds sous terre.
L'ironie de cette phrase ne manqua pas de faire rire l'intéressée.
— Il vaut mieux se dépêcher de retrouver ma mère dans ce cas. De toute façon on mourra certainement dans cet endroit, autant essayer de faire quelque chose du peu de temps qu'il nous reste.
Frappé par le pragmatisme de sa camarade, Rory baissa les yeux sur ses chaussures. A bien y réfléchir, ses deux cadettes faisaient preuve de bien plus de courage que lui au vu des circonstances
La suite du chemin se déroula sans plus d'encombres que le début. Le groupe avançait pas à pas, Ergo gémissait parfois sous l'effort et Maelys se disait qu'ils devraient rapidement vérifier l'état de ses blessures s'ils ne souhaitaient pas la voir suppurer et s'infecter.
Le pont de cordes se termina aussi abruptement qu'il avait commencé. La chaleur collait les vêtements à la peau et les gorges se séchaient à une vitesse phénoménale. Ils leurs tardaient d'atteindre la Caverne dans l'espoir d'y remplir leurs gourdes au point d'eau près de la maison de l'ancêtre. Ergo se demanda un instant comment la ville avait réagit à l'absence de leur chef. Savaient-ils seulement que celui-ci avait trouvé la mort quelques jours plus tôt ? Ses réflexions furent vites balayées par une vague de douleur et il s'arrêta quelques instants, la main posé sur le mur tiédis.
A quelques pas seulement la terre ferme les attendait et, au détour du couloir, la Caverne les accueilleraient avec son brouhaha perpétuel et ses habitants fatigués et imbibés d'alcool du bazar. Sa maison.
Il accéléra, une sensation étrange lui parvint lorsqu'il foula la surface dure de l'entrée du couloir des brumes. Un sentiment qu'il n'arrivait pas à saisir, comme un manque. Il n'était toujours pas parvenu à mettre le doigts sur cette absence lorsque le reste du groupe le rejoignit.
Zéro ne put s'empêcher une remarque tandis que leur pas les menait vers le corridor plongé dans le noir, liaison entre le couloir et la Caverne.
— C'est calme ici pour une fois !
Alors ce fut comme une révélation. Le silence. Ce boucan si caractéristique de l'effervescence de la Caverne, où était-il ?
Ergo pressa le pas, foulant la distance dans ce noir qui lui sembla bien plus opaque que d'habitude. Sa main longeait la paroi du couloir, sous peu la Caverne se découvrirait à lui, baignée dans la lumière blafarde éternelle des souterrains.
Mais rien ne vint, et la paroi du couloir finit par prendre fin.
La petite voix de Sophie perça le silence, à peine un murmure, comme si s'entendre lui avait parut soudainement inapproprié.
— Où est la Caverne ?
Ergo s'affala au sol, ses genoux heurtèrent une surface plane, dénuée de relief. Sa voix répétait un misérable non en litanie.
En lieu et place de la Caverne, un noir absolu envahissait l'espace : Le confins.
— On ferait mieux de revenir en arrière, murmura Rory en triturant nerveusement son amulette de protection.
L'Ancêtre de la Cave les avait prévenu. Ce tremblement de terre n'était pas anodin et Maëlys en vint à croire qu'il n'était en rien dû à la mort du gardien. Ce séisme n'était que le résultat du carnage qui s'était déroulé ici. La Caverne avait disparu. Une nouvelle Terranéa venait de voir le jour, emportant avec lui les centaines d'âmes y résidant dans l'insouciance la plus totale de la ville avoisinante.
— Merde !
L'écho du cri d'Ergo s'éteignit misérablement dans la nuit noire. Ses camarades entendaient sans les voir ses poings s'écraser sur le sol. Une rage folle l'habitait, la dernière chose à laquelle il s'accrochait avait disparu.
Maladroitement, la main de Zéro vint s'appuyer sur son épaule et lui arracha un petit cri de douleur.
— Chef...
— Ils étaient tous là Zéro, toutes les Taupes...
Maelys sentit une larme perler au coin de ses yeux. La voix tremblante de son camarade la brisait. Comment pouvait-on faucher tant de vie sans s'en soucier. Ses poings se serrèrent de rage et elle se jura de faire tout ce dont elle serait capable pour mettre fin à cette folie. Si sa liaison avec sa mère lui permettait d'agir, alors elle le ferait !
— Le démon les a tous absorbé, annonça Rory sans émotion. Faite attention, la zone doit être remplie de changés.
— Tais-toi ! hurla Ergo à son attention. Tu bosses pour eux, tu es autant responsable qu'eux !
— Ma faute ? Si vous n'aviez pas tué ce gardien la Caverne serait sûrement encore là !
La voix de Maelys coupa court à leur dispute.
— Il a peur... réfléchit-elle à haute voix. L'un de ses gardiens est mort, son système a une faille et il le sait. C'est sûrement pour ça qu'il s'est empressé d'absorber toutes les âmes de la Caverne, même incomplètes.
Un frisson parcourut son corps lorsqu'elle repensa aux quelques enfants jouant entre les tentes précaires. Elle aurait pu être l'un de ces enfants.
Soudain, un mouvement lointain attira son regard.
— Vous avez vu ça ? demanda-t-elle en pointant son doigts avant de se rappeler que personne ne pouvait la voir.
— On dirait... Une lumière annonça Sophie en plissant les yeux.
Petit à petit, une légère aura bleutée s'approcha du petit groupe reclu à l'extrémité du corridor menant au couloir des brumes. La lumière éclairait le sol en dessous et se dispersaient tout autour de l'entité. La petite boule de lumière avançait sans précipitation, son léger balancement avait quelque chose d'apaisant.
— Reculez ! hurla soudain Ergo, c'est une lueur !
L'adolescente se remémora le jour de sa disparition. La lueur qui avait emporté son père était identique !
Ils reculèrent soudainement, prêt à courir vers la chaleur à présent rassurante du couloir lorsque Maelys remarque un détail. La lueur s'était stoppée à quelque mètres d'eux, elle flottait magiquement dans les airs. En dessous d'elle un élément se discernait, seul au milieu du vide. L'adolescente ne mit que quelques instants avant de le reconnaître.
— Attendez, ordonna-t-elle.
Dans le reflet bleuté de la lueur, une petite fleur vaillante perçait le sol aride de la grotte : Une marguerite.