Ergo tomba à genoux. La mine grave, il entendait au loin les bruits des adeptes qui couraient jusqu'à lui. Son regard se perdait dans le noir du gouffre abyssal qui s'était ouvert à ses pieds.
Partis...
D'abord les Taupes, maintenant Zéro et les gamines. Il ne lui restait plus rien. Tout ce qui le rattachait à un semblant de vie sous terre lui avait été arraché en quelques jours. Il lui avait fallu les perdre pour se rendre compte de leur importance. Au fond de lui, il avait toujours su que la transformation de Zéro surviendrait. C'était un fait, et il n'aurait pas été la première de ses connaissances à perdre la tête. Mais il aurait été présent pour lui quand l'ancêtre et ses sbires seraient venu le chercher. Peut-être même se serait-il proposé de lui donner le coup de grâce, comme un dernier cadeau qu'il lui aurait fait. Un million de scénarii lui étaient venus à l'esprit, mais pas celui-ci, pas de cette façon.
Quelqu'un lui attrapa le bras et le souleva sans vergogne. Il allait écraser son poing sur le visage de la personne qui avait seulement osé le toucher quand il reconnut la voix d'Adélaïde.
— Il faut partir ! le pressa-t-elle.
Mais Ergo ne fit pas mine de bouger, les yeux toujours fichés dans l'abysse qui l'appelait.
— Qu'ils viennent, déclara-t-il d'une voix rauque. Je m'occuperais d'eux comme ils le méritent.
Adélaïde le secoua de plus bel.
— Les adeptes ne sont plus le problème Ergo, il faut partir !
— Où sont les autres ? coupa Rory le regard hagard face au trou béant qui avait remplacé leur campement sommaire.
La pair d'yeux sombre qui se tourna vers lui valait n'importe quelle réponse, Ergo vit le jeune homme flancher quelques instants à cette nouvelle. Peut-être se rappelait-il que ces gamines qu'il avait traquées avaient un jour fait partie de sa vie.
La terre se secoua avec force et le groupe dû s'accrocher à ce qu'ils purent pour ne pas se voir balancer au fond du gouffre. Le brouhaha venant de l'arrière s'intensifiait et si Ergo reconnut les beuglements des adeptes, ceux-ci ne criait plus de rage.
Ils hurlaient de peur.
— Adélaïde, s'alarma Eléna à leur côté. Nous devons fuir maintenant.
Une explosion survint au loin, un bruit sourd comme si chaque atome se dématérialisait instantanément.
C'est lorsqu'il aperçut la nuit venir sur eux au dessus des arbres qu'Ergo réalisait ce qu'il se passait.
— Tout disparait, déclara férocement Adélaïde. Restez ici si vous le souhaitez.
Et elle partit à la suite d'Eléna et de Rory, sans un regard en arrière. Ergo ne se fit pas prier, son instinct de survie et la rage qui l'animait reprirent le dessus. Il courut avec hargne malgré les secousse qui rendait la forêt difficilement praticable.
Sur sa gauche une explosion de cri lui parvint. Quelques adeptes couraient en tout sens, prêt à tout pour leur survie. Le noir les attrapa soudain, comme en expansion à chaque déflagrations, et les engloutit sans leur laisser aucune chance.
C'était donc cela qu'avait vécu les habitants de la Cave ? Quelles chances avaient-ils d'en échapper ? Déjà il entendait quelques hurlement hargneux, ceux des adeptes en proie à la transformation. Les confins ne laissait aucune échappatoire, bientôt la nuit grouillerait de changés, des changés qui avait un jour fait partie des adeptes du démon.
Les quatre camarades couraient en tout sens, ils slalomaient entre les arbres en risquant à chaque instant de se tordre une cheville dans l'amas de racine et de roche. Sur le côté droit filait le long ravin menant droit au confins et à une chute mortelle. Ils étaient pris au piège, leur seul salut demeurait la vitesse et l'espoir que l'ascension du confins se stoppât avant de les avoir rejoint.
Allait-il seulement se stopper ? Que se passerait-il si le démon décidait soudain de mettre fin à ce monde, à son monde ? Les abysses envahiraient tout, et chaque âme ici-bas serait irrémédiablement détruites...
Les tremblements cessèrent peu à peu et les cris se dissipèrent dans la foulée. Le groupe ne s'arrêta de courir que lorsque leur souffle vint à manquer et que Rory s'affaissa au sol, l'écume aux lèvres. Ergo allait pour l'aider, mais ses forces le quittèrent soudainement et il s'affala à son tour, plié en deux par le manque d'air.
Au loin s'entendait encore les cris paniqué des adepte étant parvenu à fuir la catastrophe. Adélaïde profita d'un recoin affaissé afin de mener le groupe à l'abri des regards, et tous tentèrent de reprendre leurs esprits après le chaos qui venait de suivre. Il fallut quelques temps pour qu'Ergo se décidât enfin à parler.
— Qu'est-ce qu'il vient de se passer au juste ? cracha-t-il la gorge sèche.
La guerrière prit quelques minutes à répondre, son regard allait en tous sens, alerte, comme si le carnage avait pu repartir à tout instant.
— Je crois... balbutia-t-elle essoufflée. Je crois qu'il se sent suffisamment en danger pour se précipiter.
Elle respira un grand coup, sur ses traits ne se voyait aucune crainte. Au contraire, elle semblait arborer un regard plein de défi.
— Le confins s'est agrandi, poursuivit-elle.
— Comme lorsque la Caverne a disparu... ajouta Ergo en saisissant les évènements.
— Le démon accélère son plan. Il a peur de ce qu'il se passe !
— Quel intérêt pour nous s'il détruit tout sur un coup de tête ? demanda Rory en désignant l'horizon sombre des confins.
Les bras croisés, Adélaïde réfléchit à leurs possibilités. Le démon se sentait visiblement affaibli pour réagir de la sorte, elle savait pertinemment qu'il lui fallait encore de nombreuses années avant de recouvrer sa forme entière. Deux possibilité, soit le démon avait tenté coûte que coûte de les éliminer, mais pourquoi aurait-il risqué de transformer une partie de ses adeptes ? Soit il tentait un coup de poker en accélérant le processus. Est-ce que toutes les âmes, même incomplètes, présentes sous terre suffiraient à lui redonner assez de pouvoir pour revenir ? Elle ne parierai pas leurs derniers espoirs là dessus...
— Nous devons poursuivre, déclara-t-elle soudain. Il ne reste qu'un gardien entre le démon et nous.
— Et comment ? balança Ergo avec un soupçon de dédain teinté de tristesse. Vous avez tous vu, ils sont... Ils ne sont plus là.
Un silence de plomb tomba sur les quatre rescapés, chacun rendant hommage à sa manière à leurs camarades tombés.
— Et l'épée est partie avec eux, ajouta-t-il. Ni épée, ni rêveur, ni gamine pour nous guider vers le démon, ni... On a plus rien ! Plus personne !
Il sentit une main se poser sur son épaule. L'espace d'un instant, il s'imagina que Maëlys ou Sophie lui retournerait un de leur reproche bien senti. Hélas, seul le visage d'Eléna se dessina dans la pénombre des arbres.
— Il nous reste nous, déclara-t-elle d'une voix douce. Ainsi que tous les êtres encore vivants dans ce foutu souterrain.
— Nous ne pouvons pas abandonner maintenant, renchérit Adélaïde. Libre à vous de rester les bras croisés à attendre de mourir. Je préfère tenter le tout pour le tout.
Ses yeux bleu-gris se plantèrent tour à tour dans ceux de Ergo et de Rory.
— Alors ? demanda-t-elle de sa voix rauque. Vous venez ?
La forêt avait à nouveau laissé place aux couloirs sinueux des souterrain depuis près d'une demi heure. Adélaïde, Ergo, Rory et Eléna avançait dans le silence de peur de gêner Adélaïde qui usait des restes de prescience qu'elle avait afin de trouver son chemin. Certes, elle ne pouvait sentir que les adeptes à plus ou moins grande échelle, elle espérait néanmoins retrouver rapidement la civilisation. Le repère des adeptes étant détruit, il se pouvait que la force qu'elle ressentait pu être les nombreux adeptes présent à la Cave ou dans une autre ville dont elle ignorait l'existence. Après tout, qui savait exactement ce que renfermait ses couloirs sinistres et tortueux ?
Leur chemin était baigné d'une atmosphère étrange. Par moment, le sol et les murs disparaissait pour n'offrir que le noir. Les confins s'insinuait partout comme de petites tâches de vide éparses et, plus d'une fois, ils avaient dû se résoudre à traverser un passage sombre afin de regagner le lumière au bout du chemin. Ces bulles de confins ressemblait à des carrefour entre plusieurs destinations. De nombreux chemins se retrouvaient amputé d'un de leur morceau et il n'était pas rare d'en voir un bout en hauteur, comme en lévitation. Ces vision impossible leur donnait le tournis, et le monde souterrain paraissait encore plus terrible et onirique qu'il ne l'était.
A mi-chemin, l'idée que la Cave ne fût plus qu'un trou béant avait été exposé par Rory. Qu'adviendraient-ils d'eux s'il ne trouvait plus âme qui vive ? Y avait-il seulement encore quelqu'un ?
Par moment, le sol tremblait légèrement, comme secoué par une force invisible et un bruit lointain de détonation leur parvenait. Le confins gagnait en ampleur de manière éparse et aléatoire et tous s'attendaient à un moment ou un autre à se trouver au cœur d'une de ces explosions, à attendre dans le noir que son corps ne se changeât définitivement en une créature dépourvue d'âme.
C'était dans cet état d'esprit pesant et angoissant qu'ils évoluaient à présent.
La faim fit sa première apparition la demi heure suivante. Ergo réalisa qu'il n'avait pas eu un vrai repas depuis qu'ils avaient quitté la Cave et seul quelques victuailles emportées leur avaient permis de se sustenter. Les ventres grondaient tandis qu'ils traversaient toujours plus de terre désolée où la vie était absente.
Adélaïde maintenait sa concentration au maximum, elle s'arrêtait parfois à une intersection comme si elle humait une odeur qu'elle seule pouvait sentir. Par moment, elle demandait l'avis de Rory afin de confirmer son ressenti. Le jeune homme ne possédait pas les capacité de sa camarade et, même si son instinct s'était affaibli au fil des années loin des adeptes, ses sens restaient plus aiguisés que lui.
Au détour d'un couloir, elle pressa subitement le pas. Le groupe la suivit tant bien que mal, sans comprendre les raisons de ce brusque changement d'allure.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda finalement Eléna en courant.
— Ils sont là, leur apprit-elle, il y a un quelques adeptes ici, mais je sens autre chose.
— Quoi ?
— Des changés. Beaucoup de changés...
Les cris leur parvinrent quelques instants après, confirmant les dire de la guerrière. Il accélérèrent tous de plus belle. Quoique fut le danger présent là-bas, ce qu'il restait de survivant s'y trouvait également. Et ils en avait grandement besoin !
***
— Maëlys...
— Maëlys debout !
— Lève-toi ma chérie...
— Réveille-toi je t'en supplie !
— Maëlys, rejoins-moi...
— Me laisse pas toute seule ici...
— Maëlys !
— Maëlys ! hurla la voix de Sophie.
La petite blonde secoua son amie avec toute la force du désespoir. Son visage révélait un hématome sur sa joue sale où des larmes venaient creuser de sombres sillons.
Du coin de l'œil, elle observa avec crainte la lueur d'un blanc éclatant qui voletait non loin.
Ses yeux s'étaient ouverts sur un noir infini. La douleur s'était soudainement réveillée, et elle avait hurlé plusieurs secondes, un cri mêlé de rage, de désespoir et de souffrance. Puis le monde s'était éclairé progressivement, découvrant l'amas de roche sur lequel elle gisait précairement. La crainte redoubla lorsqu'elle saisit d'où venait cet aura froid. Toutefois, la lueur s'était contenté de rester à l'écart, juste assez près pour lui permettre de visualiser les environs. Le vide habitait les lieux, un néant qu'elle avait reconnu sans peine pour s'y être retrouvée plusieurs fois. Une fois ses sanglots passés, Sophie avait vainement essuyé son visage. Les larmes ne firent qu'étaler la terre sèche et elle se découvrit une crampe féroce au niveau de son bras.
Ce fut lorsqu'elle tenta de se relever malgré ses muscles meurtris de fatigue qu'elle aperçut une chaussure qui ressortait d'un monceau de roche. Elle s'en était approchée précipitamment, priant de ne pas avoir le supplice de retrouver sa meilleurs amie broyée sous une montagne de pierre. Le soulagement s'opposa à l'angoisse lorsqu'elle reconnut Maëlys allongée sur le sol, les jambes relevées et les bras en l'air en une position improbable.
Prise d'une peur irascible, elle approcha son visage de celui de son amie d'enfance. De nouvelles larmes de joie l'inondèrent lorsqu'elle senti un léger souffle sur sa joue. Maëlys vivait !
Il lui fallut un effort considérable pour la sortir de la petite crevasse et l'installer à un endroit plus propice. Hélas, malgré ses tentatives la petite restait perdue dans les limbes de son esprit.
Il lui fallait réfléchir. Les derniers évènement lui revinrent en mémoire, la mort du gardien, le tremblement de terre, le sol s'effondrant sous leurs pieds en l'emportant avec Maelys, son père et Zéro.
Zéro !
L'image de leur ami se transformant en bête infame lui revint. L'espace d'un instant, elle craignit qu'il ne fût dans les parages à attendre un mouvement de sa part afin de la réduire en charpie. Ses larmes en coulèrent de plus belle et elle en vint à se demander si la délivrance qu'il lui offrirait ne valait pas la douleur qu'il lui procurerait...
Un râle s'extirpa soudain à quelques pas de là, et Sophie crut sa dernière heure survenue. Mais lorsque qu'une main usée s'extirpa d'un recoin, elle accourut en toute hâte jusqu'au père de Maelys.
— Adrien ? l'appella-t-elle comme elle en avait l'habitude.
Le vieillard ne lui fournit qu'un grognement incertain pour toute réponse. Au moins lui répondait-il ! Quelques temps plus tard, le vieil homme ouvrait les yeux.
— Où... Où sommes...
Il n'eut qu'à observer les alentours pour comprendre. Le confins, encore et toujours.
— Comment ? demanda-t-il alors surpris.
Comment avaient-ils pu survivre à une telle chute ?
— Ce n'était pas vous ? demanda Sophie en l'aidant à se redresser.
Le vieillard secoua une tête fatiguée.
— Je n'ai plus rien en moi. J'étais déjà au bout de mes forces lors du combat contre le gardien. Alors ça...
Une fois debout, Adrien tiqua à la vue de la lueur. Il questionna silencieusement Sophie qui ne put que lui donner un haussement d'épaule incertain pour toute réponse.
— Elles nous ont aidé pendant un temps, expliqua-t-elle. Mais elles se sont retournées contre nous peu de temps avant d'atteindre le campement des adeptes où vous vous trouviez. Elles ont...
Elle secoua la tête. Inutile de revivre la disparition d'Ida pour le moment. Elles ne savait même pas si les autres s'en était sortis. A quoi bon ressasser ces questions, vu leur situation, ils ne risquaient pas de les revoir de sitôt... Peut-être avaient-il été happé à leur tour par l'éboulement ? Après tout, Adélaïde et ses deux camarades avaient survécu à un séjour dans le confins. Alors pourquoi pas ?
Lorsqu'il reprirent place aux côtés de Maelys, celle-ci ouvrit soudainement les yeux sur un cri déchirant.
— Maman !
Ses yeux affolés voguaient en tous sens sans parvenir à ce fixer sur un point, comme si elle n'était pas encore tout à fait capable de discerner le rêve de la réalité. Elle retrouva un peu de contenance quand Sophie et Adrien lui attrapèrent les mains pour la calmer.
— Je... bégaya-t-elle en se redressant. Je l'ai entendue. Papa ! J'ai entendu maman, je suis sûre qu'elle a essayé de me parler !
Maëlys se perdait en paroles, débitant ses pensées à toute vitesse sans prendre le temps de vérifier si quelqu'un parvenait à suivre son discours.
— Elle veut que je la rejoigne, poursuivit-elle sans relâche. Elle veut... Elle veut...
Le flot de parole s'éteignit aussi rapidement qu'il fut venu et Maëlys balaya les environs d'un air hagard.
Elle allait ajouter quelque chose quand la lueur vacilla soudain. Sophie se retourna d'un coup, tous ses sens en alerte. Elle s'attendait à voir d'un instant à l'autre la boule de lumière leur foncer dessus et mettre fin à leurs existences comme elle avait mis fin à celle d'Ida.
Quand soudain, tout ne fut plus que lumière aveuglante. Tout autour d'eux un village avait pris forme, ses maisons de pierres blanches contrastaient avec l'herbe verte sous leurs pieds.
De l'herbe... Sophie passa machinalement ses doigts entre les brins mouillés. Elle souriait bêtement, comme une enfant découvrant pour la première fois les joies d'un jardin en été. On entendait au loin un ruisseau coulant bruyamment entre les rochers, et quelques villageois conversait dans un coin, invisible à leurs yeux. Toute cette simplicité, cet émerveillement ravivait en eux les échos d'une vie passées loin sur la surface. Puis tout disparu dans un crépitement, comme un verre qu'on aurait subitement brisé.
L'herbe avait de nouveau laissé place au sol terreux de la grotte et Sophie frotta rageusement ses mains sales contre son pantalon.
— Qu'est-ce que c'était que ça ? demanda-t-elle au bord des larmes. Vous l'avez vu aussi ?
Personne ne répondit, mais elle sut à leur expression qu'elle n'avait pas rêvé. Un nouveau crépitement résonna sur le côté et une boule de lumière illumina l'obscurité non loin d'eux en leur offrant une nouvelle scène bucolique de quelques secondes. Devant eux la lueur s'excitait de plus belle, était-elle joyeuse à la vue de ces ébauches de vie, ou commençait-elle à perdre le contrôle d'elle-même ?
Maëlys se leva d'un bond alors qu'une nouvelle vision s'alluma à la périphérie de leur vision.
— Maman ! hurla-t-elle dans la nuit. Où es-tu ?
Elle s'avança d'un pas sûr dans l'ombre, vite rattrapée par son père et son amie. La lueur suivait ses moindres mouvement, comme si elle lui était définitivement attitrée.
Maelys tournait et se retournait au rythme des bulles de vie qui s'illuminaient et disparaissaient à nouveau dans le noir. Ce manège dura plusieurs minutes avant qu'elle ne s'effondrât au sol, le visage baigné de larme. Sophie et Adrien vinrent à son secours, mais son amie repéra alors un petit élément au sol que ses camarades n'avaient pas encore vu.
— Maëlys... s'exclama-t-elle surprise.
Elle pointa du doigts la petite chose fragile, vaillant petit soldat dans le noir de la nuit.
Une marguerite aux pétales blancs. La lueur prit de l'altitude afin d'éclairer une plus vaste zone et tous observèrent l'horizon avec étonnement.
Au milieu de la terre et du noir opaque, le sol en était recouvert.