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Hanae_Ecriture
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Chapitre 2 - Le journal d'Ethan (1/2)

Le grenier de la maison des Miller était un véritable capharnaüm, un lieu figé dans le temps. L'air y était lourd, presque palpable, chargé de poussière fine qui flottait, suspendue, comme une brume silencieuse. Les vieilles planches du sol se pliaient sous chaque pas, émettant des grincements discrets qui se mêlaient au silence oppressant du lieu. Des piles de cartons oubliés et d'objets égarés s’entassaient dans un désordre à peine imaginable, recouvertes d'une couche de poussière épaisse qui rendait l'atmosphère encore plus étouffante. Chaque recoin recelait une histoire, un souvenir laissé là, dans l'attente d’être redécouvert, comme si ces objets murmuraient des secrets que seuls les curieux pouvaient entendre. Je me demandais combien de vies se cachaient derrière ces vestiges, des vies dont l’écho résonnait dans l’obscurité du grenier, là où personne ne venait déranger le passé.

Ethan m’avait souvent parlé de cet endroit, de ce grenier qu’il considérait presque comme un sanctuaire de mystères. Son regard, plein de passion et d'une détermination inhabituelle, m'avait convaincu de venir avec lui ce jour-là. Il m’avait expliqué que, selon lui, son père, le shérif de la ville, gardait dans ce grenier les dossiers des affaires non résolues de Silver Pines. Des affaires qui n'avaient jamais été closes, des histoires que le temps avait englouties, mais qui, selon Ethan, renfermaient des vérités qu'il ne devait pas ignorer. Il avait cette lueur dans les yeux, celle d’un homme prêt à tout pour percer les secrets cachés. C'était plus qu'une simple quête pour lui, c'était une mission, un défi lancé au destin, et sa détermination m'électrisait.

Je l'avais rejoint après les cours, une curiosité presque irrépressible me poussant à découvrir ce que nous pourrions trouver. En toute honnêteté, je n'étais pas certain qu'il y ait quelque chose de concret à déterrer dans ce fouillis. Mais l'enthousiasme qu’Ethan dégageait était contagieux, et une part de moi se laissait entraîner dans sa frénésie. Son statut de fils du shérif lui offrait des possibilités que nous, les simples élèves, n'avions pas. Cette pensée seule me rendait nerveux et excité à la fois. Il s'agissait d'un terrain interdit, d'une zone d'ombre à laquelle nous n'avions pas accès, et c’était précisément pour cela que je m'étais retrouvé là, à fouiller dans l’inconnu. Chaque objet poussiéreux que nous touchions, chaque dossier que nous fouillions, était une porte vers une histoire enfouie, une pièce du puzzle qui pourrait enfin éclairer les recoins sombres de Silver Pines. Le scepticisme qui m'habitait se heurtait à la promesse d’une vérité cachée, et je ne pouvais m'empêcher de me laisser emporter par la possibilité que nous pourrions découvrir quelque chose qui changerait tout.

— Ben, regarde ça, dit-il en sortant un vieux carnet poussiéreux d’une boîte en métal.

Je m'approchai, mon esprit en pleine effervescence, une curiosité irrésistible me poussant à chaque pas. Devant nous reposait un carnet, visiblement ancien, ses bords jaunis et sa reliure usée par le temps. Il portait les traces d’années d’oubli, comme un témoin silencieux d’histoires enfouies. L’odeur du papier vieilli se dégageait doucement, une senteur à la fois familière et lointaine, qui réveillait en moi une étrange nostalgie, comme si le temps lui-même respirait à travers ces pages usées.

Ethan, dans un geste empreint de respect, s’empara du carnet avec une douceur presque sacrée. Ses doigts glissèrent sur la couverture, frôlant les pages avec une précaution minutieuse, comme s’il redoutait de briser ce fragile lien avec le passé. Chaque mouvement était empreint d’une solennité qui renforçait la charge symbolique du moment. L’atmosphère autour de nous se densifiait, chaque respiration plus lourde, chaque bruit plus sourd, comme si le temps lui-même suspendait son souffle.

Lorsqu'il tourna la première page, un frisson me parcourut. Chaque nouvelle feuille révélait un monde enfoui, tissé de mystères et de récits oubliés, des secrets que peu avait eu la chance de connaître. Mon cœur s'accélérait à chaque mouvement de ses doigts, un rythme presque imperceptible mais qui résonnait dans mon corps, m’installant dans une tension palpable. L’anticipation flottait dans l’air, dense et électrique, prête à éclater en éclats de vérité. Nous étions sur le point de franchir un seuil, celui d’un univers caché, et je pouvais sentir la puissance de ce moment, comme une promesse, une ouverture sur un monde qui pourrait bien tout changer.

— C’est un journal... murmura-t-il. Celui d’un ancien shérif de Silver Pines... Mon père n’en a jamais parlé.

Je me penchai, mon cœur battant à tout rompre, les mains légèrement tremblantes, pour lire par-dessus son épaule. Les premières lignes du carnet me frappèrent immédiatement, les mots prenant forme dans mon esprit comme une ombre pesante. Ils parlaient de disparitions inquiétantes près du Lac Noir, survenues dans les années 1920, un temps où l’oubli avait englouti la vérité. Chaque mot creusait un peu plus l’abîme de l’angoisse, me plongeant dans une atmosphère lourde et inquiétante. Des âmes perdues, arrachées à la vie sans laisser de trace, des corps engloutis par l’eau, jamais retrouvés.

Les témoignages des villageois étaient frappants, chargés d’une peur palpable, comme une brume invisible qui enveloppait leurs paroles. Ils parlaient de bruits étranges dans la nuit, de murmures venus du fond du lac, de lueurs fantomatiques qui dansaient à la surface, comme des signes d’un monde parallèle, un monde où l’invisible se cachait, où l’inexplicable gouvernait. Il m’était presque impossible de ne pas ressentir cette peur qui se dégageait de chaque ligne, une sensation glaciale, aussi tangibles que si l’on pouvait toucher l’obscurité qui planait au-dessus de nous.

Autour de nous, le silence se faisait lourd, écrasant, comme une pression invisible sur la pièce. Il se pliait, se densifiait sous le poids de ces récits inquiétants. Chaque mot qui s’échappait du carnet résonnait dans l’air comme un écho du passé, et moi, je me sentais happé par cette histoire sombre, par ce passé troublant qui m’attirait autant qu’il m’effrayait. Une curiosité irrésistible me poussait à continuer, à chercher les réponses que ces histoires m’offraient, mais en même temps, une appréhension grandissante m’étreignait le cœur. L'idée que nous étions sur le point de dévoiler des secrets aussi lourds, aussi mystérieux, éveillait en moi une inquiétude sourde, une peur intime de ce qui pourrait surgir de cette exploration du passé.

— Ça ne peut pas être vrai, lâchai-je, une pointe de scepticisme dans la voix.

Ethan releva la tête vers moi, les yeux écarquillés.

— Écoute ça, insista-t-il. Ce shérif mentionne une créature... une chose qui vivrait dans les profondeurs du lac. Il parle de plusieurs meurtres, tous liés à des disparitions survenues exactement au même endroit.

Un frisson glissa le long de mon échine, une sensation aussi déroutante qu’intime. Elle m’était familière, pourtant, elle me glaçait, réveillant une angoisse que je ne pouvais ignorer. C’était absurde, je le savais bien, mais cette étrange émotion résonnait comme une réplique de tout ce que Sarah m’avait raconté au fil des mois. Et si… Non, il était hors de question que je me laisse emporter par de telles pensées. Je n’étais pas du genre à accorder foi à des histoires de créatures tapies dans les ténèbres. Pourtant, une pression sourde se fit jour dans ma poitrine, et un nœud d’angoisse grandit en moi, s’enroulant lentement autour de mon estomac, écrasant mes entrailles avec une force insidieuse. Pourquoi cette sensation de peur ? Pourquoi cette impression viscérale qu’une menace invisible m’épiait, prête à surgir à l’instant où je m’y attendrais le moins ? Mon esprit se débattait, m’infligeant mille questions sans réponse, cherchant désespérément une explication rationnelle à cette terreur illogique, mais omniprésente.

— Ce sont juste des légendes, Ethan. Ce shérif devait être un vieux fou.

Il hocha la tête, mais je percevais bien dans son regard qu’il n’était pas vraiment convaincu. Ses yeux restaient fixés sur les pages du carnet, absorbés par la lecture, chaque mot prononcé se mêlant à l’air lourd qui nous entourait. Il énonçait des dates, des noms de villageois disparus après avoir approché le lac, comme si ces mots eux-mêmes étaient porteurs d’une vérité qu’il n’osait totalement affronter. À chaque nom, un frisson glacé m'envahissait, me traversant tout entière, une sensation furtive mais forte, comme une brise froide qui passait au détour d’une ruelle. L’inquiétude s’insinuait en moi, envahissant peu à peu ma poitrine, effaçant l'enthousiasme qui nous avait animés au début. Et puis, c’est la dernière page qui provoqua un silence lourd, presque palpable. L’air autour de nous changea, devenant soudainement plus dense, plus lourd, comme si quelque chose de lourd et de sombre venait de se glisser dans l’espace entre nous. Une tension nerveuse se fit sentir, aussi fine qu’un fil tendu, nous liant dans un même souffle suspendu. J’eus l’impression que nous venions de franchir une frontière invisible, celle d’un territoire bien plus profond, bien plus troublant que tout ce que nous avions osé imaginer jusqu’ici.

— La dernière victime mentionnée... Souffla Ethan. Regarde la date.

Je me penchai avec une concentration totale, chaque mot du shérif s'imprégnant dans l’air chargé de poussière du grenier. Mon cœur battait plus vite, battant comme un tambour dans ma poitrine, tandis que ses paroles, lourdes de sens, résonnaient dans l’espace clos. Il parlait de James Beckett, un pêcheur local disparu en 1965, dont la barque avait été retrouvée dérivant seule sur les eaux du Lac Noir, comme si elle avait été abandonnée, livrée à elle-même. Ce récit me saisit immédiatement, me renvoyant à une autre disparition, celle de Tom Collins, dont les circonstances se ressemblaient de manière inquiétante.

Un silence lourd s'abattit sur nous, chaque seconde s’étirant comme un écho, saturée de la tension qui se répandait autour de nous. La lumière faible qui filtrait à travers la lucarne poussiéreuse projetait des rayons hésitants, dansant sur l’air immobile, accentuant la sensation de claustrophobie. Chaque particule de poussière était suspendue, flottant dans une lumière mourante qui ne faisait qu’ajouter à l’ambiance lourde du lieu. Mon cœur, maintenant empli d'une appréhension sourde, battait au rythme de cette atmosphère oppressante, chaque pulsation résonnant comme un rappel de l'inquiétude qui grandissait en moi. Le lien entre ces deux disparitions, séparées de plus de trente ans, était trop étrange pour ne pas me glacer le sang. C’était comme si l’histoire de James Beckett s’insinuait dans celle de Tom, tissant un fil invisible qui reliait les deux hommes à travers le temps, les noyant tous deux dans les profondeurs du lac, leurs âmes perdues unies à jamais dans un même mystère.

Je tournai lentement la tête vers Ethan, cherchant dans ses yeux un reflet de l'horreur mêlée à la fascination que je ressentais. Ses traits étaient marqués par une tension palpable, comme s’il aussi, était happé par cette histoire qui le déstabilisait tout autant que moi. Nous étions plongés dans un mystère qui ne se contentait pas de ressusciter des souvenirs oubliés, mais qui prenait vie sous nos yeux, grandissant avec chaque nouvelle révélation. Le grenier, avec son odeur de vieux papier et de secrets cachés, était devenu le témoin silencieux d’une histoire enfouie, prête à surgir du passé pour se dévoiler dans toute sa complexité.

— C’est une coïncidence, Ethan. Ça ne peut être qu’une coïncidence, répétai-je, mais cette fois, même moi je n'y croyais plus vraiment.

Pendant que Sarah et moi poursuivions nos recherches, une détermination renouvelée nous animait, chacun de nos gestes marqués par une intensité que je n’avais jamais ressentie auparavant. Le silence de la pièce était palpable, seulement perturbé par le bruit des pages tournées et des bribes de conversation. C’est alors qu'une présence inattendue fit son entrée : Megan Harris, une élève que Sarah avait rencontrée récemment en cours d’histoire. À première vue, Megan dégageait quelque chose de particulier, une aura à la fois mystérieuse et empreinte de sagesse, comme si son regard avait traversé le temps. Ses yeux, d’un bleu profond, étaient d’une telle intensité qu’ils sondaient l'âme de ceux qui osaient croiser son chemin. Il y avait quelque chose de magnétique chez elle, une force calme et tranquille qui attirait l'attention sans qu’elle n’ait à en faire trop.

Sarah m’en avait parlé avec un enthousiasme débordant, la voix animée par l’admiration. Elle m’avait décrit ses connaissances impressionnantes sur le folklore local, les légendes oubliées et les secrets de Silver Pines. À la voir, j'avais immédiatement compris ce qui captivait tant Sarah. Megan n’était pas seulement une conteuse, mais une véritable magicienne des mots, capable de donner vie à chaque récit. Ses paroles s’élevaient dans l’air avec une telle vivacité, chaque mot chargé d’une énergie qui faisait frissonner l’imagination. Elle ne se contentait pas de raconter des histoires ; elle les faisait respirer, les incarnait, les rendait réelles.

Sa présence était irrésistible, comme un souffle d’air frais dans une pièce lourde d’incertitude. La passion dévorante qu’elle nourrissait pour les légendes ne faisait qu’ajouter une nouvelle couche de mystère à notre quête. Chaque fait, chaque fragment d’histoire qu’elle apportait, devenait un fil supplémentaire tissé dans notre toile de découvertes. Et au fur et à mesure que nous avancions dans cette aventure, je ressentais que sa curiosité insatiable donnait une nouvelle direction à nos recherches, propulsant notre investigation dans des directions encore inexplorées. L’atmosphère s’était intensifiée, chaque mot qu’elle prononçait nourrissant le suspense, comme une promesse d’énigmes à résoudre.

— Elle connaît plein de trucs sur les légendes locales, m’avait dit Sarah un jour. Elle pourrait nous aider à comprendre ce qui se passe autour du lac.

Je m’étais montré sceptique, fidèle à mes habitudes, mes doutes flottant autour de moi comme des nuages menaçant d’éclater à tout instant. Pourtant, il était difficile de nier la force de la passion qui émanait de Megan. Dès qu’elle franchit le seuil du café local, une énergie nouvelle envahit l’espace. Il suffit d’un instant pour que l’atmosphère change, se chargeant d’une intensité presque palpable. Megan se présenta devant nous, droite et déterminée, plongée directement dans le vif du sujet, sans la moindre hésitation. Chaque mot qu’elle prononçait portait une conviction profonde, comme s’il était le fruit de nombreuses heures de réflexion, mûri avec soin avant de voir la lumière.

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