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DevotNeedler
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Chapitre 7

Sa grand-mère lui reprochait souvent d’être trop impulsive. De ne pas assez réfléchir avant d’agir. Elle lui répétait s’en cesse que ce comportement finirait par lui apporter des ennuis. Seule, dans une ruelle, au plein milieu de la nuit, elle pensa que ce jour était arrivé. Elle hésita à faire demi-tour, rentrer chez elle, se servir une tisane et aller se coucher. Oublier son délire d’appeler un inconnu et d’accepter son rendez-vous étrange. Puis elle pensa à son lit et au démon qui la réveillerait. Et elle sentit le pendentif contre sa peau, la seule source de chaleur dans cette ruelle glaciale et elle sut qu’elle avait fait le bon choix. Ce n’était pas un choix de raison, le genre de choix favorisés par les personnes comme David, c’était un choix d’instinct. Un choix dont les motivations étaient guidées par des forces qui la dépassaient.

Une silhouette se dessina en face d’elle. Un homme grand et bien bâtit, loin du jeune homme qu’elle attendait. La silhouette avança en titubant, comme un zombie. Il s’approcha tout en grommelant des propos incompréhensibles, une sorte d’incantation antique. Elle s’apprêtait à courir, mais ses jambes refusèrent de suivre ses ordres. L’homme s’arrêta et trifouilla son pantalon. Elle entendit le zip de son jean. Jamais elle n’avait éprouvé pareille peur. Ce n’était plus une émotion réflexe qui augmentait la cadence de son cœur, mais un réel sentiment de terreur. Un abattement qui lui enserrait les entrailles. Elle se sentait comme une biche qui fixerait les phares d’une voiture lui arrivant dessus à pleine vitesse, incapable de bouger, incapable de hurler. La mort lui faisait face et sans pour autant l’accepter, elle en comprenait la fatalité.

L’homme se retourna contre le mur et urina. Enfin, elle respira. Juste un type soul. Dans ce moment qui s’éternisait, elle reconnut « l’incantation » : une interprétation ivre des lacs du Connemara. Quand enfin, il eut terminé son affaire, l’homme se recula pour refermer son pantalon, et alors seulement, il la remarqua.

—      Jour m’dame.

Puis, il partit.

Elle resta seule, un moment, le temps de se remettre de ses émotions. Partir ou rester ? Sous la lueur de la Lune, la ruelle n’était pas si effrayante et elle aurait pu rester indéfiniment. Cependant, quand un nuage passait et dissimulait l’astre, l’obscurité surgissait de toutes parts, et sous sa sombre cape, des hordes de démons potentielles. Elle s’apprêtait à partir quand une voix s’éleva :

—      Excuse mon retard. J’ai été… Comment dire ? Comme retenue.

—      Qui êtes-vous ? Pourquoi m’avoir donné votre numéro de téléphone ?

—      Je m’appelle Ian. Pour le reste, c’est compliqué. Ne restons pas là. Suis-moi.

De nouveau, le doute. Malgré la conscience de la dangerosité de son comportement, elle se sentait comme envouté par cet homme. Un lien les unissait, elle le sentait. Et la chaleur de son pendentif confirmait ses ressentis. Elle le suivit et ensemble, ils marchèrent dans la ville. D’abord en silence puis Ian parla :

—      Je suis ravi que tu sois venue. Je n’étais pas certain que tu le ferais.

—      Jusqu’au dernier moment, je l’ignorais aussi.

—      Tu as senti comme une force qui t’a conduit ici ? Je me trompe ?

—      Je… Oui. Comment peux-tu le savoir ?

—      C’est difficile de l’expliquer sans être pris pour un fou. Crois-tu qu’il ait des mondes, des choses qui se dérobent à notre perception ?

—      Bien sûr. Il y a tant de choses inexpliquées.

—      Certaines personnes ont la capacité de distinguer ce qui pour les autres est invisible. Je fais partie de ces gens-là. On nous prête d’innombrable nom. Pour ma part, je préfère celui d’Altère. Et je pense que toi aussi, tu es comme moi.

—      Vraiment ? Je ne suis personne pourtant.

—      Ta grand-mère en était une.

—      Tu connaissais ma grand-mère ? réagit Mona interloqué.

—      Pas personnellement, mais disons que certaines personnes m’ont fourni cette information. Elle appartenait à un groupe chargé de veiller sur le monde. Le même groupe dont je fais partie. Nous combattons des êtres malicieux, obstinés à détruire notre monde.

—      Des vampires ?

—      Non. Ils sont responsables de ce mythe mais le cinéma et les œuvres populaires ont détérioré la vérité derrière ces créatures. Assez parlé pour le moment, laisse-moi te montrer.

Ils s’arrêtèrent devant la porte d’un bâtiment abandonné et les nuages dissimulèrent la Lune.

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