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Prologue

Avant de commencer : Cette histoire est un premier jet non relu. Il reste probablement des fautes de français, d'orthographe, de grammaire. J'espère ne pas faire d'incohérence et garder la bonne voie mais on n'est pas non plus à l'abris qu'il arrive des bricoles entre le début et la fin. J'écris au fur et à mesure donc je n'ai aucun chapitre d'avance et risque de parfois mettre du temps à avancer. 

Trigger Warning : TCA, grossophobie, alcoolisme, accidents de voiture

Les ombres dansent en clair-obscur sur les murs, jouant au chat et à la souris avec le soleil, encore bien caché derrière les épais rideaux qui ornent les fenêtres de la chambre. Les respirations sont douces, calmes, régulières, et le simple bruissement des draps ne parvient pour le moment pas à tirer du sommeil l'une des silhouettes lascivement endormies. Les jambes sont emmêlées, n'ayant aucune envie de laisser paraître le moindre indice au sujet de leur propriétaire. Lorsque les paupières s'ouvrent, laissant les pupilles bicolores s'habituer au peu de luminosité, le soleil a déjà pris toute sa place dans le ciel. Les oiseaux ne chantent plus mais la circulation étouffée des klaxons et de la civilisation leur parviennent doucement. Une main se lève, effleure légèrement les cheveux bruns, laisse la pulpe de ses doigts frôler la peau hâlée d'un bras découvert. Les draps bougent légèrement, le bruissement remplissant la pièce comme s'il s'agissait d'un murmure, jusqu'à ce que le propriétaire de la tignasse brune ne passe une main sur son visage fatigué, ouvrant les yeux pour les poser sur l'homme face à lui. Les yeux s'accrochent en silence, semblent se demander si tout ça est bien réel, s'ils ne rêvent pas. Alors une main sombre remonte le long d'un bras, caresse la peau douce et redescend doucement sur son torse, dessinant petit à petit les différents muscles habillement sculptés de son propriétaire. Lorsqu'il redresse le nez, leurs bouchent se rejoignent dans un baiser hésitant, maladroit. D'abord léger et multiples, il finit par s'approfondir, les langues se mêlant l'une à l'autre pour se découvrir, se goûter. Les peaux frissonnent, l'homme aux yeux bicolores glisse ses doigts dans les épais cheveux bruns de son amant pour quitter ses lèvres, descendant petit à petit dans son cou pour mordiller sa carotide, arrachant un léger gémissement à son compagnon dont les mains se sont aventurées dans son dos, caressant la moindre parcelle de peau avec impatience, comme s'il avait peur que tout s'envole. Les lèvres glissent alors derrière son lobe d'oreille, dans une zone qui l'avait clairement rendu fébrile lors de leur dernier échange, tandis que l'une de ses jambes se glisse entre celle du brun, venant effleurer du genou le membre déjà gonflé de désir de son amant.

Les soupirs et les gémissements avaient à peine empli la pièce silencieuse lorsque la sonnerie stridente d'un téléphone portable brisa l'instant. Dans un premier temps dévoué à sa tâche, le rouquin décida d'ignorer les bips agaçants de son appareil. Lorsqu'il sonna pour la troisième fois, anéantissant alors tout espoir pour leur instant de douceur, le brun repoussa à contrecœur l'homme d'une main sur son torse, lui assénant de répondre. Il s'exécuta sans savoir que ça allait terminer définitivement leur moment.

— Putain Bree ! s'exclama une voix bourrue au bout du fil. Ça fait trois fois que je t'appelle !
— Et trois fois que je t'ignore. Je suis occupé.
— Allume la télé.
— Cole, si tu m'appelles juste pour me faire mater une pub de merde je te jure que je vais te foutre un coup de pied au cul avec tellement de force que tu pourras plus t'assoire pendant au moins six semaines.
— Bree. Allume cette foutue télévision, souffla la voix en vibrant, faisant alors abdiquer Bree.

Quittant la chaleur réconfortante des draps, Bree se leva pour attraper une télécommande. Son compagnon l'observa faire sans un mot, s'asseyant simplement sur le matelas. Lorsque le placard s'ouvrit pour découvrir un écran plat hors de prix, il haussa légèrement un sourcil en essayant de faire taire l'appréhension qui pointait dans son cœur. La lumière de l'écran éclaire finalement la pièce et leur deux cœurs cessèrent de battre à l'unisson en voyant leur visage en gros plan sur une chaîne nationale.

— Putain de merde.
— T'as bien fait de répondre, hein.
— Ta gueule Cole. Ça fait combien de temps que ça passe ?
— J'en sais rien je viens d'allumer.
— Putain, putain, putain.
— Bree. Calme toi. Appelle Aldo, Madeline ou peu importe lequel des membres de ton équipe peut gérer cette merde.
— Ouais, j'vais faire ça. Salut.

Après avoir raccroché, Bree resta figé sur l'écran et le bandeau rouge défilant. Une photo d'eux, s'embrassant à l'avant d'une voiture qu'il aurait reconnue entre mille et ces mots : "Bree Tucker, la star de Small People, en couple avec un homme ?"

— Je dois appeler Aldo.
— Je dois partir.
— Quoi ?
— Je peux pas rester là.

Quittant le lit avec précipitation, il se rattrapa de justesse au mur, cognant son genou au passage en attrapant ses vêtements. Il sentait l'angoisse monter petit à petit, il n'était pas préparé à ça. Il ne voulait pas voir son visage étalé dans les journaux à scandales, ne voulait pas voir leur histoire réduite à un coming out puant d'un acteur vedette.

— Kieran.

Le murmure de son prénom ne le fit pas s'arrêter, il récupéra sa chemisette et ses chaussettes, partant ensuite à la recherche de son boxer. Il s'agacait de ne pas réussir à mettre la main dessus. C'est Bree qui l'attrapa par les épaules, le forçant à quitter son état de transe pour fixer son regard dans le sien.

— Kieran !

Son prénom finit de le ramener les pieds sur terre et l'homme serra les poings sur ses vêtements tandis que son amant glissait ses mains sur ses joues, prenant son visage en coupe pour l'empêcher de s'enfuir.

— On va trouver une solution. Tout ira bien.

***

**

— Okay, on va faire deux équipes. Moi je pars avec Kieran pour gérer les choses s'il se fait suivre ou que ça tourne mal. Bree tu pars solo, tu conduis jusqu'à chez ton frère, ta soeur, ton ex ou peu importe où tu vas tant que tu les sèmes. Je suis venue avec une voiture identique à la tienne, on part en premier et ça te laisse le temps de t'enfuir.

— Et nous ? souffla la voix de Kieran, empreinte d'inquiétude.
— Nous on va direct à l'aéroport et tu prends le premier avion pour Londres où tu te planques chez toi le temps que ça se tasse. Ils ont ta photo mais ils ne savent pas encore qui tu es, tu devrais être tranquille un moment.
— Je n'ai pas envie de rentrer à Londres !

Il s'était levé d'un mouvement brusque, comme si on tentait de l'arracher à sa vie. Bree posa une main sur son bras et lui offrit un sourire contrit.

— Je te rejoins dès que je peux quitter le pays sereinement.
— Mais...
— Écoute Madeline, Kieran. Elle sait ce qu'elle fait.
— Mais si on part de LAX personne ne va nous foutre la paix !
— C'est pour ça qu'on va rouler jusqu'à San Diego en espérant les semer avant d'arriver sur l'autoroute, expliqua la jeune femme en ramenant ses cheveux en arrière.
— C'est de la folie Aubrey...
— Ça va marcher.

Il n'avait pas de doute quant à la faisabilité de ce plan, il était juste complètement perdu quant au fait qu'il faisait partie de cette histoire. Bree le prit contre lui, déposant un baiser sur sa tempe pour tenter de le rassurer. La vérité, c'est qu'il était aussi paniqué que lui par toute cette situation et qu'il était reconnaissant à Madeline, sa chargée de com, de prendre les choses en main.

***

**

Les pneus ont crissés devant l'entrée des urgences, et à peine la voiture s'était-elle immobilisée que Kieran en sauta, laissant la conductrice se débrouiller avec le véhicule. Paniqué, il se pointa à l'accueil de l'hôpital de Phoenix en demandant où était Aubrey Tucker. La jeune infirmière qui était au bureau l'observa avec défiance et lui expliqua qu'ils n'avaient personne sous ce nom. l'échange dura plusieurs minutes avant que Madeline n'intervienne, soufflant qu'ils voulaient voir Barry Lawson. Après un regard rempli de défiance, l'infirmière leur indiqua le numéro de chambre alors que Kieran l'observait d'un air agacé.

— Barry Lawson ?
— Un alias.
— Pourquoi faire ?
— Parce que Bree est connu, mon petit. Et que si on donnait son vrai nom dans les hôtels où il séjourne, il n'aurait jamais la paix. Mais tu le sais pertinemment.

Et il le savait. Bree n'était pas le premier ni le dernier acteur à prendre un alias pour avoir la paix. Il suivit Madeline dans les étages de l'hôpital de Phoenix, observant chaque numéro de chambre avant de trouver celui qui enfermait son amant. A travers la vitre, il aperçu la silhouette accidentée de Bree sur le lit d'hôpital, entouré d'un grand gaillard aux cheveux longs et d'une petite femme toute aussi rousse. Madeline posa la main sur la porte et l'observa, interdite. Elle regarda l'intérieur de la pièce à travers la vitre, puis Kieran à nouveau.

— Tu viens ? lança-t-elle en murmurant alors qu'une larme roulait sur la joue du jeune homme.
— Comment on en est arrivé là... ? 

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