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AlexandraEndersen
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07. Un sauna Étriqué

—   𝑉𝐼𝐼   —
Un Sauna Étriqué






Le soir est tombé, et le ciel étoilé, quoique encore illuminé par les derniers rayon du soleil qui refuse de se coucher, semble rendre le camping encore plus calme et intime. Mes pas me mènent presque machinalement vers le sauna, ce petit refuge isolé que j'avais repéré plus tôt. Je ne sais pas trop pourquoi j'y vais, mais une intuition me dit que c'est l'endroit idéal pour m'échapper un moment. Cette journée a été génial et quoi de mieux qu'une escapade au sauna pour la finir en beauté !  Et puis... Si je dérange, je pourrais toujours prétendre que je me suis trompée de cabine, non ?

Non.

Je pousse la porte du sauna avec une légèreté qui contraste avec l'agitation qui bouillonne toujours en moi, resserrant un peu plus ma serviette autour de moi, et là... je le vois. Ørjan. Il est là, dans la petite cabine circulaire, adossé au mur, les bras croisés, la serviette nouée autour de sa taille. La chaleur du sauna fait briller sa peau, comme si chaque parcelle de son corps fin et légèrement dessiné, était illuminée par une lumière douce et chaleureuse. Je ne sais pas quelle force cosmique a décidé de jouer avec mes nerfs, mais on va respirer, rester calme, et surtout, ne PAS fixer son corps. Ni son cou. Ni la goutte d'eau qui glisse lentement sur sa clavicule. Bon sang.

Son regard se tourne lentement vers moi. La lumière tamisée venant des fenêtres de chaque côté de la cabine met en valeur la tension qui flotte dans l'air, mais elle révèle aussi quelque chose d'autre : la proximité soudainement entre nous deux.

Je m'arrête un instant dans l'embrasure de la porte, et tout à coup, je me rends compte que cette cabine est bien plus intime que ce que j'avais imaginé. Les bancs sont en bois clair, et l'espace est étriqué, suffisamment pour que nos corps soient presque inévitablement dans une proximité gênante. La chaleur, pourtant si agréable d'habitude, semble soudainement plus oppressante. Moi qui pensais entrer dans un sauna désert je me retrouve avec la personne qui a envahis mes pensées comme un char d'assaut. Une étrange tension flotte dans l'air... comme un nuage électrique prêt à éclater.

— Oh... euh... Salut, dis-je, un peu déstabilisée, en réalisant que la proximité avec Ørjan n'est pas juste une question de chaleur, mais aussi d'espace restreint et de gestes presque inconscients. Je pensais juste... m'échapper un peu du monde extérieur.

La tension entre nous est presque palpable, mais Ørjan, lui, garde son calme. Il cale une mèche de ses cheveux derrière son oreille, ses yeux s'élargissent légèrement, mais il ne panique pas. Il semble presque... soulagé de me voir. Mais il y a cette étincelle de gêne dans son regard, ce petit détail qui trahit la même chose que ce que je ressens. Une gêne partagée, comme si tout était plus intense, plus réel dans cet espace clos.

Il reste là, légèrement figé, mais un sourire timide se dessine sur ses lèvres. Il baisse les yeux vers la serviette qui est toujours bien nouée autour de sa taille, comme pour s'assurer qu'il ne fasse pas une fausse manoeuvre. Moi, de mon côté, je suis à peine plus à l'aise. Je m'avance, mais chaque mouvement me semble lourd, comme si tout dans cette cabine était scruté, analysé. Comme si chaque pas, chaque geste était observé, non pas par lui, mais par cette atmosphère étouffante, cette proximité... et nos propres pensées qui bouillonnent.

Je me laisse tomber sur le bancs en bois, à côté de lui, pour une pas à avoir à le regarder dans les yeux. C'est là que la réalité me frappe. Nous sommes tous les deux nus sous nos serviettes, et l'air semble d'autant plus chaud, comme si la température avait grimpé de plusieurs degrés, et je ne suis pas certaine que ce soit uniquement à cause du sauna. La chaleur du bois et de l'air rend tout encore plus étrange, plus intime. Chaque frémissement, chaque respiration devient plus intense, comme si tout prenait une dimension supplémentaire dans cette cabine minuscule.

Ørjan se déplace légèrement pour se redresser et s'adosser au mur. Il détourne le regard, visiblement mal à l'aise, mais il n'y a rien de forcé dans son attitude. Il est juste... humain, et ça me rassure un peu. À l'intérieur de ma tête, c'est une autre histoire. Mes pensées se bousculent et s'emmêlent, mais je fais de mon mieux pour paraître détendue, même si je suis bien consciente que la situation est... pour le moins inconfortable.

Je cherche à me concentrer sur la lumière tamisée qui éclaire les murs en bois, mais tout semble amplifier la tension. L'espace restreint entre nous, nos serviettes qui laissent entrevoir plus qu'elles ne couvrent, mais sans trop en dévoiler non plus, et nos gestes maladroits qui trahissent un léger malaise. Même le souffle dans l'air devient plus lourd, plus concentré, comme si chaque respiration portait plus de sens que d'habitude. Chaque battement de cœur me semble plus fort, chaque seconde plus longue.

Et puis, je m'aperçois que sans vraiment m'en rendre compte, ma main frôle la sienne. Tout juste effleurer ses doigts. Le contact est léger, mais il me fait sursauter. Je suis presque certaine qu'il a ressenti ce même petit frisson qui a parcouru mon bras. Le souffle me manque un instant, et je me redresse un peu, gênée, mon regard se fige sur la fenêtre à côté de moi, comme pour me donner une excuse de détourner les yeux. Je joue avec l'idée d'ignorer ce frisson, de le laisser se dissiper, mais c'est difficile.

Mon corps est en feu ! Et pas uniquement à cause du sauna.

Je repense de nouveau à ces deux derniers jours... à ce baiser furtif qu'il m'a volé sur la joue avant de me laisser devant ma hytte. Et à la façon dont, depuis, on s'est évité, comme deux enfants pris en faute. Chaque rencontre semblait plus maladroite que la précédente, chaque échange teinté d'une gêne silencieuse, comme si ce baiser suspendu entre nous, nous avait mis dans une position délicate. Je n'arrive même pas à dire si je l'ai apprécié ou non... Ce baiser n'était ni une promesse, ni un acte banal, il était simplement... là, imprévu, et depuis, on s'évite, sans vraiment savoir pourquoi. Mais une chose est sure : tout ça n'a fait qu'intensifier l'attraction qui flotte entre nous, mais ni lui ni moi n'osons franchir la ligne, comme si cette frontière invisible nous protégeait de ce qui pourrait arriver. La situation dans ce sauna ne fait qu'aggraver tout ça. La chaleur, l'intimité... et cette tension qui semble couver sous la surface, prête à exploser.

Ørjan fini par briser le silence, mais sa voix est un peu plus rauque qu'à l'habitude, comme si lui aussi ressentait cette charge d'émotions silencieuses et qu'il peinait à la dissimuler.

— On va survivre à ce sauna, tu crois ? demande-t-il, mais je sais qu'il parle aussi de nous deux, pas juste du sauna et de cette tension palpable.

Je ris, un peu nerveusement. C'est le genre de rire automatique, celui qu'on laisse échapper pour masquer la gêne, pour alléger l'atmosphère. Mais, bizarrement, ce rire, bien qu'il soit teinté d'embarras, semble aussi... naturel. Un peu comme si, au fond, je savais déjà que ce moment, aussi étrange soit-il, faisait partie de quelque chose qui se tissait entre nous. Il y a quelque chose d'inexplicable, mais aussi de tellement excitant dans cette situation.

— Ouais... je crois qu'on va survivre. Mais peut-être pas à tout ce que ça implique, réponds-je, en espérant que mes mots n'en disent pas trop.

Il me regarde, un sourire amusé s'épanouissant sur ses lèvres, et je fonds littéralement, car je sais au fond de moi ce qu'est en train de représenter Ørjan, et ce que je ressens pour lui.

❀ ❀ ❀

Je m'affale lourdement sur mon lit, un soupir s'échappant de mes lèvres comme un souffle qu'on retient trop longtemps. La chaleur du sauna semble encore collée à ma peau, comme une marque invisible, un souvenir brûlant qui persiste malgré la fraîcheur de la douche. Pourtant, même sous l'eau froide, une tension reste figée dans mes muscles, un frisson qui ne me quitte pas. Un frisson clairement sponsorisé par un certain Dracula aux yeux perçants. Mon corps tout entier semble vibrer, résonner d'une émotion que je n'arrive pas à évacuer. Je passe une main sur mon visage, essayant de calmer ce tourbillon dans ma tête. Mais c'est comme si chaque pensée m'échappait, glissait entre mes doigts.

Le temps file lentement autour de moi. À l'extérieur de la hytte, le chant des grillons et le bruissement des feuilles dans le vent viennent m'effleurer comme une mélodie lointaine. La semi obscurité a enveloppé le camping, et je me retrouve engloutie dans une atmosphère tranquille, presque irréelle. Trop paisible comparée au chaos émotionnel qui joue du tambourin dans mon cerveau. Les pensées s'enchevêtrent, se percutent, se bousculent, refusant de se taire. Un véritable carambolage neuronal en trois actes.

Je finis par attraper mon téléphone d'un geste distrait, le faisant défiler sans y prêter attention, mes yeux se perdant dans les pixels de l'écran. Une technique vieille comme une autre pour fuir la réalité. Et puis, soudain, une nouvelle notification fait son apparition.

Une invitation à discuter. Ørjan.

Oh putain !

Mon cœur rate un battement, un frisson me parcourt. Je le sens tout de suite, ce petit tremblement dans l'air, ce frisson dans mes doigts. J'hésite une fraction de seconde, la tentation se faisant plus forte. Je me demande comment il a bien pu trouver mon profil aussi vite, sans même connaître mon nom de famille... Après tout, des Amalie, il doit en exister des dizaines, non ? Je me perds un instant dans cette pensée futile avant de me résoudre à ouvrir la conversation.




Je fronce légèrement les sourcils, intriguée. Ses mots flottent dans l'air comme un défi silencieux, un sous-entendu que je n'arrive pas à saisir. Ou peut-être que si, mais que mon cerveau refuse catégoriquement de l'admettre. Je m'arrête un instant, le téléphone dans les mains, le regard perdu dans l'écran. Pourquoi cette réponse me perturbe-t-elle autant ? Une étrange sensation se fait sentir dans ma poitrine, un mélange de curiosité et de tension. Je me mords la lèvre, tentant de cacher la nervosité qui monte en moi. Ma tête tourne en rond, cherchant à comprendre ce qu'il veut dire. Pourquoi est-ce si difficile de rester calme, de simplement répondre ?

Je sens une chaleur naissante sur mes joues, presque imperceptible, mais présente, comme si chaque mot échangé avec lui m'exposait un peu plus. Il n'a pas dit grand-chose, mais c'est comme si ses paroles m'avaient emportée bien plus loin que je ne m'y attendais. Et à ce rythme, on va peut-être bientôt atteindre la stratosphère.




L'écran de mon téléphone semble attendre patiemment, suspendu, comme une frontière entre mes pensées et la réalité. Ørjan met quelques instants avant de répondre, et je fronce encore davantage les sourcils, la tension palpable.




Un frisson me parcourt l'échine, aussi subtil qu'un souffle glacial, une onde de chaleur et de froid qui se heurte en moi. Mes doigts tremblent légèrement sur l'écran, et je me sens soudainement vulnérable. Qu'est-ce qu'il va dire maintenant ? Pourquoi ce simple "tu veux vraiment savoir" me perturbe autant ? Le poids de la question m'envahit, me faisant hésiter. Mon esprit tourne à toute vitesse, chaque pensée se heurtant à une autre. Je tape une réponse, mais les mots me semblent tout à coup insuffisants. Trop de signification dans une simple phrase, trop d'incertitude, trop de sous-entendus. Alors je les efface. Un soupir m'échappe.

Je ferme les yeux un instant, le temps de reprendre mon souffle, d'essayer de calmer cette petite tempête dans ma poitrine. Je me redresse dans le lit, mon cœur battant à un rythme plus rapide, presque irrégulier. J'inspire profondément. Allez, Amalie, c'est juste un message. Pas une proposition de mariage. Puis, après un moment de réflexion, je tape finalement :




Les trois petits points s'affichent à l'écran, puis disparaissent aussi vite qu'ils sont apparus. Je scrute l'écran, attendant, presque anxieuse. Ils réapparaissent. Il hésite. Je sens l'indécision dans chaque petite pause, chaque battement d'écran. Puis enfin, le message s'affiche.




Je reste figée, le téléphone serré dans mes mains, presque trop serré. Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, s'emballe dans un rythme irrégulier. Un frisson me traverse, tout mon corps tendu, pris dans un moment suspendu. Pendant une fraction de seconde, je doute. Ai-je vraiment lu ces trois lettres ? Est-ce que c'est bien ce que je pense ? L'hésitation me paralyse. C'est direct, presque trop. Mon corps est en ébullition et mes émotions en vrac.

Je mords l'intérieur de ma joue, un réflexe pour tenter de reprendre un peu de contrôle, pour apaiser cette sensation qui m'envahit. Un déluge de pensées se bouscule dans ma tête. Ne pas trop en dire. Ne pas trop en montrer. Je relâche un petit soupir, un brin d'ironie masquant en réalité l'incertitude qui m'envahit. Je n'arrive pas à me défaire de ce sentiment d'être sur le fil du rasoir. Je le sens, il y a quelque chose de plus qu'une simple conversation.




Je laisse échapper un rire nerveux. Ça le mérite d'être clair.




Je pose cette question sans savoir vraiment ce que j'attends en retour, comme un défi à la fois à lui et à moi. Les trois petits points surgissent à nouveau à l'écran, puis disparaissent. Ils reviennent. Un instant d'attente. Et ce silence. Cette sensation d'être en suspend. Je retiens mon souffle, tout mon corps tendu vers ce moment où il va enfin répondre. Chaque battement de cœur me semble durer une éternité.




Oh.

Mes doigts tremblent légèrement sur l'écran, incapables de tenir une position stable. Je les vois, ces petits mouvements incontrôlables, comme si mon corps était devenu étranger à mes pensées. La chaleur de la pièce m'envahit soudainement, comme si la température de la hytte venait de grimper de plusieurs degrés en un instant. L'air est lourd, presque suffocant, et chaque respiration semble me brûler la gorge. Il y a cette tension, cette sensation étrange, quelque part entre l'extase et la panique. Une partie de moi me crie de couper court à tout ça, de laisser tomber ce téléphone, d'effacer ces mots avant qu'ils ne m'entraînent trop loin, trop vite, dans un tourbillon dont je ne pourrai pas sortir. De fuir avant que je perde complètement le contrôle.

Mais l'autre partie de moi, celle qui parle tout bas, me murmure qu'il faut continuer. Qu'il faut répondre, parce que ces mots sont comme un appel, une invitation à quelque chose que je n'ose pas encore affronter. Cette attirance que j'ai pour lui. Un dilemme de taille se joue dans ma tête, comme un combat sans fin entre la raison et le cœur. Et je suis là, suspendue, indécise, prise au piège de cette contradiction qui fait tanguer mon esprit.

Je fixe le message, mes yeux capturés par les mots qui dansent devant moi. Chaque lettre semble prendre une dimension plus grande et je sens mon souffle devenir court, s'accélérer. Mon cœur s'emballe, trop rapide, trop fort, comme si chaque battement allait me faire exploser. Tout ça devient trop intense, trop réel. C'est comme si la pièce entière se refermait sur moi, comme si les murs, la chaleur, l'air lui-même m'envahissaient et m'étouffaient. Je n'étais pas prête pour ça, pas prête à affronter l'ampleur de ce qui est en train de se tisser entre nous.

Sans réfléchir davantage, dans un geste presque mécanique, je verrouille mon téléphone, mes doigts froids contre l'écran brûlant de la conversation, devenu si chaud qu'on pourrait presque en faire un grille-pain. Je le dépose sur la table de chevet, comme s'il était devenu trop lourd, trop dangereux, comme si sa simple présence pouvait me consumer. Un dernier regard sur lui, puis je ferme les yeux. Je m'enfouie sous les couvertures, espérant qu'enveloppée dans l'obscurité, je puisse effacer ce tourbillon de pensées. Mais même dans le calme de ma hytte, même en essayant de me convaincre que c'est mieux ainsi, de laisser ces mots derrière moi, une seule pensée persiste. Elle se fraie un chemin à travers mon esprit, inévitable, tenace.

C'est lui.

Lui qui occupe chaque recoin de mes pensées.

Encore et toujours.







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Chers lecteurs, chères lectrices,

J'espère que vous allez bien et que vous passez une belle journée/soirée ! ✨

Alors, ce chapitre... 🔥 Entre la chaleur suffocante du sauna et cette tension électrique, il fallait bien que ça arrive, non ? 😏 J'ai adoré jouer avec cette atmosphère, cet espace restreint où chaque respiration compte, chaque geste semble amplifié... Et où l'on sent bien que quelque chose est sur le point de basculer.

Un immense merci à vous qui suivez l'histoire et vibrez avec les personnages à chaque page ! 💖 D'ailleurs, dites-moi, vous êtes plutôt du genre à fuir ce genre de situations gênantes... ou à foncer tête baissée ? 😏

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine, même heure, même endroit, pour découvrir la suite ! ⏳🔥

A.E 🖤

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