Lyana n’arrivait pas à détacher son regard du tunnel où Eliza avait disparu. Son cœur battait encore trop vite, son souffle était court.  

Cette femme… Qui était-elle vraiment ?  

Son assurance glaciale, son regard perçant… Elle n’avait pas eu besoin d’arme pour imposer sa supériorité. Elle s’était jouée d’Ezra comme si elle connaissait ses moindres mouvements avant même qu’il ne les exécute.  

Et elle voulait .  

Pourquoi ?  

Elle se tourna vers Ezra, qui ramassa lentement la lame qu’Eliza lui avait arrachée.  

Ses mâchoires étaient crispées, et elle voyait dans ses yeux une tension qu’il essayait de masquer.  

— dit-elle d’une voix plus dure qu’elle ne l’aurait voulu.  

Ezra ne répondit pas immédiatement. Il fit quelques pas dans le tunnel, comme pour s’assurer qu’ils étaient seuls, puis se retourna vers elle.  

—   

Il ne niait pas.  

—   

Un muscle tressaillit sur sa mâchoire, mais il finit par répondre :  

—   

Lyana sentit un frisson lui parcourir l’échine.  

—   

—   

Elle déglutit.  

—   

Ezra soupira, passant une main dans ses cheveux sombres.  

—   

Lyana fronça les sourcils.  

—   

—   

Elle sentit son ventre se nouer.  

—   

Ezra hésita une seconde.  

—   

Le mot claqua comme un fouet.  

Lyana détourna le regard, incertaine de ce qu’elle ressentait.  

De la jalousie ? Non.  

De la .  

Car si Eliza connaissait si bien Ezra, alors cela voulait dire qu’elle savait aussi comment l’**anéantir**.  

— demanda-t-elle.  

Ezra planta son regard sombre dans le sien.  

—   

Elle secoua la tête.  

—   

—   

—   

Il s’approcha lentement d’elle, la dominant de toute sa hauteur.  

—   

Elle croisa les bras sur sa poitrine, essayant de contenir le tremblement de ses mains.  

—   

Ezra resta silencieux.  

— s’emporta-t-elle.  

Il sembla hésiter. Puis, d’une voix grave, il murmura :  

—   

Elle sentit son souffle se couper.  

—   

—   

Elle secoua la tête.  

—   

—   

Elle sentit une angoisse sourde lui tordre les entrailles.  

Ses parents… avaient-ils découvert quelque chose qu’ils n’auraient pas dû ?  

— murmura-t-elle.  

Ezra s’approcha encore.  

Il était si près qu’elle pouvait sentir sa chaleur, son odeur de cendre et de métal.  

—   

Son cœur tambourinait si fort qu’elle avait l’impression qu’il allait éclater.  

—   

—   

Elle ferma les yeux une seconde, essayant de contenir la panique qui menaçait de la submerger.  

Puis elle inspira profondément et planta ses yeux dans ceux d’Ezra.  

—   

Il la fixa un instant, puis son expression se durcit.  

—   

Elle hocha la tête.  

Ils n’avaient plus le luxe d’hésiter.  

Ils devaient fuir.  

—   

Ezra l’attrapa par le poignet et l’entraîna plus loin dans le tunnel.  

***  

Ils émergèrent à l’air libre après de longues minutes d’obscurité oppressante.  

Lyana prit une grande inspiration, sentant l’air frais caresser sa peau.  

Ils étaient dans une forêt dense, loin de la ville.  

La nuit était tombée, et seuls les bruits des feuilles et du vent troublaient le silence.  

Ezra scruta les environs, puis hocha la tête.  

—   

Elle n’osa pas protester.  

Ils marchèrent en silence, l’adrénaline redescendant peu à peu.  

Puis, au bout de quelques minutes, Lyana murmura :  

—   

Ezra ralentit légèrement le pas.  

—   

Elle sentit une pointe dans son cœur.  

—   

Il tourna la tête vers elle, son regard insondable.  

—   

Elle détourna le regard, tentant d’ignorer la douleur qui se serrait dans sa poitrine.  

— demanda-t-elle d’une voix plus froide qu’elle ne l’aurait voulu.  

Il s’arrêta net.  

Elle fit de même, son cœur battant plus vite.  

Il la fixa un instant, puis s’approcha d’elle.  

— Il effleura une mèche de ses cheveux. C’est toi qui comptes.  

Un frisson parcourut son corps.  

Elle savait qu’elle devait garder ses distances.  

Mais à cet instant, dans la nuit silencieuse, avec son regard brûlant sur elle…  

Elle se demanda si elle n’était pas en train de tomber dans un piège encore plus dangereux que ceux tendus par leurs ennemis.  

Ezra Hansgawn.  

Son geôlier. Son protecteur.  

Son .  

Elle recula légèrement, brisant ce moment trop intense.  

—   

Il l’observa un instant, puis acquiesça lentement.  

—   

Ils reprirent leur marche dans la nuit, leurs ombres se fondant dans l’obscurité.  

Mais Lyana le savait.  

Ce n’était pas la fin.  

Ce n’était que le début de quelque chose de bien plus dangereux.