Lyana resta immobile au centre de la bibliothèque, ses doigts crispés sur sa robe alors qu’elle fixait la porte où Ezra venait de disparaître. Son cœur battait toujours trop vite, une colère froide se mêlant à l’adrénaline qui courait dans ses veines.  

Il l’avait privée de ce carnet.   

Mais une chose était sûre : ce qu’il lui cachait la concernait directement.  

Elle inspira profondément, essayant de calmer le tremblement imperceptible de ses mains.  

Elle refusait d’être un pion dans un jeu qu’elle ne comprenait pas.  

Son regard se posa sur l’étagère où elle avait trouvé le carnet. Si celui-ci existait, alors peut-être qu’il y avait d’autres indices quelque part dans cette bibliothèque.  

Déterminée, elle commença à examiner les livres un à un, ses doigts effleurant chaque reliure.  

Un grincement de bois attira son attention.  

Elle recula légèrement et posa sa main sur l’étagère. Elle poussa, lentement.  

Un autre grincement.  

Puis, d’un coup, un mécanisme se déclencha.  

Un pan entier de la bibliothèque pivota légèrement, révélant un passage secret.  

Son cœur manqua un battement.  

Un couloir sombre s’ouvrait devant elle, dissimulé derrière les étagères.  

Elle hésita un instant.  

Puis, prenant une profonde inspiration, elle entra.  

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L’air était plus frais à l’intérieur, chargé d’une odeur de poussière et d’encre ancienne. Le passage était étroit, éclairé par de faibles lumières encastrées dans les murs.  

Elle avançait prudemment, posant une main sur la paroi froide.  

Où menait ce couloir ?  

Après quelques mètres, elle atteignit une porte en bois massif.  

Elle posa la main sur la poignée et appuya doucement.  

La porte s’ouvrit sans résistance.  

Elle pénétra dans une petite pièce faiblement éclairée, ses yeux s’habituant lentement à l’obscurité.  

Un bureau trônait au centre, couvert de papiers et de dossiers.  

Sur le mur du fond, un tableau était recouvert de photos, de notes griffonnées et de documents reliés entre eux par des fils rouges.  

Son regard se fixa sur l’un des noms inscrits en grand au centre du tableau.  

Son propre nom.  

Elle s’approcha lentement, son souffle court.  

Elle examina les photos.  

Certaines représentaient des hommes qu’elle ne connaissait pas. D’autres semblaient avoir été prises en secret, à travers des vitres ou de loin.  

Puis, ses doigts se figèrent sur l’une d’elles.  

Une photo d’elle.  

Elle sentit une vague glacée la traverser.  

C’était une photo récente. Elle portait la même veste que le jour où elle avait été enlevée.  

Qui l’avait prise ?  

Elle fouilla parmi les documents sur le bureau, son regard cherchant désespérément une explication.  

Un dossier attira son attention.  

Elle l’ouvrit, les doigts tremblants.  

À l’intérieur, elle trouva des coupures de journaux.  

Des articles datant de plusieurs années.  

Son souffle se bloqua.  

Elle lut rapidement l’article, son cœur battant à tout rompre.  

Il parlait d’un accident.  

Un incendie qui avait ravagé une maison appartenant à la famille Carter.  

Ses parents étaient morts.  

Et selon l’article,   

Elle recula d’un pas, le dossier glissant presque de ses mains.  

Pourquoi son nom figurait-il sur la liste des victimes ?  

Elle sentit une présence derrière elle.  

Avant qu’elle n’ait le temps de se retourner, une main se referma sur son poignet et la tira brutalement en arrière.  

Elle étouffa un cri alors qu’elle était plaquée contre le mur.  

Ses yeux croisèrent ceux d’Ezra, sombres, enragés.  

— sa voix était basse, menaçante.  

Elle lutta contre sa poigne, la peur cédant rapidement à la colère.  

— Elle désigna les documents d’un geste brusque. Tu comptais me cacher ça aussi ?  

Il ne répondit pas immédiatement, son regard brûlant le sien.  

—   

Elle éclata de rire, un son amer.  

—   

Un muscle tressaillit dans sa mâchoire, mais il ne lâcha pas prise.  

—   

— Elle désigna les photos sur le mur. De ces hommes ? De ce passé que tu refuses de m’expliquer ?  

Il resta silencieux.  

Elle planta ses yeux dans les siens, le défiant.  

—   

Un silence s’étira entre eux, pesant comme une ombre.  

Puis, enfin, il parla.  

—   

Un frisson lui parcourut l’échine.  

—   

Son regard était glacial, mais il y avait autre chose.  

De la douleur.  

—   

Elle sentit son souffle se bloquer.  

— murmura-t-elle.  

—   

Elle secoua la tête, incapable de l’accepter.  

—   

Il inspira profondément, puis murmura :  

—   

Elle sentit son sang se glacer.  

—   

Ce n’était pas une question.  

Ezra ne répondit pas.  

Mais son silence suffisait.  

Elle recula d’un pas, le cœur tambourinant dans sa poitrine.  

—   

Son expression se durcit.  

—   

Elle rit, un rire sans joie.  

—   

Il s’approcha d’elle, son regard brûlant le sien.  

—   

Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit.  

Parce qu’au fond, une partie d’elle savait qu’il avait raison.  

Elle aurait dû mourir cette nuit-là.  

Mais elle était en vie.  

Grâce à lui.  

Ou à cause de lui.  

Elle n’était plus sûre de rien.  

Et c’était peut-être ça, le plus terrifiant.