Léna
Elle referme la porte derrière elle.
La lumière est faible. Une ampoule nue suspendue au plafond, oscillante.
L’odeur du vieux béton et de la peinture sèche.
Au centre de la pièce : Lyana.
Calme. Impeccable.
Assise sur une chaise comme un juge, les mains croisées.
Pas un mot.
Silence tranchant.
Léna fait un pas. Puis un autre.
Elle sent son cœur battre jusqu’à ses tempes.
— « C’était toi, le message ? » demande-t-elle enfin.
Lyana ne répond pas tout de suite.
Puis lève lentement les yeux.
— « Et pourtant… tu es venue. »
Lyana
Elle l’observe.
Léna tremble à peine. Elle cache bien sa peur. Trop bien.
— « Dis-moi pourquoi tu cherches. Vraiment. »
— « Parce que ce que vous faites… ça compte. Vous empêchez que les pires restent impunis. »
Lyana sourit. Pas un vrai sourire.
— « Et tu crois que c’est de la justice ? Ce qu’on fait ? »
Léna hésite.
— « Je crois que c’est nécessaire. »
Un silence tombe. Plus lourd que tout.
Lyana se lève.
Marche lentement autour d’elle.
— « Tu sais ce que c’est, ce lieu ? Le sol sur lequel tu marches ? Il y a eu des cris ici. Des aveux. Des larmes. Des gens qui ont compris trop tard qu’ils ne ressortiraient pas pareils. »
Elle s’arrête. Face à elle.
— « Tu veux comprendre ? Sois honnête. Tu veux entrer… ou tu veux les dénoncer ? »
— « Je veux choisir mon camp. Et je refuse d’être du côté de ceux qui ferment les yeux. »
Léna
Elle pensait que ce serait plus dur.
Mais au fond, non.
Elle n’est pas une espionne.
Elle est une survivante.
Et ce qu’ils font, même si c’est violent, même si c’est borderline…
C’est ce qui l’a toujours manqué ici.
Des gens qui agissent quand tout le monde regarde ailleurs.
— « Si vous me laissez entrer… je ne dévierai pas. »
Lyana l’observe, en silence.
Puis elle dit doucement :
— « Ce n’est pas à moi seule de décider. Mais tu viens de faire ton premier pas. »
À ce moment précis, la porte grince.
Des pas s’approchent.
Mais ce sera pour le prochain chapitre.