20h02. Trois coups discrets à la porte. Pas plus. Pas moins.

Lyana se leva immédiatement.

« C’est eux.»

Elio n’avait pas besoin de demander qui. Ils n’étaient que deux à connaître ce code. Deux à pouvoir franchir la porte sans risquer de ne jamais ressortir.

Lisa entra la première, longue tresse rose sur l’épaule, veste en cuir oversized, regard aussi acéré qu’une lame de rasoir. Toujours stylée, toujours prête à mordre.

Derrière elle, Christopher, alias Chris, lunettes fines, sweat noir, l’air calme, presque détaché. Mais son tournait pluis vite qu’un ordinateur en surchaffe. C’était lui le stratège. L’ombre derrière les ombres.

« Enzo a plié ? » demanda Chris en posant son sac.

Elio hocha la tête.

« Comme prévu. »

Lisa laissa échapper un rire sarcastique.

« Les populaires, c’est toujours les plus fragiles quand on les regarde vraiment. »

Ils s’assirent autour de la table, dans le salon faiblement éclairé. Sur la table, le carnet noir. Et autour, quatre verres de thé glacé maison - une habitude. Leur rituel.

« Prochain cible ? » demanda Lisa.

Lyana tourna lentement le carnet vers eux. Un nom entouré deux fois en rouge.

Sacha Durel.

Chris fronça les sourcils.

« Lui, ça va être plus sale. Il est plus malin qu’Enzo. Et il n’agit pas seul. Il a petit gang autour de lui. »

« Parfait, » souffla Lyana, un sourire en coin.

« Plus ils sont, plus ils tombent fort. »

Lisa tapota ses ongles sur la table, l’air songeuse.

« Et la petite nouvelle ? Léna ? »

Elio releva les yeux vers elle.

« Elle regarde trop. »

Lisa haussa les épaules.

« On a commencé comme ça. À regarder. Un jour, on ouverty la mauvaise porte. Et maintenant on est là. »

Chris, lui, restait silencieux. Il observait les jumeaux, comme toujours. Comme s’il attendait que quelque chose craque.

Puis, sans lever la voix :

« Vous avez déjà pensé à ce qu’on va devenir…après tout ça ? »

Un silence. Dense. Glaçant.

Lyana referma doucement le carnet.

« Après ? »

Elle échangea un regard avec Elio.

« On ne vit pas pour l’après, Chris. On vit pour que personne ne subisse le avant. »

Et personne n’osa la contredire.