Cible : Enzo Marchal. Terminale ES.
Populaire, fils de flic. Secroit intouchable.
Ce qu’il a fait ? Suffit de demander à Noa. Ou à cette fille de seconde qui a quitté l’établissement en pleurant après une « blague » de trop. Mais Enzo ne laisse pas de traces. Il frappe avec les mots, les regards, les rumeurs. Celles qui collent à la peau et pourissent la vie en silence.
Jusqu’à ce que les Moretti arrivent.
Le plan était simple. Froid. Parfait.
Lyana a commencé la première phase. Elle s’est approchée d’Enzo dans les vestiaires en fin de journée. Elle avait desserré un bouton de sa chemise, juste ce qu’il fallait pour que ses yeux s’arrêtent où elle voulait.
« Salut, Enzo. »
« Eh, la nouvelle. Qu’est-ce que tu veux ? »
Il avait souri. Celui qu’il réserve aux filles qu’il croit naïves.
Elle s’est rapprochée un souffle plus près qu’acceptable.
« Un truc à te montrer. Ce soir. Toi, moi. Toit du bâtiment C. 19h. »
Elle l’a planté. Aucun mot de plus.
Et comme prévu, il est venu.
À 19h, sur le toit désert, il ne l’a pas vue. À la place, il a trouvé Elio, assis sur la rambarde, l’air tranquille. Trop tranquille.
« C’est une blague ? » a craché Enzo.
« Non. Juste un rendez-vous avec la vérité. »
Avant qu’il ne comprenne, deux projecteurs se sont allumés depuis les bâtiments en face. Lyana était là, téléphone en main, caméra allumée. Et derrière elle, sur l’écran géant du club média, une vidéo.
Enzo. Dans les couloirs. En train d’insulter. D’intimider. De forcer une main sur une épaule. C’était flou mais réel. Sa vois. Ses mots. Incontestables.
Il a pâli.
« Tu bluffes… » a-t-il dit les dents serrées.
« Essaie donc. Appelle ton père. On lui montrera aussi. »
Elio s’est levé lentement. Approché. Une mèche tombant sur ses cheveux.
« Voilà comment ça va se passer. Enzo. Tu vas t’excuser. Pas une excuse vide. Une vraie. Publique. Et tu vas la fermer pour les mois à venir. »
« Et si je refuse ? »
Lyana a ri. Doucement. Dangereusement.
« Tu crois que ça, c’etait notre seule carte ? »
Il a reculé d’un pas. Puis deux. L’arrogance s’était envolée. Ne restait que la peur nue. Ils n’ont pas eu de le toucher. Le pourquoi, ils l’avaient déjà pris.
Le lendemain, Enzo est venu en cours. Silencieux. Les yeux baissés. À la pause, il est monté sur une table et a demandé pardon à Noa. À tout le monde.
Certains ont cru qu’il jouait. Mais ceux qui l’avaient vu… savaient.
Et dans un coin de la cour, Lyana mordaitb dans une pomme. Elio, lui lisait son carnet noir, là où ils notaient les noms.
Un nom rayé.
Un de moins.