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Chapitre 21 : Sous tension

            Je laisse la cuillère glisser dans le pot, mes yeux rivés sur le chocolat qui s'y colle et s'y agglutine. La présence de Silas à mes pieds m'offre un certain réconfort. J'essaie de ne pas penser à la tension qui règne dans le salon. J'essaye pas de penser à Deaven ou même à ce Roy qui m'observent probablement de loin. Mais je n'y arrive pas vraiment, alors je me contente de fermer les yeux un instant, juste histoire de savourer chaque bouchée de ce mets sucré. Mais quand un bruit attire mon attention, je tourne légèrement la tête vers le bruit faible qui se dégage vers la porte. Deaven y est posté, m'observant en silence. Je reste stoïque quelques secondes, puis je dépose la cuillère avec légèreté sur le rebord du pot de nutella. Je pourrais feindre l'indifférence et me replonger dans le silence, mais je sais que ce n'est pas ce qu'il attend. 
            — T'as fini de me regarder ? lui demandé-je en me redressant légèrement, avant de croiser les bras face à lui : Je peux te rejoindre si tu veux... mais il va falloir patienter un peu.
            — Tu sais que tu n'es pas obligée de me faire attendre. murmure-t-il avant de s'avancer vers moi tel un prédateur qui observe sa proie.
            Je me penche délibérément vers la table, prenant un instant pour réfléchir.
            — Ça dépend de ce que tu attends de moi.
            Enfin arrivée devant moi, il se redresse pour me dominer de sa hauteur avant de baisser les yeux pour les planter dans les miens. 
            — Tu vas continuer de me regarder sans rien dire ? rétorqué-je en relevant la tête. Je sais qu'il aime ça, que ce jeu de pouvoir, aussi tordu soit-il, l'amuse. Mais je n'ai pas envie de jouer à ce jeu avec lui ce soir. Pas quand mes pensées sont encore embrouillées.
            — Qu'est-ce que tu veux, Deaven ?
            Un sourire à peine perceptible apparaît sur ses lèvres. Avant que sa main ne s'avance pour se poser sur la table, juste à côté de moi. Pas assez près pour être intimidant, mais suffisamment pour m'empêcher de fuir.
            — Ce que je veux... Sa voix se fait plus profonde, presque un murmure. C'est que tu arrêtes de partir. Je fronce les sourcils face à sa remarque, mais il ne s'arrête pas là – il continue sans me lâcher des yeux. Tu sais.. tout ce que tu fais, tout ce que tu dis, ça ne m'échappe pas. Il marque une pause avant de poursuivre. Mais tu n'arrêteras pas de courir, hein ?
            Ses mots lourds de sous-entendus s'immiscent sous ma peau. J'essaie de ne pas flancher, de ne pas lui donner ce qu'il veut. Mais c'est difficile. Parce que ses paroles résonnent en moi et me touchent plus profondément que je ne veux l'admettre. Alors, dans un dernier espoir, je détourne légèrement le regard. 
            — Peut-être que tu as raison. Mais ça ne veut pas dire que je vais rester là à te regarder.
            Je recule lentement pour échapper au silence qu'il impose et quitte la pièce. Une fois à l'extérieur de la cuisine, je me dirige vers la porte de la salle de bain. Et, bien qu'il sache où je vais, il continue de me suivre. Frustrée, je m'arrête brusquement pour lui faire face.
            — Quoi ? Tu vas me suivre jusqu'à la douche, maintenant ?
            Je ne suis même pas sûre de savoir si je teste ses limites ou si, inconsciemment, je les cherche. Mais même en le provoquant, il ne daigne pas me répondre.
            — Si tu veux vraiment savoir, je crois qu'il aimerait bien te suivre... intervient Roy en riant.  Mais peut-être qu'il préfère garder sa "parole" pour la pièce d'à côté. 
            Je jette un coup d'œil vers l'homme qui est toujours assis dans le coin. Ce dernier semble prendre un malin plaisir à pimenter la situation. Curieuse, je me tourne à nouveau vers Deaven avant que mon sourire ne s'élargisse.
            — T'entends ça ? lancé-je d'un ton espiègle,
            Toujours aucune réponse..
            Je soupire d'exaspération, puis me remets en marche vers la salle de bain. Mais un frisson traverse ma peau quand je me rends compte qu'il me suit encore.
            Il va vraiment me suivre ? Bordel, attends.. pourquoi j'ai envie qu'il me suive ? 
            Complètement timbrée, celle-là !
            Je secoue la tête puis m'arrête un instant pour jeter un coup d'œil derrière moi. Deaven continue de me fixer, avec une intensité presque malsaine.. ce qui me fait perdre mes repères. Destabilisé, je m'empresse de me faufiler dans la salle de bain avant de claquer la porte derrière moi avec précipitation. Une fois à l'intérieur, je claque le verrou et laisse le calme revenir. Mais mon cœur, lui, reste agité. Il est timbré.. complètement dérangé.. J'inspire, puis expire pour calmer les palpitations dans ma poitrine, et, une fois calmé, je commence à me déshabiller. Je passe devant le miroir une fois nue, mais m'immobilise lorsque mon regard s'égare sur ce dernier. Inconsciemment, je m'attarde sur les nombreuses cicatrices qui marquent mes omoplates. 
            — Personne ne doit les voir. Personne ne doit voir le monstre que tu es..—
            Une grimace de dégoût se dessine sur mon visage, pendant que mes yeux explorent les marques qui parcourent ma peau. Toutes ces cicatrices, bien que dissimulées, continuent de me tourmenter... et ô combien j'aimerais pouvoir les effacer. Parce que.. chacune de ces marques.. chacune de ces traces.. Tout ce qu'il a fait de moi.. Je veux qu'elles disparaissent.. comme cette histoire que je ne peux raconter à personne.. 
            L'eau de la douche me frappe la peau. Je ferme les yeux sous le jet d'eau, laissant la chaleur se glisser dans les abysses de mes pensées. Je laisse ma main glisser sur mon corps, frottant avec frénésie et intensité ce que j'aimerais tant effacer.. Je ne parle pas seulement des cicatrices. Je parle aussi de sa présence constante, de son odeur, de ses mains, de ses coups. Tout ce qui me rapproche inévitablement de son existence. 
            Je sors de la douche une fois terminée, puis me sèche avant d'enrouler une serviette autour de mon corps. En avançant un peu, ma tête tourne un peu prit par le vertige contrastant de la chaleur de l'eau et la froideur de la piéce. Je ralentis un instant avant de m'installer sur la cuvette des toilettes pour m'habiller. J'enfile un short en coton et un pull oversized. Rien d'exceptionnel, mais ce qui compte, c'est que cette vulnérabilité reste cachée. Je ne veux pas être ce corps fragile qui est exposé au regard des autres, je veux simplement être moi.. 
            Une fois de retour dans le salon à nouveau, je m'affale sur le canapé en "Mode paresseuse" avant de laisser mon regard errer sur la table basse, où mon téléphone repose. Je le récupère, puis le débloque avant de faire défiler mes réseaux. Instagram, vidéos, articles... tout et rien à la fois. Je switch rapidement sur TikTok après quelques minutes à errer sans rien trouver d'attractif.
            Un peu de distraction.. Juste  pour le plaisir des yeux. Ouais.. Mon "Pour toi" est un paradis algorithmique – motos rugissantes, paysages à couper le souffle... et des mecs torse nu avec des sourires insolents.
            Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres avant que mon doigt ne glisse sur l'écran. Après quelques secondes de recherche stratégique, j'immobilise mon doigt, lorsqu'un type tatoué jusqu'au cou retire son casque en slow-motion. – Be Like.💗– Mais, avant même d'avoir eu la possibilité de passer à la vidéo suivante, mon téléphone disparaît de mes mains.
            — Eh ! protesté-je avant de lever les yeux pour l'apercevoir en train de tenir mon téléphone hors de ma portée.
            Je me laisse tomber contre le dossier du canapé, la tête rejetée en arrière, avant de grogner entre mes dents. Mais vu son expression indéchiffrable, il s'en bat les bonbons familiaux. En penchant un peu la tête, je suis presque sûr d'avoir vu un léger tressaillement sautiller sur sa mâchoire pendant que son regard est figé sur la vidéo du gars torse nu.
            — Sérieusement, qu'est-ce que tu fais avec mon téléphone ? Rends-le-moi ! grommelé-je les mains maintenant tendues vers lui, dans un vain espoir de récupérer mon bien.
            Il ne répond rien et ne me jette même pas un regard. 
            Bon, monsieur le glaçon.. tu veux jouer à ce jeu-là.. ?
            Très bien !
            Sans réfléchir davantage, je me lève du canapé, mes pieds s'enfonçant dans le coussin trop mou. Je tends la main, mais il est trop grand. Beaucoup trop grand. Alors, je sautille un peu plus haut, espérant atteindre l'objet de ma frustration, mais toujours rien.
            — Deaven, rends-le-moi tout de suite !
            Il esquisse un sourire en coin, celui qui me fait bouillir et me donne envie de l'étrangler. Ce foutu sourire qui dit tout sans un mot. 
            —  Pourquoi t'es si agitée ? C'est juste TikTok.
            Je plisse les yeux, ma gorge maintenant sèche.
            — C'est mon TikTok ! 
            Je saute à nouveau, mais cette fois, mes pieds, trop peu stables sur le coussin, me font perdre l'équilibre. Puis, comme dans un mouvement inévitable, je m'écroule, avant que mon front ne se heurte à son torse, aussi dur qu'une foutue planche de bois.
            — Aïe !
            Je m'immobilise un instant lorsque l'impact résonne dans ma tête. Avant de sentir sa main froide se poser sur mon épaule pour me re-stabiliser sur le canapé.
            — Si tu voulais un câlin, t'avais juste à demander.
            Je lève la tête contrarié avant de le fixer intensément, mes yeux frôlant son col à quelques centimètres seulement.
            — Très drôle. Maintenant, rends-moi mon téléphone avant que je me décide à te mordre.
            Il lève un sourcil avec amusement, mais ses doigts finissent par lâcher l'appareil que je saisis sans douceur. Une fois récupéré, je regagne ma place initiale. Silas, un peu plus au loin, redresse la tête, probablement curieux face à notre vacarme. Je l'observe quelques instants avant de me replonger dans mon téléphone, feignant l'indifférence, même si mon cœur bat un peu trop vite. Le tatoué, lui, continue de me fixer avec un léger regard noir. 
            — T'as vraiment des goûts douteux.
            — Je dois tenir ça de toi, répliqué-je, en haussant les épaules.
            Il arque un sourcil, mais quelque chose dans son expression change, comme si mes mots avaient frappé une corde sensible.
            Ah, Mélissa, cette prétentieuse superficielle... 
            —Est-ce de la jalousie ?—  
            Totalement ! 
 
          — Je vois pas de quoi tu parles.  
            — Oh, vraiment ? La fameuse Mélissa ? Celle qui ricane comme une hyène et claque des ongles à chaque fois qu'elle parle ? Non, ça ne te dit rien ?  lâché-je faussement innocente, tout en continuant à faire défiler mon téléphone.
            — Elle marque un point, rétorque son ami en pouffant de rire.
            Deaven lui adresse un regard assassin, et ce dernier, toujours aussi détendu, lève les mains en signe de drapeau blanc.
            — J'ai pas invité Mélissa ici, si c'est ce que tu sous-entends, grogne-t-il visiblement agacé.
            J'hausse les épaules, un sourire furtif aux lèvres.
            — Tant mieux. Parce que si je l'entends encore une fois glousser comme un dindon, je pourrais être tentée de l'envoyer dans la piscine.. ou ailleurs.
            Roy se retient de rire, mais je peux clairement voir qu'il lui est difficile de dissimuler son sourire en coin. Je secoue la tête, puis retourne faire défiler mes vidéos totalement détachées, comme si cette conversation m'ennuyait déjà. Les vidéos défilent et défilent encore et encore, jusqu'au moment où mes dents mordillent ma lèvre, lorsque je tombe sur une autre vidéo – des mecs encore plus... "attrayants". Le genre de gars qui fait rêver. Musclés, tatoués, bronzés.. mais ils n'ont pas son aura à lui, alors techniquement.. ce n'est pas pareil. 
             Bien décidée à embêter ma petite tentation, je mordille ma lèvre à nouveau, mais plus lentement pour que le geste devienne plus taquin, juste pour le provoquer davantage. Et comme si c'était trop facile, son bras s'étire instantanément avant qu'il ne reprenne de nouveau mon téléphone.
            — Je crois que c'est bon pour les réseaux, nena, peste-t-il en glissant mon téléphone dans sa poche avec un calme feint.
            Un sourire s'étire sur mes lèvres, lorsque l'envie de le provoquer davantage me titille. D'un mouvement vif, je m'assois à califourchon sur lui en passant mes cuisses autour de sa taille.
            — Donne. 
            Surpris, il me regarde avec un éclat amusé. Et pendant une fraction de seconde, je jurerais qu'il céderait, mais non. Ses yeux se perdent légèrement sur moi, sur mes courbes, mais je ne laisse pas le silence s'éterniser.
            Je veux mon téléphone, donc je l'aurai. 
            Un soupir lourd s'échappe de ses lèvres, avant qu'il ne se penche en arrière. Il veut me laisser mariner encore un peu..?
            — Tu sais que tu n'as aucune chance, hein ? m'informe-t-il de manière ironique.
            Je rapproche mon visage du sien, juste assez pour sentir son souffle chaud contre le mien.
            — Je crois que tu sous-estimes mes méthodes, Deaven..
            Je bouge discrètement mes hanches contre les siennes, provoquant une réaction immédiate. Je sens le frisson parcourir son corps alors que la bosse dans son pantalon s'intensifie dans son pantalon, maintenant étroit. C'est presque trop facile.. 
             Un sourire malicieux se dessine sur mes lèvres avant que je ne me penche vers son oreille pour y murmurer :
            — Et maintenant, tu me le rends ? Son souffle s'accélère, bien qu'il se retienne de réagir : Tu sais.. peut-être que je préfère les types en moto... ne sois pas jaloux. 
            Mes mots restent suspendus dans l'air. Et quand nos regards se croisent, je le vois avaler difficilement sa salive, signe que j'ai remporté cette petite bataille. Alors, avec un sourire satisfait sur les lèvres, je me redresse en récupérant mon téléphone de sa poche, avant de le remettre dans la mienne. Puis, d'un geste vif, je saisis mon sac et me dirige vers la sortie pendant que son regard me poursuit.
            Et bon Dieu !  Vu la brûlure dans mon dos, je sais de source sûre que mon mini-short lui fait de l'effet !

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