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Chapitre 3 : Légèreté et illusion

            Je me réveille à nouveau en sursaut, le cœur faisant écho dans ma poitrine comme un tambour de guerre, ma respiration est comme d'habitude irrégulière et l'air frais de la pièce me heurte de nouveau. Mes yeux s'illuminent brièvement en s'ouvrant à moitié dans un état de confusion. Je cligne plusieurs fois des yeux, mais il me faut un instant pour réaliser où je suis avant de me rendre compte que je suis dans ma chambre, encore sous les couvertures.
            Je finis par prendre une profonde inspiration avant de me redresser lentement du lit.
            Qui est-ce ?
            Cette question tourne en boucle comme une obsession que je n'arrive pas à étouffer depuis hier. Ce visage, cette intensité dans son regard..
            Pourquoi est-ce qu'il m'obsède autant ?
            Je laisse mes pieds nus traîner sur le sol froid de la cuisine. Un contraste assez brutal comparer à la chaleur de ma chambre qui me fait frissonner, mais je m'en fiche. Rien ne me sort vraiment de mes pensées. Alors, je reste là un moment, les yeux fixés sur le plan de travail comme s'il était la seule chose encore de stable dans ma vie. Je soupire puis me sers un bol de céréales d'un air distrait, puis je mange. Une cuillère, deux cuillères, puis la troisième rencontre ma joue, la frappant légèrement avant de retomber mollement sur la table en déversant un peu de lait sur la surface. 
            — Sérieux ? murmuré-je d'un soupir las : C'est ridicule... 
            Je ne le dirai sûrement pratiquement jamais, mais ce petit incident inutile résume parfaitement l'état d'esprit dans lequel je me trouve. Dispersée, confuse et prête à me fissurer. Mes mains tremblent légèrement lorsque je ramasse l'essuie-tout pour nettoyer ma connerie.
            Respire, Ely. Juste un mauvais début de journée, rien de plus, rien de moins.. Ha ! c'est vrai, pas de boulot aujourd'hui.. Ouais, mais.. C'est une bénédiction pour l'état dans lequel je suis, mais c'est aussi une malédiction étant donné que je vais devoir passer la journée enfermée avec mes pensées et surtout cette foutue petite voix dans ma tête, qui soit dit en passant, ne sont pas mes amies.......Définitivement pas.
            Je serre mes doigts, les tordant machinalement comme un réflexe qui me parvient quand mes pensées commencent à dérailler. Cette ruelle... Ce regard... Je ne peux pas m'empêcher de repasser la scène encore et encore dans ma tête. Est-ce que j'ai rêvé de tout ça ? Est-ce que mon cerveau me joue des tours ? Mais si c'était le cas, pourquoi est-ce que j'ai cette foutue boule au ventre qui refuse de partir ? Peut-être que c'était rien. Juste une coïncidence. Le stress, voilà tout. Cette excuse sonne fausse même pour moi.. Mon intuition hurle que ce n'était pas qu'un délire nocturne. Ce genre de sensations, je les connais trop bien. J'ai grandi avec elles, entraînée à écouter cette petite voix d'alarme qui murmure dans l'ombre quand mon instinct hurle de fuir. 
            Mais à quoi bon ? Ce n'est plus mon monde, plus maintenant.
            — Allez, secoue-toi. m'ordonné-je en soupirant.
            Je me donne plusieurs petites claques sur les joues, juste histoire de m'arracher de ma torpeur mentale qui commence à devenir trop encombrante. 
            C'est brutal, mais ça fonctionne un peu. Bref ! je dois bouger, faire quelque chose de normal..
            Les courses !
            Voilà, ça, c'est une idée normale et pas trop compliquée !
            Mon estomac grogne pour appuyer cette décision, et puis il faut bien que je mange autre chose que des céréales éparpillées sur une table. Ouais.. Sans réfléchir davantage, je me dirige vers ma chambre afin de troquer mon pyjama contre quelque chose d'un peu plus présentable.  
            Attends..
            Et si quelqu'un m'attendait dehors ? Mon cœur rate un battement alors qu'une vague d'angoisse m'enveloppe de nouveau. Je secoue la tête, me forçant à sourire tandis qu'un rire nerveux s'échappe de mes lèvres, plus par réflexe que par réel amusement.
            Arrête de psychoter. La porte s'ouvre devant moi, et je saisis mon sac en prenant une profonde inspiration avant de sortir en fermant derrière moi. Tu vois ? Rien. Juste toi et ta foutue imagination. Mes pieds avancent sur le chemin sans que j'y réfléchisse. C'est comme si mes jambes avaient déjà connaissance de la direction à prendre.
            À l'extérieur, tout paraît tranquille, même trop calme. Je me perds dans la marche, dans la répétition des pas et la monotonie de tout. C'est un moment où je n'ai besoin de rien d'autre, rien d'important, juste... marcher.
            Après plusieurs minutes de marche, le supermarché apparaît devant moi. En entrant dans l’espace, le bruit des caddies et les gens qui discutent me tirent de ma torpeur mentale. Je commence rapidement à flâner entre les rayons à la recherche de ce dont j'ai besoin. Des fruits, des légumes, des produits de base pour remplir mon frigo qui est déjà presque vide. C'est bête, mais ça me fait un bien fou, ce semblant de vie simple et sans complications.
            Je laisse échapper un sourire de politesse au caissier en déposant mes articles.
            — Bonjour, vous allez bien ? me lance ce dernier, un sourire aux lèvres.
            — Oui, ça va..
            Le caissier me lance un regard amical en attendant certainement une réponse plus détaillée de ma part, mais je reste dans ma bulle, trop absorbée par mes pensées actuel.
            — Vous avez l'air un peu fatiguée, tout va bien ? me demande-t-il un peu hésitant.
            — Oui. C'est juste... une longue semaine.
            Il semble satisfait de ma réponse, puis hoche la tête.
            — Ah, d'accord. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, n'hésitez pas à demander de l’aide
            Je lui adresse un sourire un peu plus sincère cette fois.
            — Merci, mais je vais bien, rétorqué-je avant de continuer mon chemin.
            Je traverse la rue principale après la sortie du magasin, mes yeux se posent sans le vouloir sur une vitrine de vêtements en passant. Je m'arrête devant, tandis qu'une jolie robe blanche m'appelle. Elle est simple, mais avec cette dentelle fragile qui la rend presque.. envoûtante.
            Je la veux.
            Je pousse la porte de la boutique, et en entrant un petit tintement annonce mon arrivée. 
            — Bonjour, vous cherchez quelque chose en particulier ? sourit la vendeuse de manière chaleureuse.
            J'hoche la tête par politesse, attirée sans vraiment réfléchir vers la robe.
            — Bonjour... j’aimerais.. celle-ci. S'il vous plaît, murmuré-je en effleurant le tissu du bout des doigts sur le mannequin.
            C'est comme si la robe m'appelait, comme si elle me disait que j'en avais besoin.
            Que j'en avais envie.
            — C'est une de nos nouvelles pièces. Vous voulez l'essayer ? demande-t-elle.
            J'hoche la tête lorsqu'elle me remet la robe avant de m'orienter vers une cabine d'essayage.
            À l'intérieur, je sens la douceur du tissu glisser entre mes doigts en retirant la robe de son cintre. En un rien de temps, je l'enfile sur moi, puis me déplace devant le miroir. Une sensation d'étrange légèreté me traverse en voyant ma silhouette. Elle est jolie.. Vraiment jolie... C'est comme si la robe, avec sa douceur et sa simplicité, parvenait à effacer un peu du poids que je porte depuis des semaines, voire des années.. La vendeuse, elle, attend avec son sourire discret sur les lèvres.
            — Elle vous va à merveille.
            Oui, elle me va, et en plus elle cache parfaitement mes cicatrices...
            — Je la prends. murmuré-je presque instinctivement en allant la retirer.
            La vendeuse, tout sourire, prend la robe que je lui tends, puis me guide vers la caisse. Elle l'emballe avec une attention particulière qui me fait penser qu'elle sait à quel point ce moment compte pour moi. Je paie avant de récupérer mon paquet et me dirige vers la sortie en lui adressant un au revoir poli. C'est une petite victoire. Une satisfaction qui me serre le cœur. C'est juste une robe. Mais c'est aussi beaucoup plus que ça.
            Je souris bêtement en rentrant chez moi, comme une gamine avec son petit secret.

**

            Arrivée chez moi, je m'arrête un instant puis tente la clé dans la serrure. Mais cette dernière bloque légèrement et je suis pris d'un léger frisson de doute lorsque la porte s'ouvre devant moi. 
            J'ai oublié de fermer la porte ? Un léger malaise en moi s'agglutine tandis que mes pensées commencent à se troubler. Mais, je refuse de me laisser envahir par l'angoisse, alors désespérer, je secoue la tête afin d’écarter cette idée absurde de mon esprit. Je hausse ensuite les épaules, puis retire la clé. La porte s'ouvre un peu lorsque je m'avance en examinant l'intérieur pour chercher le moindre truc d’anormal.
            Rien n'a bougé.
            Je laisse échapper un soupir, presque gênée, puis entre dans l'appartement. Soulagée, je commence à ranger les courses. Le cliquetis des boîtes sur les étagères et le bruit des légumes qui se mettent à leur place sont d'un grand réconfort. 
            Mes courses de la semaine sont faites. 
            Je m'étire, puis m'affaisse sur le canapé, le regard vagabond devant la télévision. Malheureusement, même en passant plusieurs chaînes, aucune série ne parvient à chasser les pensées négatives qui gonflent en moi. Je me lève et vais vers la télévision avant de m'affaler à nouveau sur le canapé en lançant de la musique. Mes mains se lèvent inconsciemment et commencent à suivre la mélodie. Les paroles de la chanson s'infiltrent dans ma tête et je fredonne les mots avec une intensité presque inconsciente.
            — I'ma care for you, you, you, you, yeah . . . Cause girl you're perfect ~ You're always worth it . . . And you deserve it. Je me balance légèrement, juste assez pour ressentir un semblant de liberté, bien que, au fond, ce ne soit qu'une illusion : At least, I'm being honest, honest, honest, honest. But, you never want it when . I want it, want it, want it, want it. 
            Un rire nerveux s'échappe de mes lèvres. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai toujours connu ces paroles sur le bout des doigts. Comme si elles avaient toujours été présentes, voire créer pour moi, prêtes à combler le vide.

**

           Après plusieurs minutes à danser et de chanter, je m'effondre complètement sur le canapé. Celui-ci me reçoit comme un vieux compagnon, un espace où je peux oublier les ombres de ma réalité. Mes doigts glissent naturellement sur les touches de mon téléphone. Mes doigts hésitent un instant sur l'écran, puis je me lance. Les mots sortent presque d'eux-mêmes, comme un réflexe.
            📱 Moi : | Salut Ninia, comment tu vas ? Je suis désolée pour hier soir. Un gars ne cessait pas de me regarder pendant toute la soirée. Je ne sais pas pourquoi, mais… j'avais l'impression qu'il me cherchait. Puis pareil en rentrant. J'avais l'impression que quelqu'un me suivait. Peut-être que je suis un peu parano, mais ça m'a vraiment fait flipper |
            Je m'arrête un moment, relis, puis appuie sur envoyer, juste avant que ma tête ne commence à regretter d'avoir été un peu trop ouverte.
            C'est ça, non ? On se dévoile et puis, quelques secondes plus tard, on se dit que c'était une erreur.
            — Tu es trop vulnérable, trop humaine, idiote.—
            Ferme-la..
            Le vibreur de mon téléphone se fait entendre, coupant net cette petite voix dès que l'écran s'illumine avec le nom de Ninia inscrit.
            📱 Ninia : | — Attends, quoi ?! Un mec t'a fixée ? C'était qui ? Je dois lui casser la gueule ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Rassure-moi, t'as rien consommé ?! |
            📱 Moi : |  — Non, j'ai rien consommé, Nini. Mais franchement, je sais pas... c'était juste trop bizarre. Bref, peut-être que je suis parano, mais je n'arrête pas d'y penser. Tu crois que je m'emballe ? |
            📱 Ninia : | — T'en fais peut-être trop ! C'est sûrement juste un mec chelou ou maladroit... Si c'était vraiment dangereux, tu l'aurais senti, non ? Et puis Tiago est toujours là pour te protéger si besoin, donc pas de stress. Oh, pire ! Viens chez moi, on en parlera. — |
            Un soupir m'échappe alors que je lis son message. Peut-être qu'elle a raison... Mais une autre part de moi n'est toujours pas convaincue. Est-ce que c'était juste un mec chelou ? Ou est-ce qu'il y avait plus ? Je repose mon téléphone en hésitant. Peut-être que je devrais juste laisser le temps faire son œuvre. Parce qu'honnêtement, tout ça semble un peu trop... flippant.
            Je me lève, mon esprit bouillonnant de mille pensées. En passant devant le miroir, je marque un arrêt presque instinctif pour me poser sur la robe accoudée sur le canapé. Qui suis-je pour espérer qu'une robe puisse me sauver d'une journée comme celle-ci ? Fin bon, peut-être que je devrais l'essayer à nouveau, juste pour me rappeler que la beauté existe encore quelque part, même dans ce monde de merde. Ça ne peut pas faire de mal. Je suis peut-être une foutue ombre, mais au moins, j'aurai l'air de l'être un peu moins.
            — Racontes-toi des foutaises, ta raison. —
            Je soupire d'agacement face à cette voix tortueuse et familière. Je me détourne puis saisis la robe avant de l'enfiler.
            C'est ridicule, je sais... mais je peux me laisser tenter...
            Juste aujourd'hui...
            Je me regarde dans le miroir, et cette fois, quelque chose de différent se produit. Le reflet qui me dégoûtait autrefois me renvoie une image que j'ai presque oubliée.
            Pas parfaite, mais vivante.
            Et ça, ça suffit pour me sentir... un peu moins cassée.
            — Mensonge. —
            Tu ne me définis pas.
            — Faux, je suis. Donc, tu es. —
            Mes ongles s'enfoncent dans la paume de ma main sous ma frustration grandissante.
            C'est vrai ! peut-être que je suis une erreur, un enchevêtrement de mensonges et de souffrances, mais ce n'est pas une raison pour laisser cette merde me définir, T'entends ! Je ferme les yeux, puis me concentre sur des petites choses qui me font du bien, des fragments de lumière dans ce monde trop sombre. Barbe à papa, Disney, chien, livre, motard...bad..boy..papillon..Pancake ?
            J'inspire profondément, puis rouvre les yeux un peu plus sereine.
            — Je vais aller voir Ninia tiens... murmuré-je pour moi-même. ; Peut-être que juste changer d'air me fera du bien... ou du moins me distraire un peu. 
            Je me change rapidement, puis jette la robe blanche sur mon lit. Je compte bien la garder à portée de main.
            Avant de quitter mon appartement, je jette un dernier coup d'œil dans le miroir. Si je dois me mentir, autant que ce soit à moi-même. Et ce reflet, là, c'est la personne que je choisis d'être. Je sors, et le soleil me frappe aussitôt de plein fouet d'une chaleur qui me fait frissonner d'une étrange manière. 
            Les rues sont vivantes, bruyantes. Ça me fait me sentir un peu... décalée. 
            Mon cœur reprend son rythme effréné, battant trop vite comme une alarme qui refuse de s'éteindre, mais je fais de mon mieux pour l'ignorer.
            Je vais m'en sortir, je vais m'en sortir. Chaque pas me rapproche un peu plus de cette normalité que je m'efforce de saisir. Je dois, j'ai besoin de retrouver Ninia... juste pour rire, juste pour parler... Je hâte le pas en direction de chez elle, mon cœur reste lourd, mais il est un peu plus léger qu'auparavant. Mais ça, c'était avant que je ne ressente de nouveau ce regard, celui qui ne me quitte pas...
            — Danger.. Cours. —
            J'accélère malgré moi, mes jambes me poussant plus vite loin de cette présence qui me colle à la peau. Mais, chaque fois que je me retourne, il n'y a personne. Cependant, la sensation, elle, est bien réelle et reste collée à moi comme une menace qui me suit à chaque coin de rue. Mon cœur s'accélère, comme un hamster dans sa roue. Si je pouvais me débarrasser de cette angoisse d'un geste de la main, je le ferais... mais non, elle reste là en attendant que je baisse ma garde.. Alors, je presse le pas en essayant de ne pas céder à la panique. Enfin arrivée, je frappe rapidement à sa porte.. Un petit instant à attendre, et je serai en sécurité. Ninia m'ouvre avec son sourire habituel, celui qui éclaire la pièce même si tout semble devenu flou. Elle me fait un geste large pour m'inviter à entrer et je me presse de rentrer.
            — Ça va ?
            — Oui, ça va... murmuré-je d'une voix presque calme.
            Je m'affale sur le canapé, espérant que ma voix semble convaincante. Elle s'assoit en face de moi en s'adossant aux coussins avant de croiser les bras sur sa poitrine.
            — Dis-moi tout. Qu'est-ce qui se passe ? T'as l'air... agitée.
            Je me tasse un peu en repliant mes jambes contre moi, puis hésite un instant avant de me lancer.
            — C'est à propos de la soirée... je suis persuadée d'être suivie, murmuré-je bien que les mots me laissent un goût amer dans la bouche.
            Je ressens tout de suite le poids de ces paroles sur ma poitrine, en voyant l'expression qui se forme sur son visage. Ses sourcils se froncent. Elle semble intéressée, mais aussi inquiète à cause de ce que je viens de dire. Elle se penche légèrement en avant, son regard se durcit.
            — Il t'a suivie où ? En dehors de la soirée ? 
            Je me mords la lèvre d'incertitude.
            — Je pense... En rentrant chez moi. Je suis presque sûre qu'il y avait quelqu'un derrière moi, mais je n'ai rien vu. 
            Je plonge mes yeux dans les siens, espérant capter une réaction, mais elle garde le silence, son visage demeurant impassible. Elle semble réfléchir un instant, avant qu'un sourire malicieux n'apparaisse sur ses lèvres, comme si une idée venait d'émerger dans son esprit. 
            — Attends, tu parles de l'homme qui était avec Tiago ?
            Je reste figée un moment, un peu confuse.
            — Bah, oui ?
            Elle me fixe avec un sourire légèrement moqueur, et je la vois se détendre bien plus que moi.
            — Je vois... mais... Ce n'est pas le genre de type à faire ça... pas de cette manière, en tout cas. 
            Elle marque une pause avant de se pencher légèrement en avant comme pour me confier un secret, mais elle ne dit rien, elle attend peut-être que je parle... ?
            — Il m'a regardée d'une manière bizarre... comme si...
            Je sens la nervosité m'envahir en évoquant ces détails, mais il y a quelque chose dans son regard, dans la façon dont elle m'écoute, qui me pousse à continuer.
            — Tu sais, il a ce genre de regard... mystérieux, sombre, tu vois ce que je veux dire ? 
            Les mots planent dans l'air, suspendus entre nous, puis elle éclate de rire avant de me regarder droit dans les yeux, un sourire malicieux sur ses lèvres.
            — Attends, attends... Ne me dis pas que tu es fascinée par lui... ? 
            Je reste bouche bée, complètement déstabilisée par sa question.
            — No-Non, c'est juste perturbant ! balbutié-je alors que je sens mes joues rougir en me maudissant d'avoir laissé ces mots sortir de ma bouche.
            — Ne me mens pas. réplique-t-elle en haussant un sourcil.
            Je déglutis en sentant mon estomac se nouer alors que son regard me transperce.
            Pourquoi est-ce que je suis si vulnérable devant elle ?
            C'est effrayant.
            — Je comprends juste pas pourquoi il m'a fixée comme ça, c'est tout.
            Elle semble hésiter un instant, mais son ton devient plus tranchant, presque agacé.
            — C'est simple. Parce qu'il peut le faire.
            Là, je sens que la conversation change de ton, elle adopte une attitude plus sévère. Je l'observe, et une part de moi perçoit ce qu'elle tente d'exprimer.
            Ce type, celui avec Tiago, détient visiblement un pouvoir bien plus élevé que je ne l'imaginais. Même si ça me fait peur, il y a en moi une curiosité irrésistible. Mais, je n'ose pas poser d'autres questions à cause de sa réaction. Je verrai plus tard.. Je tourne lentement mon regard vers le film qui continue de jouer à l'écran, bien que je ne lui accorde plus vraiment d'attention. 
            Trop perchée ailleurs.

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