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Chapitre 2 : Présence Invisible

            Mon corps se crispe soudainement, accompagné d'un léger frisson qui traverse mon corps. Je déteste cette sensation désagréable que je peine à ignorer même avec tout les efforts du monde. Oui, je parle bien de cette foutue impression qu'une main invisible se glisse autour de moi, tissant une toile d'araignée qui m’emprisonne. Je fais rapidement le tour de la pièce du regard en examinant chaque recoin de la foule à la recherche de la source de mon inconfort.
            Rien ?
            La sensation s'estompe dans les silhouettes mouvantes tandis que la musique devient plus douce, comme une forme de libération. Mais, ce damnée frisson persiste encore et encore... Je n'aime pas ça, je n'aime pas ce que je ressens. Je n'aime pas avoir cette présence dissimulée dans l'ombre. Ça me rend mal à l'aise. Et pourtant.. je ne peux m'empêcher de la ressentir à nouveau au plus profond de moi. J'essaie de respirer, d'apaiser mon anxiété, mais elle ne cesse de croître telle une ombre implacable.
            —Fuis. Tu sais que ça ne mènera à rien de bon.—
            Non. Je refuse de fuir encore comme une lâche ! 
            Je tourne frénétiquement la tête, cherchant mon point de vie, ma source de bonheur..
            Ma petite Nini. 
            —C'est ça, convaincs-toi avec ça—
            Encore.. Ce foutu regard est encore là..
            Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va percer ma cage thoracique. Je tourne à nouveau mon regard vers la foule, résolu à capter ce regard qui m'intrigue. J'observe attentivement ce qui se passe devant moi avant que mes yeux ne se posent sur une silhouette parmi les ombres mouvantes. Ce n'était pas dans ma tête.. C'est bien réel.. Son regard pénétrant fait jaillir une chaleur en moi, chaque cellule de mon corps semble s'éveiller sous sa présence lointaine. Ce qui n'a rien de rassurant, ni de normal. J'ai l'impression que même si le monde venait à s'effondrer maintenant, cela ne m'affecterait en rien, et même si j'aimerais détourner les yeux des siens, je n'y arrive simplement pas..
            —Fuis... Fuis. —
            Mon souffle se bloque et m'étouffe presque de retenue. Je dois cesser de le regarder, je dois fuir cette attraction qui semble m'attirer à lui pour une raison que j'ignore.
            — Attraction ? C'est pour les faibles, Ely ! Espèce de greluche !—
            Je sais que c'est pas normal, que je devrais certainement fuir cette silhouette qui dégage une aura hypnotisante. Mais mon regard en décide autrement, vu qu'il s'attarde longuement sur lui sans que je le contrôle.. Je l'observe, lui et sa peau bronzée à travers ces manches retroussées. Ses cheveux bruns en désordre, qui tombent négligemment sur son front en accentuant son regard froid. Je suis subjugué par tant de beauté, de charisme et de sexitude. En témoigne ma lèvre mordue entre mes dents. Mon regard remonte lentement vers son visage que je trouve presque trop parfait pour être totalement vrai..
            Peut-être que je suis en train de rêver ?
            De fantasmer sur le garçon de mes rêves ? 
            Mouai. Ça doit être ça !
            Un nouveau frisson me file la chair de poule. Je me frotte les bras, puis relève les yeux vers le haut, rencontrant les siens qui me fixent. Je me sens subitement englouti dans ce regard vairon.. qui attire toute mon attention. Leurs teintes froides et glacées m'entraînent dans une profondeur dans laquelle je suis sûre de pouvoir plonger.
            Un coup d'un soir pour ma première fois, hm ? Ça passe...?
            — Cours toujours. Avec tes cicatrices, tu répugnes tout le monde, poupée. —
            — Ferme-la...  grogné-je en déglutissant ma salive, frustrée par la vérité qui me ronge.
            Je me laisse de nouveau happer par les détails de son corps, ses tatouages principalement... Un papillon délicat, comme une caresse éphémère, s'étend le long de son cou, ses ailes s'effleurent contre sa peau d'une manière sensuelle. Ses avant-bras sont ornés de tatouages complexes, tandis qu'un petit tatouage semble logé derrière son oreille de manière discrète et subtile. Chaque motif semble détenir des secrets, des souvenirs qu'il protège peut-être farouchement et je ne peux m'empêcher de ruminer.
            Est-ce une énigme, une invitation, ou un avertissement silencieux, me conseillant de rester sur mes gardes ? Aucune idée.. mais peut-être que je m'en fiche.. Son regard reste fixé sur moi tel un prédateur qui observe sa proie. Oh, monde cruel... Un nouveau frisson me parcourt lorsqu'un sourire en coin se dessine sur ses lèvres. Le genre de sourire qui te prend aux tripes tout en te faisant vibrer sans que tu puisses l'expliquer. Il y a quelque chose de dangereux et d'envoûtant dans ce simple sourire, bien que mes sens, eux, s'alarment aussitôt comme un avertissement insidieux.
            J'observe l'homme qui se penche lentement sur le côté.
            — Bouge. —
            Je soupire lourdement en observant ce qu'il fait.
            —Ton instinct de survie est vraiment au point zéro, Elyanna. Stupide corps de pacotille...—
            Son regard m'effleure de nouveau alors qu'il se détache pour se poser sur l'homme à côté de lui.
            — Tiago ? demande-t-il d'une voix rauque et éraillée.
            Cette simple mention envoie un frémissement dans mon ventre. Je cligne des yeux plusieurs fois, alors que mon patron tourne son regard vers moi, l'individu murmurant à son oreille quelques mots que je n'arrive plus à comprendre.  
            Casse-toi !
            Je détourne rapidement la tête, cherchant désespérément Ninia. J'ai besoin d'elle. J'ai besoin de m'ancrer dans une réalité plus rassurante, plus sûre.
            — Ely ? 
            L'intonation de sa voix me fait sursauter, mon cœur battant la chamade dans ma poitrine.
            — Oh, putain ! Ninia...! s'échappe ma voix de mes lèvres, à deux doigts de la crise cardiaque.
            Je me retourne pour croiser son regard scrutateur. 
            — Je te cherchais... rétorqué-je dans un soupir de soulagement.
            C'est étrange, mais juste entendre sa voix me réconforte d'une manière que je n'aurais pas imaginée.
            — Faiblesse. . . —
            Je me force à sourire, à afficher cette facette enjouée que je maîtrise si bien, mais à l'intérieur, c'est une autre histoire.
            Qui est ce mec ?
            Pourquoi cette connexion troublante ?
            — Bah, j'étais... Euh là-bas ! susurre-t-elle de sa voix légèrement altérée par l'alcool.
            Un sourire espiègle éclaire son visage, ses yeux brillants de cette euphorie qui la consume me font sourire à mon tour, même si cette sensation me serre toujours un peu la gorge.
            Ce regard... ce foutu regard...
            Je le sens à nouveau glisser le long de mon dos descendant vers mes hanches, presque comme une caresse me paralysant sur place.
            — Fuis. —
            — J'ai besoin d'une cigarette. Pas de folie, Ok ? répliqué-je précipitamment en lui adressant un sourire en coin pour dissimuler mon trouble actuel.
            Elle incline la tête rapidement en scrutant la pièce avec assurance, me faisant comprendre qu'elle peut se débrouiller seule. Rassurée, je me retourne alors, puis me glisse à travers la foule pour m'éloigner de ce qui ressemble à un piège.
            En arrivant aux vestiaires, je saisis ma veste et mon sac avec empressement, puis franchis la porte. L'air frais de la nuit m'effleure comme un soulagement, comme la sensation de respirer de nouveau après avoir été plongée dans l'eau trop longtemps... Je fouille mon sac, puis attrape rapidement une cigarette d'une main tremblante, l'allume puis aspire rapidement une première bouffée qui me brûle à la gorge. Je soupire, puis laisse mon regard se perdre sous ce ciel.
            C'est alors que ce foutu frisson terriblement familier me traverse de nouveau comme une sangsue. Je crispe mes mâchoires en essayant de repousser cette sensation plus que désagréable d'être suivie. Mais même ici, loin de tout, loin de cette boite, j'ai l'impression que ça continue de s'accrocher à ma peau comme depuis ce jour. Cette dernière ne me quitte plus, tel un rappel constant que rien n'est jamais vraiment terminé ni acquis dans ce monde. Mais tout est trop silencieux ces derniers temps. C'est comme un de ces faux calmes qui te berce dans une illusion de sécurité, mais qui t'attend au moindre faux pas, au moindre tournant.
            Je secoue finalement la tête alors qu'un sourire presque tendre s'étire sur mes lèvres. Mais ce dernier ne dure jamais longtemps. Je le sens au fond de mon âme, quelque chose rôde dans l'obscurité de la rue.. ou peut-être juste dans mes pensées, finalement. Mais, franchement ? Est-ce que ça fait vraiment une différence entre les deux ?
            Allez, Ely. Fais comme "si" . Ils aiment bien quand tu fais comme "si." 
            Je prends une grande inspiration, mes épaules se relâchent un instant sous le poids de la soirée, avant de me redresser. Je plonge la main dans mon sac, mes doigts effleurant la surface de mon téléphone que j'allume en quelques secondes. La lumière de l'écran éclaire brièvement mon visage avant que mes doigts n'entrent en action pour taper un rapide message à Ninia,
            📱 SMS : Je rentre. Ne fais pas trop de bêtises, ok ?
            Je sais qu'elle vit juste en face de la boîte et que Tiago est là. Mais cette inquiétude stupide ne cesse de s'accrocher à moi. 
            Détends-toi, elle va très bien. Peut-être probablement mieux que toi d'ailleurs. 
            Je balaie cette sensation d'un geste de la main, puis finit par envoyer un deuxième message à Tiago cette fois pour lui signaler mon départ, mais aussi pour lui demander de veiller sur elle. Au passage, j'en profite pour regarder également l'heure sur l'écran avant de froncer les sourcils. 
            03 h 02 
            Je grimace légèrement, puis range mon téléphone dans mon sac, mon esprit encore un peu embrouillé par cette soirée éprouvante. Je me remet en marche sur le trottoir, passant dans la zone du parking. Mon regard s'accroche  sur une voiture noire garée un peu plus loin, un modèle imposant et étrangement familier. Un frisson traverse mon ventre comme un petit pincement de rappel, mais je chasse cette sensation aussi vite qu'elle est venue, l'ignorant d'un simple mouvement de la main dans l'air.
            C'est juste une voiture..
            Juste une foutue voiture.
            Je presse la marche, mais ce malaise persiste, comme une tension brute qui s'infiltre dans mes muscles et s'y accroche sans jamais me lâcher.
            — Heureusement que je ne suis pas loin de chez moi... murmuré-je doucement pour me rassurer.
            Mais rien n'y fait. . . Traverser la ville seule à cette heure me donne la chair de poule. Je trace rapidement dans une intersection avant de ressentir un bref soulagement à l'approche de mon appartement. Mais, ce sentiment se dissipe aussitôt comme balayé par une sensation glaciale qui remonte le long de mon échine. Une lueur d'instinct se déclenche dans chaque fibre de mon être.
            Il est là..
            Mon corps s'arrête brusquement de bouger. Mes doigts se précipitent dans mon sac, tandis que mon souffle se coupe une seconde. J'agrippe la bombe de lacrymo entre mes doigts avant de balayer les alentours frénétiquement du regard.. Il n'y a rien.. strictement rien, mise à part peut-être ce silence oppressant. Fin, ça c'était avant que mon cœur ne bondisse dans ma poitrine en entendant un nouveau bruit. Sans réfléchir, je me retourne d'un geste brusque avec la bombe lacrymo en main. Je regarde de droite, à gauche pour chercher la source du bruit avec insistance avant de sursauter brusquement de nouveau quand un petit chat surgit de nulle part en poursuivant une souris dans la ruelle.
            — Un chat... Sérieusement ? Un putain de chat... soufflé-je presque abasourdie par la réalité de la situation avant de rire nerveusement.
            Bien..que mon cœur, lui, continue de battre comme un tambour affolé dans ma poitrine. Je baisse mon bras, ma main tremblante serre encore la bombe comme un dernier recours en ma possession.
            Je devrais vraiment arrêter de me faire des films..ou arrêter d'en regarder.. huhum.
            Je jette un coup d'œil derrière moi à nouveau avant de reprendre ma marche, malgré mes épaules tendues et ma respiration inégale. L'adrénaline me pousse à accélérer le pas, presque à courir, alors que mon immeuble se rapproche. L'idée de me retrouver chez moi devient une obsession, un refuge impératif qui semble être la seule solution à mon malaise. Je ne prends même pas le temps d'arriver devant ma porte que je commence déjà à fouiller dans mon sac. Mes doigts tremblants cherchent désespérément mes clés tandis que ma tête tourne sous l'effet de la panique. Enfin. Mes doigts se referment sur le métal froid, un soulagement fugace qui me fait presque oublier toute la tension dans mes muscles.
            Je sors les clés puis l'enfonce dans la serrure sans perdre une minute. J'ouvre la porte, et me précipite à l'intérieur pour la refermer avec force avant de la verrouiller hâtivement derrière moi.. Ce cliquetis si banal de base résonne comme une libération dans mon âme.
            — Je suis chez moi. Je suis en sécurité. . . 
            Ces mots murmurés n'ont rien de convaincant, mais je les répète comme une supplication en espérant y croire. Mais ce foutu sentiment de danger reste présent et refuse de me lâcher même ici.
            — Sécurité ? Dans tes rêves.. ! —
            J'ignore cette petite voix tortueuse en prenant une deuxième inspiration pour tenter de calmer les battements affolés de mon cœur. 
            Tu es ridicule, Ely... Il n'y a rien, juste une rue déserte et mon imagination qui part en vrille.
            Je me mordille la lèvre, cherchant à chasser cette sensation d'être épiée et traquée. Mais la sensation d'être en danger continue de me coller à la peau. Alors, je décide de m'avancer jusqu'au salon d'un pas lent avant d'attraper la télécommande sur la table qui me permettra d'allumer les lumières.
            Une fois allumée, la lumière rapidement dissipe les ombres chinoises sur les murs. Je me laisse tomber sur le canapé enfin soulagées.
            Mon regard glisse vers mon téléphone posé sur la table basse.
            Peut-être que Ninia... non, elle doit être rentrée maintenant.
            Je récupère rapidement l'appareil entre mes mains avant de tapoter des messages rapides pour me rassurer. 
            📱 SMS :  Tu es bien rentrée ? Tout va bien ?
            J'appuie sur envoyer, puis j'attends. Les secondes s'étirent, comme si le temps s'amusait à ralentir, mais l'écran lui reste silencieux. Ce qui, malheureusement, ne fait que renforcer une nouvelle boule d'angoisse dans ma gorge. Alors, d'un geste presque désespéré, je décide de fermer les yeux, pour m'efforcer de chasser cette anxiété maladive qui semble si profondément enracinée en moi.
            — Tu fais quoi ? T'as grandi entourée de ce monde.. tu sais que le danger ne se cache pas toujours dans l'ombre ! —
            Mon téléphone vibre et brise enfin le silence. Le bruit me fait légèrement sursauter avant que je ne m'empresse de lire le message, un soupir coincé dans ma gorge.
            📱SMS NINI :  Relax poupée. Je suis avec Tiago, tout roule.
            Je laisse le soupir de soulagement m'échapper avant de reposer le téléphone sur la table. Je me lève du canapé, puis me dirige vers la cuisine. En ouvrant le frigo, la lumière intense me fait plisser les yeux quelques secondes avant que je me saisisse d'une bouteille d'eau. Je l'ouvre et déverse l'eau dans un verre, profitant du son du glouglou régulier. Je referme ensuite la bouteille avant de retourner au salon. Mais ce frisson désagréable grimpe une nouvelle fois le long de ma colonne vertébrale.. Alors, comme une suite logique, mes yeux se tournent instinctivement vers la fenêtre, là où il est le plus probable d'être épiée. Mais la rue est vide et aucun signe de mouvement n'est présent.
            Rassuré, je détourne le regard et me dirige vers ma chambre, en prenant le temps de refermer la porte derrière moi correctement. Je me glisse ensuite sous les couvertures pour chercher ce refuge qui est le mien,
            Ouai.. comme un enfant qui espère échapper à un monstre imaginaire tapi dans l'ombre ou sous le lit.
            Je ferme les yeux, mais.. les souvenirs de cette soirée s'incrustent dans mon cerveau d'hypéractif.
            La voiture noire, les bruits derrière moi, les regards intenses qui me percent l'âme ou encore la sensation d'être suivie..
            N'arrivant pas à dormir, je rouvre les yeux et soupire d'exaspération avant d'attraper mon téléphone sur le côté. En quête de distraction, je rallume mon téléphone puis me dirige vers les réseaux sociaux. Chacun défilant devant mes yeux à la recherche de quelque chose pour me faire penser à un autre truc, mais il n'y a rien d'intéressant. Tout semble tellement loin de ma réalité : les visages souriants, les clichés parfaits...Les familles parfaites..
            — Ce ne sont que des mensonges. —
            Je repose l'appareil exaspéré, puis ferme les yeux à nouveau pour tenter de laisser la fatigue m'engloutir une nouvelle fois. Mais, même ici dans l'obscurité de ma chambre, ce sentiment est là. Encore... et toujours. C'est une présence qui s'infiltre dans mes pensées, beaucoup trop persistante pour que je puisse l'ignorer. Elle ne devrait pas être là, pas à ce point...Et pourtant, je la sens aussi réelle que l'air que je respire.
             Je m'efforce de repousser l'idée qui me hante avant de me tourner sur le côté en tirant la couverture jusqu'à mon menton.
            — Dors, Ely. Juste dors. 

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