Il a raison, j'essaie de donner le change et être insensible à ce qu'il se passe mais je ne dois pas être très convaincante, mes yeux se perdent souvent dans le vide et mes pensées s'évadent loin des conversations.
- C'est vrai que j'ai prit mes distances, je suis désolé. Je sais que si ton père n'était pas rentré ça aurait dérapé, sur le moment je ne réfléchissait pas, j'étais juste bien mais je ne veux pas te blesser
- Me blesser ?
Ses yeux si bleus me fixent avec intensité, attendant plus d'explications
- Il y a encore trop de questions en suspend dans ma tête, un jour je suis en couple et le lendemain la personne que j'aime est avec une autre. Je ne veux pas me servir de toi comme pansement.
- Je ne serais jamais le pansement de qui que ce soit Mia. Si un jour il se passe plus entre nous, c'est que tu en auras envie aussi, que tu te voile la face ou pas. Je sais que tu n'es pas disponible mais ça n'empêche qu'il y a quelque chose qui se passe entre nous. Je ne me comporte pas comme je le suis avec toi avec tout le monde.
Je ne sais pas quoi lui répondre, je suis assez surprise qu'il soit si direct, mais il a raison. Je ne me comporte pas non plus avec lui comme avec d'autres ami, mais j'ai des choses à éclaircir avant de libérer mon cœur.
- Je dois avoir une discussion avec Valentin.
- Je suis vraiment pas fan de l'idée mais c'est évident que tu en as besoin, par contre n'oublie pas notre discussion, je t'ai promis de t'empêcher de retomber dedans et crois moi, j'ai autant envie que toi de tenir cette promesse.
- Je vois pas comment je pourrais retomber, il est passé à autre chose. Il faut que j'avance.
Je sors mon téléphone de mon sac pour lui envoyer un message.
Moi: Salut. J'aimerais qu'on ai une discussion s'il te plaît. Rejoins-moi au parc à côté du lycée]
Valentin: J'arrive dans 10mn
- J'y vais.
- Appelle moi si ça se passe mal.
- Oui mais t'inquiètes pas ça va aller !
Le parc est vraiment à côté du lycée mais le chemin me paraît extrêmement long tellement je stress.
Je m'installe sur une table de pique-nique loin de l'entrée et peu de temps après je vois Valentin arriver au loin et mon cœur se serre instantanément.
- Tu veux quoi ?
Il est à peine arrivé devant cette foutu table qu'il annonce la couleur, cette discussion va être infernale.
- Discuter
- Bah vas-y parle
- Si c'est pour me parler sur ce ton c'est pas la peine Valentin. Je pense que je suis plus en position de vouloir m'énerver que toi.
Il lance un petit rire ironique
- T'es en position de rien du tout, on est plus ensemble j'aurais pas de patience.
- Parce que tu en as déjà eu de la patience ? T'es colérique si ça va pas dans ton sens
- C'est bon t'as fini je peux y aller ?
- Non j'ai pas fini putain ! Comment tu peux agir comme ça !
- J'agis normalement
- Donc c'est normal de faire comme si on avait pas passé quatre années ensemble ?! J'étais là seule à t'aimer c'est ça ?!
Plus la conversation avance plus je lui hurle dessus toute ma peine
- C'est de ta faute tout ça, tu peux t'en prendre qu'à toi alors arrête de hurler
- Ma faute ?! Tu te fou de moi ?
- T'as ton nouveau mec non ? J'ai fait pareil j'ai trouvé quelqu'un d'autre
- Mais t'as un grain ma parole ! J'ai personne !
- T'es pas aller chez l'autre connard peut-être !!!!!
Cette fois c'est lui qui hurle
- Quoi ? Je dis doucement
- Ah ça baisse d'un ton là hein ! Je vous ai suivis après notre embrouille dans la venelle, je t'ai vu rentrer chez lui, vous avez joué aux cartes peut-être ?!
- Donc tu crois qu'après que tu m'aies étranglé j'avais juste envie de coucher avec un autre ? Vraiment Valentin ? Tu penses pas que j'avais d'autre chose dans la tête ? Il a juste essayé de m'aider comme quelqu'un de normal qui aurait vu ça.
Les larmes montent doucement en repensant à ce jour.
- Juste avant tu me disais bien que t'allais le faire
- Parler et coucher c'est visiblement pareil pour toi mais pas pour moi. Je t'ai juste provoqué pour que tu te mette à ma place pour une fois, que tu comprennes que tu fais des choses qui ne se font pas quand on est en couple mais j'allais simplement rentrer chez moi. Vu ton comportement je ne penses pas que j'ai compté tant que ça.
- Dis pas n'importe quoi, si t'avais pas compté je me serais pas énervé.
- Donc toi tu tiens à quelqu'un et le lendemain tu es avec une autre ? Ça a été tellement rapide que je me demande si ça a pas commencé avant même.
- Non ça a pas commencé avant.
- Si tu le dit.
Un silence s'installe, moi assise sur la table les pieds sur le banc, regardant dans le vide et lui debout face à moi qui fait un pas en avant. Il se plante au plus prêt et pose sa main sur ma joue pour que mes yeux se dirige sur lui. Ce contact enclenche mes pleurs retenus par ma colère depuis tout à l'heure.
- C'est toi que j'aime, je voulais juste que tu comprennes.
- Et que je comprennes quoi ? Que t'es un connard ? Ça je l'ai bien compris merci
- Parle bien par contre Mia, m'énerve pas.
Sa main quitte ma joue et il recule d'un pas en prononçant ces mots
- Sinon quoi tu vas encore être violent ? Vas-y je t'en prie, ça me donnera raison
- C'est bon c'est tout ce que tu avais à dire ? Alex m'attend.
Un rire nerveux sort de ma bouche.
- Oui oui aller, vas-y retourne te donner en spectacle, mais ne viens pas pleurer quand je t'aurais oublié.
- Oh bébé arrête, tu sais bien que ça c'est impossible, je suis gravé là.
Il dit ça en tapotant sur sa tempe tout en partant vers la sortie du parc
Une fois qu'il n'est plus visible je relâche tout. Ces derniers jours je n'ai fais que prendre sur moi, cacher ce que je ressentais, rester forte devant tout le monde. Je crois que je comprends aussi que c'est fini, réellement. Que cette fois je dois laisser tout ça derrière moi et même si notre histoire n'a pas été toute rose elle a compté pour moi, me rendre compte que c'est la fin m'anéantis.