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GelaWon
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7 - MIA

Il m'en a fait des choses, mais ça jamais. Jamais je ne l'avais vu de mes yeux embrasser quelqu'un d'autre. Il y a eu des rumeurs bien sûr, mais j'ai toujours mis des œillères. J'ai l'impression que mon cœur vient de se déchirer.

La sonnerie retentit et je sais que je ne suis pas capable de subir un cours avec cette vision d'horreur. Je ne sais pas si il me provoque simplement ou si il y a un vrai truc entre, ça fait un moment que je me méfie d'Alexia mais en un seul week-end je ne comprends pas comment c'est possible, à moins que ces quatre ans ensemble n'étaient que du vent. Un temps dont il a eu marre pendant que moi, je lui donnais toute mon âme.

Je décide de partir rapidement avant que le prof n'arrive, je sens déjà une énième fois mes larmes couler sur mes joues.
Je ne sais pas où je vais, mais j'ai besoin de sortir d'ici. Je finis par m'arrêter dans un couloir vide du rez-de-chaussée, je n'arrive pas à aller plus loin, je m'adosse à un mur et glisse lentement jusqu'au sol, les genoux remontesés jusqu'à ma poitrine, la tête entre les mains je lâche tout et mon corps se met à trembler.

- Ah, putain t'es là !
Il a l'air essoufflé.

- Je te cherche partout depuis tout à l'heure.
Il parle plus doucement et s'assoit à côté de moi.

- Viens là...
Il me prend dans ses bras, pour essayer, une nouvelle fois de réparer les dégâts d'un autre. Ce mec est vraiment incroyable. Mon corps cesse de trembler à son contact, mais mes yeux, eux, continuent de déferler toute ma peine.

- Tu veux que je te raccompagne chez toi ?

Entre deux sanglots, je lui réponds.

- Non, vas en cours Benjamin.
Je me détache de lui.

- On s'en fou des cours là Mia. Tu vas pas rester dans ce couloir à pleurer.

- J'ai pas envie de rentrer chez moi.

- Ton père est là... ?

- Oui...

- Il va bien falloir que tu lui expliques.

- Oui, mais là, je ne peux pas...

- Je comprends. Viens à la maison alors.

- Tu vas pas faire le baby-sitter à chaque fois que Valentin me brise le cœur.

C'était peut-être un peu méchant, mais je ne voulais pas lui faire pitié au point qu'il se sente obligé de prendre soin de moi.

- Alors déjà, j'espère que c'est la dernière fois que tu te mets dans un tel état pour lui, et ensuite, ça me fait plaisir de passer du temps avec toi. Même si je préférais qu'on passe du temps ensemble sans que tu pleures.

Il me sourit et je ne sais pas pourquoi un léger rire sort de ma bouche, je me rends compte que j'ai arrêté de pleurer.

- Pourquoi tu voudrais passer du temps avec moi, depuis qu'on se connaît tu as vu plus de larmes sur mes joues que de sourire sur mes lèvres, ce n'est pas très fun.

- J'aimerais bien que ça change justement. Mais tu as le droit de dire que tu n'as pas envie tu sais.

- J'ai pas dit ça ...
C'est vrai, j'aime discuter avec lui, il est gentil et réconfortant.

- Mais ?

- Mais je ne veux pas que tu t'occupes de moi par pitié ou je ne sais quoi.

- Tu ne me fais pas pitié Mia. Ta situation me fait de la peine pour toi bien sûr, mais j'aimerais surtout que tu te sortes de cette relation extrêmement toxique, tu ne mérites pas tout ça. J'ai bien vu que tu étais quelqu'un de bien, gentille et serviable. Et si je peux t'aider à te changer les idées, je veux le faire. Alors on peut partir d'ici avant de se faire attraper par les surveillants ?
Dit-il en se relevant et en me tendant la main

- D'accord

J'attrape sa main et me relève à mon tour. Nous sortons du lycée sans croiser personne à part quelques élèves sur les marches devant l'établissement.

- T'es parents ne sont jamais chez toi?

- Pas très souvent non, ils bossent beaucoup.

- Tu n'as pas de frère ou de sœur ?

- J'ai un petit frère de 5 ans, Louis, c'est souvent ma grand-mère qui le garde. Et toi?

- Moi, je suis fille unique. Vous avez beaucoup d'écart avec ton frère.

- Oui, j'étais un accident, mes parents on privilégié leur carrière avant de vraiment vouloir mon frère.

- Oh bah dit pas que t'es un accident, je suis sûre que tes parents étaient quand même contents

- Sûrement.

J'ai senti qu'il n'avait pas envie de parler de tout ça alors j'arrête là cette discussion et nous continuons la route jusque chez lui en parlant de broutilles.

Une fois arrivés chez lui, je regarde plus attentivement que la première fois. Sa maison est grande, décoré avec goût et toujours impeccable. Ses parents n'ont visiblement pas les mêmes moyens que mon père...

Nous allons en direction de la cuisine après avoir posé nos affaires et enlevées nos chaussures, je panique en voyant une femme ranger des courses dans le frigidaire.

- Bonjour Maria

- Benjamin, qu'est-ce que tu fais là ? Dit-elle en se retournant vers nous.

La femme devait avoir la cinquantaine, les cheveux colorés en noir, plutôt ronde et petite.

- J'aide une amie. Tu peux faire comme si tu ne nous avait pas vus ?

- Hmm... Tu devrais éviter les ennuis, tes parents te le répètent assez dernièrement..

- Je n'ai pas d'ennuis Maria... s'il te plaît ...

- D'accord je ne dirais rien mais ne me le fais pas regretter. Je finis de ranger et je m'en vais. Je vous prépare quelque chose pour le déjeuner ?

- Tu es un ange ! Ça serait sympa oui

- Un gratin de choux-fleurs ça ira mademoiselle ?
Elle s'adresse à moi pour la première fois et je suis surprise

- Euh oui très bien ! Merci ...

Benjamin s'avança vers elle et lui fit un rapide bisou sur la joue en lui disant

- On va dans ma chambre

Elle le regarda d'un air à la fois sévère et attendrit, comme une maman pourrait le faire.

Nous nous dirigeons vers l'escalier et nous entrons dans la pièce à droite sur le palier.

- C'est qui Maria ?
La question me brûle les lèvres depuis que nous l'avons vu dans la cuisine.

- C'est comme une aide à domicile, même si pour moi elle est plus que ça. Elle travaille pour me parents depuis des années. Je passe plus de temps avec elle qu'avec eux.

- Elle a l'air vraiment gentil.

- Elle l'est. Et je sais qu'elle ne dira rien, elle râle mais elle fait toujours en sorte de me sortir du pétrin devant les parents

- Parce que tu es souvent dans le pétrin ?

- Ça m'est arrivé assez souvent l'année dernière oui
Je vois qu'il ne veut pas s'étaler sur le sujet et il change de sujet en m'invitant à m'asseoir sur son lit.

Sa chambre est assez grande, comme tout dans cette maison je crois. En entrant, on trouve un bureau sur la droite et un canapé type clic clac et de l'autre côté son lit deux places dont un côté est collé au mur et une grande fenêtre qui donne sur l'avant de la maison.
Je m'assois en me servant du mur comme dossier, les genoux relevés, et lui s'assoit plus loin, dans l'autre sens, adossé à sa tête de lit.

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