J'ai l'impression de vider mon corps de toute son eau. Je ne comprends pas comment je peux avoir encore autant de larmes après ces derniers jours.
Je le sens s'assoir à côté de moi, je n'ai pas besoin de relever la tête pour savoir que c'est lui, je ressens sa présence bienveillante et réconfortante, comme toujours.
- Il t'as touché ?
Je sens l'empressement de sa question, c'est un besoin. Je le rassure entre deux sanglots.
- Non
Je sens que la pression qu'il gardait, sans doute depuis que j'étais partie redescend. Un soupir de soulagement s'échappant de sa bouche
Sa présence m'apporte un peu de réconfort, mais je sais que je ne peux pas fuir la réalité. Mes pensées s'entremêlent, et je me sens prise au piège entre la colère contre Valentin et la douleur d'une relation qui me pèse. Benjamin reste là, silencieux, m'offrant son épaule. C'est un petit moment de paix dans ce tumulte émotionnel.
Je prends une profonde inspiration, essayant de calmer mes sanglots. Il ne me force pas à parler, mais je sens qu'il attend.
- Je crois que je me suis accrochée à lui pendant trop longtemps, je finis par dire. Il a été une partie de moi, une mauvaise partie, mais une partie quand même. Et maintenant, je ne sais pas comment avancer.
- Avec du temps, tu finiras par y arriver.
Benjamin caresse doucement mes cheveux, un geste si simple mais tellement apaisant.
Je ferme les yeux, laissant son toucher m'apaiser. En un instant, le poids de la douleur semble un peu plus léger, même si je sais qu'il me reste encore un long chemin à parcourir.
Finalement, je me redresse, essuyant mes larmes d'un revers de main. Je prends une profonde inspiration.
- Merci d'être là pour moi. En quelques semaines tu as pris une place importante pour moi, pourtant on se connaît peu, mais tu as été aussi présent que les filles alors que rien ne t'obligeais à le faire. J'aurais aimé tomber sur toi il y a quatre ans ...