Le jour tant attendu de l'anniversaire de Lior arrive enfin, et le château de Brisevent est en effervescence. Dès l'aube, nous nous attelons aux derniers préparatifs pour faire de cette journée un souvenir inoubliable. La grande salle, transformée en un véritable royaume de fête, scintille de mille feux. Des guirlandes colorées et des lanternes en papier créent une atmosphère chaleureuse et festive, tandis que des rubans et des ballons ajoutent une touche joyeuse et enfantine. Au centre de la pièce, une table majestueuse, recouverte d'une nappe colorée, est ornée de bougies et de fleurs fraîches, entourée de chaises décorées de nœuds élégants.
Lior, vêtu de ses plus beaux habits, court dans tous les sens, les joues rouges d'excitation. Ses yeux brillent de bonheur lorsqu'il aperçoit le grand gâteau et les montagnes de présents. Il est difficile de le suivre tant son énergie semble inépuisable. Sa joie est contagieuse, et un sourire se dessine sur tous les visages.
Zéphyr est arrivé tôt dans la matinée, après avoir supervisé la construction d'un barrage au sud-est du royaume. Il affiche un sourire fatigué mais satisfait en voyant la joie sur le visage de son fils. Nos regards se croisent, et pour un instant, la tension entre nous semble s'effacer, remplacée par un sentiment de paix et de compréhension mutuelle. Je perçois dans ses yeux une profonde gratitude, une reconnaissance silencieuse pour avoir contribué à cette journée spéciale.
Charlie, le nouvel ami de Lior, fait son entrée en compagnie de ses grands-parents, tenant un paquet délicatement emballé. Ses yeux pétillent d'excitation en rejoignant Lior, et les deux garçons se lancent immédiatement dans un jeu effréné, leurs cris de joie résonnant dans la grande salle. Les invités se rassemblent, riant et discutant, profitant de l'ambiance festive et de la chaleur du moment.
La fête se poursuit, et bientôt, nous nous retrouvons autour de la table pour déguster le gâteau. Lior, les yeux écarquillés et le sourire jusqu'aux oreilles, souffle ses cinq bougies sous les applaudissements de tous. Alors que je coupe le gâteau, Zéphyr marque une pause, ses yeux se perdant dans le vide.
- Fais bien attention, s'il te plaît, dit-il doucement.
Surprise par son avertissement, je réponds en riant :
- Ne t'inquiète pas, je sais me servir d'un couteau.
Zéphyr hoche la tête, mais son regard reste grave :
- Lors du deuxième anniversaire de Lior, Lyra s'était blessée en coupant le gâteau. Juste un instant d'inattention. Le couteau avait dérapé et avait entaillé profondément sa main. Le sang s'était mis à couler, mais Lyra était restée forte. Malgré la blessure, elle avait continué à sourire pour Lior, ne voulant pas gâcher sa journée spéciale. Sa cicatrice était devenue pour moi un symbole de son dévouement.
Touchée par la profondeur des sentiments de Zéphyr et la force de Lyra, je l'écoute attentivement.
- C'est pour ça que tu as pris ma main le jour de notre rencontre à l'auberge. Merci de partager cela avec moi, Zéphyr, dis-je doucement en regardant ma paume intacte.
Je lui lance un sourire de compréhension, puis commence à distribuer les parts de gâteau. Will s'approche de Margaret, une assiette en main et un sourire timide aux lèvres.
- May, voudrais-tu une part de gâteau ? demande-t-il doucement, en lui tendant l'assiette.
Surprise, elle rougit légèrement avant de répondre avec un sourire hésitant :
- Oui, merci beaucoup, Will.
Elle prend délicatement l'assiette, leurs doigts se frôlant brièvement, ce qui provoque une étincelle de connexion entre eux. Will, visiblement ravi par ce contact, reste un instant à la regarder avant de s'éloigner discrètement. Margaret, encore un peu rouge, savoure une bouchée de gâteau, son sourire timide s'élargissant progressivement. Elle remarque alors que je l'observe, un sourire amusé sur les lèvres. Elle me lance un regard sévère, ses yeux se plissant légèrement comme pour me dire de ne pas insister, mais je ne peux m'empêcher de sourire davantage en voyant son embarras. Chaque bouchée du gâteau est une explosion de saveurs, et Lior et Charlie savourent également chaque morceau avec délice. La richesse du chocolat et la douceur des fruits confits enchantent nos papilles, créant une ambiance chaleureuse autour de la table.
Alors que le calme retombe sur le château, je prends un moment pour tout nettoyer avec l'aide de Margaret et Sophia. Tandis que nous rangeons les restes de la fête, Zéphyr me rejoint dans la cuisine. Il pose une main douce sur mon avant-bras, et je lève les yeux pour rencontrer son regard.
- Merci, Élisabeth, dit-il doucement. Vous avez rendu cette journée inoubliable pour Lior. Je ne sais pas comment vous remercier.
- Ce n'était rien, Zéphyr, je réponds en souriant. Voir Lior heureux en valait la peine.
Il me prend la main, et pour un instant, le monde semble s'arrêter. Les non-dits, les tensions, tout disparaît dans ce simple geste. Je ressens une chaleur réconfortante, un espoir que peut-être, les choses peuvent encore s'arranger entre nous.
La soirée se termine tranquillement. Lior, épuisé par tant d'émotions et d'activités, s'endort rapidement, son sourire paisible reflétant la joie de cette journée. Alors que je me retire dans ma chambre, une douce satisfaction m'envahit. Le château, encore empreint des échos de la fête, s'endort doucement sous la neige. Je me surprends à espérer que cette trêve de bonheur et de paix durera, malgré les ombres qui menacent toujours en arrière-plan.
Un mois s'écoule. Lior poursuit ses efforts en lecture et parvient à lire ses premières phrases. Après la neige, le temps a laissé place à un froid glacial, et j'attends le printemps avec impatience. Emmitouflés dans nos manteaux, Lior et moi prenons l'air.
- Liz, comment les lapins affrontent-ils ce froid ? Tout est gelé, s'inquiète Lior.
- Les lapins ont une fourrure qui s'épaissit en hiver pour les protéger du froid, je lui explique. Ils constituent également des réserves dans leurs terriers pour se préparer à la saison rude.
- Génial ! s'exclame Lior, émerveillé.
Main dans la main, nous continuons notre promenade le long de la rivière, discutant des animaux, des végétaux et du climat.
- Tu vois, si nous suivons cette rivière, après deux jours de cheval, nous arriverons à la région des ports brumeux, où elle se jette dans la mer, dis-je à Lior.
- Comment s'appelle cette région déjà ? demande-t-il.
- Nous vivons dans la région d'Edénia. Quelle est sa spécialité ?
- L'agriculture ! répond Lior avec fierté.
- Tout à fait ! Notre région produit du blé, de la viande, du miel, des fruits et des légumes pour tout le royaume.
Rien de mieux qu'une balade en pleine nature pour une leçon enrichissante. Cependant, je crains de m'être trop éloignée de notre itinéraire initial. Je voulais montrer les perce-neiges à Lior...
- Eh bien, ma jolie, tu es perdue ? lance une voix moqueuse derrière nous. J'ai l'impression de connaître cette voix.
Je me retourne et aperçois deux hommes à cheval, entièrement emmitouflés probablement pour se protéger du froid, leurs visages dissimulés.
- Bonjour, messieurs, non, nous ne sommes pas perdus, dis-je calmement, tout en serrant la main de Lior et entamant un demi-tour en contournant les deux hommes.
J'entends un sifflement derrière moi et murmure un juron.
- Merde...
Lior me regarde, terrifié, tandis que j'accélère le pas. L'un des hommes descend de cheval et se met à courir vers nous.
- Attends un peu ! Comment tu t'appelles ? Tu es la nounou du gamin ? crie-t-il.
Il m'attrape par la manche et, alors que la capuche de mon manteau glisse en arrière, il s'exclame :
- Et regarde-moi ça, Simon ! Une hybride ! Je n'en avais jamais vu !
- Ah ouais, y'en avait une un moment là où je bossais avant. Éloigne-toi, Hector, ça porte malheur, paraît-il, ricane Simon.
Je le regarde, surprise, c'est l'ancien palefrenier de madame Hayward. Je sens ma respiration s'emballer.
- On t'a déjà dit que tu avais des yeux de dingue, ma jolie, ajoute le dénommé Hector d'un ton lubrique.
Lior s'agrippe à ma jambe et lui lance un regard noir.
- Ah, mais elle s'est reproduite en plus ! s'exclame Hector en éclatant de rire en voyant ses yeux émeraude identiques aux miens.
Lior lui donne un coup de pied dans le tibia. Avant que je ne puisse réagir, Simon descend de cheval, attrape Lior par le col et le soulève dans les airs. Il se tourne vers moi :
- Tiens, tiens, tiens, ma beauté. Quelle coïncidence, on se retrouve, dit Simon avec un sourire cruel.
- Je vous en prie, Simon ! Ne lui faites pas de mal, s'il vous plaît, laissez-nous partir ! je supplie, terrorisée.
- T'en fais pas, l'hybride, je pensais juste jouer un peu avec toi, répond Hector avec un sourire vicieux. Mais je tiens trop à mes burnes, quoi qu'apparemment, ça n'a pas dérangé quelqu'un.
- Non Hector, ça ne peut pas être le sien, mais c'est vrai qu'il lui ressemble. renifle Simon.
- Lâchez-moi ! crie Lior en se débattant.
- Aucun problème, le monstre, répond Simon avant de le jeter dans la rivière gelée.
- LIIIIIIIIIIIIOR !!! j'hurle de toutes mes forces.
Hector se met dos à moi et me maintient les bras en arrière, il me serre de toute sa force pendant que Simon déchire violemment le devant de ma robe. Je me débats désespérément, chaque fibre de mon être criant pour la liberté. Mon sang pulse dans mes veines, m'insufflant une rage sauvage. Dans un geste désespéré, je décoche un coup de tête à Simon, sentant son nez éclater sous l'impact. Le rouge de son sang se mêle au blanc immaculé de la neige environnante.
Profitant de son moment de stupeur, je le repousse violemment, l'adrénaline martelant mon cœur. Mon manteau leur reste dans les mains, symbole de ma vulnérabilité exposée. Sans réfléchir, je me jette dans les eaux glaciales, hurlant que j'ai besoin d'aide.
Je cherche Lior autour de moi, paniquée. Je ne le vois pas. Je plonge une fois, deux fois. L'adrénaline me fait oublier le froid glacial.
- LIIIIIIIIIOR, OÙ ES-TU ?!
Je le repère enfin, agrippé à un rocher, complètement gelé, à peine conscient.
Je nage désespérément vers lui, luttant contre le courant qui me tire vers le bas. L'eau glaciale me mord la peau et m'arrache le souffle, mais je ne peux pas abandonner. J'atteins enfin Lior et le serre contre moi, essayant de lui transmettre ma chaleur corporelle.
- J'ai froid..., gémit-il faiblement.
- On va sortir de là, mon chaton, accroche-toi. Penses-tu pouvoir t'agripper à mon cou pour que je puisse nager plus facilement ?
- Oui..., murmure-t-il, ses lèvres bleutées tremblant.
Chaque mouvement est un effort, Lior me sert si fort qu'il m'étrangle presque, je sens la panique me gagner, mais je la refoule. Il faut que je le sorte de l'eau.
Je repère enfin la rive, encore lointaine, et redouble d'efforts. J'atteins péniblement le bord et Lior s'effondre sur le sol, grelottant violemment. Sans perdre un instant, je saisis mon manteau, abandonné par les hommes sur la berge, et entreprends de déshabiller Lior pour l'envelopper complètement dedans. Je frotte frénétiquement le tissu dans l'espoir de le réchauffe :
- Lior, comment vas-tu ? Lior ?! réponds-moi !
Seul un faible gémissement me répond.
- Papa..., murmure-t-il d'une voix défaillante.
- Ne t'inquiète pas, je te ramène à ton père. Je suis... je suis tellement désolée..., dis-je, assaillie par un immense sentiment de culpabilité.
Je porte Lior dans mes bras, le serre contre ma poitrine, je cours vers le château, mes poumons brûlants et mes jambes flageolantes. Mes vêtements gelés collent à ma peau et mes cheveux se transforment en cristaux de glace. Chaque minute me semble une éternité.
Je pousse les portes du château avec les dernières forces qu'il me reste. Lior est inerte dans mes bras, sa respiration faible et irrégulière. Margaret et Sophia accourent à notre rencontre, leurs visages passant de la surprise à l'horreur en un instant. Je m'effondre sur le sol, Lior toujours serré contre moi, incapable de ressentir mon propre corps heurter le sol. Un unique cri me quitte les lèvres :
- Aidez-le !
Et tous devient noir ...
Je me réveille dans mon lit, sentant quelqu'un tracer des cercles sur le dos de ma main. En me retournant, je découvre Zéphyr, son expression pleine de soulagement. Il se lève de son fauteuil et s'assoit près de moi sur le lit, son regard empreint d'une tendresse inattendue.
- Élisabeth...
- Je suis désolée pour ce qui est arrivé..., je murmure, ma voix encore chargée de sommeil et de fatigue.
- Tu n'es pas responsable de ce qui s'est produit, tu as sauvé la vie de mon fils.
- C'est parce que je suis hybride...
- Chut..., dit-il en posant délicatement sa main sur ma joue. Ils auraient trouvé n'importe quel prétexte. Ils étaient déjà connus pour des faits similaires.
- Tu... Tu les as retrouvées ?
Il hoche la tête, son regard sombre et lourd de douleur.
- Combien de temps suis-je restée inconsciente ?
- Presque trois jours. J'ai cru que j'allais te perdre. Le guérisseur est intervenu juste à temps, tu as failli perdre tes doigts et orteils.
Je porte mes mains près de mon visage, constatant avec un soulagement immense qu'ils sont tous là. Un soupir d'apaisement m'échappe.
- Dieu merci... Et Lior, comment va-t-il ?
- Il va bien, me rassure Zéphyr. Tu as eu un excellent réflexe en lui retirant tous ses vêtements avant de l'envelopper de ton manteau. Il n'a aucune séquelle, du moins physique. Il est encore choqué... Nous avons tous eu peur de te perdre.
Je suis surprise en remarquant que je suis habillée d'une chemise de nuit. Le détail me fait rougir violemment. Zéphyr semble le remarquer, son regard s'adoucissant face à ma gêne.
- C'est Margaret qui t'a changée, dit-il doucement, comme pour apaiser ma pudeur.
Un long silence s'installe entre nous, lourd de non-dits et d'émotions contenues. Zéphyr baisse les yeux, luttant visiblement avec ses propres pensées avant de les relever pour croiser mon regard.
-Élisabeth... Est-ce qu'ils... Est-ce qu'ils t'ont fait du mal ? murmure-t-il enfin, sa voix brisée par l'inquiétude.
Il plonge ses yeux dans les miens. Je vois la peur, le désespoir et la culpabilité dans ses prunelles, et mon cœur se serre. Je remonte la couverture sur ma poitrine en me remémorant cet instant, une larme glisse sur ma joue en repensant à Simon déchirant ma robe et à son regard en découvrant ma poitrine nue. À ce moment -là, je n'éprouvais même pas la peur de me faire violer, tout ce qui me préoccupait, c'était de porter secours à Lior.
- Non, je réponds, ma voix tremblante mais ferme.
Il ferme les yeux un instant, un souffle de soulagement passant sur ses lèvres.
- Dieu merci..., murmure-t-il. J'aurais dû être là pour vous protéger. J'ai cru mourir une nouvelle fois.
Sa voix se brise sur ces derniers mots. Je pose ma main sur sa joue et lui souris. Il prend ma main et m'embrasse la paume, une fois, deux fois, trois fois. Puis, il pose sa tête dans le creux de mon épaule, un geste désespéré et tendre à la fois. Je sens ses larmes silencieuses contre ma peau, et une vague d'émotion m'envahit. Je pose ma main sur ses cheveux, caressant les mèches épaisses et parfumées, essayant de lui offrir un réconfort silencieux.
- Merci de t'être occupé de moi, dis-je, ma voix tremblante de reconnaissance et d'affection.
Nous restons ainsi, unis dans notre douleur et notre soulagement, trouvant un étrange réconfort dans la présence l'un de l'autre. Le poids des événements semble s'alléger un peu, remplacé par une douceur inattendue. Nous restons de longues minutes comme ça, j'aimerais que le temps s'arrête. J'inspire son odeur de vent frais et de bois sauvage, ça me trouble profondément. Sans réfléchir, je laisse échapper un gémissement de plaisir, puis me fige face à ma réaction. Est-ce que je viens réellement de ... gémir ?! Zéphyr lève sa tête et me regarde en haussant les sourcils. Je suis mortifiée.
- Je... je suis vraiment désolée, je balbutie, le visage brûlant de honte. Je ne sais pas ce qui m'a pris...
- Ne sois pas désolée de laisser ta nature faë s'éveiller.
- Pardon ? je demande, perplexe.
Il me sourit, son regard énigmatique, puis semble réfléchir.
- Je ne sais pas comment aborder le sujet avec toi.
Son regard se pose sur ma bouche, puis la porte s'ouvre brusquement. Lior entre en trombe, ses yeux écarquillés par la surprise de voir son père si près de moi. Zéphyr se recule instinctivement.
- Liz ! Tu es réveillée ! s'exclame Lior, son visage illuminé par la joie.
Je lui souris tendrement.
- Viens ici, mon lapin, je l'appelle en ouvrant grand mes bras.
Il bondit sur le lit et me saute dans les bras.
- J'ai eu tellement peur ! Les vilains messieurs étaient méchants, mais papa s'en est occupé !
- Comment ça ?
J'interroge Zéphyr du regard, il serre la mâchoire.
- Ils ne feront plus jamais de mal à personne.
Les faës possèdent ce pouvoir redoutable : éliminer un humain perçu comme une menace, sans jugement ni procès. Bien que Simon et l'autre homme aient mérité leur sort, une telle violence me déplaît profondément.
- Je vais prévenir tout le monde que tu es réveillée, dit-il en se levant du lit.
Il se penche et dépose un baiser sur mes cheveux avant de quitter la pièce. Lior me regarde, ses yeux émeraude pétillants de malice, un large sourire aux lèvres. Je lève les yeux au ciel, puis le serre dans mes bras :
- Comment tu vas ? Tu as été très courageux, tu sais ?
- Non, je n'ai pas réussi à te protéger...
Je caresse doucement ses boucles brunes en lui répondant :
- Mais tu n'as que cinq ans, tu as fait preuve de beaucoup de courage en lui tenant tête. Tu lui as donné un sacré coup de pied.
Lior serre les poings avec détermination, ses petits bras tremblant légèrement d'émotion.
- Un jour, je deviendrai aussi fort que Papa, et jamais plus on ne fera de mal à ceux que j'aime.
Je lui souris, touchée par sa bravoure et sa détermination juvénile.
- Je n'en doute pas du tout ! Tu seras un grand protecteur, Lior.
Je le serre un peu plus fort dans mes bras, sentant son cœur battre contre le mien. Ses mots résonnent en moi, emplis d'innocence et de promesses. Le monde extérieur semble un peu moins effrayant à cet instant, grâce à ce petit être qui aspire à devenir un héros.
Lior me regarde à nouveau, ses yeux brillants d'une nouvelle résolution. Il se détache légèrement et me prend la main, son visage sérieux malgré son jeune âge.
- Et toi, est-ce que ça va mieux ? Tu as encore mal ?
Je secoue doucement la tête, tentant de le rassurer.
- Ça va mieux, grâce à toi.
Nous restons ainsi, en silence, profitant de ce moment de réconfort. Les bruits de la maison commencent à se faire entendre, signe que les autres sont au courant de mon réveil mais pour l'instant, je savoure cette tranquillité avec Lior, mon petit protecteur.