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2 - Prologue
3 - Chapitre 1
4 - Chapitre 2
5 - Chapitre 3
6 - Chapitre 4
7 - Chapitre 5
8 - Chapitre 6
9 - Chapitre 7
10 - Chapitre 8
11 - Chapitre 9
12 - Chapitre 10
13 - Chapitre 11
14 - Chapitre 12
15 - Chapitre 13
16 - Chapitre 14
17 - Chapitre 15
18 - Chapitre 16
19 - Chapitre 17
20 - Chapitre 18
21 - Chapitre 19
22 - Chapitre 20
23 - Chapitre 21
24 - Chapitre 22
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26 - Chapitre 24
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28 - Chapitre 26
29 - Chapitre 27
30 - Chapitre 29
31 - Chapitre 29
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Chapitre 15

Presque deux mois étaient passés et l’échéance de son combat arrivait un peu trop rapidement à son goût. 

Tous les jours, Maximilien s’était entraîné au combat, jusqu’à vomir à certaines reprises tant les séances restaient intenses. Même si ses muscles s’étaient solidifiés et que ses techniques s’étaient améliorées en même temps que ses rapports avec les autres – dont Ulios qui lui adressait enfin plus de trois mots –, un élément restait au premier stade, voire pire : sa relation avec Nora. 

Depuis ce jour à l’infirmerie, leurs échanges s’étaient amoindris, le comportement du Stir était passé d’une chaleur réconfortante à une froideur troublante, à un point où il avait même fini par le vouvoyer au bout de plusieurs semaines – il se rappelait très bien l’expression surprise de Nora la première fois et de la manière dont Etsumi s’était étouffée quand il avait failli baisser la tête devant lui par soumission. 

Sauf que toute cette situation le chagrinait plus qu’il n’en fallait. 

– Quelle idée aussi de lui montrer ses propres contradictions…

La voix de Torik résonnait dans son esprit tandis qu’il reposait à ses côtés, allongé dans l’herbe, un livre entre les mains, alors que Merilda contemplait le paysage. Il posa son bouquin sur son torse et lâcha un long soupir dépité, quoiqu’un peu irrité. 

– Qu’est-ce que j’aurais dû faire, alors ? râla-t-il en frottant son visage. Ignorer ce qui me semblait suspect ? Acquiescer à tout ce qu’il dit ? Je ne vais certainement pas me taire sur des comportements aussi étranges ! 

– Ce n’est pas ce que je voulais dire, soupira Torik, c’est plutôt la manière dont tu t’y es pris qui importe. 

La jeune femme à côté acquiesça et fit quelques gestes en direction du dragon, une langue qu’il ne parvenait pas encore à comprendre. Maximilien grommela dans sa barbe, bien qu’intrigué par les paroles du dragon. 

– Qu’est-ce que tu veux dire par là ? 

– Que Nora ne supporte pas qu’on le remette en cause aussi frontalement. 

Arashta apparut au-dessus d’eux, ses ailes balayèrent l’herbe autour de leurs corps allongés et il suivit le mouvement général en se prélassant à son tour. Maximilien avait réussi à se familiariser avec les animaux du Stir ces derniers temps, même s’il savait que ce n’était qu’à cause des ordres donnés : personne ne devait lui faire de mal et il valait mieux le protéger à tout prix. Cela ne l’empêchait pas d’apprécier leur compagnie. 

– À cause de sa fierté mal placée ? marmonna-t-il, les yeux rivés sur le ciel.

– Entre autres, mais je pense surtout qu’il t’apprécie un minimum pour être blessé que tu ne crois pas en sa bonté. À sa place, j’aurais eu la même réaction.

– Mais ce n’est pas ma faute si cela paraît suspect ? Il est le seul dans ce palais à témoigner un vrai intérêt pour mon cas et n’importe qui aurait craint pour sa vie dans cette situation… 

Torik souffla, comme un ricanement contenu, et Arashta étira ses ailes en même temps de répondre : 

– C’est vrai, mais ne cherche pas trop à comprendre la logique de Nora, il n’aime juste pas qu’on remette en question sa gentillesse, il a souvent été moqué pour ça. 

– Moqué ? Mais qui se moquerait d’une qualité aussi belle ? 

Merilda lui tapota sur l’épaule, un papier entre ses mains et elle lui donna, avec un petit sourire contrit sur les lèvres. Maximilien baissa les yeux vers le message : 

« Peu de personnes ici apprécient cette qualité, la perfection se résume à trois mots : la communication, l’intransigeance et la puissance. Comme tu as pu remarquer, ceux qui ne répondent pas à ces critères sont isolés, même quand on est fille de chef… »

À la lecture des derniers mots, une peine vint percer son cœur, car Merilda était effectivement l’une des filles de Daryl Qhuan, une figure importante dans ce palais, mais elle était considérée comme une moins que rien simplement parce qu’elle était muette. Il releva les yeux vers elle avec une certaine amertume qui remontait. 

– C’est injuste que tu sois considérée ainsi, tu as énormément de qualités et tu communiques juste différemment. Tu te fais facilement apprécier des autres et les animaux t’adorent, ce ne sont pas des facultés à prendre à la légère. Puis le Skal n’a aucun Kin, c’est incohérent…

– Fais attention à ce que tu dis, petit, coupa Arashta, ne risque pas ta vie en sortant de telles paroles. Les murs ont des oreilles. Les Morgas ont quasiment toujours régné, alors puissance ou non, ils gardent le pouvoir grâce au soutien de ceux qui en ont, soit ses fils. 

Pour seule réponse, Merilda acquiesça, puis elle repartit dans sa contemplation, complètement détachée de la conversation d’un coup. Maximilien, sachant qu’il était impossible de la faire revenir quand elle se perdait dans ses pensées de cette façon, se reconcentra sur les familiers.

– Elle a raison, Theol n’échappe pas non plus à cette règle, mais c’est un Morgas, grogna Torik, il considère l’altruisme comme une preuve de stupidité et une perte de temps. Je pense que Nora n’a pas aimé ta manière de le voir, tel un opportuniste. 

Son père considérait donc une vertu comme un péché… Cette manière de penser échappait à Maximilien, mais qu’importait, il comprenait un peu mieux la réaction de Nora, même s’il se pensait légitime d’interroger sa gentillesse. 

– J’aurais peut-être dû m’excuser… 

– Cela n’aurait pas changé grand-chose, soupira Arashta, les excuses n’ont pas beaucoup de valeur à ses yeux quand ça concerne ce genre de sujets. Si tu savais le nombre de fois où les gens se sont excusés par rapport à leur comportement sans le prouver par des actes… Peut-être même qu’il se serait énervé davantage.

« J’avais donc bien fait de ne rien dire. », cette pensée le rassura un peu, mais toutes ces explications ne l’avançaient pas trop sur la manière de rabibocher avec cet homme compliqué. Etsumi avait tenté d’en savoir plus par rapport au conflit entre eux, mais Ajaris n’avait pas hésité à s’interposer pour l’arrêter dans son interrogatoire malvenu. Seule Ajaris, à sa grande surprise alors qu’elle était toujours en retrait, l’avait doté d’un conseil précieux : « quand tu vis toute ton existence dans l’ombre des autres, à être incompris, il est d’autant plus difficile de se faire rejeter par ceux qu’on croyait comme nous. Montre juste qu’il s’est trompé sur tes intentions et que tu sais ce qu’il ressent. », et cette tactique lui parut intéressante, même s’il se doutait que Nora n’apprécierait peut-être pas d’être aussi remis en question sur sa capacité de compréhension…

– Quel homme difficile…

– Je ne te le fais pas dire !

Cette voix, forte et railleuse, retentit dans tout le jardin alors que les trois comparses relevèrent la tête en même temps. Kahl Morgas en personne. 

Sous l’effet de la crainte d’irriter un autre Stir, Maximilien se releva à la hâte, le regard amusé du nouvel arrivant coulait sur sa peau. 

– Je vois que tu te portes mieux, niveau blessure. 

– Oui, je vais beaucoup mieux, merci de vous en inquiéter, bredouilla Max, la tête baissée.

Sa soudaine soumission et obéissance parut quelque peu surprendre au premier Stir, qui haussa un sourcil. 

– Je préférais quand tu avais cette petite impertinence, c’était bien plus marrant de te « titiller »… Enfin, la dispute avec mon frère, ton seul allié, t’a aussi perturbé à ce que je vois. 

– Aussi ? 

Un rictus étira ses lèvres tandis qu’il s’approchait de Maximilien, le menton relevé vers lui. 

– Je suis ici pour te proposer un marché, ignora-t-il en posant son regard sur Arashta, sous les conseils de Nora. 

Plutôt étonné par la clémence étrange dont faisait preuve Kahl, il ne répliqua rien, attendant juste la suite. Le Stir soupira, sa main glissa dans ses cheveux pour les remettre en arrière. 

– Tu es vraiment d’une impolitesse agaçante, mais il m’avait averti… Enfin bref, tu n’as aucune chance contre moi et tout le monde le sait. Mon cher frère m’a donc… supplié d’empêcher ce combat. Nous avons convenu d’une solution.

– Vraiment ? 

Le fait que Nora continuait de s’inquiéter pour sa situation malgré leurs différends le rassurait et le confortait. Pourtant cela ne lui plut pas plus qu’il ne le souhaitait bien : chaque personne dans ce palais le voyait comme un faible humain incapable de se défendre et, même s’il n’avait en l’heure actuelle aucun moyen de vaincre Kahl, il restait persuadé de son ascendant sur lui en règle générale – peut-être même en corps à corps s’il s’entraînait encore plus à l’avenir. 

Et il avait bien compris que tout ce qu’il avait appris chez lui devait être, pour l’instant, mis de côté. Kahl continua sur sa lancée :

– Mon père considère qu’une personne inutile n’a pas sa place dans ce monde et que celle utile doit automatiquement être à ses côtés, alors si tu prenais un rôle qui lui devenait essentiel, pour lui ou non, alors tu pourrais t’en sortir sans combattre. Même si… 

Il se pencha vers lui, les yeux plissés et les lèvres retroussées dans un sourire mutin, voire mauvais. 

– J’aurais apprécié trancher la gorge d’un Catal. 

Un frisson de peur électrisa toute son échine, l’odeur pourrie de la mort semblait émaner de lui à ce moment précis, même si ce n’était qu’un mélange de thym et d’herbes trop fortes pour son nez – ces flagrances le rebutaient, il désirait fuir loin d’elles. Puis une aile s’interposa entre eux, Torik et Arashta se tenaient à ses côtés. 

– Tu vas trop loin, humain. Nora refuse qu’on pose un doigt sur lui et tu ne fais pas exception, maugréa le laiton, avec une expression qu’il supposait furieuse. 

– Je n’allais rien lui faire, ricana le Stir, et ce n’est certainement pas vous qui allez m’arrêter si je veux le tuer. 

– Eux non, mais nous oui. 

Toutes les têtes se tournèrent vers la source de la voix et Maximilien manqua de s’étouffer en voyant Esthia, Ajaris, Jamila et Almagar avec à sa tête Osari Morgas. 

– Petit frère, fredonna Kahl, quel bon vent t’amène, vieille canaille ? Avec ma dragonne préférée en plus ! 

– Arrête de le menacer, soupira la susnommée, il n’a rien à voir avec les attaques qui se sont produites il y a un mois. 

– Ah oui ? Et comment vous pouvez en être aussi certains ? Juste parce qu’il ne paraît pas possédé de Kin ? 

La suspicion de Kahl restait fondée et, bien pire, véridique : si les suppositions de Maximilien se confirmaient, alors il possédait bien une part de responsabilité dans cette tragédie, bien qu’indirectement. Même certains d’entre eux – notamment Ajaris et Jamila – eurent une mine troublée, car ils pensaient certainement la même chose de lui sans montrer d’hostilité à son égard. 

Ce qui, très franchement, le surprenait toujours. Et il ne manqua pas de l’avouer :

– Ce sont justement ces suspicions qui ont créé un conflit entre Nora et moi. Je lui demandais pourquoi il m’accordait autant de crédit alors que j’avais tout d’un traître idéal. Je ne comprends même pas pourquoi certains me parlent ou que je sois encore vivant. La Catalome a fait du mal à tout le monde ici, j’en suis sûr, et il me semble légitime d’être rejeté dans le meilleur des cas, tuer dans le pire. Je n’arrive pas à saisir l’envie de quelques-uns ici de me défendre, même si j’en suis reconnaissant.

Osari lui adressa un regard courroucé, un reproche caché dans le vert de ses yeux. En observant leurs réactions, il détecta des attitudes hétérogènes, anormales même : alors qu’Ajaris et Jamila gardèrent le silence, gênés et convaincus d’une part de sa culpabilité, Osari, Almagar et Esthia restèrent impassibles, incrédules aux paroles du premier Stir et aux siennes. 

– Même si c’était lui, asséna le plus jeune des frères, il n’aurait aucun moyen de communiquer avec son peuple : pas de magie, impossibilité d’envoyer des lettres sans une vérification préalable et, je tiens à te le rappeler, nous abattons tout oiseau ou homme qui n’est pas autorisé à circuler avec des courriers. Personne n’entre ou ne sort comme bon lui semble. Donc comment pourrait-il être un espion ? 

– Je plussoie, précisa Almagar, les bras croisés et ses perles dorées accrochées à son visage. La Catalome nous a fait du mal, mais pas tous les Catals. À force de chercher la vengeance, nous finissons par agir comme eux.

Maximilien se frotta la nuque, embarrassé d’être ainsi au centre des débats et il se souvint que, même s’il ne sentait pas son Kin, cela ne voulait pas dire qu’il n’en détenait aucun : les Piliers et Dual pouvaient masquer leur puissance magique pour ne pas être repérés. Bien que son cas fût différent maintenant – il n’arrivait pas à user de ses pouvoirs –, cette information n’avait pas l’air d’être connue des mortels. 

Tant mieux pour lui, d’un côté. 

– Tu es du côté de Nora, désormais ? lança Kahl, exaspéré.

– Je ne suis pas du côté de la guerre inutile, rétorqua Osari, ses cheveux courts virevoltaient en même temps. Et si tu es ici, tu es en partie d’accord avec ça. Bordel, heureusement que Nora m’a demandé d’emmener ça à Torik… 

Derrière lui se tenaient quelques mets, que Maximilien n’avait pas remarqués au départ, mais il ne comprenait toujours pas la présence des autres ici. Puis il se rappela un détail dont lui avait parlé le deuxième Stir : Osari était aussi en charge des entraînements des nouveaux venus et Almagar veillait toujours à la paix au sein du palais : même si elle restait celle qui gérait le quartier des Lucioles, elle paraissait détenir une certaine influence auprès des autres, peut-être grâce à son statut ou son passif avec les Morgas. Jamila…

Jamila traînait juste un peu partout. Enfin, surtout à la bibliothèque avec des inconnus – sûrement des alchimistes ou des magiciens – pour une formation un peu obscure à ses yeux. Même si elle avait vaguement expliqué sa présence ici, elle n’avait pas trop souhaité s’étaler, certainement par un manque de confiance. 

Comme la moitié d’entre eux, en réalité. Ils ne cherchaient pas à le malmener, mais ils ne souhaitaient pas non plus devenir trop proches de lui : ce n’était que de la courtoisie basée sur la protection de Nora.

Dame Almagar s’avança dans l’herbe, alors que Maximilien les laissait se disputer, et elle posa sa main sur sa tête, d’un geste maternel. 

– Plutôt que de vous chamailler sur de telles broutilles, clama-t-elle pour tout le monde sans le quitter du regard, il serait préférable de lui donner ta solution, Kahl. 

Le concerné secoua la tête, en faisant la moue, et il craqua ses doigts en même temps de parler : 

– Mon père recherche un parfumeur pour sa stupide concubine. C’est sa priorité actuelle concernant le palais. 

– Sérieusement ? marmonna Esthia. Il accorde plus d’importance à du parfum qu’au reste ? 

– Oui, soupira Kahl, et elle en profite bien pour se faire choyer. Katrina a toujours été sa préférée, que ce soit avant ou après la mort de notre mère. Il répond au moindre de ses caprices et cette traînée en demande toujours trop. Mon père a même fini par prendre de stupides pilules pour tenir le rythme et accélérer sa… libido. 

« Ah oui, ce n’est pas une folle histoire entre eux… », les pensées de Maximilien se tournèrent vers la femme qu’il avait vue au moment de son jugement et il devina aisément que c’était d’elle dont le Stir parlait. Avant de la dénigrer d’une quelconque manière, il restait préférable de se faire son propre avis. 

Sauf qu’il commençait aussi à comprendre où voulait en venir Kahl et cela lui plut que moyennement. 

– Vous me demandez de devenir son parfumeur attitré ? s’étrangla Maximilien. Mais je n’ai aucune compétence dans ce domaine, je ne sais même pas comment cette idée a pu vous venir à l’esprit ! Puis, sans vous offenser, je n’ai pas très envie de servir un homme qui m’a battu pour une question de maladresse ! 

– L’homme dont tu parles est mon père, trancha Kahl, encore un mot de travers et le combat entre nous risque d’arriver plus tôt que prévu. 

La menace du premier Stir lui cloua le bec tandis qu’il détourna le regard, frustré de se faire ainsi remettre en place par cet humain imbu de lui-même. Almagar laissa sa main tomber sur son épaule tandis qu’elle plantait son regard dans le sien, une expression tendre sur le visage. 

– Ce n’est qu’une question de temps, coupa Osari alors qu’elle s’apprêtait à parler, tu ne le serviras pas toute ta vie, c’est juste pour ta survie. 

– Et tu apprendras aux côtés des autres, précisa la dragonne non sans réprimander du regard le troisième Stir pour lui avoir coupé la parole, Ajaris sait très bien manier l’alchimie pour créer des potions enchantées, Esthia a aussi de très bonnes compétences dans la magie et Nora…

– Nora adore les fleurs, gloussa Torik, silencieux depuis le départ avec Arashta et Merilda, qui épousseta sa robe en se relevant. Elle se dirigea vers Almagar et lui prit le bras avec délicatesse, ce qui ne parut pas déranger ou étonner la dragonne.  

Maximilien sentit une teinte de moquerie dans la voix du dragon, ce qui l’énerva plus que de coutume. 

– Et il a raison, répliqua-t-il, j’admire sa passion pour elles. 

Arashta émit un rire cristallin alors qu’Almagar frottait son menton de sa main, toujours avec cette mine rayonnante : 

– Je vois qu’il t’a déjà montré son passe-temps favori. Intéressant… 

– Il aime vraiment les fleurs à ce point ? murmura Ajaris à Esthia. 

– Je ne sais pas. Ce n’est pas commun pour un Morgas de s’intéresser à ce genre de futilités.

– Silence un peu ! 

La patience de Kahl était mise à rude épreuve avec tout ce monde un peu trop bruyant, il prit son nez entre son index et son majeur alors que ses sourcils se froncèrent. 

– Tu vas travailler pendant deux semaines avec Nora et certains de nos spécialistes pour avoir les bases. Tu vas aussi devoir convaincre sa traînée, ce sera ta nouvelle mission et c’est un ordre de ton Stir. Je n’accepterai aucune complainte. 

Sur ces derniers mots, Kahl prit congé d’eux, en intimant d’un regard à Almagar de le suivre et lançant un regard désespéré à Merilda, qui marchait la tête dans la lune. Osari lui adressa un geste de la tête, un petit pouce en l’air et les autres furent obligés de reprendre l’entraînement. Seul Esthia resta un peu en arrière, les mains dans les poches. 

– Tu devrais te réconcilier avec le deuxième Stir, conseilla-t-il, car c’est ton seul pilier dans ce palais à cet instant précis. S’il te laisse tomber, tu signes officiellement ton arrêt de mort. 

Sur ces derniers mots, il fit volte-face et le laissa avec les deux familiers. Maximilien, déboussolé par la rapidité des événements, ne répondit rien, trop perturbé par tout ce qu’il devait faire pour ne pas se faire trucider et la première mission à remplir n’était en rien la plus simple.

Se rabibocher avec Nora.

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