Dans ses souvenirs, aussi proches que lointains, doux comme la soie et onctueux comme le lait, jamais la mort n’avait frappé aussi proche de lui, peut-être même jamais : les Divins ne mourraient pas, ils léguaient, disparaissaient ou ressuscitaient, mais la mort ?
Ô grand jamais ils ne la côtoyaient.
Quelques fois, quand il le pouvait, c’était à travers les orbes qu’elle se montrait, les mortels s’amusaient à la provoquer et en payaient le prix avec un étonnement ridicule, au point de le faire sourire de dépit tandis qu’il cherchait à les protéger de cet inconnu dont il redoutait l’existence.
Alors quand la tête de Theol rebondit et roula jusqu’à ses pieds, ce cauchemar qu’il ne pensait que son songe devint bien trop réel. Une main agrippa son col et le tira en arrière, ses membres, flageolant à cause de son cœur sur le point de lâcher, suivirent le mouvement alors que son cerveau floutait sa vision encombrée par la mort de ce souverain odieux.
– Nous devons partir ! s’écria Katrina. Si nous restons…
– Allons dans les caves thermales ! répondit Jamila alors qu’elle dévalait les escaliers. Cet endroit est assez reculé pour nous protéger, nous prendrons avec nous quiconque a besoin d’aide.
Malgré ces douces paroles pleines de bienveillance, seuls les morts s’entassaient sur le sol, servantes comme soldats, avec cette expression de surprise figée à jamais sur leurs traits dépouillés de chaleur.
Quelqu’un avait trahi Laven.
Pour atteindre l’intérieur du palais aussi facilement, c’était la seule explication. Même si sa famille demeurait extrêmement puissante, quelque chose n’allait pas dans le déroulement des événements.
Maximilien ferma certaines fois les yeux, buta sur les corps froids, trébucha sans s’écrouler, pour finalement atteindre de longs escaliers en pente, dont l’eau dégoulinait des murs de pierre foncée, inconstante et rugueuse.
Avec ses dernières forces mentales, il dévala les marches, déconnecté de la réalité, et ils arrivèrent enfin dans les catacombes : seul un trou en hauteur donnait sur l’extérieur, assez petit pour empêcher les gens de les voir, mais assez grand pour faire passer une à deux personnes ensemble. Les eaux chaudes fumaient vers lui, des lianes descendaient le long des parois et différentes fleurs décoraient les lieux éclairés par de petites lucioles. Aussi reposant que cet endroit fût-il, avec tous ces événements, il demeurait comme un tombeau, une prison qui les protégeait d’une tragédie. Katrina s’assit sur un rocher, toujours aussi tremblante, et Jamila laissa son regard se porter sur l’embrasure au plafond, les sourcils froncés.
– J’espère que tout ira bien pour les autres…, murmura-t-elle.
Elle se retourna vers la concubine, tous ses membres paraissaient crispés, sur le point de se briser.
– Que s’est-il passé avec le Skal ? Pourquoi les a-t-il toutes tuées ? Il parlait d’un traître…
– Je n’en ai aucune idée, coupa Katrina, les yeux écarquillés de peur. J’étais sûre qu’il s’était endormi, puis un éclair a brisé la vitre en brûlant totalement son bras. Et… enfin, il a déraillé, il…
La concubine mit sa main devant la bouche et se recroquevilla, les larmes glissaient sur ses joues avec une lenteur insupportable. Maximilien ne bougeait pas, il ressentait juste la puissance de ses compères, et celles des autres, alors que son propre Kin demeurait absent. Du moins, maintenant qu’il savait qu’il pouvait bien repérer les siens, il supposait que sa magie restait plus endormie que disparue. Ses yeux se posèrent à nouveau sur le trou, ils se plissèrent sous les rayons, tentant de voir l’extérieur. Sa tête se leva davantage, une chose remuait dans son champ de vision.
– Jamila…, souffla Maximilien.
– Et tu ne sais pas pourquoi il est devenu fou d’un coup ? Juste en se réveillant ? râla la petite elfe. Nous pourrions avoir des réponses à certaines de nos interrogations, surtout sur un potentiel traître !
– Je ne sais vraiment pas…
– Jamila !
Son hurlement résonna entre les murs, une branche descendait à toute allure, aussi fine que menaçante, et elle attrapa Jamila par la taille sans lui laisser le temps de l’arrêter.
– Qu’est-ce que…
Les mots moururent sur ses lèvres et la liane la tira d’un coup en arrière, la soulevant du sol comme une simple poupée en chiffon, alors qu’elle tendait sa main vers lui.
– Max ! hurla-t-elle, la peur tirait ses traits et elle ressembla pour la première fois à une enfant, dans le pire moment possible.
L’hésitation n’était plus permise, Maximilien l’empoigna par le bras et prit appui sur ses jambes pour la forcer à revenir vers lui.
– Ne me lâche pas ! beugla-t-il. Tu ne dois surtout pas me lâcher !
Sa peau glissait contre la sienne, la force des branches défiait la sienne, la surpassait, et Katrina restait en arrière, terrifiée par cette scène. Le regard implorant de Jamila rencontra le sien, ses doigts s’agrippaient à lui comme une supplication.
– Je veux pas mourir, Max, je veux pas mourir…
Sa voix tremblait jusqu’à se briser dans un sanglot et, dans un ultime effort, il la tira vers lui. Pendant un instant, il crut réussir.
Mais ses jambes lâchèrent sous la puissance des lianes.
Maximilien bascula en avant, Jamila s’éleva davantage dans les airs et, à cause de son impuissance, leurs mains se délièrent.
– Max !
La figure horrifiée de l’elfe s’éloigna de lui, un cri secoua sa gorge, et un frisson effroyable secoua tout son corps alors qu’il s’écroulait à genoux, son équilibre perdu. Il trébucha sur les roches quand il voulut se relever pour s’accrocher à Jamila, cette dernière disparut entre les rayons du jour, ses supplications résonnaient entre les murs.
– C’est pas vrai…
Ses mots s’étranglèrent dans sa bouche, une profonde haine et une incompréhension animèrent son cœur, déchiré entre tant d’émotions insoutenables qu’il crut en devenir fou : son frère, sa famille, ses cousins, tous ceux qu’il avait côtoyés à Sarcoce…
Ils s’en prenaient à d’innombrables innocents.
– Pourquoi…
Les hurlements fusaient, parmi eux se distinguaient ceux de Jamila, et la nausée qu’il retenait depuis plusieurs minutes se déversa sur le sol. Cette hostilité qu’il abritait depuis plusieurs mois se mutait en une chose bien pire.
– Pourquoi…
Les pleurs de Katrina derrière lui ne l’aidaient pas à calmer ce sentiment détestable, il se releva, ses mains se contractaient pour mieux gérer ce fiel qui piquait son dos, une souffrance inexplicable.
– Pourquoi !
Cette horrible douleur se muta en une peau qui éclatait le long de sa colonne vertébrale, une puissance nouvelle qui déchirait son corps. Le cri de stupeur de la concubine ne lui échappa pas, mais il s’en fichait : au moment où toute sa rage se déchaina, ses pieds quittèrent le sol humide et, d’un coup de vent, Maximilien se retrouva hors du trou, les yeux écarquillés de haine et le corps contracté de vengeance.
– Jamila !
Son nom se perdit sous les exclamations terrifiées des personnes qui passaient en dessous de lui, qui fuyaient les ennemis, couverts d’une cape marron et munis d’armes en tout genre. Les portes du palais avaient cédé sous les attaques des éclairs et les assaillants tuaient, piétinaient tout ce qui se trouvait sur leur passage. De cette rage qu’il pensait à son paroxysme, Maximilien en tira une force démesurée et il fonça droit vers eux, le cœur tambourinant de violence, de sang, et il en projeta plusieurs à quelques mètres. Leurs regards perdus furent remplacés par des yeux effrayés, mais il n’en avait que faire : leurs crimes se concluraient par leur sang, le prix de la chair et de la mort. Maximilien en souleva un et le laissa tomber sur des débris pointus, qui le transpercèrent de part en part, et il s’abattit sur un autre, dont il lui brisa le cou avec la seule force de ses mains. Les ennemis tombaient sous sa force, ce rouge abominable giclait sur sa peau alors qu’il parcourait les herbes maculées de corps. Mais, heureusement, ceux qui courraient jusqu’au palais s’en sortirent sains et saufs.
Jamila se trouvait non loin de lui, en train de se débattre entre les bras de ses agresseurs.
Quand l’un d’eux brandit un poignard et s’approcha d’elle, Maximilien crut perdre la raison pour de bon.
La lame s’abaissa, mais n’atteignit jamais sa cible.
Seule une tête vola, alors que l’arme se plantait dans le torse d’un de ses coéquipiers. Ce dernier s’effondra sur le sol de tout son soûl et Maximilien se mit au-dessus de lui, ses poings cognaient contre ses joues, jusqu’à se faire mal, se faire saigner. Quand il sentit son cou craquer pour de bon, il se redressa et s’attaqua à ceux qui tentaient de le faucher, protégeant à tout prix Jamila qui restait assise sur l’herbe, éberluée.
Puis il se rappela ses ailes.
Et son frère.
S’il restait ici…
Cette haine se développa vers une peur étouffante, ses pas le portèrent droit vers la petite elfe et il l’attrapa sous la taille, incapable de réfléchir correctement, sauf pour sa propre survie. D’un coup d’aile, il s’envola vers le trou qui menait jusqu’aux catacombes, cachées sous le palais, et fonça à l’intérieur, Jamila toujours dans ses bras. Les cris se tamisaient derrière lui, mais d’autres fusèrent : ceux des soldats de Laven, des Stirs, des chefs, de toute la cité.
Mais à l’heure actuelle, Maximilien n’avait qu’un objectif : garder en vie les personnes à ses côtés. Quand il se posa enfin sur le sol dur et mouillé de la grotte, ses genoux lâchèrent sous le poids de ses péchés commis et sa peau claqua violemment contre la roche, il tenait fermement Jamila avec ses bras tremblants. Aucune parole ne sortit de sa bouche scellée par la terreur, il n’osait même pas baisser les yeux vers son corps tant la vision qu’il imaginait le dégoûtait.
– Max…
Cette petite voix, celle d’une enfant perdue, le ramena un instant dans cette réalité et il la détacha de lui pour l’inspecter, détecter la moindre blessure.
– Tu… Tu vas bien ? bégaya Maximilien, la voix chevrotante. Ils ne t’ont rien fait ? Ils… Ils n’ont pas…
Mais les mots ne suffisaient pas à décrire la culpabilité qui brûlait ses lèvres. Le choc dans le regard de Jamila ne l’étonna même pas, il la reprit juste dans ses bras pour se cacher derrière les murs, près de Katrina, elle-même pétrifiée par la vue de ses ailes.
– On va rester ici, murmura Maximilien, nous ne bougerons pas, et si quelqu’un arrive… Je…
À nouveau, rien ne sortit de sa bouche. Il s’était remis dans la même position, face à elles, et ses poings se serrèrent autour de l’elfe, il ne regardait absolument pas tout le sang qui le recouvrait.
S’il le faisait, c’était la folie qui s’emparerait de lui.
Jamila et Katrina gardèrent le silence, ne le quittant pas du regard, Maximilien ne sut pas si c’était par peur ou par colère, mais il les en remerciait tout de même, car jamais il n’aurait pu avouer tous ses mensonges maintenant.
Les combats durèrent peut-être une heure, voire deux, et rien n’était venu les attaquer. Il sentait que ses pouvoirs n’étaient pas revenus, seules ses ailes s’étaient manifestées et sa force naturelle – comme tous les Divins, elle n’était pas liée au Kin, mais à un surdéveloppement des muscles. Ce fut sûrement la seule raison pour laquelle les siens ne l’avaient pas trouvé.
Quand les bruits s’estompèrent pour de bon, Maximilien se détendit légèrement et tenta un sourire rassurant, qu’il devina être une simple grimace maladroite.
– Tout va bien, nous sommes saufs…
– Qui es-tu ?
Le ton de Jamila sonnait sans agressivité, plus comme une stupeur qui ne l’avait pas quitté depuis le début. Katrina, de son côté, lorgnait sur son corps avec une crainte imprégnée sur son visage. Maximilien tendit maladroitement sa main pour la poser sur son bras, mais Jamila l’enleva directement, le ramenant vers elle.
Qu’attendait-il, au juste ? De la compassion après tant de mensonges ?
Ses doigts se refermèrent sur eux-mêmes et son sourire s’effaça directement. À quoi bon de continuer à cacher son identité ? Il venait de se vendre, à cause de son incapacité à gérer ses sentiments.
– Je suis… Je… Je suis un Lios.
À peine avait-il prononcé cette phrase que des pas dévalèrent les escaliers derrière eux, Maximilien se retourna vivement vers les nouveaux arrivants et son ventre se contracta de terreur à la vue de Nora et Almagar, tous les deux essoufflés par la bataille. Il recula jusqu’à se coller contre le mur, loin de Jamila et Katrina, ses ailes l’entouraient pour le protéger de toute attaque.
– Est-ce que vous…, commença Nora, mais il se tut en le voyant.
Maximilien le dévisageait, les yeux tremblants de peur et de larmes et, pour la première fois, il regarda enfin ses mains maculées de sang : il se retint à nouveau de vomir, écœuré de voir la mort sur lui, d’être le bourreau de certains mortels. Sa voix s’emplit de sanglots quand il tenta de s’expliquer, en vain :
– Ce… ce sang… Ce n’est pas…
Nora ne lui laissa pas le temps de finir et il s’avança à grands pas vers lui, son expression camouflée par l’obscurité des grottes. C’en était fini de lui, il avait lutté pendant des mois pour survivre et le voici face à l’homme qu’il avait trahi. Sans aucun doute, il le penserait complice de cette attaque sur Laven. Maximilien ferma les yeux, résolu et exténué de lutter pour des réponses qui ne venaient pas.
Puis une présence s’interposa entre eux.
Ses paupières se relevèrent légèrement, ses yeux guignèrent vers la petite stature de Jamila, dos à lui, qui tendait les bras de part et d’autre pour arrêter Nora.
– Max m’a sauvée ! le défendit-elle avec hardeur. Et plein d’autres personnes, il a tué beaucoup de nos ennemis là-haut, alors ne lui fais rien !
Un soupir retentit, las et agacé, puis la voix du Stir résonna aussi forte qu’assurée :
– Je ne comptais rien lui faire, Jamila, pour qui me prends-tu ? Laisse-moi lui parler.
Pendant quelques secondes, elle ne s’écarta pas, comme si elle sondait l’homme face à elle, puis son petit corps le laissa passer, presque à contrecœur. Nora s’agenouilla devant lui et Maximilien, d’une confiance quasiment aveugle, ouvrit ses ailes pour mieux le voir : il aurait voulu s’agripper à lui, pleurer toutes les larmes de son corps, mais c’était prendre le risque de se faire jeter, abandonner à nouveau.
Pourtant, à sa plus grande surprise, Nora posa sa main sur son bras, fermement, mais doucement, et plongea ses yeux dans les siens, sans aucune animosité.
– Nous allons prendre un passage pour remonter jusqu’à ma chambre, expliqua-t-il, tu vas devoir te lever et nous suivre. J’ose espérer que tu pourras t’expliquer une fois là-haut.
Cette clémence inespérée le poussa à glisser ses mains sur la sienne et une bile lui remonta dans la gorge, il se retenait de craquer avec une volonté vacillante.
– Je ne sais pas pourquoi ils ont fait ça…, murmura-t-il avec une voix rauque. Je ne comprends pas les actions de mes pairs, de mon frère. Je n’ai jamais voulu tout ça, je…
– Arrête, tonna Almagar derrière eux, nous n’avons pas le temps, nous devons partir.
Nora acquiesça et le souleva d’un bras, celui-ci sous ses aisselles, et il le força à marcher jusqu’à un mur où il récita une petite invocation qui ouvrit une brèche. Tout le monde suivit le mouvement, Katrina aux côtés d’Almagar, Jamila près d’eux alors que Nora ne le soutenait plus, prenant les devants. Maximilien, même s’il n’était pas blessé, marchait maladroitement et se tenait aux murs pour ne pas s’effondrer : cette explosion d’émotions allait avoir raison de lui et la crainte qui grignotait son ventre ne cessait de s’accroître au rythme des questions qui perçaient son crâne.
S’il décidait de le tuer ? Le torturer ? Le bannir pour le faire souffrir ? Ce ne serait pas sans justification étant donné l’ampleur de ses mensonges…
Mais il ne le souhaitait pas.
S’il avait fait tout cela, ce n’était pas pour les tromper, mais se sauver.
Ses ailes, lourdes jusqu’à trainer sur le sol, l’empêchaient d’avancer correctement et il trébuchait parfois sur ses propres plumes. Il leva le regard vers le dos de Nora, la sueur trempait ses habits, se mélangeant avec le sang de ses ennemis.
– No…
Maximilien se coupa dans son appel à l’aide : pouvait-il encore se permettre de l’appeler par son prénom ? Ce constat lui coupa le souffle et il fronça les sourcils par dépit, sa bouche se plissa sous la peine que provoquait ce changement. Il murmura à nouveau, le cœur au bord des lèvres :
– Deuxième Stir, j’ai du mal à marcher…
Ce dernier pivota vers lui, l’air choqué par son appellation, et une moue irritée traversa ses traits alors qu’il venait à son niveau pour l’attraper par la taille et le soutenir. Sans un mot, ils parvinrent enfin à sa chambre, le mur se referma une fois qu’Almagar le passa. Nora le lâcha et alla fouiller dans son armoire, les membres crispés au point d’en faire ressortir ses veines.
– Lave-toi et mets ses vêtements, il risque d’être un peu grand, lança-t-il à son attention. Tu as cinq minutes. Almagar, tu peux prendre mon autre salle de bain si tu veux te débarrasser de tes habits, nous ne sommes pas en reste non plus.
Il le conduisit jusqu’à la pièce du fond, sans un regard pour lui, et le laissa nettoyer tout le sang sur lui. Peut-être était-ce un début de punition que de le forcer à affronter tout ce rouge horrible par lui-même, qui rappelait ses crimes odieux, mais il ne répliqua pas et se plia aux ordres. Dans le temps imparti, il put se laver et se changer, puis il sortit de la pièce, ses ailes trainaient toujours derrière lui. Nora le prit par le bras et l’obligea à s’asseoir sur son lit, les plumes s’étendaient entièrement derrière lui et le Stir se plaça devant lui, sur une chaise, les bras croisés.
Son regard dur et sa mâchoire crispée le forcèrent à détourner les yeux, honteux, perdu après s’être fait découvert. Nora se pencha et son murmure fut comme un supplice :
– Maintenant, je veux toute la vérité. Rien que la vérité.