Loading...
Link copied
Loading...
Loading...
Mark all as read
You have no notification
Original
Fanfiction
Trending tags

Log In

or
@
AmbreFauchon
Share the book

Chapitre XIV: La disparition

Le chemin du retour vers le camp fut calme et paisible, le monde semblant presque s'éveiller d'un long sommeil hivernal. Li Wuxin et Xu Moyao marchaient côte à côte, le pas tranquille, alors que les dernières traces de brume matinale se dissipaient sous la lumière du soleil. L'air était frais, chargé du parfum de la nouvelle pousse, et le bourdonnement lointain du village résonnait encore dans leurs esprits, comme un doux souvenir. De temps à autre, Li Wuxin jetait un regard à Xu Moyao, un sourire effleurant ses lèvres à la pensée des petits moments qu'ils avaient partagés au village. Il n'y avait plus de pas précipités, plus de tâches pressantes, seulement ce silence confortable entre eux, une connexion tranquille aussi naturelle que la respiration. Lorsqu'ils atteignirent les portes du camp, les bruits des soldats se préparant à leurs devoirs leur parvinrent, mais, pour un instant, il sembla que le monde était devenu un peu plus doux, un peu plus tendre. Le camp aussi les attendait, mais la paix du village leur avait laissé une douce assurance, et ce sentiment demeura avec eux alors qu'ils reprenaient leur place dans l'agitation de leurs responsabilités.

Les jours s'étirèrent lentement. L'hiver, qui semblait s'être installé pour l'éternité, commença à battre en retraite, tel une lourde couverture qu'on soulève pour révéler la douceur d'une nouvelle saison. La neige fondait en petits ruisseaux serpentant le long des sentiers, traçant des veines argentées sous le pâle soleil de l'après-midi. Le village semblait encore endormi sous le poids de l'hiver.

Li Wuxin sortit doucement de la pièce, la lumière du matin encore douce et tamisée. Il tenait une bouilloire d'eau à la main, sachant que Xu Moyao serait déjà dans la cour, en train de s'exercer à l'épée, comme toujours. Cela était devenu une routine silencieuse entre eux, le bruit de l'épée fendant l'air, le rythme régulier des mouvements, et les pauses occasionnelles lorsque Moyao venait boire l'eau que Li Wuxin lui apportait.

Alors qu'il avançait vers la cour, l'absence du spectacle familier de Xu Moyao en mouvement le frappa. Le pas de Li Wuxin ralentit, et une inquiétude grimpa le long de sa colonne vertébrale. La cour était vide, l'air immobile, à l'exception du léger bruissement des feuilles. Il fronça les sourcils, regardant autour de lui, s'attendant presque à apercevoir sa silhouette au loin, son épée scintillant dans l'air. Mais il n'y avait rien.

L'immobilité du matin semblait peser sur lui. Il marcha jusqu'à l'endroit où Xu Moyao se tenait habituellement, espérant y trouver un signe qu'il venait juste de partir, mais il n'y avait aucune trace. L'endroit paraissait étrangement creux sans lui. Le cœur de Li Wuxin s'accéléra, l'inquiétude s'installant dans sa poitrine.

Il retourna dans la pièce, vérifiant une fois de plus, le silence l'enveloppant tel un lourd manteau. Pas de mot, pas de trace de là où il serait allé, rien pour expliquer son absence. Ses pensées s'emballèrent, devenant plus lourdes à chaque seconde.

Où était-il allé ?

Un instant, la pièce sembla trop petite, le silence trop épais. L'esprit de Li Wuxin se remit à leurs matinées tranquilles, leurs échanges faciles, cette sensation que, pour une fois, tout allait bien.

Il ressortit, les pas incertains, cherchant désespérément un signe. Non, il ne serait pas parti sans prévenir, pensait-il, mais le doute s'accrochait à son esprit comme un invité indésirable.

Quelques jours glissèrent ainsi dans le rythme lent de l'incertitude, chacun se fondant dans le suivant, mais Xu Moyao restait introuvable, et le poids de son absence devenait chaque heure plus lourd.

Parfois, Li Wuxin restait debout devant la fenêtre de la petite pièce, regardant le monde extérieur d'un air pensif. Il ressentait, sans tout à fait comprendre pourquoi, que le calme qu'ils avaient trouvé était fragile. Les silences partagés avec Xu Moyao, les petites conversations sans importance, et ces instants où, fugacement, leurs regards se croisaient et s'attardaient dans une compréhension muette, construisaient quelque chose de nouveau, une complicité silencieuse. Il y avait quelque chose dans l'air, une tension douce mais persistante. Quelque chose qu'il ne comprenait pas encore pleinement, mais qui le tirait chaque jour un peu plus.

Le matin, il continuait de préparer deux tasses de thé, même si Xu Moyao ne venait plus partager ce moment avec lui. Il déposait la seconde tasse sur la table avec un soupir que personne n'entendait, sauf peut-être le vent soufflant doucement par la fenêtre. Les petites routines, même les plus triviales, avaient une qualité rassurante. Et dans cette petite pièce, entre les murs de bois, Li Wuxin se perdait parfois dans ses pensées, ses doigts serrés autour de la porcelaine chaude.

Ce matin-là, alors que la lumière du jour s'étirait lentement à travers les rideaux, Li Wuxin s'arrêta, la théière à la main. Son regard se posa sur la chaise vide en face de lui, et il ressentit quelque chose, quelque chose de lourd, comme une pierre tombant dans son estomac. Il secoua la tête, tentant de chasser cette pensée intrusive, mais elle resta là.

Pourquoi n'était-il pas là ? Pourquoi n'était-il pas revenu ? C'était absurde. C'était un soldat. Il appartenait à la Nation du Nord, il avait une mission à accomplir. Cela avait du sens, n'est-ce pas ? Xu Moyao appartenait à Xuêtie. C'est ce que Li Wuxin se répétait, mais il ne pouvait chasser ce sentiment de vide, une absence si tangible qu'elle pesait sur ses épaules.

Il secoua de nouveau la tête, tentant de faire taire la question tournant sans fin dans son esprit. Il n'avait pas le temps pour cela. Pas ici, pas maintenant. Il devait continuer. Il n'avait aucune raison de s'attarder sur ses émotions.

« Je vais juste lui préparer une tasse de thé, c'est tout, » murmura-t-il, comme pour se rassurer. Et il le fit, préparant la seconde tasse avec la précision d'une vieille habitude.

Plus tard dans la journée, lorsqu'il retourna au pavillon ce soir-là, il se figea dans le couloir. La porte de la chambre de Xu Moyao était ouverte, mais l'intérieur était vide. Le lit était fait, la couverture pliée avec soin. Ses affaires avaient disparu, et il n'y avait aucune trace de sa présence. L'air sembla soudainement plus lourd, comme un brouillard s'installant dans son esprit. Li Wuxin n'eut pas besoin de chercher longtemps pour comprendre. Xu Moyao était parti.

Et, sans réfléchir, il se mit à courir dehors. Espérant trouver des indices, comme s'il pouvait le faire réapparaître par la seule force de sa volonté. Il alla aux écuries, mais les chevaux étaient là, calmes, sans signe d'un départ précipité. Il parcourut le camp, mais la nuit était déjà tombée, et tout semblait calme, trop calme. Personne ne l'avait vu partir, pas même le sentinelle.

Li Wuxin sentit son cœur se resserrer. Il voulait être en colère, mais il ne trouva aucune colère. Seulement de la confusion, seulement de l'incompréhension. Il se convainquit que c'était normal, que Xu Moyao avait dû partir pour des raisons qui n'avaient rien de surprenant ni de personnel. Après tout, c'était un homme de devoir, un homme habitué à la guerre. La Nation du Nord avait dû avoir besoin de lui.

Il retourna au pavillon, ses gestes mécaniques, son esprit noyé dans un brouillard de pensées. La théière était encore sur la table, et la tasse de thé, comme une offrande inutile, restait là. Il la repoussa et s'assit, les yeux fixés sur la lumière vacillante de la lampe.

La nuit fut longue. Il s'allongea, mais le sommeil ne vint pas. Ses pensées le tourmentaient, tournant en rond, comme des feuilles emportées par le vent. Que signifiait ce départ ? Pourquoi l'avait-il laissé seul après tout ce qu'ils avaient partagé ?

Il ferma les yeux, mais son esprit restait éveillé. Dans la pièce voisine, il entendait Lu Xiaoquian bouger dans la nuit.

Un instant, il eut l'impression qu'elle aussi, ne trouvait pas le sommeil.

Puis, il entendit le léger bruit de pas, discrets et délibérés. Elle était réveillée, pensa-t-il, incapable de dormir elle aussi. Quelques instants plus tard, un coup léger retentit à la porte, suivi du grincement discret de celle-ci s'ouvrant.

« Maître, » dit la voix calme de Lu Xiaoquian, bien qu'une note de préoccupation fût perceptible dans son ton. Elle entra, tenant une tasse de thé fumante entre ses mains. « Je me suis dit que vous en auriez besoin. »

Li Wuxin ouvrit lentement les yeux, rencontrant son regard. La faible lumière des lanternes dans le couloir projetait une lueur douce sur son visage, son expression mêlant inquiétude et résolution tranquille.

« Tu n'étais pas obligée, » murmura-t-il, sa voix rauque d'avoir trop peu dormi.

Elle ne répondit pas tout de suite. Elle s'approcha de la petite table près de lui et y déposa doucement la tasse. Un moment de silence s'installa.

« Peut-être qu'un peu de chaleur apaisera vos pensées. »

Li Wuxin fixa la tasse, la vapeur s'élevant en volutes délicates. Il n'y toucha pas tout de suite. Une partie de lui voulait la repousser, rester enfermé dans ses pensées, mais la chaleur du thé était tentante, comme une petite gentillesse dont il ne savait pas qu'il avait besoin.

« Je... je ne sais plus quoi penser, Xiaoquian, » avoua-t-il d'une voix à peine audible.

Elle resta debout près de la table, ses yeux doux mais déterminés. « C'est normal de ne pas savoir. Mais vous n'êtes pas seul. »

« Tu te souviens de ça ? Je suis surpris que tu t'en souviennes, moi-même je l'ai presque oublié. »

« Je me souviens de tout ce que vous m'avez dit. »

Li Wuxin finit par saisir la tasse, le liquide chaud l'apaisant légèrement alors qu'il en buvait une gorgée. Cela n'effaçait pas l'incertitude, mais cela l'ancrant dans le présent, dans cet acte simple de tenir quelque chose de chaud entre ses mains.

« Merci, » dit-il doucement, à peine plus fort qu'un souffle dans la nuit.

Lu Xiaoquian hocha doucement la tête, puis se détourna pour quitter la pièce. Avant de refermer la porte, elle s'arrêta et parla de nouveau, ses mots flottant dans l'air comme une promesse discrète.

« Il reviendra, » dit-elle, autant pour lui que pour elle-même. « Quand le moment sera venu. »

Li Wuxin ne répondit pas. Il resta assis dans le silence, laissant la chaleur du thé l'envahir, tentant de se convaincre que tout irait bien.

Lorsque la porte se referma, il laissa enfin son corps épuisé se reposer, bien que son esprit s'accroche encore aux questions sans réponse et à cette absence plus bruyante que tout.

Au matin, il se leva, exténué, des cernes sombres sous les yeux. Il se dirigea mécaniquement vers la table, préparant une tasse de thé. Une autre, comme si le liquide chaud pouvait dissiper la douleur ancrée dans son cœur. Mais lorsqu'il porta la tasse à ses lèvres, la pièce sembla plus vide que jamais.

Il attendit le retour de Xu Moyao. Il s'attendait à voir la porte s'ouvrir d'un coup, entendre ses pas résonner dans le couloir. Mais rien.

« Tu vas revenir, tu avais promis de ne jamais partir, tu te souviens ? » murmura-t-il à la tasse de thé, comme pour se rassurer. Mais il n'était plus sûr de rien.

Lu Xiaoquian entra dans la pièce, son visage marqué par les nuits sans sommeil. Elle s'arrêta un instant en voyant Li Wuxin, et son regard s'adoucit.

« Vous n'avez pas dormi, n'est-ce pas ? » dit-elle avec inquiétude. « Vous ne pouvez pas continuer comme ça. Il reviendra quand il le pourra. »

Mais Li Wuxin savait, quelque part au fond de lui, que ce n'était pas aussi simple. Car ce n'était pas seulement Xu Moyao qui manquait. C'était une partie de lui-même qu'il n'avait pas encore comprise, un vide qu'il n'avait pas voulu reconnaître, vaste et écrasant.

« Je ne sais pas s'il reviendra, » murmura-t-il enfin, les yeux perdus dans la brume matinale. « Mais il devait partir. C'est tout. »

Salut tout le monde, merci d'avoir lu le quatorziéme chapitre de mon livre , n'hésitez pas a liker et dire ce que vous en pensez en commentaire. For the readers , the english version is also avaible !

Les dessin sont fait avec mon amie Cisoul ! n'hésitez pas a la soutenir en commentiare

By à la prochaine fois ! 💕

Comment this paragraph

Comment

No comment yet