Après de longs mois d'absence, Li Wuxin, Xu Moyao et Lan Boxiao revinrent enfin, foulaient de nouveau le sol familier de la ville, leurs pas résonnant des épreuves qu'ils avaient traversées.
Le vent soufflait doucement à travers les ruelles bordées de vieux bâtiments, portant avec lui le parfum délicat des cerisiers en fleurs sous la douce lueur du soir. Les rues du quartier des érudits étaient tranquilles, baignées d'une certaine sérénité, loin du bruit du marché.
Lan Boxiao marchait d'un pas léger, son esprit en paix après un long voyage. Ses bras étaient chargés de rouleaux de soie, des remèdes que Li Wuxin lui avait demandé d'apporter. Elle fredonnait un vieux air, celui qu'elle avait appris lorsqu'elle était encore une jeune disciple sous l'enseignement de son maître. C'était une mélodie pleine de nostalgie et de sérénité, un souvenir lointain d'un temps plus simple.
Soudain, son pas ralentit lorsqu'elle aperçut une silhouette familière se tenant dans la lumière tamisée du crépuscule.
C'était Lu Xiaoquian.
Elle se tenait là, immobile, ses yeux brillants d'une émotion qu'elle semblait retenir depuis bien trop longtemps. Son visage était marqué par une tension qu'elle avait contenue, et avant que Lan Boxiao ne puisse parler, Lu Xiaoquian fit un pas en avant, se jetant dans ses bras avec une telle urgence qu'elle faillit la faire trébucher.
« Tu es revenue... » murmura Lu Xiaoquian, sa voix brisée par l'émotion. Elle la serrait fort, comme si elle avait peur de la perdre à nouveau. « Je... je ne savais pas si tu reviendrais un jour. »
Lan Boxiao, prise au dépourvu, sentit son cœur se serrer sous l'intensité de l'étreinte. Les bras de Lu Xiaoquian s'enroulèrent autour d'elle comme des chaînes chaudes, pleines d'affection infinie. Pendant un moment, elle ferma les yeux, se laissant bercer par la chaleur du câlin. Elle enfouit son visage dans l'épaule de Lu Xiaoquian, respirant l'odeur des herbes médicinales et de l'encre. Ce parfum était devenu tellement familier, tellement rassurant.
« Je t'aime. Je... je n'aurais jamais dû partir ainsi, » avoua Lan Boxiao, sa voix étouffée par la honte et la culpabilité. Les mots sortirent comme une confession silencieuse qu'elle portait depuis bien trop longtemps. Elle n'avait pas d'autre explication à offrir, juste la douleur qui l'avait rongée. « Je... je ne voulais pas partir. Mais... »
Lu Xiaoquian laissa la phrase en suspend, la serrant encore plus fort.
Les deux jeunes femmes se séparèrent à peine, juste assez pour se regarder dans les yeux. Leurs visages étaient proches, presque trop proches, leurs regards se croisant avec des sentiments qu'elles avaient longtemps réprimés. Les yeux de Lu Xiaoquian étaient remplis de larmes, mais son regard était plus ferme que jamais. Il n'y avait ni colère ni reproche dans ses yeux, juste une seule question – celle qu'elle avait attendue si longtemps.
« Dis-moi ? » demanda-t-elle enfin, sa voix remplie de douleur contenue. Ce mot simple, cette simple question, portait en elle une multitude d'émotions. Colère, confusion, la douleur de l'abandon. Et aussi l'espoir. Un espoir fragile, mais présent. Elle voulait comprendre.
Lan Boxiao baissa les yeux. La culpabilité la rongeait de l'intérieur. Elle aurait voulu expliquer tout ce qui s'était passé, mais les mots lui échappaient encore. Tout ce qu'elle pouvait faire, c'était dire la vérité qui l'avait hantée : « J'ai trahi ta confiance. J'ai envoyé cette lettre vers le Sud... je n'avais pas le choix. Ils tenaient ma sœur en otage. Si je ne leur donnais pas d'informations sur les déplacements de Xu Moyao, ils... » Sa voix se brisa de nouveau, libérant la douleur qu'elle avait retenue si longtemps. « Je n'avais pas le choix. Mais je suis revenue dès que j'ai pu la sauver. Je ne pouvais pas les laisser la détruire. »
Un lourd silence s'installa entre elles. Les paroles de Lan Boxiao restèrent suspendues dans l'air, comme une confession difficile à accepter. Lu Xiaoquian regardait la jeune femme devant elle, tentant de comprendre, essayant d'accepter. Elle voulait tout entendre, tout savoir, mais au fond d'elle, elle savait que la vérité ne serait jamais aussi simple qu'elle l'avait imaginée.
Elle soupira profondément, un soupir qui semblait libérer toute la pression accumulée. Puis, d'un geste presque imperceptible, elle passa sa main dans les cheveux noirs de Lan Boxiao, sans bouger. La douceur de ce geste contrastait avec la dureté de la situation, mais il exprimait quelque chose de bien plus fort : l'acceptation. « Idiote, » murmura-t-elle, un sourire triste flottant sur ses lèvres. Ce n'était ni de la colère, ni du reproche. C'était une supplication émotionnelle, un rappel de leur passé commun, un rappel de la camaraderie qu'elles avaient partagée. « Tu aurais dû nous le dire. On t'aurait aidée. Tu n'étais pas seule. »
Lan Boxiao la regarda, surprise par la douceur de ses mots. Elle s'était attendue à une explosion de colère, de déception, voire à un rejet. Mais au lieu de cela, elle ne vit que cette tendre compréhension dans les yeux de Lu Xiaoquian. Malgré la trahison, Lu Xiaoquian lui offrait son pardon, inconditionnellement, sans rien attendre en retour.
Lan Boxiao baissa la tête, incapable de soutenir le regard de Lu Xiaoquian.
Lu Xiaoquian lui saisit doucement le visage de ses mains, levant son regard pour croiser le sien. Il y avait quelque chose de fermement tendre dans ce geste, comme si, en cet instant, tout ce qui avait été brisé pouvait être réparé. « Ce n'est pas à toi de décider ce que tu mérites, » dit-elle calmement, une nouvelle lueur dans ses yeux. « Tu es revenue. Et c'est tout ce qui compte. »
Un long silence s'installa, un silence confortable, lourd de tout ce qu'elles avaient traversé ensemble et de tout ce qu'elles n'avaient pas encore dit. Elles restèrent là, se regardant longuement, une connexion silencieuse mais infiniment forte qui transcendait les mots. Puis, Lan Boxiao chuchota, sa voix à peine audible, presque comme une prière silencieuse :
« Je ferai tout pour me faire pardonner. Tout. »
Lu Xiaoquian la regarda, et un sourire doux et énigmatique se dessina sur ses lèvres. « Alors commence par m'embrasser, toi, la traîtresse, » dit-elle d'un ton léger, mais ses yeux brillaient d'une profonde affection, comme si, après tout ce temps, l'amour et la confiance étaient enfin restaurés.
Lan Boxiao laissa échapper un rire étouffé, une émotion douce et libératrice s'infiltrant en elle. Elle s'inclina légèrement, rapprochant son visage de celui de Lu Xiaoquian. Leurs lèvres se rencontrèrent doucement, dans un baiser plein de tendresse et de promesses silencieuses. Ce baiser était plus qu'un simple geste ; il scellait leur réconciliation, un début de guérison. C'était la confirmation que, malgré tout ce qui s'était passé, leur lien était toujours aussi fort, prêt à renaître, prêt à être reconstruit.
Elles restèrent là, l'une contre l'autre, leurs cœurs battant à l'unisson. La nuit était tombée.
Pendant ce temps, dans la chambre qu'elles partageaient depuis leur mariage discret, Xu Moyao et Li Wuxin rangeaient lentement leurs affaires. La pièce baignait dans la lumière dorée des lanternes, projetant des ombres dansantes sur les murs.
Xu Moyao, les mains posées sur un rouleau de soie qu'il venait de plier, regardait Li Wuxin du coin de l'œil. « Mon mari, » ce mot lui faisait toujours monter une chaleur dans la poitrine. Xu Moyao oublia de respirer pendant un instant. Il baissa les yeux, un sourire idiot se dessinant sur ses lèvres, ses joues rosissant.
Dans un mouvement plein de tendresse silencieuse, il s'approcha lentement, enroula ses bras autour de Li Wuxin et le serra contre lui, son souffle chaud effleurant son cou.
Li Wuxin sursauta légèrement sous la chaleur soudaine contre son dos.
Il inclina la tête en arrière, ses cheveux effleurant la poitrine de Xu Moyao. « Tu choisis toujours les meilleurs moments pour me surprendre, hein ? »
Mais il ne fit aucun mouvement pour s'éloigner.
« C'est notre premier voyage depuis que nous nous sommes mariés, » remarqua Xu Moyao d'une voix basse et persistante.
Li Wuxin haussa un sourcil, amusé. « Ah bon ? Et alors ? »
« Eh bien, techniquement... » Xu Moyao approcha ses lèvres de l'oreille de Li Wuxin, sa voix à peine un murmure dans l'air entre eux...
« C'est notre lune de miel. »
Li Wuxin, pris au dépourvu par ses mots, resta silencieux un moment, son cœur battant un peu plus vite.
« Tu pourrais au moins me prévenir avant de dire des choses comme ça. » Li Wuxin tourna lentement, ses joues rougissant, et enfouit son visage dans l'épaule de Xu Moyao, comme pour se cacher.
Xu Moyao sourit, puis inclina la tête pour capturer ses lèvres dans un baiser lent et brûlant. C'était différent de leurs échanges habituels, plus intentionnel, plus possessif, mais toujours aussi doux.
Ils ne se séparèrent que pour reprendre leur souffle. Xu Moyao laissa ses lèvres effleurer celles de Li Wuxin une dernière fois, avant de doucement le ramener en arrière, pas à pas. À chaque mouvement, le contact de leurs lèvres devenait plus insistant, comme si chaque instant était une promesse silencieuse.
Ils ne s'arrêtèrent que lorsque le dos de Li Wuxin heurta la porte en bois. Le souffle de Xu Moyao effleurait doucement la peau de Li Wuxin alors qu'il se penchait légèrement en avant, ses lèvres presque contre les siennes.
Leurs souffles s'entrelacèrent dans un rythme apaisant, comme une symphonie silencieuse. Il sourit, un sourire tendre et sincère qui irradiait une chaleur apaisante. Lentement, Xu Moyao plaça sa main sur le côté, fermant doucement la porte d'un léger mouvement. La proximité entre eux s'intensifia encore davantage.
Li Wuxin, le cœur battant, ne pouvait plus se concentrer sur rien d'autre que la chaleur émanant de Xu Moyao. Leurs souffles devinrent presque synchrones, évoluant dans une danse intime et silencieuse. Li Wuxin ferma les yeux un instant, se laissant emporter par l'étreinte du moment.
« Tu es sûr de vouloir continuer ? » demanda Xu Moyao d'une voix rauque.
Li Wuxin, les joues brûlantes, hocha lentement la tête.
Xu Moyao souleva Li Wuxin dans un mouvement fluide, comme s'il était aussi léger qu'une plume. Li Wuxin, surpris, enroula instinctivement ses jambes autour de la taille de Xu Moyao, son souffle court contre son épaule. Leurs corps se pressaient plus près, Xu Moyao tenant Li Wuxin contre lui. Li Wuxin posa ses mains sur la poitrine de son mari, leurs regards se croisant—l'un brillant de désir, l'autre de tendresse.
« Ne me lâche pas, » chuchota Li Wuxin, son cœur battant plus fort.
« Je ne peux pas. Je t'aime trop. »
Li Wuxin ferma les yeux à cet instant, sentant le poids de ces mots se poser sur lui. Il se pressa plus près de Xu Moyao, ses lèvres cherchant les siennes, comme s'il répondait instinctivement à tout ce qu'il ressentait. Il n'y avait plus de place pour le doute ici, plus de place pour l'incertitude. Juste ce moment partagé, cette étreinte passionnée, une réponse muette aux promesses de chacun.
Xu Moyao sourit, un sourire tendre et réconfortant. Ses mains glissèrent lentement sur le dos de Li Wuxin, le maintenant encore plus près, comme pour s'assurer qu'il ne s'échapperait pas, qu'il serait toujours là, juste à côté de lui.
Les mains de Li Wuxin glissèrent sur le dos de Xu Moyao, frôlant la peau de son cou, puis descendant lentement.
Li Wuxin baissa doucement la tête, enfouissant son nez dans le creux du cou de Xu Moyao. Il inspira lentement le doux parfum de pin qui émanait de sa peau, un parfum naturel et apaisant qui chatouillait doucement son nez. Un léger frisson parcourut son corps alors qu'il se perdait dans cette senteur familière, un parfum qu'il associerait toujours à la chaleur et à la sécurité des bras de son mari.
D'un mouvement fluide, Xu Moyao porta Li Wuxin jusqu'au lit, le tenant contre lui avec le respect de celui qui tient son bien le plus précieux. Une fois allongé sur le dos, il plaça tendrement Li Wuxin au-dessus de lui, comme si sa place avait toujours été là. Ses mains reposaient sur son dos, son regard plongé dans le sien, comme s'il ne voulait jamais le laisser partir.
Li Wuxin resta immobile un instant, les yeux plongés dans ceux de son mari. Puis, lentement, avec une tendresse infinie, il leva une main et écarta doucement une mèche de cheveux de l'oreille de Xu Moyao. Le geste était simple mais rempli d'une tendresse désarmante.
Son cœur battant la chamade, Li Wuxin s'avança doucement, ses lèvres effleurant celles de Xu Moyao, à peine un frisson, une promesse. Le souffle de Xu Moyao se coupa un instant, comme si le monde s'était figé autour d'eux.
Assis sur le bas-ventre de son mari, Li Wuxin glissa lentement ses doigts sous le menton de Xu Moyao, lui soulevant doucement le visage vers lui. Le contact était précis, presque possessif, rempli de tendresse assurée. Leurs regards se croisèrent, une étincelle allumant l'air entre eux, et sans attendre plus longtemps, leurs lèvres se trouvèrent.
Le baiser fut direct. Les mains de Xu Moyao se dirigèrent immédiatement vers les hanches de Li Wuxin, l'ancrant contre lui, refusant de le laisser partir. Essoufflés, le monde disparut autour d'eux, ne laissant que l'urgence de leur contact, l'énorme besoin de se réunir pleinement. Les doigts de Li Wuxin se serrèrent doucement contre la poitrine de Xu Moyao, tandis que Xu Moyao le tenait encore plus fort.
Le baiser les laissa haletants.
Dans un geste calme et tendre, Xu Moyao retira sa chemise, dévoilant la ligne de ses muscles. Li Wuxin posa sa main sur sa poitrine, fasciné. Puis, doucement, presque comme pour demander la permission, il déboutonna lentement le vêtement de Li Wuxin, ses doigts effleurant à peine sa poitrine. Ils restèrent là, immobiles un instant, se regardant en silence, comme si cet instant seul comptait, suspendu hors du temps.
Le regard de Li Wuxin dériva vers les côtes de Xu Moyao, où une fine cicatrice marquait légèrement la peau. Une ombre traversa ses yeux. D'un geste lent, presque respectueux, il traça la cicatrice de son doigt, puis se pencha pour y déposer un baiser aussi doux qu'une promesse.
Xu Moyao le regarda, comme hypnotisé par sa tendresse. Li Wuxin leva à peine les yeux, puis s'avança à nouveau, son souffle chaud contre sa peau. Ses lèvres trouvèrent son cou, laissant une pluie de baisers avant de s'attarder juste sous son oreille, où la peau était fine et sensible. Un soupir discret échappa de la bouche de Xu Moyao lorsque Li Wuxin marqua sa peau d'un suçon, comme pour dire : tu es à moi, aussi doucement que possible.
Un éclat malicieux passa brièvement dans les yeux de Xu Moyao, et avant que Li Wuxin ne puisse réagir, il fut renversé sur le dos, une jambe délicatement accrochée, piégée par la main ferme de son mari.
Dans le silence de leurs regards, ils se rencontrèrent enfin, pleinement, sans retenue. Ce n'était ni précipité ni brutal, juste une lente montée de plaisir, une danse où chaque soupir, chaque frisson était partagé.
Sous les draps encore chauds, la tête de Li Wuxin reposa sur la poitrine de Xu Moyao, exactement là où son cœur battait. Certaines choses ne changeraient jamais, et c'était très bien ainsi. Le souffle régulier de Xu Moyao caressait doucement ses cheveux, tandis que sa main se déplaçait paresseusement sur son dos, dessinant des cercles lents. Dans cette étreinte silencieuse, aucun mot n'était nécessaire. Il n'y avait que la chaleur de l'autre, le battement d'un cœur bien-aimé.
Salut tout le monde, merci d'avoir lu le vingtième chapitre de mon livre , n'hésitez pas a liker et dire ce que vous en pensez en commentaire. For the readers , the english version is also avaible !
Les dessin sont fait avec mon amie Cisoul ! n'hésitez pas a la soutenir en commentiare
By à la prochaine fois ! 💕