Point de vue Héloïse
Dans la voiture, Nathan a sa main posée sur ma cuisse tremblante. Je joue avec les manches de mon gilet en laine beige tout en regardant par la fenêtre. Le paysage défile sous mes yeux mais mes pensées sont occupées ailleurs. Je sens les caresses de Nathan sur ma cuisse comme un doux murmure lointain.
— Et s'ils m'en voulaient ? Et s'ils me détestaient ? m'inquiété-je d'une voix tremblante.
— Je serai là, au moindre problème. Tu vas voir, tout va bien se passer.
— J'avais oublié que tu étais Madame Irma, le taquiné-je.
Je tourne la tête vers lui et un sourire illumine son visage.
— Mais oui, fais moi confiance… et de toute façon, on arrive.
Je tourne ma tête et vois que nous sommes entrés dans une zone pavillonnaire. Nathan roule au pas avant de s'arrêter devant une grande maison blanche. Mon estomac se noue, mon rythme cardiaque s'accélère. Ma peau devient moite. Je ne sais pas si je suis assez forte pour les affronter. Je ne sais pas s'ils se rappellent de moi, s'ils m'en veulent…
Une femme et un homme sortent de la maison. Je me sens intimidée. Ils sont tous les deux souriants. Les cheveux et la barbe de l’homme sont poivres et sels tandis que la femme a un carré court ainsi que les cheveux roux. Je me mords les lèvres tandis que mon rythme cardiaque est au maximum. Je sors de la voiture, les jambes flageolantes. Nathan me prend la main mais il la lâche une demi-seconde plus tard lorsque Gabin me saute dans les bras en premier. Je le serre fort contre moi en mettant ma tête dans ses cheveux bruns avant que Hugo, Emma et Amélie ne le rejoignent dans mes bras. Mes joues sont inondées de larmes. En cinq ans, ils ont eu le temps de bien grandir. Ils me parlent tous en même temps, j’ai du mal à suivre leur conversation. Cependant, je remarque que Gabin dépasse désormais son jumeau, Hugo. Amélie porte une coupe à la garçonne à merveille tandis que sa jumelle, Emma, a de longs cheveux blonds. Je remarque néanmoins que Arthur, le plus vieux, reste en retrait. Bras croisés, appuyé contre la poutre du porche.
Je me mords les lèvres et tourne la tête vers Nathan qui parle avec les parents adoptifs. Il me fait un signe de tête encourageant mais mes mains sont prises d’assaut par les jumelles.
— Viens, on va te montrer nos chambres ! s’exclame Emma.
— Tu vas voir, je me suis améliorée en dessin ! s’enthousiasme Amélie.
— Et je vais te montrer mes coupes en sciences ! renchérit Gabin.
Je ne sais où donner de la tête mais je ne peux m’empêcher de sourire. Néanmoins, il s’efface légèrement lorsque je passe devant Arthur. Je m’arrête à son niveau, ouvre la bouche pour dire quelque chose mais il secoue la tête avant de rentrer. La culpabilité me tenaille le ventre. C’était lui dont j’étais le plus proche autrefois. Il a dû se sentir terriblement abandonné. Hugo me ramène à la réalité lorsqu’il me tire la main. Je suis ces quatre terreurs sous le porche où je m’arrête un instant devant leurs parents adoptifs. Je me racle la gorge avant de les regarder :
— Bonjour… je… euh… merci… vraiment… pour tout… Le fait de les avoir pris tous ensemble…
La femme fait un geste de main comme pour balancer mes remerciements. Un sourire sincère se dessine sur son visage laissant apparaître de légères rides dans les coins de ses yeux.
— C’est normal, ne nous remercie pas. Avec Paul nous n’avons jamais réussi à avoir d’enfants alors ne pas les séparer était notre priorité.
Je fais un hochement de tête accompagné d’un sourire reconnaissant. J’allais parler mais la petite voix d’Emma me parvient aux oreilles :
— Tu viens Hélo ?
— Je crois que tu es attendu, s’exclame Paul en regardant par-dessus mon épaule. Avec Diane nous allons finir de préparer à manger pendant qu’ils te font visiter.
Je jette un coup d'œil à Nathan qui me fait un signe rassurant. Je les remercie encore une fois avant de rentrer dans leur maison. Je me déchausse en sentant une douce odeur de lavande. L’entrée débouche sur un immense salon avec un canapé en arc de cercle. Une immense bibliothèque trône sur le mur du fond, entre deux grandes fenêtres et comporte des livres avec des jeux de société. Beaucoup de jeux de société. Je n’ai pas le temps d’en observer plus qu’on me tire par la main afin de me traîner dans les escaliers.
— Le premier étage est pour nous ! m’annonce Hugo.
— Nous on a le deuxième, enchaîne Amélie en me tirant vers leurs escaliers.
— Ca vous convient à tous comme ça ? les questionné-je.
— Oui, comme ça les garçons ont leur salle de bain et nous la notre, sourit Emma.
Je hoche la tête et monte les escaliers avec les filles. En arrivant, je suis surprise de voir que tout l’étage est en fait leur chambre avec deux portes au fond de la chambre. Je peux aisément distinguer les deux côtés. Il y a un côté très soigné avec du rose pâle, un lit fait, des chaussons de danse classique rangés. Et l’autre légèrement plus désordonné avec le lit défait, des dessins, des livres un peu partout et des vêtements étalés autour du lit.
— Regarde, c'était la première représentation de danse que j’ai faite ! me sourit Emma en me tendant une photo d’elle en tutu.
— Et ça, c’est mon carnet de dessin ! s’exclame Amélie.
Je souris en reposant la photo d’Emma avant de prendre le carnet de dessins d’Amélie.
— Vous ne devez pas avoir beaucoup de souvenirs… leur dis-je.
— On en a quelques-uns, m’assure Emma.
— A chaque fois que papa et maman se disputaient tu étais là et tu nous faisais une cabane avec de la musique, ajoute Amélie.
— Puis tu nous emmenait et nous ramenait de l’école et tu nous faisais à manger même si on n’avait pas grand chose dans les placards.
Les larmes aux yeux, je me mets à leur hauteur afin de les regarder chacune dans les yeux.
— Si vous saviez comment vous m’avez manqué…
— Arthur disait que tu nous avais abandonné…
— C’est légèrement plus compliqué que ça, soupiré-je. Vous vous sentez bien ici ? Vous ne manquez de rien ?
— Non, ne t’en fais pas Hélo, Diane et Paul veillent à ce que chacun ait des chaussures neuves ainsi que des habits et on mange à notre faim, me rassure Amélie.
— Puis on a plein de copains ici, sourit Emma.
Je hoche la tête avant de les serrer dans mes bras. Leur parfum de vanille m'enivre. Elles m’avaient tant manquées. Je les serre ainsi quelques instants avant que la voix de Gabin ne résonne.
— Hélo, tu viens visiter nos chambres maintenant ?
Je fais un bisou sur la tête de chacune des filles avant de me relever.
— On se voit tout à l’heure ?
Elles hochent la tête comme une seule personne puis je suis Gabin dans les escaliers avant qu’il ne m’emmène dans sa chambre. Les murs de sa chambre sont recouverts d’affiches sur les tortues de mer ou sur les sciences. Il a même un tableau périodique accroché au-dessus de son bureau.
— Je vois que tu as toujours ton amour pour la science, sourié-je.
— Oui ! Et regarde ma coupe ! J’ai terminé premier au concours de sciences l’année dernière.
Elle trône fièrement au milieu d’une étagère couvertes de livres sur les sciences bien évidemment.
— Je suis fière de toi Gabin, vraiment.
— C’est grâce à toi Hélo. Tu m’as toujours encouragé dans cette voie. Quand on avait fait l’expérience du dentifrice éléphant ! Ou encore quand tu me faisais faire des activités à réaction chimique tandis qu’Amélie dessinait ou que Hugo s’entrainait avec le vieux ballon de foot…
— Tu te souviens de ça ? me tourné-je vers lui.
— Bien sûr. Tu as toujours su nous encourager dans nos passions alors que maman et papa étaient… dans les vapes.
Il vient se mettre dans mes bras et je le serre fort contre moi quelques instants avant que Hugo ne nous interrompre :
— A moi d’avoir Hélo !
Je rigole en secouant la tête, plante un baiser sur la petite tête brune de Gabin avant de suivre Hugo. En rentrant dans sa chambre, une forte odeur de sueur se fait ressentir.
— Tu devrais aérer plus souvent ta chambre, le taquiner-je.
— Diane n’arrête pas de me le dire aussi, rigole-t-il.
— C’est qu’il doit y avoir une raison.
En plus de l’odeur, il y a du désordre partout, des vêtements de sport jonchent le sol, les murs sont recouverts de posters de joueurs de football.
— Je vois que ta passion ne t’a pas lâchée.
— Elle est dans mon sang.
Je rigole en secouant la tête et il me raconte les derniers matchs qu’il a fait, les buts qu’il a marqué et lorsque je l’interroge sur l’école, il esquive fortement ma question.
— Hugo, tu sais que si tu as des difficultés à l’école tu peux demander de l’aide…
— Oui mais je n’y arrive pas…
— Pourtant quand je te faisais faire tes devoirs tu arrivais à comprendre.
— Justement, parce que tu faisais toujours en sorte que ça m’intéresse. Et depuis…
— Hugo, on en a déjà parlé, tu ne peux pas te focaliser sur une seule et même personne.
— J’ai essayé, mais tu n’étais plus là et…
— Et tu t’es vengé en rejetant toute personne qui t’aide, c’est ça ? penché-je la tête sur le côté en regardant.
Il hoche doucement la tête tandis que je soupire.
— Voilà ce que je te propose, à chaque fois que tu en as besoin, tu m’appelles et on voit ensemble. En échange, si jamais lors des cours tu ne comprends pas, tu demandes à tes professeurs d’éclaircir ce qui t’embête. OK ?
Il roule des yeux mais finit par accepter.
— Je vais aller voir Arthur maintenant…
— Bon courage… Il t’en veut tu sais ? C’est lui qui a le plus souffert de tout ça.
— Pourquoi avec les autres vous ne m’en voulez pas ?
Il hausse les épaules.
— Parce qu’on sait que tu nous aimais et que si tu avais eu le choix, on serait resté en contact… Mais tu étais plus proche d’Arthur… et il l’a pris comme un abandon.
Je hoche la tête en me mordant les lèvres et le prends doucement dans mes bras. Je le remercie à travers ce câlin de s’être confié à moi comme cela. Puis, je le relâche et après un dernier sourire, je quitte sa chambre. Je me dirige vers la chambre d’Arthur avec les indications de Gabin que j’ai croisé en chemin. Je prends une profonde inspiration avant de toquer à sa porte, le cœur en tachycardie et les mains moites. Aucune réponse alors j’ouvre doucement la porte de sa chambre.
Il est à son bureau, dos à moi et pourtant, sa voix pleine de rancoeur retentit :
— Sors, m’ordonne-t-il.
Sa voix en pleine mutation me fait tout drôle. Lui qui avait une si petite voix à l’époque… Mais il n’était plus le Arthur que j’avais connu, non, il avait grandi… sans moi. Cependant, je ne sors pas. Je regarde sa chambre et un sourire nostalgique se dessine sur mes lèvres en voyant ses consoles de jeux vidéo avec les étagères remplies de jeux et de mangas.
— Je vois que tu es toujours aussi geek…
Toutes ses consoles sont propres, pas un seul grain de poussière les recouvrent. Ses étagères à mangas sont pleines à craquer et il a quelques figurines toutes aussi propres les unes que les autres.
— Arthur… s’il te plaît… parle-moi… le supplié-je.
— Et pour dire quoi ?
Son ton glacial me surprend. C’est comme des centaines de petites aiguilles qui me piquent en plein cœur. Son regard qu’il plante sur moi est froid, dur. Il n’a aucune émotion si ce n’est de la haine. Je sens les larmes monter aux yeux, tandis que je recule d’un pas.
— Calme-toi… s’il te plait… lui demandé-je la voix tremblante.
— Tu étais censée être là pour nous et rester avec nous ! Tu as préféré te casser pour un mec ! Tu nous as abandonné avec des moins que rien comme nos putains de géniteurs ! crie-t-il.
Les larmes coulent désormais le long de mes joues. Il a raison. Je les avais abandonnés, cependant, je prends une profonde inspiration. Allez Héloïse, tu es devenue plus forte, tu peux le faire !
— Ce n’est pas ce que tu crois ! m’exclamé-je alors.
— Ah non ? Vraiment ? Tu nous as pas lâché pour un mec et maintenant qu’il t’a certainement quitté pour une autre tu reviens en rampant ?
— Je te jure Arthur, tais-toi ! Tu n’es pas dans ma vie ! Tu ne sais rien de rien ! Alors tu vas la fermer et m’écouter maintenant ! tonné-je.
Je suis surprise par moi-même du ton employé mais cela a l’effet de faire taire Arthur. Une légère fierté pointe le bout de son nez. J’inspire profondément avant de me calmer. J’ai chaud et je tremble, mais j’ai refoulé une crise de panique qui menaçait de venir.
— Ecoute, je sais que tu crois que c’est facile pour moi de revenir après cinq ans mais durant ces cinq années, il n’y a pas un jour où je ne pensais pas à vous, commencé-je. C’est Théo qui s’est occupé de votre adoption, c’est lui qui savait où vous étiez pas moi. Il avait tous les papiers en sa possession, je n’avais rien. Pendant cinq ans, j’étais l’ombre de moi-même. Il a passé toutes ces années à me manipuler, à me retourner le cerveau et à m'humilier… Je n’avais plus personne autour de moi, il m’avait éloigné des seules personnes qui comptaient le plus pour moi. Il me faisait croire qu’il était mon pilier mais il était les chaînes qui me maintenaient sous l’eau.
Je vois ses yeux s’embuer de larmes, je prends une pause afin de me racler la gorge.
— Une fois que je suis partie de chez notre mère, je suis allée chez lui et il a accepté de la dénoncer pour maltraitance. Et il savait que la seule condition pour que j’accepte de rester auprès de lui, c’était de ne pas vous séparer les uns des autres, en aucun cas. Alors, il s’en est chargé. Et il s’est chargé aussi de vous trouver une famille loin de moi pour être certain d’avoir toujours un certain contrôle sur moi… Mais sache, qu’il n’y a pas un jour, une heure ou une minute sans que je ne pense à vous en espérant que vous allez bien.
Il essuie les larmes sur son visage d’un revers de main, j’ai envie de le serrer contre moi, mais je sens que c’est encore trop tôt alors je continue :
— C’est grâce à Nathan si j’ai pu partir. Il m’a sauvé de toutes les façons dont on peut l’imaginer. Cela fait quatre mois que je respire à nouveau, grâce à lui. Si tu me vois comme ça aujourd’hui c’est grâce à lui, je lui dois quasiment ma vie… Écoute Arthur, si tu ne veux plus me voir, je compr…
Mais je n’ai pas le temps de terminer ma phrase qu’il me prend dans ses bras. Je me tends un instant, surprise avant de l’enlacer à mon tour.
— Je ne savais pas Hélo…
— Tu ne pouvais pas savoir… lui réponds-je la voix tremblante. Mais sache, que désormais, je ne partirai plus. Je resterai auprès de vous.
Il hoche la tête et ses bras se resserrent légèrement autour de ma taille. Je profite de ce moment pour calmer les larmes qui coulent le long de mon visage.
— Et donc toi et Mister Pickle… dit-il la voix pleine de sous-entendue en se détachant de moi.
Je rigole en secouant la tête.
— Je ne suis pas encore prête à me remettre dans une relation… Et toi ? Une copine ?
— Un copain plutôt…
— Ooh tu es gay ? m’intéressé-je.
— Non, bi. Mais pour le moment, je suis avec Esteban et tout se passe bien. Il te plairait tu sais, il est très littéraire.
— Tant qu’il fait ton bonheur, il ne peut que me plaire.
Il sourit puis, quelqu’un toque à sa porte. Là, la tête de Nathan apparaît :
— Désolé de vous déranger mais… le repas est prêt, annonce-t-il.
Avec Arthur nous hochons la tête puis je laisse passer mon frère devant moi. Nathan glisse sa main dans le bas de mon dos avant de me chuchoter à l’oreille :
— Tout va bien ?
Je lui réponds avec un hochement de tête, toute souriante. Il me rend mon sourire puis nous rejoignons les autres qui sont tous autour de la table sur la terrasse. La baie vitrée de la cuisine est grande ouverte et malgré un léger vent, il ne fait pas froid en ce début d’avril.
Avec Arthur et Nathan on s’installe sur les trois dernières places restantes et une douce odeur de grillade se fait sentir. Une légère cacophonie règne pendant le repas et je sens mon cœur s’apaiser. Je suis heureuse de les voir heureux, épanouis. Ils méritent le bonheur et quant à leurs parents adoptifs, je ne peux que les remercier infiniment pour tout ce qu’ils font pour les rendre heureux. Je sens bien que leur vie est désormais ici et malgré tout, ils m’ont accepté de nouveau.
Je sens la main de Nathan glisser dans la mienne qui est posée sur ma cuisse. Je lui souris tendrement tandis qu’Arthur commence à lui poser des questions sur son métier, ses passions… Pendant qu’ils échangent, Diane me demande ce que je fais, je lui explique alors que j’attends une réponse pour une école d’infirmière :
— Oh mais attends, j’ai plein de livres à ce sujet. Bon, le programme à certainement évolué mais si cela t’intéresse.
— Tu es infirmière ?
— Oui, en libérale, sourit-elle. J’ai travaillé quelques années à l’hôpital jusqu’à ce que je me lance à mon compte.
— Il a fallu la pousser un peu, elle était terrifiée ! rigole son mari.
— En même temps, c’était l’inconnu…
— Non, il fallait seulement te montrer que quelqu’un pouvait croire en toi.
Elle lui dépose un baiser sur la joue :
— Oui, c’est vrai… Puis quand on a décidé d’adopter ces cinq énergumènes, il m’a paru logique de le faire. Comme ça je pouvais faire mes propres horaires et être présente pour eux.
Elle lance un regard sur chacun des loustics avec un regard attendrissant. Comment une femme aussi aimante n’avait jamais pu faire d’enfant alors que la nôtre, une catastrophe ambulante, était une véritable poule pondeuse.
Nous passons le reste de l’après-midi à jouer à des jeux de société, comme une famille normale. Diane et Paul me faisaient sentir comme leur fille et cela me fait tout drôle. C’est si naturel pour eux d'être parents… Tandis que le soleil s’éclipse peu à peu à l’horizon et que les étoiles prennent leurs places dans le ciel, il est temps pour Nathan et moi de retourner à l’hôtel.
— Tu t’en vas ? me demande Arthur avec une pointe d’inquiétude.
— Je suis là encore toute la semaine, on se verra après vos cours, le rassuré-je.
— C’est vrai ? s’étonne Gabin.
— Bien sûr !
— Tu viendras à mon entraînement de football mercredi ? renchérit Hugo.
— Avec plaisir, lui promis-je.
— Et à mon cours de danse jeudi ? enchaîne Emma.
— Evidemment !
On se fait un gros câlin groupé avant de leur souhaiter à tous une bonne nuit. Puis, avec Nathan, nous partons de leur petit havre de paix. Pendant le trajet, il pose sa main sur ma cuisse, me provoquant une douce décharge électrique.
— Merci Nathan, pour tout… Je ne pourrais pas être plus heureuse.
— Ton bonheur fait le mien Joli Coeur… Je t’avais bien dit que tout se passerait bien…
Je hoche la tête, reconnaissante, le cœur léger et rempli d’amour.