Point de vue Héloïse
Je sens des chatouilles sur mon visage. Je fronce les sourcils avant d'ouvrir les yeux et de voir Nathan, qui me caresse le visage du bout des doigts.
— Réveille toi Joli Coeur… C’est l’heure, sourit-il.
Je soupire, me tourne en ramenant la couette sur moi. Je me suis endormie tard, j'ai pas envie de me lever aux aurores pour je ne sais quelle raison.
— Et si je te fais du café ? Mmh une bonne tasse de café bien chaude…
Je soupire. Je devrais certainement lui dire que je n'ai pas envie de bouger. Pourtant… je sais que je devrais. Ça me ferait sûrement du bien. Mais je suis anxieuse à l'idée de cette journée. Je ne sais pas ce qui m'attend et ça m'effraie.
— Joli Cœur ? Il se passe quoi dans ta tête ? chuchote-t-il.
Je me mords les lèvres et entrouvre légèrement la couette. Les volets filtres déjà les rayons du soleil qui se reflètent dans les yeux de Nathan. Ils donnent aussi une couleur orangeâtre à la pièce.
— Nathan… je ne sais pas…
— Allez Hélo, tout va bien se passer. Tu vas voir, ça va te faire du bien.
Je me mords les lèvres en baissant le regard.
— Promis, tu me fais confiance, pas vrai ?
— Oui…
Il sourit de toutes ses dents avant de se lever. Il me tend ses mains :
— Allez debout miss grognon, tu vas prendre un café et après on part !
Je hoche la tête et lui donne mes mains avant qu'il ne me tire du lit. Je traîne des pieds derrière lui jusqu'à ce qu'on arrive dans la cuisine où Samuel est en train de s'activer. L'odeur de café et de gaufres se répand autour de moi et je suis attirée immédiatement par le liquide noir. Je veux m'en injecter dans le sang.
— T'es debout depuis qu'elle heure ? lui demande Nathan.
— Ça doit faire deux heures. Je suis rentrée il y a une demi-heure environ.
— Mais non ? Sam-Sam aurait été découché ? rigole Nathan.
Le concerné hausse les épaules mais son sourire en dit long. Il me jette un regard, et tout ce que je peux faire c'est un pouce en l'air en buvant une gorgée de café. Entendre les exploits sexuels de Sam… non merci. Cela ne m'empêche pas d'être contente pour lui, il le mérite. Il mérite de tourner la page et d'être heureux.
— Et vous ? Votre soirée ?
— Tranquille, répond Nathan.
Quant à moi, je sens le feu me monter aux joues en repensant à hier, mon rêve…
— Vous vous êtes embrassés ? s'exclame Samuel.
Je manque de m'étouffer avec ma drogue.
— Quoi ? Mais non ! répond Nathan.
Samuel fronce les sourcils avant de planter son regard sombre dans le mien :
— Alors pourquoi tu rougis ?
Je t'en pose des questions ? Ça, c'est ce que j'aurai aimé lui répondre. A la place, je bafouille :
— J… je me suis endormie dans… mon b…bain et… il m'a réveillé lorsqu'il est rentré.
Il roule des yeux :
— Ça je sais, il m'a envoyé un message pour me dire que tu allais bien et que tu t'étais endormie dans ton bain. Mais après ?
— Après rien… il m'a fait à manger, on a parlé et on est allé dormir, haussé-je les épaules.
— C’est tout ? Je vous laisse la maison une soirée et c’est tout ce que vous faites ?
Je hausse les épaules. Je ne vois pas vraiment à quoi il s'attendait… je jette un regard vers Nathan qui est devenu rouge. Pourquoi est-il devenu rouge ? Il me fait un sourire timide avant de détourner la tête. Je soupire et termine ma gaufre ainsi que mon café.
— Allez P'tite Tête, va te préparer.
Je me mords la joue avant de capituler. Je me lève, range mes affaires avant de me diriger vers les escaliers. Cependant, la voix grave de Samuel résonne.
— Vous ne vous êtes pas embrassés ? Pas un baiser ?
— Non Sam, soupire Nathan, laisse le temps faire son œuvre.
Je n'écoute pas plus et monte les escaliers quatre à quatre. Est-ce que Nathan était déçue ? Est-ce qu'il s'attendait à quelque chose hier ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Toutes ces questions sans réponse… enfin je pourrais les avoir… si je lui posais. Mais… je crains de ne pas vouloir entendre les réponses. Je ne suis pas prête à les entendre. D'un mouvement de tête, je chasse ces idées puis me dirige vers la salle de bain.
Après m'être brossée les dents et les cheveux (enfin question de parler) je me dirige dans ma chambre où dort Pouffy. Je lui fait un bisou ainsi qu'une caresse avant de m'habiller d'un jean (qui commence à être trop petit) et d'un sweat à Nathan. Je lui emprunte aussi un bonnet avant de descendre mettre des baskets.
Nathan et Samuel descendent les escaliers une dizaine de minutes plus tard. C'est dingue, on dit toujours que les filles sont en retard alors que c'est faux. C'est juste un préjugé.
— T'es prête P'tite Tête ?
— Pas vraiment le choix, soupiré-je.
— Allez Hélo, ça va bien se passer, fais nous confiance, sourit Nathan.
Je hoche la tête puis les suis dehors. Nathan m'ouvre la portière passager tandis que Samuel va se mettre derrière. Cependant, mon regard reste planté sur Nathan. Il… m'ouvre la portière ?
— Allez monte, on va pas te manger, sourit-il.
Je bredouille des remerciements ne sachant pas trop quoi dire. Il me dit de faire attention à moi avant de refermer la portière. Je sursaute lorsqu'une main se pose sur mon épaule. Je tourne la tête vers Samuel.
— Détends toi Hélo, il ne va rien te demander en retour, ni te gueuler dessus… il le fait par pure gentillesse.
Je hoche la tête, impossible de m'enlever ces voix… enfin cette petite voix. Alors, je reste sur mes gardes tandis qu'il s'installe à mes côtés avant de démarrer.
— Qu’est-ce qu'il y a Joli Coeur ?
Un nouveau sursaut s'empare de mon corps. Je ne sais pas. Je veux retourner dans la maison, dans ma chambre… Je sens les larmes monter tandis que je me recroqueville. Ai-je vraiment besoin de tout ça ? Je ne suis qu'une empotée. Loin de là Héloïse avant Théo. Il n'y aura plus jamais la Héloïse avant Théo. Mais alors… qui suis-je au fond ?
— Hé Joli Coeur, on est arrivé.
Je relève la tête en chassant mes larmes. Nous sommes dans une rue commerçante. OK. Et ? Il y a quelques personnes qui se promènent mais à huit heure et demie du matin, ce n'est pas étonnant. Nous descendons tous les trois de la voiture puis je les suis. Ou plutôt, avec Sam, nous suivons Nathan.
— Je te promets que tout ira bien, me chuchote Sam dans un sourire.
Je hoche la tête avant que Nathan s'arrête devant une devanture d'un coiffeur.
— Première étape ! Chouchoutage au salon de coiffage ! sourit-il.
— Journée entre filles ! piaille Sam à côté de moi.
— Qu… quoi ?
Comment ça journée entre filles ?
— Nath… je… je… je ne peux pas payer…
— Qui a dit que tu allais payer ? sourit-il.
Je cligne plusieurs fois des yeux et mes pas suivent instinctivement Samuel qui vient d'entrer. Nathan me tient encore la porte avant d'entrer derrière moi. Les garçons expliquent qu’ils ont réservé le salon toute la matinée. Ils ont privatisé un salon de coiffure… ils sont complètement cinglés ! Cependant je suis perdue. Je suis la coiffeuse qui m'a été attribuée. Cela fait combien de temps que je n’ai pas été chez un coiffeur ? Des années… même chez ma mère je ne me rappelle pas y être allée… je me mords les lèvres et me perds dans ses explications. Finalement, je lui donne carte blanche.
A travers le miroir, je peux lire l’inquiétude sur les traits de Nathan. Il doit certainement voir que je suis très loin de ma zone de confort. Je ne m’y suis pas préparée à l’avance. Je ne sais pas quoi dire ou quoi faire. J’écoute simplement la coiffeuse me raconter sa vie.
Après quasiment trois heures, je ressors avec un balayage cuivré qui fait ressortir les vert de mes yeux. Elle a également égalisé mes cheveux et refait ma frange. Je me trouve… je ne sais pas. Je ne me reconnais pas. Après avoir éviter les miroirs pendant un long moment j’ai dû mal à me dire que c’est moi. Je n’ai plus les joues creuses, non, elles sont légèrement rebondis. La coupe me donne un air plus femme, moins gamine que mes longs cheveux. Je cherche l’approbation dans les yeux de Nathan ou de Samuel mais ils ne disent rien. Est-ce que j’aime ou pas ?
— Comment tu te trouves ? finit par me demander Nathan.
Comment je me trouve ? Je ne sais pas. Toi comment tu me trouves ? En fonction de ta réponse je verrai. Il s’approche doucement de moi, le silence pèse dans le salon. Plus personne ne parle ou ne fait un geste. Il pose ses mains sur mes épaules après une légère hésitation.
— Regarde toi Héloïse, et dis moi comment tu te trouves.
Je baisse les yeux vers mon reflet. Je sens le souffle de Nathan sur mes cheveux et je me force à ne pas le regarder. Non, je prends le temps de m’observer.
— Plutôt jolie ? hésité-je.
— Tu es plus que ça, me chuchote-t-il dans un sourire.
Je sens le feu monter aux joues qui prennent instantanément une couleur rouge. Je bredouille des remerciements aux coiffeurs puis Nathan paie avant de sortir. L’air frais de fin mars me fait du bien. Je prends une profonde inspiration en sentant mes muscles se relâcher.
— Ça te va bien P’tite Tête, sourit Sam.
Je hoche légèrement la tête en me pinçant la joue. Puis, nous marchons jusqu'à un petit établissement où c’est indiqué prothésiste ongulaire.
— Allez, on y va ! On est sur une bonne lancée ! m’encourage Samuel qui ouvre la porte.
Nathan la retient. Je laisse Samuel entrer avant de me tourner vers Nathan.
— C’est vrai que cette couleur te va bien, sourit-il. Tu es magnifique Heloïse, ne laisse personne te dire le contraire. Allez, rentre, on va s’occuper de tes ongles.
Je me sens rougir de plus belle. Il m’a enlevé les mots de la bouche. Comment peut-il tout anticiper comme ça ?
Une fois entrés dans le salon, les prothésistes nous accueillent avec chaleur. Samuel leur a déjà expliqué ce que nous comptons faire ici. Néanmoins je m’attendais à tout sauf à ce que les gars fassent leurs ongles avec moi.
Une collègue chacun nous est attribué et nous partons chacun dans un petite pièce privée. Là, la professionnelle m’installe à une table où elle s’asseoir derrière. Tout son matériel déjà en place. Elle me prend mes mains dans les siennes, me demande ce que je veux, me montre ce qu’elle a…
Je flash sur un rouge bordeaux. Mais le rouge ça fait prostituée… enfin d’après Théo. Et là, encore une fois, je ne choisis rien. Je bredouille :
— C…carte blanche…
Elle sourit de toutes ses dents et s'exclame avec enthousiasme qu’on va bien s'amuser. Je veux juste partir. Ce n'est pas moi. Ça ne me ressemble pas… Elle me raconte sa vie pendant qu'elle me fait les ongles. J'absorbe telle une éponge. Mais je crois que ça commence à faire trop. Ou pas ? Si on fait tout ça, ça veut dire que Samuel et Nathan m'en croient capable… Mais est-ce que je le suis réellement ? Je n’arrive pas à me détacher de la Héloïse avec Théo. Où j'allais jamais chez le coiffeur, je ne me faisais jamais les ongles. Au départ je devais cacher mes formes jusqu'à ce qu'elles disparaissent…
C'est presqu'un soulagement lorsqu'elle m'annonce qu'elle a terminé. Le résultat est bluffant. Elle m'a rallongé les ongles, mais pas trop et la couleur reste sobre pour une première. Un léger rose pâle qui tire vers le blanc. Elle m'a fait une fleur couleur argent sur les deux annuaires. Je n'en reviens pas. Je me confonds en excuse et elle est ravie que ça me plaise, puis on part rejoindre les garçons qui attendent dans le hall.
— Alors beauté, montre nous le résultat ! s'enthousiasme un peu trop Samuel.
Nathan rigole légèrement mais je peux voir à sa posture droite qu'il est stressé. Je leur montre alors mes mains.
— Discret, sobre, tout à fait toi, sourit Sam.
— Oui, ça te va bien, c'est délicat, me complimente Nathan.
En sortant, les garçons me disent comment repousser les cuticules et prendre soin de mes mains. A croire qu’ils ont imprimé tous les conseils que leur ont donné les filles. Cela me fait sourire parce qu'ils ont vraiment l'air sérieux dans leur conversation. Quant à moi, je ne peux m'empêcher d'admirer mes ongles. C'est rien après tout… mais c'est énorme. Je n'avais jamais pris soin de moi comme ça. Cela me fait bizarre… Théo n'aurait jamais fait toutes ces choses pour moi… aussi minimes qu’elles soient comme tenir une simple porte… non lui, il préférait me les claquer au nez.
Je sursaute en sentant une main prendre la mienne. Je relève la tête vers Nathan, qui me sourit tendrement.
— Ça te fait plaisir ?
Je hoche la tête incapable de répondre verbalement.
— C’est le principal. On va manger un bout et on continue ?
— Parce que ce n'est pas terminé ? demandé-je d'une petite voix.
Il secoue la tête.
— C'est mal le connaître P'tite Tête, rigole Samuel. Tu sais qu'il ne fait jamais les choses à moitié.
Samuel se tourne vers moi afin de me faire un clin d'œil.
— Mais ça va aller. Tu as deux superbes gardes du corps manucurés pour te protéger.
Nathan explose de rire tandis que j'esquisse un sourire puis nous nous dirigeons vers une petite brasserie. Dès que nous entrons, l'odeur de friture se fait sentir. Il y a peu de monde et un serveur vient nous accueillir avant de nous accompagner à une table au fond de la salle. Nathan s'assoit en face de moi, Samuel à mes côtés.
Les mains sous la table en bois, les mains dans le sweat de Nathan, je regarde le menu que le serveur vient de nous donner. La radio passe dans les enceintes de la brasserie. On peut entendre le bruit des couverts et un brouhaha de conversations.
— Alors Joli Coeur, qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
Je relève la tête vers Nathan qui me regarde avec un léger sourire. Ne pouvant soutenir son regard et sentant mes joues prendre feu, je me plonge de nouveau dans le menu. J'entends Samuel ricaner légèrement à mes côtés mais je ne fais pas attention.
— Allez Hélo, c'est juste un plat, celui que tu as envie de manger, me dit Samuel en me donnant un léger coup de coude.
Je hoche la tête en me pinçant les lèvres et finalement, lorsque le serveur arrive, j'opte pour un fish and chips.
Je souffle un coup en sentant la pression se relâcher dans mes épaules. Le reste du repas se fait plus détendu et j'oublie même pendant un instant où nous nous trouvons. Je suis simplement en compagnie de mes deux personnes préférées sur terre. Samuel nous raconte un peu plus en détail sa soirée avec Elisa, sans non plus nous dire tous les détails. Ma mine dégoûtée quand il a commencé à passer à la partie “hot” l'a assez fait marrer. Tandis que j’évitais tout contact visuel avec Nathan.
Ne pas repenser à mon rêve fut tout ce à quoi j'ai finalement pensé pendant le récit de la soirée de Sam. Mais plus je me disais qu'il ne fallait pas que j'y pense, plus j'y pensais. Le cercle infernal. La boucle infinie. Je ne sais même plus le terme exact. Je me déprime moi-même.
A la fin du repas, les garçons m'annoncent une après-midi shopping. Depuis combien de temps je n'avais pas fait de magasins ? Je ne m'étais pas acheté un truc ? La dernière fois c'est Nathan qui m'a offert des livres en revenant du studio… Je les suis fébrilement dans un magasin de vêtements. Nathan et Samuel s'amusent comme des gamins en se montrant des vêtements laids.
Je ne me sens pas à ma place. Je me suis habituée à ne plus prendre soin de moi et à porter ce que me disait de porter Théo. J'ai toujours fait en fonction de ses goûts, de ses choix. Il aimait que je porte du noir pour rester discrète, pour ne pas attirer l'attention d'un mec quelconque. Alors automatiquement, je me tourne vers Nathan. Il a arrêté de rigoler avec Sam. Il me regarde en fronçant légèrement les sourcils avant d'arriver vers moi. Samuel est un peu plus loin en train de regarder des jeans.
— Qu'est-ce qu'il se passe Joli Coeur ? me souffle-t-il une fois à ma hauteur.
— J… je ne sais pas… tu… aimes quoi ?
Il sourit tendrement en posant sa main sur ma joue. Le contact de sa peau me fait monter le feu aux joues. Son regard azur transperce le mien alors je baisse la tête.
— J'aime tout ce qui pourrait te faire plaisir. Alors regarde, essaie. On est là pour toi. Si tu as besoin d'aide je peux aller chercher une vendeuse. Prends ton temps…
Je hoche doucement la tête et il me dépose un baiser sur le haut de ma tête.
— Je reste près de toi.
Je le remercie d'un faible sourire puis je commence à déambuler dans les rayons. Hésitante. Comme si un vêtement sauvage allait me sauter dessus ou me brûler la peau. Nathan reste près de moi tandis que Samuel fait des allers retours entre les rayons pour homme et nous afin de nous montrer ses trouvailles. Cela fait du bien de le voir comme ça, détendu, se faire plaisir. Il avance. Je suis contente pour lui.
Je choisis quelques vêtements sans grandes convictions, plus pour faire plaisir à Nathan qu'à moi. Sauf, qu'il finit par le remarquer :
— Héloïse, soupire-t-il, arrête tout de suite ce que tu fais.
— Et je fais quoi ?
— Tu essaies d'avoir mon approbation pour chaque vêtements. Prends ceux qui te plaisent à toi, et uniquement à toi. Ne pense ni à moi, ni à Sam ni à personne d'autre bordel !
Il me regarde. Il est énervé et il me met en colère, alors j'explose :
— Tu sais ce que ça fait de ne pas avoir eu le choix pendant sept ans ? Tu sais ce que c'est de ne pas avoir pu faire les magasins ou choisir les vêtements que tu portes pendant sept ans ? Non. Alors excuse-moi Nathan, mais j'ai dû mal. Je n'y arrive pas… je… suis désolée…
Je termine en larmes, je fais demi-tour pour partir mais il me retient par la main afin de m'attirer contre lui. A travers sa veste en cuir, je sens son cœur pulser contre sa poitrine. Une vendeuse arrive, demande si on a besoin d'aide mais je n'entends pas la réponse de Nathan. Tout ce que je sais, c'est qu'il sèche mes larmes.
— Je suis désolé Joli Coeur, je n'aurais pas dû m'énerver. Non, effectivement, je ne sais pas ce que ça fait. Mais ça me brise le cœur de te voir comme ça… depuis ce matin tu laisses carte blanche à tout le monde… fais toi plaisir, prends tout ce que tu veux. Tu as crédit illimité.
Je secoue la tête en essayant de calmer les spasmes dans mon corps. De quoi j'ai l'air de faire une scène dans un magasin sérieusement ? Je suis pathétique, bonne à rien. Je gaspille son temps et son énergie.
— Allez viens Joli Coeur, ça va bien se passer. Tu me fais confiance ?
Je relève la tête vers lui, il essuie mes larmes à l'aide de ses pouces. Je hoche la tête en me mordant les lèvres avant de chuchoter :
— Oui…
Il me sourit, m'embrasse sur le front puis me prend la main avant de m'entraîner vers les cabines.