Point de vue Nathan

J'ai hâte de retrouver Héloïse. A peine ai-je posé le pied sur le sol français que je me dépêche d'aller chercher mes bagages. Je n'en peux plus d'attendre de la revoir. Même si j'avais passé une excellente semaine, elle m'avait manqué. Ne plus dormir avec elle, ne plus la voir s'énerver quand il n'y a plus de café… 

Après avoir récupéré mes affaires, je sors de l'aéroport et repère directement Samuel qui est adossé à la voiture, bras croisés, visage fermé. Je vois que les choses n’ont pas bougé en mon absence.

— Souris un peu ! I'm back baby, lui lancé-je en souriant.

Il redresse la tête vers moi. Pas un sourire, rien. Super.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? le questionné-je.

Il hausse les épaules et me fait signe de monter en voiture. Je soupire, charge le coffre de mes sacs tandis qu'il s'installe. Je le rejoins dans l'habitacle quelques secondes après. Il démarre aussitôt et un silence de plomb s'installe alors.

— Il s'est passé quoi avec Héloïse ? Elle va bien ? m'inquiété-je.

Il ne répond pas tout de suite. Quitte le parking de l'aéroport et file sur l'autoroute avant de prendre une inspiration.

— On s'est embrassés. Le jour où tu es parti. On est monté dans ma chambre et… elle a pleuré. On a stoppé, on a parlé, mis certaines choses au clair… et ça s'est arrêté là…

Je sens mon cœur s'emballer. Ils s'étaient embrassés ? D'un côté je ne devrais pas être étonné… mais de l'autre je l'étais. Si c'est lui qu'elle veut, je ne ferai pas barrage à son bonheur. Que ce soit avec ou sans moi dans sa vie.

— Ensuite… hum… tout à l'heure… je suis rentré pour prendre une douche, me changer… et… elle sortait de la salle de bain en serviette au moment où je suis arrivé dans le couloir… et… on s'est de nouveau embrassé… je l'ai emmené de nouveau dans ma chambre… et elle a pleuré de nouveau… j'ai… soupiré… elle s'est enfuie dans sa chambre… je lui ai expliqué que je m'en foutais qu'elle pleure ou qu'elle change d'avis… même si j'étais frustré. Mais que c'était surtout à quel point je voyais que Théo l'avait anéantie. Et… de toute façon… je me doute qu'elle n'aurait pas été jusqu'au bout. Je ne suis pas toi.

Je soupire et laisse tomber ma tête contre l'appui-tête en fixant la route. Wahou. Je ne savais pas quoi dire. C'est la première fois que Sam parlait autant de lui.

— Tu te sens comment ? finis-je par lui demander.

— Comme une merde.

— Et elle ?

— Je ne sais pas.

— Je pars une semaine et c'est le bordel. Mettez les choses entre vous. Ce sont vos histoires. Je ne veux pas m’en mêler. Je veux juste que tout le monde se sente bien et en sécurité. 

— Nath…

— Je ne t'en veux pas Sam. Si c'est ta question. Je savais que ça allait arriver de toute façon. Je vois bien la façon dont tu la regardes…

— Mais elle ne me regarde pas comme elle te regarde. J'ai compris que ce que je voulais vraiment avec elle, c'était juste être là pour elle. 

Je me mords les lèvres en baissant la tête. Un fin sourire se dessine malgré moi sur mes lèvres. J'ai remarqué aussi qu'elle ne posait pas le même regard sur Sam qu'elle a pour moi. Qu'elle ne rougit pas de la même façon non plus. Malgré moi, ça me fait plaisir d'entendre ça.

— On aurait pu avoir une belle histoire, Hélo et moi. Mais on a loupé le cache. J’ai réfléchi pendant que je venais te chercher et… je pense que sans Théo, nous aurions pu avoir une très belle vie ensemble. Mais plus maintenant. C'est trop tard pour nous.

Je hoche simplement la tête, perdu dans mes pensées. De toute façon Héloïse n’est pas encore prête pour une quelconque relation amoureuse. Et je me doute que tout ça a dû la bouleverser au même titre que Sam.

— Merci pour ton honnêteté en tout cas, finis-je par lui dire.

Il me répond par un faible sourire et je change de sujet afin de détendre l’atmosphère néanmoins, ses mots ne font que tourner en boucle dans ma tête. Ils se sont embrassés, deux fois et d’après ce qu’il m’a dit, ça avait l’air plutôt chaud entre eux. Mais au moins, il a été honnête avec moi. Cependant, une pointe de jalousie pointe le bout de son nez. Je rêve des lèvres de Héloïse contre les miennes depuis la première fois où mes yeux se sont posés sur elle. Cela s’est amplifié avec le moment intime qu’on a partagé à distance, quand elle était dans son bain… 

Samuel me sort de mes pensées en me posant des questions sur ma semaine aux Etats-Unis. Le reste du trajet est plus déconnecté et j'ai hâte de revoir Héloïse.

Lorsqu'on arrive à la maison, le soleil est déjà couché, le ciel parsemé d'étoiles. Avec Sam, nous descendons de la voiture et le silence m'accueille à bras ouverts. Seul les petites pattes de Pouffy résonne avec ses miaulements. Je me baisse et le prends dans mes bras. Son ronronnement réconfortant m'avait manqué.

Puis, je le dépose afin d'enlever veste et chaussures. Sam s'affaire en cuisine, je lui propose mon aide qu'il décline. Alors, je monte les escaliers quatre à quatre avant de me retrouver devant la porte de Héloïse. Je prends une profonde inspiration avant de toquer, le cœur battant la chamade.

— Joli Cœur ?

La porte s'ouvre doucement, dans un grincement et elle apparaît. Elle a le regard rivé vers le sol, ses cheveux bouclés en cascade tombant autour de sa tête. Elle porte… mes affaires ? Un short et un tee-shirt à moi…

— Je t’ai manqué à ce point ? lui demandé-je dans un murmure.

Pitié Hélo… Regarde-moi. Plonge tes iris verts dans les miens. Mais non. Elle garde la tête baissée. Je me mords la lèvre inférieure avant de positionner deux doigts en dessous de son menton. Cependant elle se dégage d'un mouvement de tête. Mon cœur se serre et je fais un pas en arrière. Elle croise les bras en faisant de même.

— Qu'est-ce qu'il se passe dans ta tête Joli Coeur ? Si c'est par rapport avec ce qu'il s'est passé avec Sam… tu n'as pas à t'en faire. Vraiment.

Elle relève enfin la tête vers moi. Ses yeux sont bouffis, ses lèvres rosies. Ça me brise le coeur de la voir ainsi.

— Il… il t'a dit… ?

Je hoche doucement la tête avec un léger sourire.

— Oui, il m'a raconté ce qu'il s'est passé. Et je vais te dire la même chose qu'à lui, mettez les choses au clair. Ce qu'il se passe entre vous ne me regarde pas. Tout ce que je veux, c'est que chacun d'entre nous se sente en sécurité et bien ici.

Sa lèvre inférieure tremble et ses yeux se remplissent d'eau. J'ouvre mes bras en espérant qu'elle vienne s'y réfugier et c'est ce qu'il se passe. Elle m'entoure de ses bras tandis que je plonge mon nez dans ses cheveux. Cette douce odeur de pêche me fait tourner la tête. Je caresse doucement son dos.

— Tu… Tu ne m'en veux pas…?

— Cite moi une seule raison pour laquelle je devrais t'en vouloir ?

— Pour… le fait d'avoir… embrassé Sam…

— Je savais que ça allait arriver tôt ou tard. Tant que tu étais consentante, c'est tout ce qui m'importe.

— Oui… je… l'étais…

— Alors tout va bien Joli Coeur, je ne pourrais jamais t'en vouloir d'avoir succombé à tes envies. Je veux que tu sois en accord avec toi-même. Allez, sèche ces larmes, tout va bien.

Je lui dépose un baiser sur le haut de sa tête et elle se détache de moi. Elle plante de nouveau son regard dans le mien, mon cœur rate un battement en voyant ses joues inondées. Je lui sèche les dernières larmes qui coulent avant de lui déposer un baiser sur sa joue. Ce qui la fait rougir davantage. J'aime voir sa peau prendre cette douce teinte sous mon contact.

Je lui prends la main et l'entraîne avec moi dans la cuisine où une odeur de saumon se fait ressentir.

— Pâtes aux deux saumons, ça convient à tout le monde ? questionne Sam en se tournant vers nous.

— Oui parfait, sourié-je.

Héloïse hoche la tête à mes côtés sans jeter un regard sur Sam.

— Je vais prendre une douche. Mettez les choses au clair tous les deux en attendant.

Sans attendre de réponse, je remonte les escaliers. Je vais dans ma chambre où Pouffy s'étend sur tout mon lit. Je me couche à ses côtés afin de le caresser un peu. Puis, je me relève, prends des vêtements avant d'aller m'enfermer dans la salle de bain. Je veux leur donner assez de temps pour s'expliquer. Pour que l'ambiance pesante se dissipe.

En entrant sous l'eau chaude, mes muscles se décontractent et toute tension sort de mon corps. Je n’aurais jamais imaginé que mon retour puisse être aussi épuisant. J'espère juste que lorsque je vais descendre, ils auront réglé cette affaire. Je sais que ce qu'ils ont vécu ce n'est pas normal. Ils n'auraient jamais dû vivre cela. Malheureusement, ça pouvait arriver à n'importe qui. Ils sont brisés tous les deux et je reste persuadé que deux cœurs brisés ne peuvent pas se réparer. Ça deviendrait malsain à un moment donné. Et je ne leur souhaite pas. Je veux que chacun se reconstruise à son rythme.

Lorsque je sors de la salle de bain avec un sweat et un jogging, j'attends quelques instants en haut des escaliers afin d'avoir un léger aperçu de ce qui m'attend. Les voix de Sam et de Hélo résonnent. Ils parlent calmement d'un sujet quelconque. Je prends une profonde inspiration avant de descendre les rejoindre. 

— Pile à temps pour manger, me lance Sam par-dessus l'îlot central.

Héloïse se tourne vers moi, un léger sourire sur les lèvres. Cela me met du baume au cœur de la voir comme ça.

— Assieds-toi, me dit-elle.

— Serait-ce un ordre Joli Coeur ?

— Oui !

Je lève les mains en souriant et m'assieds.

— On a quelque chose à t'annoncer, continue-t-elle.

Mon cœur bat la chamade, je perds mon sourire en même temps que mes mains deviennent moites.

— Je reprends mes études de médecine, m'annonce Samuel.

— Et je me suis inscrite en école d’infirmière.

Wahou. Je ne m'attendais pas à ça. Je les regarde un à un, je suis tellement content.

— Mais faut fêter ça ! lancé-je en souriant.

— Du calme, on s'est juste inscrit, sourit Sam. Rien ne nous dit qu'on sera pris.

— Oui mais c'est déjà un gros pas en avant. Je suis fier de vous. Vraiment !

En disant cette phrase, mes yeux se plantent un peu plus longtemps dans ceux d’Héloïse. Une nouvelle lueur était apparue. Mais je sens que c'est encore faible. Néanmoins, c'est déjà un super pas en avant.

— Sur ce, bon appétit ! sourit Sam en apportant les assiettes.

— Merci ! A vous aussi, réponds-je.

Héloïse sourit doucement puis entame des questions sur ma semaine passée aux États-Unis. Je n’omets aucun détail et leur raconte tout de A à Z.

A la fin du repas, j'aide à débarrasser mais la fatigue et le jet-lag se font vite ressentir.

— Tu devrais aller te reposer, me lance Samuel.

Je réponds par l'affirmative dans un bâillement. Mon regard se pose instantanément sur Héloïse. Derrière sa frange, elle me fait un sourire. Mon cœur se liquéfie devant sa fossette apparente. Elle me fait un mouvement de tête quasiment imperceptible et nous souhaitons bonne nuit à Sam avant de monter dans sa chambre. Là, elle se tourne vers moi, les joues rouges.

— Nath… j’ai… autre chose à te dire… Pendant ton absence… Sam et moi… on a dormi ensemble…

Je reste figé un moment, tentant de digérer cette nouvelle information. C’était notre truc à nous… Mes pensées tourbillonnent dans ma tête, mais je m’efforce de garder un visage impassible. J’avais dit que je ne me mêlerai pas de leur histoire, mais chaque nouvelle révélation ressemble à une lame qui me transperce un peu plus. Je lutte pour maintenir un ton calme : 

— Vous avez dormi ensemble…? Répété-je abasourdi.

Elle hoche la tête avant de la baisser. Elle ne peut me regarder dans les yeux, je ne sais pas de quoi j’ai l’air, mais je ne veux surtout pas l’effrayer ou qu’elle se braque. Je me racle la gorge mais elle me devance : 

— Il m’a avoué faire des cauchemars… ou ne pas très bien dormir… Et je sentais qu’il avait besoin de dormir… alors je lui ai proposé de dormir avec lui…

Je fais un pas vers elle, la surplombant de tout mon être. Je relève doucement sa tête afin qu’elle me regarde dans les yeux. Un léger sourire se dessine sur mon visage, elle m’impressionne. Toujours à penser aux autres avant elle, malgré tout ce qu’elle a pu vivre.

— Et là, que veux-tu ? demandé dans un souffle. Ou plutôt, qui veux-tu ?

— Toi, répond-elle sans une once d’hésitation.

J’ouvre mes bras et elle vient s’y réfugier directement. Je plonge ma tête dans ses cheveux tandis que je sens mon coeur accélérer de plus en plus. Puis, après un certain temps, nous allons nous réfugier dans son lit. Je m’étends sur le dos en ouvrant un bras, elle vient se caler contre moi. Sa tête dans mon cou, un bras autour de moi. Je replonge mon nez dans son shampooing à la pêche en caressant doucement son dos à travers son tee-shirt. Je la sens frissonner contre moi, mais elle ne dit rien. Je lui dépose un baiser dans ses cheveux tandis que sa respiration me chatouille.

— Allez dors Joli Coeur, je veille sur tes rêves, chuchoté-je.

Sans m’y attendre, elle me fait un baiser dans le cou. Une douce chaleur monte en moi mais il faut que je me contrôle. J’essaie de garder une respiration calme tandis qu’elle remonte son genou contre mon entrejambe. Je ferme les yeux en essayant de me concentrer sur autre chose. Sa respiration calme contraste avec ce qu’il se passe en moi. Mais je ne veux pas précipiter les choses. Je ne veux pas qu’elle se sente forcée à quoique ce soit. Cependant, l’envie est présente malgré tout. Elle m’a manqué, c’est indéniable.

Son corps se relâche contre le mien, elle doit s’être endormie. Je me détends peu à peu. Elle a déjà parcouru du chemin depuis notre rencontre, mais il lui en reste encore à faire. Ses blessures ne sont pas toutes guéries, et je me promet de lui laisser tout le temps dont elle aura besoin. Mais il faut quand même que je trouve un moyen pour qu’elle reprenne confiance en elle et aux autres.

Je finis par m’endormir, et lorsque je me réveille, Héloïse dort encore paisiblement à mes côtés. Les volets filtrent quelques rayons du soleil, ce qui nous baigne dans une douce lumière chaleureuse. Je lui replace une mèche de cheveux avant de lui déposer un baiser sur son front, puis, je me lève en essayant de faire le moins de bruit possible. Je m’arrête devant la porte de sa chambre, me tourne une dernière fois vers la demoiselle endormie, souris, puis sors.

En bas, je retrouve Samuel, déjà debout et une douce odeur de café enveloppant tout l’espace.

— Bonjour Sam, lancé-je avec un sourire.

Il se tourne vers moi, un sourire aux lèvres.

— Salut belle brune, me taquine-t-il.

— Il y en a un qui s’est levé du bon pied, rigolé-je.

— Oui, ça tu peux le dire.

— Ça fait plaisir de voir ça.

Il hoche la tête dans un sourire en me tendant une tasse de café que je prends sans attendre. Je m’adosse au plan de travail, bois une gorgée en réfléchissant. Il faut que Héloïse sorte de cette maison. Samuel s’était créé un cercle d’amis, une vie sociale, mais pas Héloïse. Ses seules interactions c’était Sam et moi. 

— A quoi réfléchis-tu de si bon matin ?

Je relève la tête vers lui.

— Vous êtes sorti avec Hélo pendant mon absence ?

Il secoue la tête et je soupire.

— Si elle veut vraiment prendre des cours, il va falloir qu’elle sorte. Le printemps est arrivé, il fait beau. On devrait lui organiser une sortie.

— Pas certain que cela lui plaise.

— Depuis quand tu ne veux pas la bousculer ? rigolé-je.

Il hausse les épaules en buvant une gorgée de sa tasse.

— Tu penses à quoi ? demande-t-il finalement.

— Une journée entre filles ? dis-je incertain.

Il rigole, non, il explose de rire.

— Avec quelles filles ?

— Nous ! sourié-je de toutes mes dents.

Il secoue la tête et là, c’est moi qui rigole.

— Pas moyen, ne compte pas sur moi.

— Oh allez Sam-Sam, que dirais-tu d’une séance shopping, coiffure et ongles ?

Il secoue de nouveau la tête. 

— Même pas en rêve.

— Sam, s’il te plait, elle porte soit ses anciens vêtements qui sont tous trop larges pour elle ainsi que tous noirs ou alors mes affaires. Elle ne peut pas rester comme ça indéfiniment. Il faut qu’elle trouve ce qu’il lui plait vraiment, qu’elle remette un peu de couleur dans sa vie. Et puis il faut qu’elle prenne confiance en elle.

Là, il plante son regard sombre dans le mien. Je veux qu’il dise oui. Je veux qu’il participe avec nous. Cela lui ferait du bien aussi, cela le changerait de sa routine. Il faut qu’il soit là, pour justement la bousculer un peu. Je ne me vois pas faire ça sans lui. Finalement, il prend une profonde inspiration avant de hocher la tête.

— Ok je marche.

Je saute de joie en poussant un cri.

—  Yes ! T’es le meilleur ! Merci Sam-Sam !

Il rigole en secouant la tête.

— T’es complètement fou.

— Ca, tu l’as dit.

Fou d’elle, oui je le suis. Je suis prêt à déplacer des montagnes pour elle. Je suis prêt à lui donner la dernière bouffée d’oxygène sur Terre s’il le fallait.

— C’est quoi ces cris du matin les gars ? grogne une voix ensommeillée.

Avec Samuel, on se tourne comme une seule personne vers Héloïse.

— Désolé si on t’a réveillé Joli Coeur, lui lancé-je dans un fin sourire.

Elle secoue la tête en soupirant, se serre un mug de café avant de planter son regard vert dans le mien. Mon cœur rate un battement mais je fais tout pour rester de marbre.

— Tu vas le regretter. Au moment où tu t’y attendras le moins, me menace-t-elle.

— Il me tarde de voir ça !

Elle soupire dans un sourire avant de se tourner vers Sam.

— Tu as bien dormi…? questionne-t-elle d’une petite voix.

Avec tout ça, je n’ai même pas pensé à lui poser la question. Mais quel débile je fais.

— Très bien, ne t’en fais pas. J’ai dormi comme un loir. 

— Contente de le savoir, lui répond-elle dans un sourire.

Oui, moi aussi, je suis content de le savoir. Et je crois qu’il dit la vérité. Il a l’air reposé, détendu. Oui, cette journée nous ferait du bien à tous. Il faut qu’on la programme, que je prenne rendez-vous avec un coiffeur, les ongles et pourquoi pas finir la journée au spa ? Je sais que Héloïse sera réticente, elle déteste le toucher, et je ne veux pas non plus la forcer. Mais pourquoi pas juste faire jacuzzi, hammam et sauna ? On peut zapper la partie massage après tout. Oui, c’est ce que je vais faire. Je vais m’occuper des réservations demain puisque nous sommes dimanche aujourd’hui. Cependant, pour aujourd’hui, ce sera une journée tranquille à la maison, en pyjama. C’est parfait comme ça.