Point de vue Nathan
Je coupe le moteur, lance un sourire qui se veut rassurant à Héloïse avant de descendre où m’attend ma mère, les bras grands ouverts et son sourire habituel. Son parfum de lavande flotte tout autour d’elle et cela me fait sourire. Il n’a pas changé depuis aussi loin que je m’en souvienne.
— Ça fait un moment mon Nathan… me glisse-t-elle.
— Comment tu vas ma petite maman ?
— Bien, et vous ? Vous avez fait bonne route ? demande-t-elle en s’éloignant de moi.
Je me tourne vers Héloïse qui se tient non loin de là, les doigts entrelacés devant elle. Je devine à ses joues roses, son léger sourire, qu’elle est gênée. Je tends un bras dans sa direction, elle balance doucement son poids d’un pied sur l’autre avant de me prendre la main dans un geste doux, lent. Je la ramène vers moi :
— Maman, je te présente Héloïse…
— Bonjour Madame, sourit poliment la concernée.
— Pas de chichi voyons, depuis le temps que j’entends parler de toi, j’ai déjà l’impression de te connaître, l’accueille-t-elle chaleureusement. Appelle-moi Hélène, ajoute-t-elle avec un clin d'œil.
Héloïse n’eut pas le temps de répondre que ma mère la prend par le bras et l’emmène à l’intérieur de la maison. Je secoue la tête avec un sourire avant de retourner à la voiture afin de décharger le coffre de nos valises.
Soudain, au moment où je referme le coffre, des pas se font entendre sur les graviers. Je relève la tête et vois Léo arriver vers moi, un sourire narquois sur les lèvres :
— Bonjour p'tit frère, me salue-t-il en s'appuyant contre ma voiture.
— Comment ça va frangin ? Je n'ai pas vu ta voiture.
— Tu connais papa, il a voulu la faire réviser chez François après la route.
Je rigole en secouant doucement la tête.
— On ne le changera pas…
— Non ça c'est certain, me répondit-il. Mais dis voir frérot, la jeune femme qu'a kidnappé maman… Pour la présenter c'est que vous êtes enfin ensemble ?
— Non Léo, on n'est pas ensemble. Je vais à son rythme… C'est tout.
Il soupire en secouant la tête puis se détache de ma voiture afin de prendre ma valise.
— Toujours en train de sauver des gens hein, remarque-t-il.
Mais je sens, dans le ton de sa voix, que ce n'est pas un reproche. Non, c'est plus de l'inquiétude.
— Je ne peux pas la sauver. J'ai bien compris que je ne le pouvais pas. Je peux juste être là, la soutenir, sécher ses larmes si besoin… Je peux juste être son appuie… Mais elle n'a pas besoin d'un super-héros.
Il hoche lentement la tête en me détaillant puis me fait une tape amicale dans le dos.
— Oui… puis un super-héros comme toi, non merci, me taquine-t-il avec un clin d'œil.
— Je fais un meilleur super-héros que toi, rétorqué-je en rigolant tandis qu'on avance vers la maison.
— Ça, tu rêves. Souviens-toi qui se faisait toujours battre plus jeune…
— Il me suffisait de pleurer pour faire débarquer papa et maman pour qu'ils vous engueulent, toi et Val’. C'était mon super pouvoir, lui rappelé-je.
Il me donne un coup d'épaule en rigolant puis on entre dans la maison où la senteur du citron se fait sentir. Cette odeur a toujours été là de souvenir mais aujourd'hui, elle est mélangée à celle d'un bon rôti.
Passés l'entrée, on dépose les valises en bas de l'escalier. Et là, dans la cuisine, mon cœur fait un bon en voyant Héloïse rigoler avec ma mère. Je jette un coup d'œil à Léo, qui me regarde, un sourire amusé sur les lèvres.
— Complètement piqué mon gars, me charrie-t-il avant de me laisser.
Il avance d'un pas assuré dans la cuisine mais mes yeux sont fixés sur Héloïse. Elle tourne la tête vers moi, le visage rayonnant. Elle m'adresse un léger signe de tête pour m'inviter à les rejoindre. Je ne me fais pas prier et vais les rejoindre.
— Alors, vous parlez de quoi ? les questionné-je.
— De toi, sourit malicieusement ma mère.
— Moi, j’ai un sujet bien plus passionnant, glisse Léo d’un ton sournois, le sourire aux lèvres.
Il laisse le silence planer au-dessus de nos têtes, comme l’épée de Damoclès, avant de fixer son regard sur Héloïse.
— Toi, annonce-t-il finalement. Alors, Héloïse, qu’est-ce que tu trouves à mon frère ?
Mon regard ne la quitte pas des yeux. Ses joues prennent une douce teinte rosâtre que j’aime tant, elle commence à triturer ses doigts en détournant son regard. Cependant, au moment où je veux la secourir de cette question, nous entendons la porte d’entrée s’ouvrir dans un grincement. Les lèvres de ma mère s’étirent en un large sourire tandis qu’elle sautille telle une collégienne amoureuse.
Depuis que je suis né, je les ai toujours vu s’accueillir ainsi l’un et l’autre. Je me surprends même à nous imaginer - Héloïse et moi, faire la même chose. Néanmoins, la réalité est bien différente…
— Nathan ! m’appelle mon père. Comment tu vas, mon garçon ? me demande-t-il en me serrant dans ses bras.
Son odeur de musc me monte directement aux narines tandis que je le serre en retour :
— Ça va papa, merci.
Il s’éloigne de moi avec une tape dans le dos et son regard se pose sur Héloïse.
— Héloïse, enchanté, je suis Philippe, se présente-t-il.
Elle lui tend sa main avec un léger sourire :
— Bonjour, Monsieur.
— J’ai dit que je m’appelais Monsieur ? la questionne-t-il le ton sérieux.
Héloïse me jette un regard apeuré avant que mon père ne rit à gorge déployée.
— Je rigole, mais appelle moi Philippe, d’accord ?
Elle hoche lentement la tête avec un fin sourire puis mon père se tourne vers Léo afin de parler de sa voiture tandis que je rejoins Héloïse.
— On mange et je te fais visiter la maison après, d’accord ? lui proposé-je.
Elle acquiesce puis nous nous asseyons tandis que mes parents s’occupent de servir le repas. Pendant que nous mangions, les conversations allaient de bon train et Héloïse se détendit peu à peu. Ma mère et elle entamèrent une conversation sur les études d’infirmière, tandis qu’avec mon père et mon frère nous parlions de choses et d’autres.
— Oh maman, tu devrais éloigner la cafetière de cette droguée, rigolé-je au moment du café.
— Hé ! Je ne suis pas une droguée ! proteste Héloïse.
— Si, tu es accro à la caféine, continué-je.
— Et moi j’en connais un accro à autre chose, sous-entend Léo.
Je tourne mon regard vers lui tandis que le rire de mon père s’élève dans les airs. Mon frère hausse simplement les épaules avec un sourire qui sonne faux. Je secoue la tête avec un sourire :
— Tu es incorrigible Léo !
— Je n’ai rien dit, se défend-il.
— Je sais ce que…
— Bon, stop les garçons, nous interrompt maman. Buvons une bonne tasse de café tranquillement, d’accord ? Vous allez faire fuir Héloïse sinon.
— Elle a plusieurs frères et sœurs, proteste Léo, elle sait ce que c’est.
J’arrête de rire et je sens mon sang bouillir.
— Maman a raison, ça suffit.
Léo hausse un sourcil surpris par mon ton légèrement plus sec. Mais il n’a pas le droit d’aller sur ce terrain là. Il ne la connaît pas et ne connaît pas sa situation. Je lui en ai très peu parlé car cela ne le regarde pas. Je me racle la gorge avant de me lever, le regard fixé sur Héloïse.
— Viens, je vais te faire visiter la maison.
Elle hoche doucement la tête en se mordant la lèvre. Elle s’excuse en se levant puis me suit, serrant sa tasse de café contre elle.
— Je lui ai préparé la chambre de Justine, au cas où… lance maman derrière nous.
Je hoche la tête sans répondre tandis que j’entraîne Héloïse dans les escaliers. Les lattes en bois grincent sous nos pas tandis que nous arrivons en haut de l’escalier.
Je sens sa main se poser sur mon bras, je me fige un instant avant de me tourner vers elle. Un doux sourire parcourt son visage :
— Tout va bien Nath… détends toi… chuchote-t-elle dans le couloir désert.
— Il n'avait pas à…
— Hé… tout va bien, me coupe-t-elle la parole. Montre moi plutôt la chambre du Nathan ado.
Je sens mes muscles se relâcher sous sa main puis je l'entraîne au fond du couloir, le coeur battant à tout rompre. D’une main tremblante, j’ouvre la porte dans un grincement et laisse passer Héloïse devant moi, laissant une effluve de pêche sur son passage. Je me gratte l’arrière de ma nuque avant de refermer la porte derrière moi. Je l’observe regarder mes souvenirs d’adolescent. Elle examine attentivement des figurines exposées sur une étagère avec des CDs que je n’avais pas emporté avec moi. Elle repasse en revue des photos sur mon bureau en bois, assorti à mon lit. Puis elle lève les yeux vers des vieux posters de Dj’s avant de les reporter sur moi. La voir dans cette chambre, épiant les moindres souvenirs… Je n’ai qu’une envie en tête : celle de l’allonger sur mon ancien lit.
— Et bien… finit-elle par briser le silence. Je ne savais pas que tu étais clairement obsédé par Avicii ou par David Guetta.
Je hausse les épaules afin d’essayer de prendre un air détaché :
— Disons qu’ils m’inspiraient beaucoup. J’aurai aimé soulever des foules comme ils le faisaient… Enfin même si David Guetta le fait toujours.
Elle hoche doucement la tête avant de se mordre les lèvres. Ses sourcils se froncent légèrement. Oh non, elle s’apprête à poser une question mais ne sait pas comment le faire. Ses yeux se détournent de moi tandis qu’elle attrape son bras gauche dans sa main droite.
— Hum… est-ce… enfin… bégaie-t-elle. Je veux dire… combien de filles… est-ce… hum…
— Tu veux me demander combien de filles ont vu cette chambre avant toi ? deviné-je sa question.
De dos, je ne peux apercevoir son expression faciale. Mais je l’imagine nettement dans mon esprit. Son souffle court la trahit. Elle hoche doucement la tête tandis que je m’approche lentement de sa silhouette.
— T’es la deuxième. La première c’était Mélissa…
Elle se retourne vers moi, ses yeux verts s’arrimant aux miens. Je caresse doucement sa joue avant d’ajouter :
— Mais te voir ici après t’avoir imaginé des centaines de fois… ne m’a jamais fait sentir aussi nerveux.
— Comment ça ? penche-t-elle la tête sur le côté.
— Disons… qu’avec Mélissa, elle n’a jamais observé cet endroit comme tu le fais… n’a jamais pris la peine de s’arrêter devant chacun de mes souvenirs comme tu le fais… Et je crois… qu’elle ne m’a jamais regardé comme tu le fais, finis-je par souffler.
Sa respiration devient irrégulière, ses lèvres entrouvertes me donnent envie de l’embrasser. Ma main qui caresse sa joue, glisse dans sa nuque, d’un geste lent qui se veut rassurant.
— J’ai envie de t’embrasser, lui avoué-je dans un chuchotement.
— Alors fais le… me répond-elle instantanément.
— Je ne suis pas certain de vouloir qu’un simple baiser…
Elle plisse légèrement ses yeux verts avec un hoquet de surprise. Cependant ses pupilles se dilatent légèrement. Elle s’humecte les lèvres, d’un geste lent, presque sensuel. Et, à ma grande surprise, c’est elle qui brise le peu de distance entre nous. Elle pose ses lèvres sur les miennes en agrippant mon tee-shirt dans ses mains. Les miennes se glissent sur sa taille tandis que le baiser s’approfondit.
— Hélo… Joli coeur… tu es certaine ? lui demandé-je en me détachant d’elle.
Elle me regarde, le souffle court puis elle hoche la tête :
— Oui Nathan…
Et elle m’embrasse de nouveau tandis que je la soulève avant de la poser sur mon lit. Elle se détache de mes lèvres avant de glisser ses baisers dans mon cou me faisant tourner la tête. Ses doigts s’enroulent en bas de mon tee-shirt avant de me l’enlever. Ses doigts froids contrastent avec ma peau qui est brûlante. Son odeur de pêche se mélange à l’odeur d’orange de mes draps. Je bascule pour la mettre au-dessus de moi. Stupéfaite, elle penche la tête sur le côté tandis que le bout de ses ongles se baladent sur mon torse. Mes mains vont sur ses épaules afin d’enlever son gilet qui glisse le long de ses bras. Nos gestes sont lents, maîtrisés. Elle se mord les lèvres alors que je caresse ses bras, désormais, nus. Je lui enlève une bretelle de sa combinaison. Héloïse suit mes gestes du regard :
— Tout va bien Joli coeur ? lui demandé-je alors.
Elle hoche doucement doucement avant de se racler la gorge :
— Oui…
Ses yeux retrouvent les miens tandis qu’un sourire apparaît sur ses lèvres. Elle se penche pour m’embrasser de nouveau mais elle arrête son initiative lorsque quelqu’un toque à la porte. Ses joues s’empourprent directement.
— Quoi ? crié-je sans bouger.
— Maman voudrait savoir si vous souhaitez faire une balade, répond mon frère avec la même intonation de voix.
Mes yeux ne quittent pas Héloïse, la femme que je désire le plus en cet instant présent.
— Tu as le choix Joli Coeur entre une sieste crapuleuse et une balade en famille…
Elle rit légèrement en se mordant les lèvres. Son regard va de mon torse nu à mes yeux.
— On aura tout le temps de dormir après…
Elle plante un baiser sur ma joue avant de se redresser. Je soupire avec un léger rictus tandis que je la regarde remettre sa combinaison en place avec son gilet.
— On arrive, annoncé-je à Léo.
— Pour arriver, faudrait remettre un tee-shirt Monsieur Beaudillon, chuchote Héloïse à mon intention.
— Et si je veux y aller comme ça ? la provoqué-je en me levant.
Ses yeux scrutent mon torse tandis qu’un léger rire me secoue.
— Et si je veux rester ici avec toi ? me rapproché-je d’elle.
Je la vois déglutir en ayant le rouge lui monter aux pommettes.
— Plus tard…
— Je prends ça pour une promesse, lui répliqué-je avant de lui déposer un doux baiser sur ses lèvres.
Puis, je m’éloigne d’elle avant de récupérer mon tee-shirt, légèrement froissé avant de le remettre. Enfin, nous sortons de la chambre, non sans sa main dans la mienne. Nous descendons les escaliers où ma famille nous attend.
— Mets une petite veste Nanou, me conseille ma mère.
— Mam’s… soupiré-je.
— Tiens Nanou, discute pas, renchérit mon père en me tendant une veste en jean.
Je roule des yeux avec un sourire tandis que je la prends avant de l’enfiler.
— Allez en route, sourit ma mère satisfaite.
Héloïse me regarde avec un sourire amusé. Je comprends que je ne vais pas échapper à ses taquineries sur ce surnom… Nous sortons alors, où malgré le soleil, un léger vent frais vient s’abattre sur nous. Mon père prend la main de ma mère dans la sienne tandis qu’ils marchent devant nous. Je me retrouve entre Héloïse et Léo.
— Et du coup Léo, tu fais quoi dans la vie ? le questionne Héloïse.
Je tourne directement la tête vers elle, surpris qu’elle engage la conversation.
— Je suis commerciale à travers la France et Julie, ma compagne, est institutrice.
— Oh c’est intéressant.
— Oui, mais je cherche à me réorienter pour rester près d’elle. Des fois je pars une semaine alors c’est compliqué et on aimerait bien se poser.
— Vous souhaitez fonder votre famille ? Désolée si je suis indiscrète…
Le rouge lui monte aux joues et je lui prends la main pour la rassurer.
— En d’autres termes oui, on aimerait bien fonder notre famille.
Elle hoche doucement la tête et il la lance sur un autre sujet. Je décide de les laisser faire connaissance tranquillement et je profite simplement de cette promenade au grand air. Cependant, je ne peux m’empêcher de caresser sa main avec mon pouce en gardant quand même une oreille attentive sur leur conversation. Rester à l’affût au cas où il faudrait remettre Léo à sa place.
Mais, à mon plus grand étonnement, tout se passe bien. Leur conversation est seulement interrompue par les commentaires de mes parents à tel ou tel endroit en racontant une anecdote. Je suis vraiment époustouflé quant à son intégration dans ma famille. Comme si elle avait toujours fait partie de la famille. Je ne peux m’empêcher de comparer… Mélissa était plus réticente, moins ouverte même si beaucoup extravertie qu’Héloïse. Mais je crois que c’est ça j’aime chez mon Héloïse, sa discrétion, maladroite mais toujours le mot juste. Elle s’intéresse aux autres et n’est jamais dans le jugement. Même si elle est renfermée sur elle quand ça ne va pas et qu’elle préfère se murer dans le silence. Elle est aussi têtue et y’a des manies qui me font tendrement sourire, elle est parfaitement imparfaite pour moi.
Lorsqu’on revient à la maison, Héloïse discute avec mon frère et ma mère. Mon père pose une main sur mon épaule, je tourne la tête vers lui et je lâche la main de Héloïse qui me lance un regard. Je lui réponds par un sourire qui se veut rassurant avant de la laisser prendre de l’avance avec Léo et ma mère.
— Je l’aime bien cette petite, m’annonce alors mon père.
— Ah oui ?
— Nanou, commence-t-il. Tu as toujours été le plus discret de tes frères et sœurs, malgré le fait que tu sois un faux calme. Et je trouve qu’elle te correspond bien. Mais…
— Ah, je l’attendais celui-là, rié-je jaune.
— Fais juste attention à ce que ses intentions envers toi soient bonnes. Après ta rupture avec la sorcière, je ne veux pas te retrouver dans le même état.
— Elle est différente, ce n’est pas la même.
— Mais une rupture reste une rupture.
— Pap’s…
— Non Nanou, me coupe-t-il la parole, je sais que vous n’êtes pas ensemble, mais justement… Vu l’attachement qu’il y a entre vous, ça peut être quitte ou double. Et j’espère sincèrement que tout se passera bien.
Je hoche la tête, silencieux, mes yeux ne se détachant pas de la silhouette de Héloïse qui rit à un truc. Son rire emplit mon cœur d’une douceur sans nom. Je suis tombé le premier, je sais qu’un jour je devrais lui demander clairement si elle veut de moi en tant que copain officiel… Mais pour le moment, je sais qu’elle n’est pas prête et je ne veux pas lui imposer de mettre un mot sur notre relation. Non… je ne veux rien lui imposer pour le moment, j’aimerai que cela vienne d’elle. Je crois que j’aimerai qu’elle tienne autant que je tiens à elle… Mais j’ai peur de trop lui en demander, je ne veux pas l'enfermer de peur qu’elle fuit. Cependant, j’aimerai la garder pour moi… C’est tellement contradictoire… Je soupire tandis que mon père me donne une tape amicale dans le dos. Je sais que c’est elle que je veux mais je sais aussi qu’elle ne m’appartient pas et ne m’appartiendra jamais. Elle s’appartient. Je me promets de ne jamais la prendre pour acquise… De toute façon, depuis qu’elle devient de plus en plus elle-même, elle ne sera jamais acquise et ce, pour personne. Et ça me terrifie, j’ai si peur de la perdre…