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Violette_Armary
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Epilogue

Point de vue Nathan

Le grand jour est arrivé. Après deux mois de recherches intensives, Héloïse et Sasha ont enfin leur appartement. Elles récupèrent les clés aujourd’hui, de ce fait, on est de déménagement. Heureusement qu’il y a aussi Mathieu qui vient nous aider. En attendant, je vais toquer à la porte de Sam. Il a aussi été accepté en étude de médecine. Cette nouvelle l’a transformée. Il est devenu plus ouvert, enjoué. Il a retrouvé un but à sa vie, et le changement entre le Sam d’avant et le Sam d’aujourd’hui n’a rien à voir. Sa voix m’indique que je peux rentrer, alors c’est ce que je fais. 

— Prêt pour le déménagement ?

— J’ai toujours plus de muscles que toi, rétorque-t-il.

— On parie ? Rigolé-je.

— Non, ça va aller.

Il rit à son tour. Depuis qu’il a reçu la nouvelle, il est plus détendu, plus joyeux. Cela fait du bien de le voir comme ça.

— On va voir où en est la miss ? me questionne-t-il.

Je hoche la tête mais un pincement au cœur fait son apparition. Savoir que la chambre en face de la mienne sera de nouveau vacante me fait quelque chose. Et rien que de penser ça, je me trouve égoïste. Heureusement qu’elle a accepté les vingt-six rendez-vous. Je ne sais pas encore ce que ça va donner, mais j’ai hâte. J’ai envie de lui prouver qu’elle mérite d’être heureuse et que je peux contribuer à son bonheur. Je sais qu’elle a besoin de se trouver, de savoir qui elle est sans personne autour mais si je peux rester près d’elle, je le ferai.

Dans sa chambre, ses cartons sont déjà près. Tout est étiqueté - même si je suppose que les derniers cartons qu’elle a fait sont remplis de tout et de n’importe quoi. Elle a juste pris soin de bien ranger ses livres, si je la connais bien. Le reste, elle a dû mettre ses habits en bordel et les choses non fragiles aussi. Vêtue d’un short et d’un débardeur, ses cheveux sont relevés en un chignon défait sur le haut de la tête. Sa peau a pris une légère teinte caramel dû aux beaux jours. Elle est tellement et ne se rend pas compte de sa beauté.

— C’est le grand jour… lui dis-je alors en m’appuyant contre le chambranle de sa porte.

Elle se tourne vers moi en se redressant. Un sourire illuminant son visage, ses yeux pétillent d’excitation. Libre, elle est si belle. Elle a tellement changé en quelques mois. Déjà qu’elle était magnifique avant, mais là, elle rayonne, tout simplement.

— Et oui ! Je sais, je vais vous manquer.

— Absolument pas, la taquine Samuel.

— Bien sûr, roule-t-elle des yeux. Qui feras-tu suer en prenant la dernière tasse de café exprès ?

— Quoi ? Moi ? Prendre exprès la dernière tasse de café ? Absolument pas mon genre.

Elle rigole de ce rire qui résonne dans sa chambre à moitié emballée.

— Et toi ? Je vais te manquer ? me lance-t-elle.

— Tu connais ma réponse Joli Coeur.

Ses joues prennent une légère teinte rosée et mon cœur rate un battement.

— Bon allez, cessez de vous tourner autour, on a un camion à remplir.

On échange un regard complice avec Héloïse puis nous nous occupons des premiers allers-retours entre sa chambre et le camion. Sasha et Mathieu nous rejoignent quelques minutes plus tard pour finir de vider les meubles de Héloïse. Puis nous prenons la direction de l’ancien appartement de Sasha où nous nous occupons de le vider aussi. 

— Samuel, doucement ! s’écrit soudain Sasha. C’est fragile !

— Cette merde c’est fragile ? lui répond-il en lançant en l’air une boule à neige.

— La merde c’est toi et on sait tous que tu es fragile. En revanche, pour le bien de tes couilles, je te conseille fortement de poser ma boule à neige.

— Pourquoi pour le bien de mes couilles ?

Et sans prévenir, elle lui attrape son paquet dans sa main une fois qu’il eut réceptionné le dit-objet. J’explose de rire devant la tête de Samuel. 

— Je peux encore plus serrer si tu veux, le menace-t-elle.

Il marmonne un truc incompréhensible avant de lui rendre sa boule à neige. Elle le remercie avec un sourire exagéré avant de le lâcher. Samuel se masse l’entrejambe et je lui donne une tape dans le dos.

— Tu as du souci à te faire avec celle-ci.

— Pourquoi ? grogne-t-il, c’est une plaie sur Terre cette meuf.

— Tu le verras bien assez tôt, rigolé-je.

Il soupire en secouant la tête puis nous retournons aider au déménagement. Une fois l’appartement vidé, nous partons vers le nouvel appartement des filles. Il est super bien situé, proche de leur campus mais en se situant à l’extérieur. Elles sont au quatrième étage avec un ascenseur. Depuis leur balcon, elles ont une vue magnifique sur le parc. Sans oublier les poutres apparentes entre le salon et la cuisine ouverte et son mur de brique rouge. En plus de ça, il est lumineux. Les deux chambres sont spacieuses en plus de ça et sont à l'opposé de l’une de l’autre. 

— Tu vas être bien ici, lancé-je à Héloïse.

— Oui… je pense aussi.

Elle me sourit, avec son front perlé de sueur, cela lui donne un côté sexy.

— A quoi tu penses ? me questionne-t-elle.

— A rien Joli Coeur.

Elle fait une moue, je lui dépose un baiser sur sa joue avant de m’atteler à monter sa bibliothèque. 

— Il reste des cartons de livres de ta meuf au fait dans le camion, me balance Samuel.

— C’est officiel ? s’exclame Mathieu.

Je secoue la tête avec un sourire.

— Pas encore, lui lancé-je.

— Mais il a un super plan pour qu’elle le devienne, l’informe Samuel.

Je lève les yeux au ciel avant de terminer de monter le meuble avant de descendre de nouveau au camion où je retrouve Sasha et Héloïse, assise sur le bord de celui-ci en train de parler.

— Ça va les filles ? Tranquille ? rigolé-je.

— On aime voir des mecs musclés couverts de sueur, lance Sasha. 

— On admire le spectacle, ajoute Héloïse.

— Tu veux l’admirer de plus près ? lui demandé-je en m’approchant d’elle.

Mais je n’ai pas le temps de faire quoique ce soit, qu’elle attrape mon tee-shirt dans sa main pour me rapprocher d’elle. J’aime cette Héloïse, espiègle avec de la confiance en elle. Le soleil se reflétant dans ses yeux verts… Ils brillent comme ils n’ont jamais brillé. Elle me dépose un baiser sur la commissure de mes lèvres : 

— Peut-être plus tard si tu es sage…

Un frisson parcourt mon échine, et avec un sourire béat, je saute dans le camion pour récupérer un carton de livres. Je descends de l’habitacle en serrant le carton comme s’il contenait la chose la plus précieuse au monde. Mais en même temps, aux yeux de Héloïse, c’est ce qu’il contient.

— Tu l’as bien dressé, la félicite Sasha avec un air taquin dans la voix.

— Disons, que j’ai juste à faire mes yeux doux, rétorque Héloïse.

Je secoue la tête, elle a vraiment changé en si peu de temps. Les chaînes qui la retenaient à son passé se sont brisées, de toutes les manières qu’il soit. Et moi, je fond devant elle tel un glaçon en plein été. Je lui offrirai le monde si je le pouvais, car c’est ce qu’elle mérite. Elle mérite quelqu’un qui l’élève plus haut que l'Everest.

Soudain, au moment de rentrer dans l’immeuble avec ses livres, une silhouette attire mon regard. Je tourne la tête vers celle-ci et mon cœur arrête de battre. Littéralement. Avec ses longues jambes fines, sa tignasse blonde se dressant sur sa tête… Mélissa. Je la reconnaîtrais entre mille. Qu’est-ce qu’elle fout là ? Elle ne devait pas être sur Paris ? Je serre le carton dans mes mains, mon regard s’assombrit et je chancelle lorsque je rentre dans le hall. Non, ce n’est pas possible, ça ne peut pas être elle. Et pourtant, je l’ai bien reconnue. Ca, oui. Je ne peux pas me tromper sur ça. C’est impossible. Je sursaute lorsqu’une tape se fait ressentir sur mon épaule. Samuel et Mathieu se tiennent tous les deux devant moi mais je les vois à peine. Non, j’ai cette image de mon ex qui hante.

— Ça va mec ? On dirait que tu as vu un fantôme ?

La voix lointaine de Samuel arrive à peine jusqu’à moi. Oui, pour un fantôme, j’en ai vu un. Je ne peux pas répondre. Ma bouche est sèche, aucun son ne veut sortir de mon être. J’ai soudainement très chaud et ce n’est pas la chaleur de l’été qui commence, non. C’est une autre sensation, une sensation qui me prend aux entrailles et qui est désagréable. Elle me tenaille, me cisaille, me broie l’estomac, le cœur et tous mes organes. Je pensais avoir guéri de mon passé, mais faut croire que non. Toutes mes insécurités me reviennent en pleine tête. Les mensonges, les tromperies, les manipulations… Ma respiration s'accélère en même temps que mon pouls. Une crise de panique arrive, je la sens. Elle est là, prend possession de moi, incontrôlable. J’ai besoin de prendre l’air, de respirer. J’ai l’impression d’étouffer, de perdre pied. Cependant, deux bras m’encerclent. Une odeur de pêche vient m'enivrer.

— Respire Nathan… respire…

La douce voix de Héloïse me parvient comme un écho. Je me concentre sur sa respiration et je retrouve petit à petit la mienne. Combien de temps ça a duré ? Je ne saurai le dire… Mais, quand je me tourne vers elle et que je vois son visage inquiet, cela me serre le cœur. Non, ne t’occupe pas de moi… sois heureuse de refaire ta vie… ne t’inquiète pas pour moi. Mais je suis incapable de prononcer ces mots. Je suis incapable de prononcer le moindre mot devant ses yeux verts hypnotisant.

— Qu’est-ce qu’il y a Nathan ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Rien dont tu dois t’occuper. Tu dois te concentrer sur toi, ta reconstruction. Mais comment puis-je t’aider si la simple vue de mon ex me met dans cet état ? Je ne comprends pas comment cela peut-il se faire. Nous devions être heureux, finir heureux, comme dans tous contes de fée qui se respectent. Mais nous ne sommes pas dans un conte de fée, non, nous sommes dans la vie réelle où notre passé peut nous rattraper. Et si toi aussi tu m’utilises, et si toi aussi tu te joues de moi ? Et si tout cela n’était qu’une énième manipulation de la femme ? Non… je ne peux pas penser cela de toi alors que je t’ai connu plus bas que terre… Mais cette fois, je crois que c’est moi qui vais avoir besoin de toi… Oui, je vais avoir besoin de toi pour garder la tête hors de l’eau.

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